Serge Labégorre
Serge Labégorre, né le à Talence, est un peintre français du mouvement expressionniste.
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Biographie
Jeunesse
Serge Labégorre est né le à Talence[1] - [2]. Sa mère est girondine et son père est béarnais, il dirige à Bordeaux le dépôt régional des Aciéries de Longwy, que son propre père avait fondé. Sa famille est arrivée de Toulouse, où son frère Jacques était né. Ce dernier sera plus tard médecin de Santé Navale, et obtiendra des postes importants à Dakar et Phnom Penh.
Après un bref séjour à Bordeaux, la famille s'installe à Libourne où la grand-mère maternelle, veuve, a du mal à gérer une grande quincaillerie et une vingtaine d'employés. Le grenier de 500 m2 est l'espace de jeu du jeune Serge Labégorre[3].
La famille habite des maisons à Libourne, Langon, la villa Le Récif à Biarritz, Aramits dans la vallée de Barétous.
Serge Labégorre et son frère entrent au Collège Montesquieu de Libourne, établissement privé dirigé par des prêtres, où il est bon élève[4].
La grande maison de Langon, oĂą habitent son grand-oncle, industriel, et sa femme, Angelina Boirac, grande lectrice de Proust et Mauriac, qui se confessait d'aimer Aragon car il Ă©tait communiste, le fascine[5].
La guerre
La déclaration de Guerre est apprise dans la villa de Biarritz. Son père est mobilisé et les femmes prennent la relève.
À la fin de la Guerre, la famille déménage dans la maison de la rue Thiers à Libourne, sans nouvelles du père et de l'oncle. Ils doivent accepter dans la maison un jeune lieutenant allemand. La famille apprend finalement que le régiment du père de Serge s'est réfugié en Suisse. En 1942, les soldats regagnent finalement la France où tout va mal ; la nourriture est rare, le froid s'installe. Au collège de la Ville, malgré les biscuits vitaminés qui sont distribués, les enfants sont rachitiques. L'essence manque, les pneus sont introuvables. La famille va de maison en maison, de Langon à Aramits, qui sont moins touchées par les restrictions.
Serge Labégorre passe ses grandes vacances près de Carcassonne, pour peu de temps encore en zone libre.
Le père de Serge restructure l'ancienne quincaillerie en vain, se lance dans le commerce du vin.
À Aramits, il peint sa première aquarelle, qui représente l'église du village[4].
Les bombardements de Bordeaux s'intensifient. La veille de la libération, Serge Labégorre et les siens se réfugient à Fronsac dans la famille de la sœur de son père.
Les débuts d'une vocation
En 1945, le professeur Henry Charnay arrive au collège de Libourne et confirme la vocation de peintre de Labégorre en lui disant : « Tu es peintre. Quel monde habites-tu ? Ton premier acte est d'en témoigner. Tu ne peux pas échapper à ça »[4].
Serge Labégorre grandit beaucoup, il fait 1,83 m : il doit alors suivre une cure de suralimentation à Langon, encouragé par son oncle. Mais il tombe malade : il se réveille une nuit, se sent partir ; un flot de sang envahit sa bouche et souille ses draps. Il appelle à l'aide : ses parents accourent, le médecin arrive et diagnostique rapidement une tuberculose. Et en effet, des examens confirment une atteinte grave au poumon droit. Il repart à Langon pour manger car à Libourne, les restrictions sont toujours en place. De plus, la forêt des Landes est proche, l'air des pins est bon pour ses poumons. Il est obligé de rester 16 h au lit, mais peu à peu, reprend ses promenades en forêt, et surtout recommence à peindre. Il a d'ailleurs beaucoup de modèles (les domestiques dans cette demeure langonnaise, le jardinier, la bonne, sa grand-tante ou encore ses cousins). Convalescent, il revient à Libourne à 16 ans, où on le laisse peindre. Cloué au lit, coupé du monde et empêché de suivre ses cours, il affermit cependant son potentiel pictural et fortifie sa détermination en se nourrissant de l'iconographie picassienne, goyesque ou de de Staël[4].
En 1950, Henry Charnay ouvre son Académie de Peinture à Libourne, dont Serge est le premier massier. Il est envoyé à Langon, puis il retourne à Biarritz, dans la villa Le Récif, d'où il essaie de peindre la mer mais n'y parvient pas, échec qu'il dit dû au fait qu'il « trempe son pinceau dans la réalité ».
Il revient finalement au collège où il commence l'année scolaire, mais on lui diagnostique alors un pneumothorax au poumon droit. Il continue néanmoins sa scolarité. Aux grandes vacances, il repart pour Biarritz. « On est aussi défini par ses tanières disait Alain », phrase que Serge Labégorre se plaît à citer[4]. Finalement, le poumon droit se cicatrise mais le gauche se prend. Un an à la montagne est nécessaire. Enfin, un nouveau remède arrive des États-Unis, déjà utilisé en Suisse : après traitement, il est considéré comme guéri de son bacille de Koch.
DĂ©buts
En 1956, en année de Terminale au lycée, il rencontre Rosy, sa future femme. C'est aussi l'année de sa première exposition à Bordeaux, un peu avant sa venue à Paris, où il fréquente l'Académie de la Grande Chaumière. Mais il souffre à Paris, dans son atelier rue de Saintonge qu'il avait loué à Élisa Levitsky.
Rosy entre en fac de lettres à Bordeaux, puis ils se marient en 1958. Elle assiste alors son beau-père dans la gestion de l'entreprise. Serge Labégorre, quant-à lui, refuse de prendre la succession du commerce familial, et afin de pouvoir travailler sans souci matériel, accepte d'enseigner la peinture au lycée Louis-Barthou à Pau de 1963 à 1968.
Véronique, leur première fille, naît à Libourne, en 1961. Quelque temps après, la grand-mère de Serge disparaît. C'est à Pau que Sophie, leur seconde fille, naît ensuite en 1963.
Entre 1960 et 1962, il expose aux États-Unis et au Portugal, ensuite à Paris, et adhère à la société des Indépendants bordelais, conduite par Jean Maurice Gay. Il tisse des relations amicales et professionnelles avec des peintres bordelais : Marcel Pistre, Jacques Belaubre, Henry Mazaud, participe aux activités du groupe Solstice.
Du début des années 1960 jusqu'en 1980, Serge Labégorre expose surtout à la Galerie du Fleuve à Bordeaux. Sa rencontre avec Henriette Bournin, la directrice, est décisive. Amie d'André Lhote, elle expose déjà les meilleurs peintres bordelais.
En 1967, il est invité au premier festival de Saint-Émilion avec Jean Carzou, festival créé par le musicien Henri Sauguet. Il est remarqué par le galeriste anglais David Goodman, qui lui ouvre pendant six ans les portes de ses galeries de Chichester et Londres[6]. Il fait de lui, surtout, l'unique invité du festival de Chichester de 1968, qu'il a fondé avec Laurence Olivier. Labégorre partage donc, jusqu'en 1974, sa vie entre la France et l'Angleterre.
Entre 1977 et 1978, il réside à Paris et se lie d'amitié avec Guerrier, Lapoujade, Lagrange, plus tard avec Ledannois et Reimpré. Il expose régulièrement à Paris, à la Galerie Suillerot, puis de nouveau aux États-Unis, et réalise des décors de films et des environnements pour les concerts.
Il se retire cependant souvent dans le calme de son ample atelier en enfilade de Fronsac : c'est un isolement régénérateur, qui lui permet de méditer et surtout d'agir et de peindre, à l'écart des turbulences de la capitale[7].
Notoriété
À partir de 1978, ses créations publiques au métro Saint Augustin ou à Saint-Émilion attirent l'attention d'autres galeries parisiennes, dont la galerie Suillerot après l'émission d'André Parinaud « Forum des Arts », dont une des diffusions lui est consacrée, sur une chaîne nationale.
Il entre jeune peintre chez Raymond Suillerot, grand galeriste parisien et un des 5 fondateurs de la FIAC, à la mort duquel il rejoint le temple de l'expressionnisme français de l'époque dans la galerie Marie Vitoux, dans le Marais, qui accroche ses dernières productions tous les deux ans[8] - [2].
Chaque année, la Foire internationale d'art contemporain (FIAC) retient les œuvres de Labégorre.
Le Grand Palais choisit autour de Labégorre douze artistes bordelais depuis Marquet et Libourne célèbre en 1982, en son centre culturel, ses 25 ans de peinture.
La Fondation Soulac Médoc retient depuis longtemps dans son musée d'art contemporain des toiles du peintre.
Il est salué par des émissions de télévision (France 2, FR3) ou radiophoniques. Il est invité par des musées des beaux arts de différentes villes (notamment Bordeaux, lors du Mai bordelais). Il figure également dans de grandes galeries nationales et est invité à l'étranger dans d'importants centres artistiques anglais, allemands, américains et japonais. Des musées de l'expressionnisme en France achètent ses toiles, et le cycle des six grandes expositions aux États-Unis (Baltimore, Chicago, Los Angeles, New York, San Francisco en 1990) est un succès. Le Musée d'Art Moderne de Karachi achète également ses peintures.
En , Christine Phal ouvre les portes de sa galerie rue Mazarine à Paris à Serge Labégorre.
Il est cité parmi les 100 peintres qui comptent selon le magazine Artension[9].
Le ouvrent les Fonds Labégorre[10] sous l'égide de sa fille Sophie. L'objectif des fonds est de sauvegarder, pérenniser, montrer et faire circuler les œuvres de Serge Labégorre[11]. La structure abrite une exposition permanente du peintre, mais également plusieurs expositions temporaires. Elle favorise le mécénat privé[12] et fait également office de bar-restaurant ou de lieu de conférence[13].
Les œuvres de Serge Labégorre sont en exposition permanente à la Galerie Protée, Rue de Seine - Paris[14], à la Galerie Bourdette Gorzkowski, quai Saint Étienne - Honfleur[15], à la Galerie du Fonds Labégorre[16] et à la Galerie MamMuti - île de Ré.
En 2015, à l'occasion de l'exposition d’Honfleur, galerie Bourdette Gorzkowski, Lydia Harambourg écrit un article sur lui pour la gazette Drouot[17].
Il est exposé en 2017 dans les salles Jean-Hélion de la ville d'Issoire[18].
Portraits
« Je me souviens qu'après une discussion avec Serge Labégorre, à propos de l'état d'esprit ou de la psychologie des personnages de ses tableaux (et d'autres amis l'interrogeais avec moi...), il nous répondit avec une certaine véhémence, pour ne pas dire avec agacement : « Il faut d'abord que mes personnages soient de la Peinture! » [...] Ainsi la composition d'un tableau parle de l'au-delà , comme les formes et les couleurs parlent par elles-mêmes de l'âme des personnages » Bernard Ponty[19]
Religieux et Crucifixions
Modèle:Cittaion (Denis Tillinac, Auriac, )[20]
Notes et références
- « Labégorre, Serge », sur ledelarge.fr (consulté le ).
- (en) « Serge Labégorre », extrait de la notice dans le dictionnaire Bénézit , sur Oxford Art Online, (ISBN 9780199773787)
- « Serge Labégorre », sur carnetdart.com (consulté le ).
- Ouvrage monographique consacré par Casta Diva Éditions à Serge Labégorre, Labégorre, le défi du regard, monographie menée par le directeur fondateur de la revue Azart, Gérard Gamand en 2002
- Labégorre, le Défi du Regard, biographie de Bernard Ponty, Éditions de l'Aubois, 2014.
- « Serge Labégorre / Achat d'Oeuvres et Biographie - Artsper », sur Artsper / Achat tableaux et œuvres d'Art Contemporain (consulté le ).
- La rédaction, « Un après-midi chez Serge Labégorre », La Montagne,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- http://www.galeriepierremarievitoux.com/labegorre1.html
- « Artension - le magazine de la création actuelle », sur Artension (consulté le ).
- http://fondslabegorre.com/inauguration/Une-Fondation-au-nom-du-pere-Serge-Labegorre-SudOuest-Christian-Seguin18052013.pdf
- http://fondslabegorre.com/a-propos-du-fonds-labegorre/
- http://zouzoupetals.com/categorie/en-vente-a-la-galerie/
- http://fondslabegorre.com/Presentation-Fonds-de-Dotation-Labegorre-Seignosse.pdf
- « Galerie d'art contemporain Paris, art galleries french paris, contemporary Art », sur galerieprotee.com (consulté le ).
- « Galerie Danielle Bourdette-Gorzkowski », sur galeriedaniellebourdette.com (consulté le ).
- « Fonds Labégorre », sur Fonds Labégorre (consulté le ).
- http://sergelabegorre.com/docs/GazetteDrouot-Article-Labegorre-11092015.pdf
- La rédaction, « Œuvre - L’artiste-peintre Serge Labégorre, 84 ans, expose aux salles Jean-Hélion pour la première fois », La Montagne,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Labégorre, le Défi du Regard, Éditions de l'Aubois, 2014
- Serge Labégorre, Catalogue édité par la Galerie Danielle Bourdette Gorzkowski dans le cadre de l'exposition du 21 mai au 19 septembre 2016
Bibliographie
- Livret Je m'appelle Serge Labégorre. Mon état est la peinture, verbatim des enregistrements réalisés par Guillaume Dubois - Common'Prod, dans le cadre de l'exposition d'Automne de la Ville d'Hossegor en 2011.
- Serge Labégorre, DondolandoARTE, 2012.
- Serge Labégorre, monographie de Dizart Éditions, 2014.
- Ouvrage consacré par Casta Diva Éditions à Serge Labégorre, Labégorre, le défi du regard, monographie menée par le directeur fondateur de la revue Azart, Gérard Gamand en 2002, dans le cadre de la rétrospective nationale organisée Chapelle de la Sorbonne, ré-édité en 2005, à l'occasion de l'exposition du peintre Bordelais à la Base Sous Marine de Bordeaux. Et une troisième fois retiré à l'occasion de l'inauguration du Fonds Labégorre, à Seignosse, dans les Landes, en .
- Serge Labégorre, Galerie Danielle Bourdette Gorgzkowski et le Fonds de dotation Labégorre dans le cadre de l'exposition du au .
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Delarge
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) Bénézit