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Rue des Tournelles

La rue des Tournelles se situe dans le quartier parisien du Marais, et court sur les 3e et 4e arrondissements de la capitale française (3e au nord, 4e au sud).

3e, 4e arrts
Rue des Tournelles
Voir la photo.
Une vue sud-nord de la rue, vers l'ouest de son tronçon nord aperçu au fond.
Voir la plaque.
Situation
Arrondissements 3e au nord
4e au sud
Quartiers Archives au nord (3e arr.)
Arsenal au sud (4e arr.)
DĂ©but [1]rue Saint-Antoine au sud
Fin boulevard Beaumarchais au nord-est
Morphologie
Longueur 580 m
Largeur 10 Ă  15,5 m
Historique
Création 1839
Ancien nom rue Jean-Beausire
rue des Tournelles, au sud
petite rue neuve Saint-Gilles au nord
GĂ©ocodification
Ville de Paris 9372
DGI 9382
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Rue des Tournelles
Images sur Wikimedia Commons Images sur Wikimedia Commons

Situation et accès

En équerre, cette rue forme donc un angle droit, entre deux sections de longueurs inégales :

  • l'une courte, au nord, axĂ©e est-ouest, qui jouxte Ă  l'est le boulevard Beaumarchais ;
  • l'autre plus longue, axĂ©e nord-sud, avec pour limite sud la rue Saint-Antoine (au niveau d'une statue de Beaumarchais et de sa placette triangulaire en grande partie piĂ©tonnière, bordĂ©e Ă  l'ouest par des numĂ©ros pairs de la rue Saint-Antoine, Ă  l'est par la chaussĂ©e, le trottoir, et les premiers numĂ©ros pairs de la rue des Tournelles).

Du sud au nord, cet axe principal borne ou croise les autres voies suivantes :

Ce site est desservi par les stations de métro Bastille au sud-est (lignes 1, 5 et 8, sorties 7 et 8), et Chemin Vert au nord-est (ligne 5), et par les arrêts d'autobus Tournelles - Saint-Gilles, et Pasteur Wagner, à l'est (lignes 20, 29, 65, 69, 76, 96, 91).

Origine du nom

Le nom de la rue vient de l'hôtel des Tournelles dont elle longeait le côté oriental.

Historique

Elle fut ouverte en 1839 à la suite de la fusion de la Petite-rue-Neuve-Saint-Gilles et de l'ancienne rue des Tournelles, ouverte vers 1400. L'hôtel des Tournelles fut une résidence royale du temps de Charles VII, Louis XI ; Henri II y mourut. Il fut démoli en 1565. Son emplacement servit de scène au célèbre duel des mignons d’Henri III.

La place des Vosges et la partie sud de la rue des Tournelles furent édifiées en même temps, en 1605. Certains bâtiments de la place des Vosges s’étendent d’ailleurs jusqu’à la rue des Tournelles.

Elle est citée sous le nom de « rue des Tournelles » dans un manuscrit de 1636 ou le procès-verbal de visite indique qu'elle est « trouvée orde, salle et pleine de boues et immundices ».

Située alors dans l'aristocratique quartier du Marais, la rue des Tournelles hébergea entre autres l'auteur de chansons Philippe-Emmanuel de Coulanges, cousin de madame de Sévigné qui y mourut en son hôtel en 1716[2], et Marie-Émilie de Joly de Choin, veuve du Grand Dauphin qui y demeura de 1711 à sa mort, survenue en 1732.

Le 30 janvier 1918, durant la Première Guerre mondiale, le no 47 rue des Tournelles est touché lors d'un raid effectué par des avions allemands[3].

Le , le tueur en série Guy Georges, agresse Élisabeth Ortega dans cette rue.

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire

Prosper Jolyot de Crébillon, dit « Crébillon père », académicien, auteur d’Atrée et Thyeste, y demeura et y mourut le .
L’aile des Tournelles forme un « U », la façade de l’ensemble est de pure facture début XVIIe. La cour d’honneur est agrémentée d’une des rares fontaines d’époque Louis-Philippe. Madame de Sévigné séjourna dans cette aile de l’hôtel. Au rez-de-chaussée et entresol, Lucienne Heuvelmans, première femme grand prix de Rome et pensionnaire de la Villa Médicis (1911), installa son atelier de sculpture. Victor Hugo vécut de 1832 à 1848 dans un appartement situé au second étage de la partie centrale de l’hôtel, 6, place des Vosges. Un musée « maison Victor Hugo » fut inauguré le . Hôtel et cour sont classés.
Des scènes du film de Philippe de Broca, Le Magnifique ont été tournées vers 1972 dans cet immeuble, côté Tournelles (qui est le domicile de l'écrivain à succès François Merlin/alias Jean-Paul Belmondo, qui y lorgne sur sa voisine interprétée par Jacqueline Bisset, au point de l'imaginer en héroïne glamour de ses romans d'espionnage de gare à ses côtés…). La femme de ménage campée par Monique Tarbès y passe parfois, l'électricien Jean Lefebvre aussi, sans divulguer des scènes dans le remarquable escalier « à cascades » minimales (belmondiennes) ni surtout la scène finale du film, tournée dans la cour alors non ravalée (vieille enseigne défraîchie d'entreprise…), entre certain nouveau couple et les « méchants » éditeur et consort…
  • No 18 : cour et escalier.
  • No 21 : synagogue, appelĂ©e « synagogue de la rue des Tournelles », construite de 1861 Ă  1863, incendiĂ©e en 1871, et restaurĂ©e en 1875. Gustave Eiffel a construit l'ossature intĂ©rieure en fer. Cet Ă©difice fait partie avec celui de la rue de la Victoire des deux plus beaux temples israĂ©lites de Paris.
  • No 28 : hĂ´tel de Sagonne Ă©difiĂ© de 1674 Ă  1685, par et pour Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, surintendant et architecte du roi. L’hĂ´tel resta dans cette famille jusqu'Ă  sa vente en 1767. Il fut vendu Ă  la famille de Noailles. La comtesse Philippe de Noailles, dame d'honneur de la reine Marie Lesczynska, puis de la dauphine Marie-Antoinette, y vĂ©cut. L'intĂ©rieur de cet hĂ´tel fut dĂ©corĂ© par Le Brun, Mignard et Allegrain. La façade orientale se trouve au fond d'un jardin dont la grille de l'entrĂ©e est situĂ©e au no 23 du boulevard Beaumarchais. HĂ´tel et jardin sont classĂ©s.
  • No 32 : on remarquera qu'il n'y a qu’une fenĂŞtre par Ă©tage.
  • No 33 : maison du XVIIe siècle, porte.
  • No 35 : emplacement d’un couvent fondĂ© en 1624 pour les filles pauvres et malades, sous la protection d’Anne d’Autriche. Cette maison fut appelĂ©e « couvent des Hospitalières de Notre-Dame » après avoir Ă©tĂ© dĂ©nommĂ©e « des Hospitalières près les Minimes de la place Royale ». De 1660 Ă  1664, Françoise d’AubignĂ©, veuve Scarron, future madame de Maintenon, y fit retraite. Le couvent fut supprimĂ© Ă  la RĂ©volution et plusieurs institutions de bienfaisance y prirent place jusqu'en 1906.
  • No 36 : maison de 1642, construite pour le procureur du Châtelet, Louis du Baille. Cette demeure fut louĂ©e puis vendue Ă  Ninon de Lenclos, en 1684. Fille d'un gentilhomme de Touraine, elle fut la maĂ®tresse notamment du Grand CondĂ© et du duc d'EstrĂ©es. La rue des Tournelles acquit alors une rĂ©putation de rue galante. Plus tard Ninon de Lenclos ouvrit un salon littĂ©raire frĂ©quentĂ© par Molière (qui y prĂ©senta Tartuffe), le jeune Voltaire, la reine Christine de Suède, madame de SĂ©vignĂ©. Elle mourut en cette maison en 1705 Ă  85 ans.
  • Nos 40-44 : ferronneries.
  • No 48 : hĂ´tel du XVIIIe. Pompe Ă  eau en cuivre sur la droite dans la première cour.Porte, mansarde, escalier.
  • No 50 : hĂ´tel du XVIIIe. Escalier avec rampe superbe Ă  balustre de chĂŞne. Façade avec balcons Ă  pilastres en pierre, bel hĂ´tel au fond de la cour.
  • No 56 : maison construite en 1684, par l'architecte Jacques Gabriel, grand-père de l'architecte de la place de la Concorde. Pompe Ă  eau en cuivre sur la gauche dans la cour.
  • No 58 : une plaque explique : « Merlin de Thionville. DĂ©putĂ© Ă  l'AssemblĂ©e lĂ©gislative, Ă  la Convention, au Conseil des 500, reprĂ©sentant aux ArmĂ©es, est mort ici le Ă  l'âge de 71 ans ».
  • No 64 : maison du XVIIe.
  • Nos 64-68 : maisons du XVIIe.
  • No 70 : demeure de FĂ©lix Pyat, journaliste rĂ©publicain, membre de la Commune de 1871, surnommĂ© par certains « le mauvais gĂ©nie » de la Commune.
  • No 72 : maison du XVIIe siècle.
  • No 88 : demeure de Charles Beslay, nommĂ© commissaire de la RĂ©publique dans le Morbihan par le gouvernement provisoire en 1848, dĂ©lĂ©guĂ© au ComitĂ© central rĂ©publicain des vingt arrondissements pendant le siège de 1870, puis dĂ©lĂ©guĂ© de la Commune auprès de la Banque de France.
  • Accès au jardin Arnaud-Beltrame.
  • Synagogue du no 21.
    Synagogue du no 21.
  • Plaque au no 58.
    Plaque au no 58.
  • Rue des Tournelles au niveau de la caserne de gendarmerie.
    Rue des Tournelles au niveau de la caserne de gendarmerie.
  • Bas-relief du no 84.
    Bas-relief du no 84.
  • Bas-relief du no 86.
    Bas-relief du no 86.

Notes et références

  1. Début et fin dans le sens croissant des numérotations parisiennes d'immeubles, à partir de la Seine dans les rues qui sont peu ou prou perpendiculaires à cette dernière.
  2. Auguste Jal : Dictionnaire critique de biographie et d'histoire , Paris, Plon, 1872, p. 436.
  3. Exelsior du 8 janvier 1919 : Carte et liste officielles des bombes d'avions et de zeppelins lancées sur Paris et la banlieue et numérotées suivant leur ordre et leur date de chute.

Bibliographie

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