Saint-Laurent-la-Roche
Saint-Laurent-la-Roche est une ancienne commune française située dans le département du Jura en région Franche-Comté, devenue, le , une commune déléguée de la commune nouvelle de La Chailleuse.
Saint-Laurent-la-Roche | |||||
Vue du centre. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Franche-Comté | ||||
DĂ©partement | Jura | ||||
Arrondissement | Lons-le-Saunier | ||||
Maire délégué | Jean-Paul Gaulier | ||||
Code postal | 39570 | ||||
Code commune | 39488 | ||||
DĂ©mographie | |||||
Gentilé | Cathoulans | ||||
Population | 339 hab. (2014) | ||||
Densité | 30 hab./km2 | ||||
GĂ©ographie | |||||
CoordonnĂ©es | 46° 35âČ 58âł nord, 5° 30âČ 46âł est | ||||
Altitude | Min. 270 m Max. 578 m |
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Superficie | 11,13 km2 | ||||
Ălections | |||||
DĂ©partementales | Saint-Amour | ||||
Historique | |||||
Commune(s) d'intégration | La Chailleuse | ||||
Localisation | |||||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
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Géolocalisation sur la carte : Franche-Comté
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Ses habitants sont les Cathoulans.
GĂ©ographie
- Saint-Laurent-la-Roche est situé au sommet du premier chaßnon occidental des monts du Jura, à dix kilomÚtres au sud de Lons-le-Saunier ; il fait partie du premier plateau, tout en dominant la plaine bressane.
- L'aspect du village est tout Ă fait pittoresque et digne des sites du haut Jura et de la Suisse.
Communes limitrophes
Gevingey Cesancey |
Geruge | Bornay | ||
Grusse (Val-Sonnette) | N | Arthenas (La Chailleuse) | ||
O Saint-Laurent-la-Roche E | ||||
S | ||||
Rotalier | Augisey |
Historique
- « Etienne II, comte vassal de Bourgogne, fit bùtir un chùteau formidable sur le sommet de la roche. BientÎt de nombreux habitants se groupÚrent sous la protection de la nouvelle forteresse, et formÚrent un bourg qui fut clos de murailles »[1].
Ătienne de Saint-Dizier (-Dampierre) avait Ă©pousĂ©, Ă Louhans, en 1319, Huguette de Sainte-Croix d'Antigny (â 1359), cĂ©lĂšbre par sa beautĂ©. Huguette habita le chĂąteau de Saint-Laurent avec son Ă©poux. Celui-ci trĂšs dĂ©pensier, finit par engloutir sa fortune, et quoique beau cavalier, devint bientĂŽt tout Ă fait odieux Ă son Ă©pouse. Un penchant incestueux quâelle avait pour son beau-frĂšre Guillaume, chĂątelain dâAliĂšze, la conduisit Ă lâassassinat. Une nuit de fut choisie pour enlever Ătienne de son chĂąteau. On l'enferma dans une salle basse, mais on n'osa encore le tuer. Cependant, Ă force d'or et de caresses, Huguette dĂ©cida un paysan Ă tuer son mari. Ătienne fut Ă©tranglĂ©, et son cadavre jetĂ© dans une profonde cavitĂ©, au sein des bois, entre AliĂšze et PrĂ©silly, oĂč il fut retrouvĂ© deux ans aprĂšs par un oiseleur. Huguette Ă©pousa ensuite Philippe de Vienne[Note 1], sire de Pymont (et Pymont), lâun des plus brillants seigneurs de Bourgogne. Ceci est la version d'historiens du XIXe siĂšcle, notamment de Ădouard Clerc et Jules Finot. En rĂ©alitĂ© on ne sait que trĂšs peu sur le physique et les pensĂ©es de dame Huguette. Quant au "penchant incestueux" envers son demi-frĂšre, rien n'est prouvĂ©. Il est plus probable que, Ă©tant le cadet, Guillaume aura eu l'idĂ©e de tuer son frĂšre pour devenir le seigneur et hĂ©riter des richesses[2].
Philippe II, roi dâEspagne et comte de Bourgogne, ordonna en 1570 que la forteresse de Saint-Laurent fĂ»t dĂ©mantelĂ©e. Le chĂąteau fut saccagĂ© par les protestants en 1578.
Il résista à l'invasion des troupes françaises de Henri IV en 1595 et n'ouvrit pas ses portes. Quelques réparations y furent faites en 1636.
Le , durant la guerre franco-espagnole, Saint-Laurent-la-Roche est prise par les troupes françaises de l'armée de Franche-Comté, dont fait partie le régiment de Montausier, commandé par Henri, duc de Longueville.
AprĂšs la paix de Westphalie, le prince dâOrange auquel avait Ă©tĂ© restituĂ© le chĂąteau, y fit une entrĂ©e solennelle le . Le chĂąteau dĂ©fendu par Lacuzon fut complĂštement dĂ©truit en 1668 par les habitants de Lons-le-Saunier sur ordre des Français. Une gravure sur cuivre fut rĂ©alisĂ©e par Van Der Meulen, juste avant sa destruction.
De nos jours, un Ćil avisĂ© y distingue une premiĂšre enceinte (basse-cour) au sein de laquelle ont Ă©tĂ© mis au jour les vestiges du puits restant insondĂ©, le tout protĂ©gĂ© par un premier fossĂ© remblayĂ©, puis une seconde enceinte avec fossĂ© taillĂ© dans le roc vif, protĂ©geant la partie seigneuriale Ă proprement parler[3].
Au cours de la Révolution française, la commune porta provisoirement le nom de Bel-Air[4].
HĂ©raldique
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Les armes de la commune se blasonnent ainsi : dâor aux deux Ă©tais de gueules rangĂ©s en fasce, la jambe senestre du premier et la jambe dextre du second passĂ©es en sautoir et unies Ă la croisure, la cime du 1er terminĂ©e par une croisette pattĂ©, celle du 2nd par une tour ajourĂ©e du champ; la croisure cantonnĂ©e aux flancs et en pointe, de trois flammes du mĂȘme et en chef dâun Ă©cusson coupĂ© de gueules Ă la fleur de souci dâor, et dâazur Ă lâĂ©pĂ©e dâargent. |
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Politique et administration
DĂ©mographie
L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Ă partir du , les populations lĂ©gales des communes sont publiĂ©es annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose dĂ©sormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une pĂ©riode de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[6]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2007[7] - [Note 2].
En 2014, la commune comptait 339 habitants, en diminution de â3,69 % par rapport Ă 2009 (Jura : â0,23 %, France hors Mayotte : 2,49 %).
Lieux et monuments
- Le village de Saint-Laurent-la-Roche est une ancienne cité médiévale.
- Le chĂąteau fut construit sur les dĂ©bris dâun castellum romain, qui avait probablement remplacĂ© une enceinte gauloise, car nul doute que les tribus SĂ©quanes et ensuite les Romains nâeussent remarquĂ© la facilitĂ© de dĂ©fense de ce point escarpĂ©.
CâĂ©tait un des manoirs du Moyen Ăge les mieux fortifiĂ©s par la nature et par lâart, de tout le ComtĂ© de Bourgogne. GrĂące Ă sa position, grĂące Ă lâĂ©paisseur de ses murailles, il est restĂ© intact jusquâĂ la fin du XVIIe siĂšcle, sentinelle avancĂ©e pour dĂ©fendre la province contre les attaques des ennemis ; aussi se hĂątĂšrent-ils de dĂ©truire le vieux donjon, qui restant debout aurait invitĂ© encore le peuple d'alentour Ă la rĂ©sistance.
- Le Bourg :
La place Ă©tait entourĂ©e de trois cĂŽtĂ©s, au nord, au matin et au midi par de bonnes fortifications. Quant au cĂŽtĂ© de lâouest, regardant la France, son escarpement presque Ă pic, le rendait inaccessible Ă cette Ă©poque. Les remparts, Ă matin, avaient Ă©tĂ© prolongĂ©s jusque devant et en bas le chĂątelet, et comme en dessous de ce rempart il y avait un petit vallon (les Condamines) bas et allongĂ©, la place Ă©tait considĂ©rĂ©e comme imprenable avant lâinvention de la poudre.
Le bourg, contigu Ă lâenceinte mĂȘme du chĂąteau et Ă©talĂ© sur le revers de la montagne Ă©tait entourĂ© par dâĂ©paisses murailles, dĂ©fendues par de grosses tours aux angles, avec portes munies de ponts-levis.
En face de la Mairie, à l'entrée du Bourg, une de ces tours, actuellement encore habitée présente une trÚs belle archÚre-canonniÚre datable de la fin XIVe - début XVe.
En l'an 901, une chapelle a Ă©tĂ© Ă©rigĂ©e. Puis le reste de l'Ă©glise a Ă©tĂ© Ă©difiĂ©. Elle se compose d'un porche, d'une nef, d'un chĆur, d'un clocher sur le milieu de la nef, de 4 chapelles et d'une sacristie. Des traces de fresques subsistent.
- La seigneurie de l'Isle en Comté ou de l'Isle-sous-Saint-Laurent-la-Roche (au Colombier, à Vincelles, sur le ban communal de Val-Sonnette ; ne pas confondre avec L'Isle-sur-le-Doubs, ni avec l'Isle-sur-l'Ognon prÚs Vregille, Sauvagney et Moncley), fut un fief des Laubespin (Laubépin, L'Aubespin), importante famille féodale de la Franche-Comté qui eut aussi St-Amour, Toissia, Nanc ou Villette[9] - [10].
Personnalités liées à la commune
- Lacuzon, de son vrai nom Claude Prost (nĂ© Ă Longchaumois dans le Jura v. 1607 - mort Ă Milan en Italie 1681) : rĂ©sistant et indĂ©pendantiste comtois ; il sĂ©journa au chĂąteau de Saint-Laurent-la-Roche (oĂč il Ă©tablit, en , son quartier gĂ©nĂ©ral).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
Sources
Bibliographie
- Monographie sur Sain-Laurent-la-Roche de M. Gaillard, 1911.
Notes et références
Notes
- Philippe de Vienne-Neublans, seigneur de Ruffey, décédé en 1370.
- Par convention dans WikipĂ©dia, le principe a Ă©tĂ© retenu de nâafficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations lĂ©gales postĂ©rieures Ă 1999, que les populations correspondant Ă une enquĂȘte exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des annĂ©es 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la derniĂšre population lĂ©gale publiĂ©e par lâInsee pour l'ensemble des communes.
Références
- « Saint-Laurent-la-Roche », sur CEGFC (Centre d'Entraide généalogique de Franche-Comté), d'aprÚs Alphonse Rousset, Dictionnaire géographique historique et statistique des communes de la Franche-Comté, t. III, 1854
- à ce sujet, lire : La perversion d'Huguette de Sainte-Croix, article de Mme Bonin-Michelot paru dans la revue « Images de SaÎne-et-Loire » n° 38 (été 1978), p. 8.
- Panneau d'information de la table d'orientation sur le site
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'Ăcole des hautes Ă©tudes en sciences sociales.
- Préfecture du Jura, Liste des maires élus en 2008, consultée le 2 mai 2010
- L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
- Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 201120122013 .
- « Histoire des 4 villages de Val-Sonnette : Vincelles », sur Val-Sonnette
- « Villette-lÚs-Saint-Amour, p. 7 », sur CEGFC (Centre d'Entraide généalogique de Franche-Comté), d'aprÚs le Dictionnaire géographique, historique et statistique de la Franche-Comté, t. VI, par Alphonse Rousset, chez Bintot, à Besançon, 1858