La Java des Bons-Enfants
La Java des Bons-Enfants est une chanson anarchiste de Guy Debord pour les paroles[1] et Francis Lemonnier pour la musique. Chanson figurant en 1974[2] dans le disque Pour en finir avec le travail. Chansons du prolétariat révolutionnaire chez RCA elle fut attribuée par détournement situationniste à Raymond Callemin, dit Raymond la Science, célèbre membre de la bande à Bonnot, la réédition de l'album chez EMP crédite la chanson aux vrais auteurs[3].
Références de la chanson
La chanson fait référence à la journée du , durant laquelle l'anarchiste Émile Henry, âgé de 19 ans, dépose une bombe dite « à renversement » au siège des mines de Carmaux à Paris. Après sa découverte, l'engin est emmené au commissariat de police de la rue des Bons-Enfants où il explose, faisant 5 morts.
Émile Henry est arrêté après l'attentat du Café Terminus le , et guillotiné trois mois plus tard[4].
Paroles de la chanson
Dans la rue des bons enfants,
On vend tout au plus offrant.
Y'avait un commissariat,
Et maintenant il n'est plus lĂ .
Une explosion fantastique
N'en a pas laissé une brique.
On crut qu'c'Ă©tait FantĂ´mas,
Mais c'Ă©tait la lutte des classes.
Un poulet zélé vint vite
Y porter une marmite
Qu'Ă©tait Ă renversement
Et la retourne, imprudemment.
L'brigadier et l'commissaire,
Mêlés aux poulets vulgaires,
Partent en fragments Ă©pars
Qu'on ramasse sur un buvard.
Contrair'ment Ă c'qu'on croyait,
Y'en avait qui en avaient.
L'Ă©tonnement est profond.
On peut les voir jusqu'au plafond.
VoilĂ bien ce qu'il fallait
Pour faire la guerre au palais
Sache que ta meilleure amie,
Prolétaire, c'est la chimie.
Les socialos n'ont rien fait,
Pour abréger les forfaits
D'l'infamie capitaliste
Mais heureusement vint l'anarchiste.
Il n'a pas de préjugés.
Les curés seront mangés.
Plus d'patrie, plus d'colonies
Et tout pouvoir, il le nie.
Encore quelques beaux efforts
Et disons qu'on se fait fort
De régler radicalement
L'problème social en suspens.
Dans la rue des bons enfants
Viande Ă vendre au plus offrant.
L'avenir radieux prend place,
Et le vieux monde est Ă la casse !
Notes et références
- Guy Debord, Jean-Louis Rançon, Alice Debord, Œuvres p. 1283
- « La Java des Bons-Enfants », sur Du Temps des cerises aux Feuilles mortes (consulté le ).
- Laurent Bourdelas, Le Paris de Nestor Burma p. 52
- Livret La chanson du père Duchesne, Édition Alternative Libertaire