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Salamandridae

Répartition

Les espèces de ses 21 genres se rencontrent en Europe, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient, en Asie du Sud, en Asie de l'Est et en Amérique du Nord.

Description

Le triton de Californie Taricha torosa, répandu sur la côte Californienne et la Sierra Nevada aux États-Unis.

C'est une famille très diversifiée autant dans les caractéristiques morphologiques que dans les adaptations écologiques (semi-aquatique à terrestre) et comportementales, des variations de parade nuptiale, des mode de reproduction (ovoviviparité, viviparité, oviparité).

La quasi-totalité des espèces de la famille ont des larves aquatiques, à l'exception de certaines « vraies salamandres » comme la Salamandre noire (Salamandra atra) qui mettent au monde des individus complets munis de poumons, pouvant vivre à l'air libre dès leur naissance. Les individus adultes ont pour la plupart un mode de vie bi-phasique, terrestre et aquatique, dans différentes proportions selon les genres. Le groupe des « vrais salamandres » (genres Chioglossa, Salamandra, Lyciasalamandra) montre ainsi une tendance très nette à l'adaptation à la vie terrestre dans plusieurs domaines : reproduction (ovoviviparité, allant jusqu'à la viviparité complète chez Salamandra atra par exemple), alimentation (adaptation de l'appareil buccal à une alimentation terrestre). Le groupe des tritons a quant à lui une écologie et une biologie bien plus aquatiques. La fécondation est interne mais il n'y a pas copulation : le mâle dépose un petit sac contenant le sperme, le spermatophore, sur ou à proximité de la femelle, qui le récupère ensuite par son cloaque. Les mécanismes d'alimentation sont également différents de chez les vraies salamandres, et tout l'appareil buccal est adapté à une alimentation aquatique[1].

On peut distinguer quatre groupes de parade nuptiale différents selon le genre[2] - [3]. Chez les genres Mertensiella, Salamandra, Pleurodeles et Tylototriton le mâle capture la femelle par sa face ventrale. Le spermatophore est déposé alors que le mâle enserre encore la femelle et qu'il la manœuvre jusqu'au spermatophore. Chez les genres nord américains Notophthalmus et Taricha la capture de la femelle se fait par la face dorsale. Les mâles des genres Euproctus et Calotriton capturent la femelle avec leur queue et le spermatophore est déposé sur le corps, près ou dans les lèvres cloacales. Dans le dernier groupe de parade nuptiale il n'y a aucun contact physique du tout entre les deux partenaires sexuels (Cynops, Neurergus, Paramesotriton, Pachytriton et Triturus).

Toutes les espèces de cette famille sécrètent des toxines par leur peau à un degré plus ou moins important. Beaucoup d'espèces ont des couleurs vives, afin de prévenir leurs éventuels prédateurs de leur toxicité (le meilleur exemple européen de cette tactique étant fourni par la Salamandre tachetée, noire ponctuée de jaune).

Les Salamandridae ont la propriété de pouvoir régénérer un membre coupé. Il semble que cette repousse soit dépendante d'un système protéique comprenant la Prod-1, dont la concentration varie avec la distalité par rapport à l'axe du corps, et le nAG, produit par les cellules de Schwann entourant le neurone sectionné[4].

Liste des sous-familles et genres

Selon Amphibian Species of the World (17 novembre 2014)[5] :

Systématique

La Salamandre tachetée prévient ses ennemis de sa toxicité par ses couleurs vives et voyantes.

La famille des Salamandridae a fait l'objet de nombreuses réorganisations systématiques et nomenclaturales, notamment grâce aux progrès de la phylogénétique. Une présentation toujours valable actuellement permet de diviser les Salamandridae en deux grands groupes : les « vraies salamandres » (comprenant les genres Chioglossa, Lyciasalamandra, Mertensiella et Salamandra) et les « tritons » (regroupant les genres restants)[6] - [2] - [7]. Les études menées sur la phylogénie de la famille confirment l'origine monophylétique de ces groupes peuvent donc être considérés comme des sous-familles de la famille Salamandridae[2].

Le genre Salamandrina n'appartient ni au groupe des vrais salamandres, ni à celui des tritons précédemment cités. Le genre constitue une lignée éloignée de ces deux groupes[6].

Plusieurs genres ou espèces de Salamandridae font actuellement débat au sein de la communauté scientifique. Par exemple le genre Triturus, regroupant les tritons strictu senso, est désormais considéré comme polyphylétique et en cours de réorganisation[8] - [9], ou l'espèce Salamandra salamandra chez qui certains taxons précédemment considérés comme des sous-espèces ont été élevés au rang d'espèce à part entière.

De récentes études ont permis de préciser la phylogénie de certains genres de Salamandridae, ce qui a conduit à quelques remaniements taxinomiques. Le genre Mertensiella est devenu monotypique, Mertensiella luschani étant désormais dénommé Lyciasalamandra luschani. Le genre Triturus est également en cours de réorganisation, de récentes études phylogénétiques ayant remis en cause la monophylie de ce taxon[6] - [7] - [10].

Registre fossile

Un registre fossile conséquent documente l'évolution des salamandridés. La plupart des fossiles connus semblent appartenir au groupe apical (aussi appelé groupe-couronne)[11]; le plus ancien date du Thanétien (Paléocène). Un seul salamandridé-souche est présentement connu; il s'agit de Phosphotriton sigei[12], des phosphorites du Quercy, qui date de l'Éocène moyen ou supérieur.

Publication originale

  • Goldfuss, 1820 : Handbuch der Zoologie. Zweite Abtheilung. Nürnburg: Johann Leonhard Schrag.

Liens externes

Notes et références

  1. Özeti & Wake, 1969 : The morphology and evolution of the tongue and associated structures in salamanders and newts (Family Salamandridae). Copeia, vol. 1969, p. 91–123.
  2. Larson, Wake & Devitt, 2007 : Salamandridae. Newts and "True Salamanders". Version 24 January 2007 (under construction) in The Tree of Life Web Project.
  3. Salthe, 1967 : Courtship patterns and the phylogeny of the Urodeles. Copeia, vol. 1967, p. 100–117.
  4. Umar A, Godwin JW, Gates PB et Als. Molecular basis for the nerve dependence of limb regeneration in an adult vertebrate, Science, 2007;318:772-777
  5. Amphibian Species of the World, consulté le 17 novembre 2014
  6. Weisrock, Papenfuss, Macey, Litvinchuk, Polymeni, Ugurtas, Zhao, Jowkar & Larson, 2006 : A molecular assessment of phylogenetic relationships and lineage accumulation rates within the family Salamandridae (Amphibia, Caudata). Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 41, p. 368-383.
  7. Titus & Larson, 1995 : A molecular phylogenetic perspective on the evolutionary radiation of the salamander family Salamandridae. Systematic Biology, vol. 44, p. 125–151.
  8. García-París, Montori & Herrero, 2004 : Amphibia: Lissamphibia. Fauna Iberica, vol. 24. Madrid: Museo Nacional de Ciencias Naturales and Consejo Superior de Investigaciones Científicas
  9. Litvinchuk, Zuiderwijk, Borkin & Rosanov, 2005 : Taxonomic status of Triturus vittatus (Amphibia: Salamandridae) in western Turkey : drunkenness vertebrae counts, genome size and allozyme data. Amphibia Reptilia, vol. 26, no 3, p. 305-323.
  10. Steinfartz, Vicario, Arntzen, Caccone, 2007 : A Bayesian approach on molecules and behaviour: reconsidering evolutionary patterns in Triturus newts (Amphibia: Salamandridae). Journal of Experimental Zoology, part B: Molecular and Developmental Evolution (in revision)[(en) Résumé de l'article]
  11. (en) David Marjanović et Michel Laurin, « An updated paleontological timetree of lissamphibians, with comments on the anatomy of Jurassic crown-group salamanders (Urodela) », Historical Biology, vol. 26, no 4, , p. 535–550 (ISSN 0891-2963 et 1029-2381, DOI 10.1080/08912963.2013.797972, lire en ligne, consulté le )
  12. (en) Jérémy Tissier, Jean-Claude Rage, Renaud Boistel et Vincent Fernandez, « Synchrotron analysis of a ‘mummified’ salamander (Vertebrata: Caudata) from the Eocene of Quercy, France: Exceptionally Preserved Fossil Urodele », Zoological Journal of the Linnean Society, vol. 177, no 1, , p. 147–164 (DOI 10.1111/zoj.12341, lire en ligne, consulté le )


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