Accueil🇫🇷Chercher

Samuel-Jacques Bernard (1686-1753)

Samuel-Jacques Bernard, comte de Coubert (1739), né le et mort le , est une personnalité française du XVIIIe siècle.

Samuel-Jacques Bernard
Biographie
Naissance
Décès
Activité
Père
Fratrie
Louise Marie Madeleine Guillaume de Fontaine
Marie Anne Louise Fontaine
Françoise-Thérèse Guillaume de Fontaine (d)
Bonne-Félicité Bernard (d)
Autres informations
Propriétaire de

Biographie

Samuel Jacques Bernard est l'aîné des fils de Samuel Bernard, comte de Coubert, l'un des plus puissants banquiers français à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècles, et de Magdeleine Clergeau, sa première épouse. Il porte les mêmes prénoms que son grand-père paternel.

Comme son père, il abjure sa foi calviniste, le à l'Église Saint-Sulpice [1]. Il achète le à Christian Louis de Montmorency-Luxembourg, dernier fils du maréchal de Luxembourg et à sa femme, Louise Madeleine de Harlay-Beaumont, le château de Grosbois, dans lequel il fait réaliser d'importants embellissements. Il crée notamment la superbe ferme du château et réaménage les décors intérieurs. En 1731, il est contraint de se séparer de ce domaine, vendu à Germain Louis Chauvelin.

Il est maître des requêtes, surintendant des Maison, Domaines et Finances de la Reine Marie Leszczyńska (à compter de ), puis grand doyen des maîtres des requêtes de l'hôtel et conseiller d'État ordinaire. Il est prévôt des maîtres des cérémonies et grand'croix de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis () [2].

Ă€ la mort de son père, en 1739, il hĂ©rite d'une partie de la fortune paternelle estimĂ©e Ă  33 000 000 de livres[3], notamment de la terre et comtĂ© de Coubert.

HĂ´tel particulier

Entre 1741 et 1745, il fait réaménager et agrandir un hôtel particulier situé au 46, rue du Bac à Paris. Cet hôtel a été édifié en 1697-1699 pour Jean-Baptiste Voille par un des Bruand, (voir Libéral Bruand) et a été profondément modifié par Germain Boffrand. L'hôtel comptait deux corps de bâtiment disposés perpendiculairement [4]. Seul celui donnant sur la rue du Bac existe encore et abrite aujourd'hui, depuis 1888, la Maison de taxidermie Deyrolle. L'autre bâtiment, le corps de logis, a été démoli lors de l'extension du Boulevard Saint-Germain [5].

Il meuble cet hôtel d’œuvres d'art. La salle à manger est décorée de panneaux en chêne dans leur couleur naturelle à la capucine, sur lesquels Jean-Baptiste Oudry peint en 1742 deux grandes toiles représentant des chiens de chasse, considérées comme étant parmi les chefs-d’œuvre de l'artiste [6] Les boiseries blanches et or du grand salon, avec leurs dessus-de-porte représentant les Quatre continents peints par quatre peintres et servant de modèle aux tapisserie d'Aubusson: Jacques Dumont le Romain, Charles-Joseph Natoire, Charles Restout et Carle Van Loo [7], aujourd'hui exposées au Musée d'Israël de Jérusalem [8].

Une partie de ces boiseries est aujourd'hui au château de Vaux le Pénil (Seine & Marne).

Les livres et manuscrits de son importante bibliothèque, vendus aux enchères en 1754 et 1756 [9], sont reconnaissables aux armes entourées du collier de l'Ordre de Saint-Louis et de la devise Bellicae vitutis praemium poussées sur leur reliure [10].

Banqueroute

Fastueux, amateur d’art, il fait banqueroute en 1751 emportant notamment 80 000 livres, soit 8 000 livres de rentes, dues Ă  Voltaire, dont il gĂ©rait la fortune [11]. Ce dernier y fait allusion dans le Dictionnaire philosophique Ă  l'article « Banqueroute » : « Un homme de lettres de ma connaissance perdit quatre-vingt mille francs Ă  la banqueroute d’un magistrat important, qui avait eu plusieurs millions nets en partage de la succession de monsieur son père, et qui, outre l’importance de sa charge et de sa personne, possĂ©dait encore une dignitĂ© assez importante Ă  la cour. Il mourut malgrĂ© tout cela; et monsieur son fils, qui avait achetĂ© aussi une charge importante, s’empara des meilleurs effets. L’homme de lettres lui Ă©crivit, ne doutant pas de sa loyautĂ©, attendu que cet homme avait une dignitĂ© d’homme de loi. L’important lui manda qu’il protĂ©gerait toujours les gens de lettres, s’enfuit, et ne paya rien. » De la mĂŞme manière, il ne peut payer le magnifique surtout de table en argent massif qu'il avait commandĂ© Ă  Thomas Germain en 1729-1731, que les descendants de l'orfèvre finirent par vendre en 1757 au duc d'Aveiro qui lui a laissĂ© son nom[12].

Mariage et descendance

Son père le marie le avec Louise Olive Frotier de La Coste Messelière, fille de Benjamin Louis Frotier, marquis de La Coste Messelière, lieutenant général pour le Roi au gouvernement du haut Poitou, gentilhomme ordinaire du duc d'Orléans (le Régent), et d'Elisabeth Olive de Saint Georges de Vérac. Elle est issue d'une ancienne famille de la noblesse poitevine. Dont cinq enfants :

  • Louise Henriette Madeleine Bernard de Coubert (1719-1757), mariĂ©e en 1731 avec ChrĂ©tien Guillaume de Lamoignon, marquis de Baville, (1712-1759), dont postĂ©ritĂ© ;
  • Louise FĂ©licitĂ© Bernard de Coubert (1722 - ), mariĂ©e en 1739 avec Nicolas Hyacinthe de Montvallat, comte d'Entraygues, marĂ©chal de camp, dont un fils mort enfant [13];
  • Elisabeth Olive Louise Bernard de Coubert (1723 - 1791), mariĂ©e en 1741 avec Jacques Etienne Antoine de Saint-Simon, comte de Courtomer, marĂ©chal de camp, chevalier de Saint Louis, mort en 1768. Dont postĂ©ritĂ© (Le Clerc de JuignĂ©) [14] ;
  • Marie Olive Bernard de Coubert (1725 - après 1800), mariĂ©e en 1743 avec Jean-Baptiste de Chabannes, marquis de La Palisse, comte de Pionzac, comte d'Apchon, marĂ©chal de camp (1714-1781), dont une fille morte enfant [15];
  • Olivier Samuel Jacques Bernard, comte de Coubert, avocat gĂ©nĂ©ral aux requĂŞtes de l'hĂ´tel (1730 -1801) [16]. II Ă©pouse en 1768 Marie CĂ©leste FortunĂ©e de Fortebracci Valgimelli, morte en 1814., dont quatre enfants :
    • FortunĂ©e Marie Olive Bernard de Coubert, mariĂ©e Ă  Londres le avec Joseph Jean Marie, vicomte de Forestier, officier aux Gardes suisses, patricien de Fribourg (1765-1852), titrĂ© vicomte par lettres du Roi Louis XVIII, le (dont postĂ©ritĂ©) [17] ;
    • Samuel Mathieu Olivier Bernard, comte de Coubert (1769-1863), mort sans postĂ©ritĂ© de son mariage avec Marie Françoise RenĂ©e de Turgot (morte en 1855) ;
    • JosĂ©phine Olive Henriette Bernard de Coubert, mariĂ©e en 1805 avec Charles Phlippe, vicomte de Fitte de Soucy ;
    • CĂ©leste Marie Olive Bernard de Coubert, mariĂ©e avec Pierre Marie Camille Jacques Fournier d'Arthel [18]. Cette dernière est notamment l'ancĂŞtre de Mme Bernadette Chirac [19].

Armoiries

Figure Blasonnement
d'azur à l'ancre d'argent, senestrée en chef d'une étoile du même, rayonnante d'or[20] - [21] - [22].

Notes et références

  1. Auguste Jal, Dictionnaire critique de biographie et d'histoire: errata et supplément, 1867, s.v. "Bernard", p. 203
  2. La Chenaye, Desbois et Badier, Dictionnaire de la noblesse, 1873.
  3. F. J. B. Watson, "A French Eighteenth-Century Room for Jerusalem", The Burlington Magazine 111 no 801, décembre 1969, p. 758-761.
  4. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, tome 1, Paris, Editions de Minuit, , p. 131-132
  5. (Pierre Verlet, The Eighteenth century in France: society, decoration, furniture,, 1967, p. 14); Voir Ă©galement Bruno Pons, "HĂ´tel de Samuel Jacques Bernard," dans Le faubourg Saint- Germain: la rue du Bac, catalogue de l'exposition, Paris 1991; et Charles Duplomb, La rue du Bac, 1894, p. 39-42
  6. Selon Hal N. Opperman, J.-B. Oudry, 1686-1755, 1983, p. 174.
  7. Pour les tapisseries d'Aubusson voir George Leland Hunter, Tapestries; Their Origin, History And Renaissance, "French Looms, The Gobelins: Beauvais: Aubusson. Part 6" (texte en ligne).
  8. L'hôtel de la rue du Bac est démoli en 1887 pour le prolongement du Boulevard Saint-Germain, 1893, p. 297; la boiserie est un cadeau du baron Edmond de Rothschild, Watson, 1969, p. 758-761.
  9. François Moureau, "Encore ces messieurs de Rieu," in La lettre clandestine no. 3, Paris, Sorbonne, 1999; p. 296 et note 2.
  10. Ernest Coyecque, "Manuscrits du Tribunal de Commerce de la Seine", in Revue des bibliothèques 3, 1893, p. 98 et notes,
  11. Victor de Swarte, « Samuel Bernard » in Réunion des sociétés des beaux-arts des départements 17, 1893, p. 293-300. Comprend des extraits de la correspondance entre Voltaire et Bernard.
  12. Les archives notariales relatives à sa succession (inventaires après décès, comptes des recettes et dépenses, extraits de livres courants, etc.) et à celle de son père sont conservées aux Archives nationales sous les cotes MC/ET/LXXXVIII/1181, 1195, 1266-1293 et MC/ET/CXVII/1046.
  13. Comte Albert de Remacle, Dictionnaire généalogique, Familles d'Auvergne, tome 2, Clermont-Ferrand, ARGHA, (ISBN 2-9503286-5-2), p. 632
  14. Charles Vérel, Le Marquisat de Courtomer, Alençon, Imprimerie Alençonnaise, , 200 p., p. 131-134
  15. Comte Albert de Remacle, Dictionnaire généalogique, Familles d'Auvergne, tome 1, Clermont-Ferrand, ARGHA, (ISBN 2-9503286-5-2), p. 386-387
  16. Christine Favre-Lejeune, Les secrétaires du roi de la Grande Chancellerie de France, Dictionnaire biographique et généalogique (1672-1789), tome 1, Paris, Sedopols, , p. 196-197
  17. Vicomte Albert Réverend, Titres, Anoblissements et Pairies de la Restauration 1814-1830, tome 3, Paris, Librairie Honoré Champion, rééd 1974, p. 73-74
  18. Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des Familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome dix-huitième, Evreux, Herissey, , p. 348-350
  19. Joseph Valynseele et Denis Grando, A la recherche de leurs racines, Première série, Paris, L'Intermédiaire des Chercheurs et Curieux, , 221 p. (ISBN 2-901065-03-1), p. 76 & 198
  20. La bibliothèque de l'Institut, Notice de la marque no 173.
  21. Histoire générale illustrée des départements.... , Seine-et-Marne : histoire des communes, guerres, seigneuries, anciens monuments, églises, châteaux..., Maurice Pignard-Péguet, Gallica/BNF, page 179.
  22. Essais historiques et statistiques sur le département de Seine et Marne, Volume 2, Louis Michelin, page 349.

Voir aussi

Bibliographie

  • E. de Clermont-Tonnerre, Histoire de Samuel Bernard et de ses enfants, 1914, Paris, Librairie ancienne HonorĂ© Champion, XII+418 pp. Ill..
  • Yvan Christ, Jacques Silvestre de Sacy, Philippe Siguret, Le Faubourg Saint Germain, 1987, Paris, Henri Veyrier, 414 p. p. 170-171.

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.