Rue des Bons-Enfants (Paris)
La rue des Bons-Enfants est une rue située dans le premier arrondissement de Paris, proche du Palais-Royal et du Louvre.
1er arrt Rue des Bons-Enfants
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Situation | |||
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Arrondissement | 1er | ||
Quartier | Palais-Royal | ||
Début | 192, rue Saint-Honoré | ||
Fin | 13, rue du Colonel-Driant | ||
Morphologie | |||
Longueur | 134 m | ||
Largeur | 10 m | ||
GĂ©ocodification | |||
Ville de Paris | 1110 | ||
DGI | 1105 | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
GĂ©olocalisation sur la carte : 1er arrondissement de Paris
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Images sur Wikimedia Commons | |||
Situation et accès
Longue de 134 mètres, orientée sud-nord, elle commence au 192, rue Saint-Honoré et finit au 13, rue du Colonel-Driant. La circulation y est en sens unique.
Le quartier est desservi par les lignes de métro 1 et 7 à la station Palais-Royal - Musée du Louvre et par les lignes de bus RATP 21 et 67.
Origine du nom
Elle est ainsi nommée car cette voie menait au collège des Bons-Enfants.
Historique
Création de la rue et évolution de son environnement
Au XIIe siècle, la rue est nommée « chemin qui va à Clichy[1] ».
Elle prend son nom actuel au XIIIe siècle car elle mène au collège des Bons-Enfants, fondé en 1208, en faveur de treize écoliers pauvres. Cet odonyme a son contraire exact, la rue des Mauvais-Garçons[2]. La rue était alors plus longue ; elle continuait plus au nord jusqu'aux jardins de l'hôtel de Toulouse. Elle était prolongée jusqu'à la rue Croix-des-Petits-Champs par la rue Baillif (rue disparue).
Entre la rue des Bons-Enfants et l'actuelle rue des Petits-Champs, est ouverte en 1640 la rue Neuve-des-Bons-Enfants (renommée rue Radziwill en 1867 et en grande partie supprimée dans l'entre-deux-guerres)[1] - [3].
Dans les années 1790, la rue Montesquieu est percée entre le débouché du passage Vérité sur la rue des Bons-Enfants et le carrefour de la rue des Petits-Champs et de la rue du Bouloi.
L'attentat de la rue des Bons-Enfants
Le , l'anarchiste Émile Henry, pose une bombe à l'entrée des bureaux de la compagnie minière de Carmaux. Le concierge trouve la bombe et la rapporte au commissariat au no 21 de la rue des Bons-Enfants (immeuble aujourd'hui disparu), où elle explose, y tuant cinq personnes. Une sixième décède d'une crise cardiaque[4].
Guy Debord (1931-1994) composa une chanson sur cet attentat, La Java des Bons-Enfants, l’attribuant par fantaisie à Raymond Callemin dit « Raymond la Science », un des membres de la bande à Bonnot. Cette chanson fait partie de Pour en finir avec le travail, un recueil de chansons du prolétariat révolutionnaire paru sous forme de disque vinyle produit en 1974 par Jacques Le Glou et réédité en CD en 1998.
Le raccourcissement de la rue
Au début du XXe siècle, la moitié nord de la rue est supprimée afin de permettre l'extension de la Banque de France jusqu'à la rue du Colonel-Driant nouvellement percée.
Afin de créer cette rue, la Chancellerie d'Orléans (au no 19) est détruite. En 1919, les immeubles à l'angle avec la rue Saint-Honoré sont détruits et Georges Vaudoyer construit un immeuble afin d'abriter les réserves des Grands Magasins du Louvre.
En 1945, l'État fait raser les immeubles compris entre ce bâtiment (acquis par l'État en 1941), la rue Montesquieu, la rue des Bons-Enfants et la rue Croix-des-Petits-Champs.
Entre et , Olivier Lahalle y édifie une nouvelle cité administrative. Réhabilité en 2000-2004, cet ensemble abrite actuellement des services du ministère de la Culture (site des Bons-Enfants)[5]. Il a été construit à l'emplacement de l'ancien cloître Saint-Honoré, accessible depuis la rue des Bons-Enfants par un passage sous le no 8[6].
- La partie nord de la rue, disparue au début du XXe siècle.
- L'explosion de la rue des Bons-Enfants (1892).
- Le 11, rue des Bons-Enfants avec le passage Vérité permettant l'accès à la place de Valois.
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- Du no 7 au no 17 : immeubles dont les façades et toitures, ainsi que celles sur la place de Valois et la rue de Valois, sont inscrites aux monuments historiques[7] - [8] - [9] - [10] - [11].
- No 13 : domicile du poète Jean-Pierre Claris de Florian (1755-1794)[12].
- No 19 : emplacement de l’hôtel de la Chancellerie d'Orléans, monument classé en 1914 puis déclassé et détruit[13].
- No 24, à l’angle de la rue du Colonel-Driant : une des entrées des locaux de police.
- L'hôtel d'Elbœuf, résidence des ducs d'Elbœuf, se trouvait dans cette rue depuis le XVIe siècle au moins (acte de 1583).
- L'hĂ´tel de la Roche-Guyon, aujourd'hui disparu (actuelle site de la Banque de France).
- Le peintre François Lemoyne (1688-1737) y avait son domicile où il se suicida le après avoir achevé au château de Versailles le plafond du salon d'Hercule[14].
Notes et références
- Félix et Louis Lazare, Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments, édition de 1844, p. 195–196 [lire en ligne].
- Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, p. 214.
- Analyse diachronique de l'espace urbain parisien : approche géomatique (ALPAGE).
- « Anarchistes au XIXe siècle : la propagande par le fait », sur paris-luttes.info, (consulté le ).
- « L’installation des services financiers dans le quartier Saint-Honoré. « L’îlot C » (1961-1989) », sur http://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/caef/Documents/Expositions_virtuelles/ministere_ville/ (consulté le ).
- Plan parcellaire municipal de Paris (fin XIXe siècle) , plan 3e quartier « Palais Royal », 2e feuille, cote PP/11860/D.
- « Immeuble », notice no PA00085960, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Immeuble », notice no PA00085962, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Immeuble », notice no PA00085963, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Immeuble », notice no PA00085961, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Immeuble », notice no PA00085967, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Florian, sa vie, son œuvre… une évocation, Sceaux, 1994, p.17-18.
- Restauration des décors de la chancellerie d’Orléans
- Nouvelles archives de l'art français, volumes 5 à 6, Société de l'histoire de l'art français, 1877, p. 184 (voir en ligne).