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Santo Daime

Le Santo Daime (Saint Don) est un mouvement religieux originaire de l’Amazonie brĂ©silienne dont le fondateur est Raimundo Irineu Serra (nĂ© Ă  SĂŁo Vicente Ferrer le , mort Ă  Alto Santo, Acre, le ) et qui utilise l'ayahuasca comme sacrement religieux.

Santo Cruzeiro, aussi connu sous le nom de la Croix-Caravaca.

De Mestre Ireneu Ă  Padrinho SebastiĂŁo

Etoile utilisée avec l'uniforme (Farde) pendant les rituels (travaux).

Raimundo Irineu Serra a travaillĂ© Ă  l’extraction du caoutchouc dans la forĂȘt amazonienne oĂč il aurait rencontrĂ© un ou plusieurs chamanes qui lui ont fait dĂ©couvrir l’ayahuasca, un breuvage de plantes dont l'usage dans ces contrĂ©es semble immĂ©morial.

La mythologie raconte qu'ayahuasca Ă©tait le nom d’un grand guerrier Inca qui, pour fuir les massacres des conquistadors espagnols, se serait rĂ©fugiĂ© au Machu Picchu en passant par les sentiers secrets des Incas, dans la forĂȘt amazonienne, d’oĂč il a rĂ©pandu la sagesse de son peuple et l’usage de la Boisson SacrĂ©e appelĂ©e Ă©galement « liane de l’ñme » ou encore « liane des morts ».

En 1930, Raimundo Irineu Serra[1], appelĂ© Mestre Irineu, fonda une lignĂ©e spirituelle qui utilise l’ayahuasca comme sacrement, rebaptisĂ©e Santo Daime, dans le cadre de la tradition chrĂ©tienne en syncrĂ©tisme avec le chamanisme et les valeurs spirituelles du mĂ©tissage brĂ©silien (amĂ©rindien, africain, oriental). Il rĂ©unit autour de lui des personnes de croyances et de conditions sociales extrĂȘmement diffĂ©rentes pour prĂ©server les rites des peuples asservis tout en les rĂ©conciliant avec la foi chrĂ©tienne.

À sa mort, SĂ©bastiĂŁo Mota de Melo[1], qui travaillait avec lui dans cette lignĂ©e spirituelle a fondĂ© la communautĂ© Daimiste « ColĂŽnia Cinco Mil » Ă  Rio Branco en Acre. Au fil des ans, la communautĂ© a pĂ©nĂ©trĂ© la forĂȘt amazonienne, oĂč elle s’est fixĂ©e, d’abord Ă  « Rio do Ouro », pour s’installer ensuite Ă  « Ceu de Mapia » avec l’accord du gouvernement brĂ©silien, qui leur a confiĂ© la protection de deux rĂ©serves forestiĂšres nationales : Purus, 256 mille hectares et Mapia-Inaumi, 311 mille hectares.

SĂ©bastiĂŁo Mota de Melo est mort Ă  Rio de Janeiro en 1990. Son fils AlfrĂ©do GrĂ©gorio de Melo[2] a pris sa succession et continue, avec l’expansion du mouvement dans le monde, de rĂ©pandre la foi daimiste.

Le Santo Daime au Brésil

Liane Jagube.

Le Santo Daime est officiellement reconnu au BrĂ©sil depuis 1972, aprĂšs une Ă©tude diligentĂ©e par le Confen (bureau fĂ©dĂ©ral des narcotiques)[3] et la Dimed (ministĂšre de la santĂ© publique), le rapport de ces deux organismes gouvernementaux brĂ©siliens ayant conclu Ă  l’innocuitĂ© des principes psychoactifs contenu dans l’ayahuasca et Ă  l’impact positif de ce culte sur l’intĂ©gration sociale de ses membres[4].

Resolução No 1, du :

Le , le PrĂ©sident du Gabinete de segurança institucional, le GĂ©nĂ©ral Armando FĂ©lix, a approuvĂ©, lors de l'assemblĂ©e plĂ©niĂšre du « CONAD » (Conseil National Anti Drogues), le compte rendu final que lui a remis, le , le groupe multidisciplinaire de travail, composĂ© de 6 chercheurs, dĂ©signĂ©s par le « CONAD », selon les thĂšmes suivants : Anthropologie, Pharmacologie, Social, Psychiatrie, Juridique ainsi que 6 reprĂ©sentants des principaux groupes religieux brĂ©siliens, utilisant l’ayahuasca comme sacrement. Il a rĂ©itĂ©rĂ© la libertĂ© de l’utilisation religieuse de l’Ayahuasca, en considĂ©rant l’inviolabilitĂ© de conscience et de croyance ainsi que la garantie de protection de l’État pour les manifestations des cultures populaires, indigĂšnes et afro-brĂ©silienne, sur la base des art. 5⁰, VI et 215, et 1⁰ de la Constitution du BrĂ©sil, qui permet d’éviter toutes formes de manifestations de prĂ©jugĂ©s.

En , le ministre de la Culture, Gilberto Gil, a reçu de l'Institut de patrimoine historique et artistique (IPHAN) une demande de reconnaissance de l'usage rituel de l'ayahuasca comme un atout culturel de nature immatĂ©rielle. La demande a Ă©tĂ© Ă©valuĂ©e par la Chambre technique de patrimoine immatĂ©riel (MINC), oĂč il a Ă©tĂ© nĂ©cessaire de dĂ©velopper les Ă©tudes sur d'autres utilisations de thĂ© dans les expressions culturelles traditionnelles des peuples de l'Amazonie, notamment dans les communautĂ©s autochtones. La conclusion de cette Ă©tape est essentielle pour soutenir la dĂ©cision de l'Office sur la demande de reconnaissance du thĂ© en tant que patrimoine culturel brĂ©silien[5].

L'expansion du Santo Daime dans le monde et en France

Diméthyltryptamine, ou DMT. Principe actif de l'ayahyasca.

Au cours de la derniĂšre dĂ©cennie, ce culte a connu une expansion dans deux directions. La premiĂšre vers le cƓur mĂȘme de la forĂȘt amazonienne (principalement dans la rĂ©gion de la haute vallĂ©e du Jurua)[6]. La deuxiĂšme vers les autres pays du monde : les États-Unis, le Canada, le Japon et pratiquement tous les pays europĂ©ens dont la France. À la suite des procĂšs qui ont eu lieu dans trois pays europĂ©ens : l’Espagne, les Pays-Bas[7] & [8] et la France[9], l'ayahuasca n'a pas Ă©tĂ© reconnue illĂ©gale[10]. Mais le , le ministĂšre de la santĂ© français a inscrit les principales plantes qui composent l'ayahuasca, sur la liste des produits stupĂ©fiants, interdisant par consĂ©quent la pratique du Santo Daime sur le territoire français. Un recours a Ă©tĂ© dĂ©posĂ© devant le Conseil d'État en pour demander l'annulation de l'arrĂȘtĂ© qui prohibe l'ayahuasca, au nom de la libertĂ© religieuse du Santo Daime, qui l'utilise comme sacrement. « Au regard des prĂ©occupations de santĂ© publique », ce recours a Ă©tĂ© rejetĂ© lors de la sĂ©ance du [11] (lecture du , communication aux requĂ©rants le ).

Le l’Association Française « LibertĂ© du Santo Daime » a adressĂ© une lettre au ministĂšre de la SantĂ© pour demander, au nom de la libertĂ© religieuse et de la diversitĂ© culturelle, l'ouverture d'un dialogue en vue d'obtenir une dĂ©rogation pour utiliser l’Ayahuasca–Santo Daime dans le cadre de son rituel religieux.

Notes et références

  1. Les trois mondes du Santo Daime. Article de Patrick Deshayes - Revue Socio-Antrhopologie - 2006
  2. Interview avec Padrinho Alfredo Avril 1996
  3. RĂ©solution du CONFEN sur l’Ayahuasca Rapport de la 5e rĂ©union ordinaire rĂ©alisĂ©e le 2 juin 1992
  4. Utilisation Religieuse de l'Ayahuasca CONAD - Groupe Multidisciplinaire de Travail - GMT AYAHUASCA novembre 2006
  5. Fédération Nationale d'Ayahuasca à la TV NBR
  6. Genealogy of the Santo Daime doctrine
  7. Court Case in Holland against the use of ayahuasca by the Dutch Santo Daime Church. By Arno Adelaars (en français)
  8. Dutch Santo Daime Case 2001 – Abridged Judgment
  9. Les adeptes français du Santo Daime absous. Arnaud Aubrond - Libération 15/01/2005
  10. Letter of Herbert Schaepe Secretary of the United Nations International Narcotics Control Board (en français)
  11. Recours devant le Conseil d'Etat rejeté.

Annexes

Articles connexes

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