SĹ“urs de Saint-Thomas de Villeneuve
La Congrégation des Sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve, dite aussi « Congrégation des Sœurs hospitalières de Saint-Thomas de Villeneuve » a été fondée en 1661. Leur nom fait référence à Thomas de Villeneuve (1486-1555), archevêque de Valence (Espagne), canonisé en 1658.
Une autre branche a été fondée en 1786 par mère Pauline Pinczon du Sel dans le Midi de la France, sous le nom de congrégation de Notre-Dame de Grâces dite de Saint Thomas de Villeneuve. Ses membres sont parfois surnommées Paulines. Les deux branches se sont réunies en 1984.
Historique
XVIIIe siècle
En 1720, quatre équipes de sœurs partent secourir les pestiférés à Marseille. Toutes succomberont des suites de la maladie, se sacrifiant pour leur mission. La peste frappe encore à Quimper en 1725, l’épidémie n’épargne pas les sœurs dont beaucoup meurent. En 1786, à la demande de Monseigneur de Boisgelin, archevêque d’Aix, trois sœurs sont envoyées en Provence. Elles se chargent d’un pensionnat de jeunes filles à Lambesc. Parmi elles, Pauline Pinczon du Sel[1] fonde une nouvelle congrégation appelée congrégation de « Notre-Dame de Grâces dite Saint-Thomas de Villeneuve ».
XIXe siècle
La congrégation se forme à nouveau après la Révolution et elle est reconnue civilement en 1810. Elle reçoit son Decretum laudis en 1860, sous le pontificat de Pie IX et ses constitutions sont définitivement approuvées par le Saint-Siège, le 18 juillet 1873.
XXe siècle
Les religieuses sont expulsées par les lois anti-catholiques de la IIIe République en 1904. Elles ferment leurs écoles et pensionnats et se replient en Angleterre, où elles ouvrent trois pensionnats, et en Belgique, où elles ouvrent une maison.
Seules restent en France les religieuses hospitalières non touchées par la loi. Expropriées de leur maison-mère (25 et 27 rue de Sèvres, démolie en 1908) pour permettre le percement du boulevard Raspail[2], les « Dames hospitalières de Saint-Thomas de Villeneuve » achètent dès 1907 l'aile subsistante du château de Neuilly à Neuilly-sur-Seine[3] pour y installer leur nouvelle maison-mère. La propriété comprend une chapelle vétuste qui est remplacée par la nouvelle chapelle Notre-Dame de Bonne Délivrance[4] (1908-1910, Maurice Humbert architecte) donnant boulevard de La Saussaye.
Dans les années 1930, les religieuses exilées ont le droit de revenir en France, où elles ouvrent les premières écoles d'infirmières de la congrégation. Leurs hôpitaux de Brest et de L'Aigle sont détruits par les bombardements de 1944. Après la guerre, elles fondent des maisons aux États-Unis et en Afrique. En 1984, les Sœurs de la congrégation de Notre-Dame de Grâces s'unissent définitivement aux Sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve de Paris. Les religieuses ouvrent leur première maison au Pérou en 1995 et au Bénin en 2002 ; les activités médico-sanitaires de l'Hôtel-Dieu de Pont-l'Abbé sont gérées par la congrégation, depuis novembre 2011.
Anciennes maisons-mères
La maison-mère des sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve est depuis 1907/1908 établie au 52, boulevard d'Argenson à Neuilly-sur-Seine dans l'ancien château de Neuilly. Antérieurement, leur maison-mère était successivement située[5]
- de 1669 Ă 1700 : Ă l'hĂ´tel-Dieu de Lamballe en Bretagne
- de 1700 à 1908 : au 25/27 rue de Sèvres, à Paris (disparue).
Activité et diffusion
Les religieuses ont toutes gardé un habit religieux, et sont actives dans l'enseignement chrétien, le soin aux malades et l'assistance aux personnes âgées. Elles sont présentes en France, au Sénégal, au Bénin et au Pérou. Leur maison généralice est à Neuilly-sur-Seine, 52 boulevard d'Argenson, où est vénérée une statue de la Vierge Noire dans leur chapelle, dite « Notre-Dame de Bonne-Délivrance ». Selon l'Annuaire pontifical de 2007, elles comptaient alors 230 religieuses dans 25 maisons. En 2016, selon la Conférence des religieux et religieuses de France, la congrégation ne compte plus que 160 religieuses et 16 maisons[6].
Établissements scolaires
- Bry-sur-Marne : Institut Saint-Thomas-de-Villeneuve
- Cannes : couvent et Ă©cole, 20 rue Meynadier, de 1859 Ă 1939
- Chaville : Institut Saint-Thomas-de-Villeneuve
- Noyon : 1862-1904[7]
- Saint-Germain-en-Laye : Institut Saint-Thomas-de-Villeneuve. Il s'agit du plus ancien établissement scolaire de la commune. Il est créé en 1700 par Louis XIV pour l'instruction des jeunes filles de la cour de Jacques Stuart (1633-1701), réfugié à Saint-Germain ; géré par la Congrégation des Sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve, il est situé à l'hôtel de Soissons, 15 rue des Louviers. Il porte alors le nom de « Pensionnat de la reine ». La chapelle ajoutée en 1786 est due à Antoine-François Peyre. Supprimé à la Révolution, rétabli sous l'Empire, exilé en Angleterre après la suppression des congrégations en 1904, transformé en hôpital militaire pendant la Grande Guerre, l'établissement rouvre en 1941 et devient après la Libération un collège puis un lycée. Il reste un établissement de la Congrégation des Sœurs[8] - [9].
- Hyères : Groupe scolaire Maintenon
- Menton : Institut La Villa Blanche
Établissements de santé
- Bain de Bretagne : HĂ´pital Saint-Thomas-de-Villeneuve
- Baguer-Morvan : Maison de retraite Saint-Thomas-de-Villeneuve
- Plougastel-Daoulas : Maison de retraite Saint-Thomas-de-Villeneuve
- Moncontour-de-Bretagne : Maison de retraite Saint-Thomas-de-Villeneuve
- Rennes : Polyclinique Saint-Laurent
- Rennes : Maison de retraite Saint-Thomas-de-Villeneuve
- Aix-en-Provence : Centre de gérontologie Saint-Thomas-de-Villeneuve
- Lambesc : Maison de retraite Saint-Thomas-de-Villeneuve
HĂ´tellerie
- Loisy, près de Ver (Oise) : Centre de prières Saint-Sulpice. Ce centre doit fermer ses portes le 1er octobre 2017, faute de moyens financiers[10].
Missions
- Sénégal : école et dispensaire de Mbodiene ; écoles et dispensaire de Djilas ; maison vocationnelle de Dakar ; centre L'Abri à Dakar pour enfants handicapés
- Pérou : centre de santé et atelier professionnel d'Iquitos
- BĂ©nin : mission de Kilibo avec jardin d'enfants
Notes et références
- « Histoire de la congrégation » sur le site de la Congrégation des soeurs hospitalières de Saint-Thomas de Villeneuve congregtion-stv.org
- Commission du vieux Paris, Rapport sur le couvent des Dames hospitalières de Saint-Thomas de Villeneuve, rue de Sèvres, 25 et 27, qui va prochainement disparaître pour le percement du boulevard Raspail, procès-verbal de la Commission du vieux Paris du , pp. 2018-2019.
- L'ancien château de Neuilly, construit en 1751 pour le marquis d'Argenson, puis demeure de Pauline Borghèse et à partir de 1816 du duc d'Orléans, est détruit par un incendie en 1848. Seule subsiste l'aile Murat. Il devient bien national sous Napoléon III, puis pensionnat.
- « La Chapelle Notre-Dame de Bonne Délivrance », sur le site de la Congrégation des sœurs hospitalières de Saint-Thomas de Villeneuve congregation-stv.org.
- « Les anciennes maisons-mères », notice sur le site de la congrégation des sœurs hospitalières de Saint-Thomas de Villeneuve congregation-stv.org
- « CORREF - Sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve », sur www.viereligieuse.fr (consulté le )
- Ancienne abbaye Saint-Barthélemy à Noyon, pensionnat des sœurs de saint Thomas de Villeneuve (détruite) sur le site inventaire.hautsdefrance.fr.
- « Notre histoire », sur stv-st-germain.fr (consulté le ).
- « La congrégation STV », sur stv-st-germain.fr (consulté le ).
- Par Clémence Houdaille, « Le centre spirituel de Loisy, dans l’Oise, ferme ses portes », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le )