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Saint-Jean-d'Arves

Saint-Jean-d'Arves est une commune française située dans le département de la Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Saint-Jean-d'Arves
Saint-Jean-d'Arves
Vue du village depuis la montagne Ă  Saint-Sorlin-d'Arves en avril
Image illustrative de l’article Saint-Jean-d'Arves
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
DĂ©partement Savoie
Arrondissement Saint-Jean-de-Maurienne
Intercommunalité Communauté de communes Cœur de Maurienne Arvan
Maire
Mandat
Christiane Hustache
2020-2026
Code postal 73530
Code commune 73242
DĂ©mographie
Gentilé Arvin/Arvine
Population
municipale
272 hab. (2020 en augmentation de 1,12 % par rapport Ă  2014)
DensitĂ© 3,6 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 45° 12′ 29″ nord, 6° 16′ 26″ est
Altitude Min. 1 009 m
Max. 3 514 m
Superficie 75,60 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
DĂ©partementales Canton de Saint-Jean-de-Maurienne
Législatives Troisième circonscription
Localisation
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Saint-Jean-d'Arves
Liens
Site web sja73.com

    GĂ©ographie

    Viaduc des Sallanches près du hameau des Sallanches.

    Saint-Jean-d'Arves est une commune de Maurienne, dans le département de la Savoie, qui s'est développée sur une vallée latérale située en rive gauche de l'Arc. L'implantation humaine s'est faite en partie sur le bassin de l'Arvan et la vallée affluente de Arvette ou Valfroide[1].

    Elle est situĂ©e Ă  environ une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de la sous-prĂ©fecture de Saint-Jean-de-Maurienne[1] et environ 80 kilomètres de ChambĂ©ry.

    Le territoire de la commune est constitué du chef-lieu dit La Tour et de 22 hameaux : « Dans le secteur du pont et du barrage de Belleville : Sur-La-Roche, Clietaz, les Sallanches, le Clos, le Mollard, Les Méries, la Charrière. Au confluent de l'Arvan et de Valfroide : Entraigues [...] et à l'entour : En Tignes, le Besset, le Villaret, les Tours, le Vallonet. En suivant l'Arvan : la Villelle, les Chambons entourés de la Fleur, les Ecourts, la Curiaz, le Poingt [...]. En suivant la route du haut : le Villard, Plan champ, La Tour (chef-lieu), le Collet, le Mollard, et la Chal. »[1].

    Son territoire est entouré des sommets du mont Charvin (2207 m) au nord, et de la cime des Torches ou Grand Agnelin (2958 m) ainsi que des aiguilles d'Arves, dans sa partie sud[1].

    Urbanisme

    Typologie

    Saint-Jean-d'Arves est une commune rurale, classée comme commune très peu dense selon la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [2] - [3] - [4]. La commune est située en dehors des aires d'attraction des villes[5] - [6].

    Occupation des sols

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (94,7 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (93,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (49,5 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (32,9 %), forêts (12,3 %), zones agricoles hétérogènes (2,9 %), prairies (1,5 %), zones urbanisées (0,9 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    • Carte en couleurs prĂ©sentant l'occupation des sols.
      Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
    • Photo aĂ©rienne en couleurs de la commune.
      Carte orthophotogrammétrique de la commune.

    Toponymie

    La forme la plus ancienne mentionne l'église de Arva, en 1184[1]. En 1590, on trouve la forme Saint-Jehan d'Arve, puis au siècle suivant Saint-Jean-d'Arves, en 1635[1]. La forme au pluriel d'Arves semble être utilisée qu'à partir de la séparation de Saint-Sorlin de Saint-Jean[8]. Le site d'Henry Suter indique que ce pluriel remonte au XIIe siècle et relève d'une fantaisie graphique[9].

    Le toponyme renvoie au saint Jean le Baptiste[10] et à sa localisation dans la vallée de l'Arvan. Arves ou arva sont des hydronymes provenant du celtique *Aturava ou préceltique *alb-, selon Ernest Nègre[9].

    En francoprovençal, la graphie de la commune s'écrit San-Dyan, selon la graphie de Conflans[11].

    Histoire

    La bulle pontificale de Lucius III, de l'année 1184, confirme la juridiction épiscopale de Maurienne sur dix-sept paroisses dont Saint-Jean et Saint-Sorlin d'Arves[12].

    Le mode de vie

    Avant le tourisme, l’économie de Saint-Jean-d’Arves reposait principalement sur l’agriculture et plus particulièrement sur l’élevage. L’hiver, le bétail était gardé à l’étable. Au printemps, il était sorti à hauteur des premiers chalets et il était mené en alpage durant l’été. La grande superficie de la commune permettait un bétail nombreux. Cette activité agricole occasionnait des foires (négoce de bovins, d’ovins…) réputées. Elles se déroulaient au hameau de la Tour les 10 juin, 7 et 24 septembre, 15 octobre… Ces manifestations dépassaient largement le cadre des vallées alentour (Piémont) et il fallait donc des auberges pour héberger les personnes de passage. De plus, une vallée bien peuplée mais avec des moyens de communication peu praticables à certaines périodes de l’année, devait pouvoir se suffire à elle-même. L’artisanat y était donc aussi très développé (cordonnier, drapier…). L’activité agricole induisait aussi les caractéristiques de l’habitation traditionnelle du village. Elle comportait une ouverture dans la partie amont de la toiture en chaume ; ainsi le foin était rentré directement dans la grange située sous le toit. Le rez-de-chaussée, côté aval, servait d’étable pour les bêtes. Les hommes vivaient au même niveau ou juste au-dessus de manière à profiter de la chaleur animale. Quelquefois, une petite construction séparée, en bois ou en pierre, appelée « mazot » servait de grenier. La vie semblait suffisamment difficile pour obliger une bonne partie de la population masculine (chefs de famille et fils) à une émigration (le petit ramoneur savoyard, bûcheron…). Saisonnière dans un premier temps, cette émigration devint définitive avec l’industrialisation de la vallée de la Maurienne. Même les jeunes Arvinches tentaient de trouver mari dans la vallée.

    Costume de Saint-Jean-d'Arves.

    L’éducation

    En 1860, les très jeunes Arvins et Arvinches allaient dans deux écoles communales, situées dans les hameaux les plus centraux (la Tour pour les grandes filles et le Villaret pour les grands garçons) pendant les mois de mai, juin, juillet. Pour le reste de l’année et les enfants en bas âge, les hameaux les plus importants (Entraigues, le Poingt, le Collet, les Chambons, le Villaret, la Curiaz, la Chal, le Villard et les Sallanches) possédaient leur école (habituellement une écurie) mixte, « privée » (payée et entretenue grâce à des donateurs) dont ils désignaient le maître et décidaient de sa rétribution. Ce mode de fonctionnement ne correspondait pas à celui préconisé par l’administration supérieure qui refusait de tenir compte de la dispersion de l’habitat, des conditions météorologiques, de l’obligation de travailler pour la plupart des enfants… En fait, ce fonctionnement changeait tous les ans et le rattachement de la Savoie à la France ne permit pas à la situation d’évoluer rapidement. En 1893, la commune touche des subventions pour la construction de trois « maisons d’école » : une à la Tour, une à Entraigues, la dernière aux Chambons. En 1817, Jean Baptiste Alex offrit sa maison pour fonder un « collège » à Entraigues. Il s’agissait d’une « école de latin » pour les « jeunes gens des communes et paroisses des Arves ». Ces enfants étaient hébergés chez l’habitant. Mais par suite de la chute des effectifs, le « collège » ferma en 1871. Quant à l’application des lois Jules Ferry de 1882, il fallut du temps pour qu’elles rentrent dans les mœurs !

    La religion

    En revanche, la religion était partie intégrante de la vie des Arvins. En 1498, fut fondée par Humbert et Pierre Fay, la chapelle la plus ancienne répertoriée : celle de Saint-Sébastien située entre les hameaux de Planchamps et du Villard. Les terres autour, cultivées, permettaient de l’entretenir. Puis tous les principaux hameaux érigèrent leur édifice religieux : la chapelle Saint-Antoine aux Chambons en 1598, Notre-Dame-de-la-Présentation à la Chal en 1616, Saint-Laurent au Poingt en 1626, Sainte-Barbe au Villaret en 1661, Saint-Benoît aux Sallanches en 1731, Saint-Claude au Vallonet en 1732, Sainte-Brigitte au Collet en 1737 et l’oratoire Saint-Claude sur le chemin du col d’Arves en 1775. Jusqu’en 1834, il n’existait qu’une seule et unique église, située à la Tour. Sa date de construction est inconnue, mais l’une des cinq cloches était datée de 1497. En 1793, Saint-Jean-d’Arves a beaucoup contesté les ordres français de ne laisser qu’une cloche par commune, mais sans succès. Quatre cloches de l’église et les dix des chapelles des hameaux sont finalement démontées, brisées et transportées à Saint-Jean-de-Maurienne.

    En 1834, Saint-Jean-d’Arves connaît sa population maximum et certains hameaux sont situés à plus d’une heure de marche de l’église de la Tour. Les habitants d’Entraigues et des proches hameaux demandent donc la construction d’une église à Entraigues. Après étude démographique de l’évêché, le projet est accepté. En 1838, la première pierre fut bénite. Mais les « Arvins d’en haut », craignant de voir le village se diviser en deux, pèsent de toutes leurs forces pour faire stopper la construction. L’affaire va même jusqu’au roi Charles-Albert. Mais l’autorisation est maintenue et en 1844 l'église d’Entraigues est terminée et consacrée.

    Les catastrophes

    Lorsque l’agriculture était la principale activité économique, les habitants des Arves avaient des conditions de vie rudes, à l’image de leur climat. De nombreuses catastrophes sont intervenues dans l'histoire de Saint-Jean-d’Arves :

    • La peste s’est manifestĂ©e en Savoie comme dans le reste de l’Europe. Les Ă©pidĂ©mies de 1588 et 1599 ont Ă©tĂ© relatĂ©es par des tĂ©moins prĂ©sents. Les rĂ©cits indiquent que le syndic (le maire) du village faisait appel Ă  des habitants de Saint-Sorlin-d’Arves pour ensevelir les morts pendant le temps de la contagion en contrepartie d’un logement avec bois de chauffage, argent et paie en nature (pain, fromage…). La dernière peste rĂ©pertoriĂ©e date de 1720 : afin de prĂ©server son territoire, le roi Victor-AmĂ©dĂ©e II plaça des barrières sĂ©vèrement gardĂ©es Ă  Saint-Jean-d’Arves.
    • Les incendies Ă©taient très courants dans les Arves Ă  cause des toits de chaume. Le plus important Ă  Saint-Jean-d’Arves semble ĂŞtre celui dĂ©clarĂ© au Villard en 1865. Il a dĂ©truit 52 maisons, laissant 254 personnes dans la dĂ©tresse.
    • Les inondations font suite Ă  des pluies torrentielles sur la vallĂ©e. L’Arvan sort de son lit et envahit les terres riveraines. De nombreuses crues ont Ă©tĂ© signalĂ©es : 14 septembre 1733 puis les siècles suivants 1847, 1852, 1859, 1874, 1903, 1904, 1905, etc. avec, chaque fois, de gros dĂ©gâts en bas de vallĂ©e et notamment Ă  la confluence du torrent avec l'Arc Ă  Saint-Jean-de-Maurienne.
    • Les avalanches ont laissĂ© peu de traces dans les Ă©crits mais beaucoup dans les esprits. Le 4 fĂ©vrier 1978, une avalanche est descendue du Charvin entre les hameaux de Planchamps et du Villard, Ă´tant la vie d’Albert FĂ©joz et emportant la chapelle Saint-SĂ©bastien.

    Saint-Jean-d'Arves et les guerres

    Le village a également été affecté par les guerres. Lorsque la Savoie n’était pas française (avant 1860), Saint-Jean-d’Arves a souffert de sa situation stratégique : la commune est placée sur la route de St-Jean-de-Maurienne (via le col de la Croix de Fer puis le col d’Arves). En 1589, l’évêque de Maurienne confia la garde du passage d'Arve par les montagnes d'Olle et de la Perche à noble Pierre de Sallières, dit d'Arve. Ce dernier installa une garnison dans sa « tour genevoise » pour protéger les Arves et Saint-Jean-de-Maurienne. Mais en 1597, Lesdiguières, le lieutenant général du roi de France en Dauphiné, dans sa marche sur Saint-Jean-de-Maurienne, passa par le col de la Croix de Fer, Saint-Sorlin-d’Arves, conquit la Tour de la Génevoise et y laissa une garnison qui pilla la vallée. En 1598, le duc de Savoie reprit la forteresse. La garde en fut confiée au chevalier Jules des Costes de Saint-Jean-de-Maurienne. Le comportement de sa garnison ne fut guère plus respectueux de la population. En 1600, une nouvelle incursion française fut menée par Lesdiguières en Maurienne. Un détachement fut à nouveau posté dans les Arves. Les Arvins décidèrent (ou les Français leur suggérèrent) de détruire la tour fortifiée, qui leur apportait plus de malheurs que de sécurité. Ce fait s’exécuta sans l’accord des propriétaires (Antoinette Constantin, veuve de Pierre Salière d’Arves, et ses enfants) qui portèrent l’affaire devant la justice. La destruction de la Tour de la Génevoise et l’absence de garnisons donc de combats rendirent la vie plus tranquille.

    Les guerres du XXe siècle ont bien sûr touché la commune. 40 Arvins décédèrent au champ d’honneur entre 1914 et 1918, loin de chez eux.

    Entre 1939 et 1945, les incursions des Allemands dans la vallée furent rares malgré la présence de maquisards. Mais lorsqu’ils décidaient de monter, le danger était omniprésent comme en mai 1944 où les Allemands incendièrent une vingtaine de chalets d’alpage dans le secteur des Aiguilles. Ils pensaient que des maquisards s’y étaient réfugiés. Cinq de ces maisons appartenaient à la famille de Joseph Bellet.

    Joseph Pierre François Fejoz, né à Saint-Jean d'Arves le 16 janvier 1919, est décédé en déportation durant la Seconde Guerre mondiale. Policier, il rejoint la Résistance. Il est arrêté et déporté de Belfort le 29 août 1944 (convoi de 722 hommes) à destination du KL de Neuengamme. Il est affecté au kommando de Wilhelmshaven (kommando de travail au service de la Kriegsmarine) où il décède le 15 mars 1945. Reconnu Mort en déportation. Il est présent sur le monument aux morts de Saint-Jean-d'Arves et la plaque commémorative pour les policiers morts pour la France (1939-1945) à Nice.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1928 1932 SĂ©raphin Lanterme ... ...
    1932 1945 Émile Arlaud (1876-1963) ... ...
    1945 1947 Joseph FĂ©joz ... ...
    1947 1953 SĂ©raphin BĂ©rard ... ...
    1953 1974 Marcel FĂ©joz ... ...
    1974 1983 Eugène Mollard (1924-2018) ... ...
    1983 juin 1995 Lucien Sibué (1931-2016) ... ...
    juin 1995 mars 2014 Christiane Hustache Commerçante
    mars 2014 2020 Pascal Sibué (°1965) ... Agriculteur
    2020 En cours Christiane Hustache ... Commerçante
    Les données manquantes sont à compléter.

    Population et société

    Ses habitants sont appelés les Arvins[1] - [13]. On trouve également la forme Arvinches[13].

    DĂ©mographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[15].

    En 2020, la commune comptait 272 habitants[Note 2], en augmentation de 1,12 % par rapport Ă  2014 (Savoie : +3 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1793 1800 1806 1822 1838 1848 1858 1861 1866
    1 7661 9762 0872 0041 9512 0311 3961 5851 500
    1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901 1906 1911
    1 3691 4221 4061 4721 4051 3541 2691 2701 121
    1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962 1968 1975
    950838781722583482342278239
    1982 1990 1999 2004 2006 2009 2014 2019 2020
    185203217217224287269272272
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[16] puis Insee Ă  partir de 2006[17].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Évolution

    Les plus anciens habitants connus du village sont ceux dĂ©couverts par le groupe archĂ©ologique de Viuz-Faverges (M. Duret et M. Brun) en 1976. En effet, près des Sallanches, au lieu-dit Sur la Roche , cinq sĂ©pultures de l'âge du fer (500 Ă  450 av. J.-C.) ont livrĂ© des bracelets en bronze, des perles, des bagues en bronze, des colliers de perles d'ambre en position sur les squelettes.

    Les premières estimations de population du village datent de la fin du Moyen Âge (1561). La population ne cesse d’augmenter : en 1793, Saint-Jean-d’Arves, abrite presque autant d’habitants que Saint-Jean-de-Maurienne. La croissance continue jusqu’en 1848 où le chiffre atteint son maximum. Mais dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’industrialisation de la vallée de la Maurienne propose aux Arvins une vie plus sûre : un travail avec un salaire fixe tous les mois de l’année. Les Arvins succombent les uns après les autres et la mort du village se profile. Lorsque les conditions de vie ont été moins dures en vallée de Maurienne que dans les Arves, les villageois se sont résolus petit à petit à abandonner leur terre. L’attrait touristique de l’ « or blanc » a permis de sauver la commune.

    Économie

    Tourisme

    En 2019, la capacité d'accueil de la station-village, estimée par l'organisme Savoie Mont Blanc, est de 4 770 lits touristiques répartis dans 487 structures[Note 3]. Les hébergements marchands se répartissent comme suit : 48 meublés ; 3 résidences de tourisme ; 1 centres ou villages de vacances/auberges de jeunesse et un gîte de séjour[18], auquel s'ajoute 2 chambres d'hôtes non-classées.

    La station de ski de Saint-Jean-d'Arves

    Saint-Jean-d'Arves
    Une vue aérienne de la station serait la bienvenue.
    Administration
    RĂ©gion Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
    Localité Saint-Jean-d'Arves
    Site web www.sja73.com
    GĂ©ographie
    CoordonnĂ©es 45° 12′ 29″ nord, 6° 16′ 26″ est
    Massif Massif d'Arvan-Villards (Maurienne)
    Altitude 1 550 m
    Altitude maximum 2 265 m
    Altitude minimum 1 550 m
    Ski alpin
    Lié à Le Corbier, Les Bottières, Saint-Colomban-des-Villards, Saint-Sorlin-d'Arves, La Toussuire
    Domaine skiable Les Sybelles
    Remontées
    Nombre de remontées 24
    Télésièges 6
    Téléskis 16
    Pistes
    Nombre de pistes 44
    Noires 2
    Rouges 10
    Bleues 13
    Vertes 19
    Total des pistes 90 km
    Installations
    Nouvelles glisses
    Snowpark

    La station de ski de Saint-Jean-d'Arves fait partie du domaine skiable des Sybelles. Elle surplombe la vallée de l'Arvan et propose en hiver des activités pour les familles[19] comme des balades en traîneau à chien ou en raquettes à neige, du parapente biplace, etc.

    Cette station situĂ©e entre 1 550 m et 2 620 m d'altitude offre 138 descentes pour tous les niveaux et 310 km de pistes balisĂ©es.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • maison forte de l'Ă©vĂŞque, au chef-lieu[20].
    • Château de Saint-Jean-d'Arves[20] - [21], dite tour (de la) genevoise ou fort d'Arve, situĂ©e entre le hameau du Mollard et l'Ă©glise et possession des nobles d'Arve (voir ci-après)[8]. La tour est dĂ©truite au cours de l'occupation française de 1600 par les Arvins eux-mĂŞmes au prĂ©texte qu'« [ils] prĂ©fĂ©raient ne pas avoir de dĂ©fense, plutĂ´t qu'une dĂ©fense insuffisante, juste bonne Ă  leur attirer les ennuis d'une occupation »[20] - [8]. Cette destruction donne lieu Ă  un procès, oĂą la famille Martin Salière d'Arves demande rĂ©paration[20].

    Personnalités liées à la commune

    • nobles d'Arve, qui vont se fondre dans les Salière puis de Saint-Martin[20] - [8]. Selon l'abbĂ© Saturnin Truchet (1828-1904), historien local, la famille donnera son nom au domaine[8]. La première mention d'un membre de cette famille est un certain Jean d'Arve en 1195[8]. La famille possède au XVe siècle la charge de mistral (vassal) de la mestralie d’Arve, appartenant Ă  la Terre Épiscopale (diocèse de Maurienne)[8]. C'est Ă  cette pĂ©riode que les titres et biens passent Ă  la famille de Salière[8]. En effet, Marie, fille aĂ®nĂ©e de Jean d’Arve et de Françoise de Luciane Ă©pousa le noble Gaspard Salière (ou Sallières), docteur en droit avant 1421[8]. En 1514, Pierre Salière-d'Arves passa reconnaissance pour la tour de la Fournache Ă  Saint-Jean-de-Maurienne et pour la moitiĂ© de la mestralie des Arves. Jean, son frère, obtint l'autre moitiĂ© de la mestralie et la tour des Arves[8]. La famille Salière d’Arves quitta les Arves pour Saint-Jean-de-Maurienne, en 1600[20] - [8].

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Michèle Brocard, Maurice Messiez-Poche, Pierre Dompnier, Histoire des communes savoyardes : La Maurienne - Chamoux - La Rochette (vol. 3), Roanne, Éditions Horvath, , 558 p. (ISBN 978-2-7171-0289-5), p. 296-305. ([PDF] lire en ligne)
    • Daniel Dequier, La Maurienne d'autrefois, La Fontaine de SiloĂ©, coll. « La chronique de l'autrefois », , 3e Ă©d.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
    3. La structure Savoie Mont Blanc, pour ces données statistiques de capacité d'accueil en termes de lits touristiques d'une station ou d'une commune, additionne les établissements marchands, qui appartiennent au secteur de l'hôtellerie, et les hébergements non marchands, qui n'impliquent donc pas de transaction commerciale comme les résidences secondaires[18].
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. Histoire des communes savoyardes, 1983, p. 296, « PrĂ©sentation Â».
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. Saturnin Truchet, Saint-Jean de Maurienne au XVIe siècle, Impr. Savoisienne, , 626 p. (lire en ligne), p. 320-324.
    9. Henry Suter, « Arves », Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, sur henrysuter.ch, Henry Suter, 2000-2009 (consulté en ).
    10. Henry Suter, « Saint-Jean », Noms de lieux de Suisse romande, Savoie et environs, sur henrysuter.ch, Henry Suter, 2000-2009 (consulté en ).
    11. Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN 978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 24
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