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Rue d'Auvours

La rue d'Auvours est une voie de Nantes, en France, situé dans le quartier Hauts-Pavés - Saint-Félix.

Rue d'Auvours
Image illustrative de l’article Rue d'Auvours
La rue d'Auvours vue de son extrémité sud.
Situation
CoordonnĂ©es 47° 13′ 18″ nord, 1° 33′ 51″ ouest
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Pays de la Loire
Ville Nantes
Quartier(s) Hauts-Pavés - Saint-Félix
DĂ©but place Viarme
Fin rue du Bourget
Morphologie
Type Rue
Longueur 160 m
GĂ©olocalisation sur la carte : Nantes
(Voir situation sur carte : Nantes)
Rue d'Auvours
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Rue d'Auvours
GĂ©olocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
(Voir situation sur carte : Loire-Atlantique)
Rue d'Auvours

Description

La rue est bitumĂ©e, ouverte Ă  la circulation automobile. Longue de 160 mètres, elle dĂ©bute place Viarme pour aboutir rue du Bourget dans l'axe de l'entrĂ©e principale du cimetière MisĂ©ricorde. Au sud, elle rencontre la rue Bergère.

DĂ©nomination

BaptisĂ©e « rue du Service-d'eau » lors de sa crĂ©ation en 1855, la voie prend son nom actuel en 1874, en rĂ©fĂ©rence au camp militaire d'Auvours situĂ© sur la commune de ChampagnĂ©, Ă  12 km Ă  l'est du Mans. Le 10 janvier 1871, le camp fut le théâtre de la bataille du Mans (appelĂ©e aussi « bataille d'Auvours ») qui vit une victoire dĂ©cisive de l'armĂ©e prussienne sur l'armĂ©e française durant la guerre franco-allemande de 1870[1] - [2].

Historique

Le « château », ancien siège du service des eaux (2013).

En 1854, la ville de Nantes dĂ©sire constituer un service de distribution d’eau, en remplacement des puits publics et de l'Ă©tablissement de filtration situĂ© depuis 1806 près du château des Ducs disposant d'un service de portage d'eau Ă  domicile. Elle nĂ©gocie donc une concession de 60 ans avec la Compagnie GĂ©nĂ©rale des Eaux (CGE), rĂ©cemment fondĂ©e Ă  Paris, afin que celle-ci y construise des rĂ©servoirs et bassins de dĂ©cantation. Le site de l'actuelle rue d'Auvours est retenu en raison de son altitude qui est de 35 m[3].

L'annĂ©e suivante, la CGE dĂ©bute alors la construction de ses installations sur un terrain de 6 300 m2 acquis par la ville, et occupĂ© jusqu'ici par une pĂ©pinière baptisĂ©e « tenue de MisĂ©ricorde ». La voie est percĂ©e la mĂŞme annĂ©e, tandis que trois bassins de dĂ©cantation et de filtration Ă  ciel ouvert sont Ă©difiĂ©s sur le cĂ´tĂ© nord de celle-ci. Hauts de 4,2 m, ces bassins sont Ă  moitiĂ© enterrĂ©s et totalisent une capacitĂ© de 6 000 m3 d'eau. Un rĂ©servoir couvert d’eau filtrĂ©e d'une capacitĂ© de 800 m3 complète le dispositif[3].

En 1874, un château d’eau de 50 m3 (cuve mĂ©tallique sur d’élĂ©gants piliers maçonnĂ©s) est construit Ă  une hauteur de 17 m au dessus du rĂ©servoir carrĂ© d’Auvours, afin d'alimenter les quartiers hauts des faubourgs[3].

En 1880, la rue est élargie et ces travaux provoquent l'émoi de la famille de Charette de La Contrie qui souhaitait réserver un emplacement afin d'élever un monument commémoratif à la mémoire de leur ancêtre François Athanase Charette de La Contrie, chef de l'Armée catholique et royale du Bas-Poitou et du Pays de Retz durant la guerre de Vendée, présumé fusillé à cet endroit sur la place par les soldats républicains, le [2]. Finalement le monument est dressé à une cinquantaine de mètres de là, à l'angle de la rue Félibien.

Le rĂ©seau d'assainissement mis en place se rĂ©vèle insuffisant dès 1880. Des problèmes d'insalubritĂ© de l’eau et de fuites alimentent en permanence de profonds litiges entre la ville et la CGE. En 1895, le maire Alfred Riom, dĂ©cide finalement d'abrĂ©ger de 20 ans la concession accordĂ© Ă  la compagnie Ă  la suite d’une Ă©nième Ă©pidĂ©mie de cholĂ©ra, et obtient la crĂ©ation du « Service des Eaux » municipal qui entre en service le de la mĂŞme annĂ©e. La ville se porte acquĂ©reur des 4 126 m2 attenants au rĂ©servoirs que dĂ©tenait la CGE[3].

Les installations d'Auvours s’avèrent bien trop petites en volume et la municipalitĂ© nantaise dĂ©cide la construction de rĂ©servoirs plus vaste sur le territoire de la commune voisine de Chantenay-sur-Loire (qui est annexĂ©e en 1908) Ă  la Contrie. Les rĂ©servoirs sont alors dĂ©saffectĂ©s en avril 1904 et, dix-huit mois plus tard, le conseil municipal vote un crĂ©dit de 120 000 F pour regrouper sur le site d’Auvours tous les bureaux du service des eaux dispersĂ©s dans Nantes et dĂ©mĂ©nager la station de pompage situĂ©e alors sur le quai Richebourg (actuelle allĂ©e Commandant-Charcot) Ă  partir de laquelle Ă©tait prĂ©levĂ©e l'eau de Loire[3].

Afin d'accueillir les services administratifs de la régie des eaux, on construit dès 1908, un vaste bâtiment de quatre étages en briques et tuffeau, appelé communément le « château », conçu en interne par le dessinateur du service, sous l'autorité de l'ingénieur en chef Michel qui signe le projet définitif du bâtiment administratif. Les sculptures de la façade sont l'œuvre du nantais Georges Perraud. L'édifice achevé deux ans plus tard, est aménagé au fil des ans et est agrandi en 1965. Les services de la direction, de la gestion, du comptage et des études de la régie y restent durant 84 ans, avant de déménager boulevard de Seattle[4].

En 1926, les ateliers de la régie sont installés dans des bâtiments édifiés deux ans auparavant. Ils comprennent des ateliers d'ajustage, d'usinage, de charronnage, de serrurerie, de chaudronnerie, ainsi qu'une forge et un magasin. En 1928, on y ajoute une fonderie dans laquelle sont coulées des pièces de bronze (principalement des robinets d’arrêts), et de fonte grise (bouches à clé, brides, regards, etc.)[5].

Après le départ des services administratifs en 1987, le site change peu à peu de destination. Le « château » abrite un « Centre multiservices » de la Mairie de Nantes, puis une maison des associations[4]. Désertés en 1987, les ateliers sont occupés pendants quelques années par des sans-logis. Puis en 1993, une antenne du service voirie de Nantes s'y installe, rejointe, en 2002, par un entrepôt du Service des Espaces Verts et de l’Environnement de la ville (SEVE)[5].

En 2013, la ville vend le terrain au promoteur Kaufman & Broad. Celui-ci décide d'y construire 90 logements et un espace vert en cœur d'îlot. La mini-déchetterie qui s'y trouve sera conservée, tout comme le « château » qui sera rénové, mais dont la destination n'avait alors pas été décidée[6].

En préalable aux travaux de construction, des fouilles archéologiques ont été menées, de janvier à avril 2015. Ces fouilles ont mis au jour près de 200 sépultures du Haut-Empire et confirme la présence d'une nécropole antique de première importance au pourtour de Condevicnum (Nantes). Cet espace funéraire fut utilisé du début du Ier à la fin du IIIe siècle de notre ère[7] - [8] - [9]. Comme c'était d'usage à l'époque, la grande majorité des sépultures sont des crémations. Une dizaine d'inhumation a cependant été mise au jour, montrant la diversité de traitement des morts à cette époque[10].

Fin 2015, la société nantaise Qualytim, spécialisée dans la promotion et la rénovation de bâtiments anciens, se porte acquéreur du « château » qu'elle souhaite transformer en une résidence composée de sept logements et de bureaux. Ce projet baptisé « Hôtel Viarme » doit être livré au 1er trimestre 2017[11].

Références

  1. Pajot 2010, p. 23
  2. Pied 1906, p. 13
  3. 1Yves-Marie Rozé, « Le site d'Auvours », sur archives.nantes.fr, (consulté le )
  4. Yves-Marie Rozé, « Le château d'Auvours », sur archives.nantes.fr, (consulté le )
  5. Yves-Marie Rozé, « Les ateliers d'Auvours », sur archives.nantes.fr, (consulté le )
  6. Philippe Gambert, « Auvours : logements et déchetteries cohabiteront », sur Ouest France, (consulté le )
  7. « Nantes Une nécropole romaine mise au jour », sur Presse-Océan, (consulté le )
  8. « Portes ouvertes du site archéologique d'Auvours » (version du 22 décembre 2015 sur Internet Archive)
  9. Di'X, AvenioWeb, Archives de Nantes, « Notice détaillée », sur catalogue-archives.nantes.fr (consulté le )
  10. « Samedi 28 mars de 10h à 17h : portes ouvertes du chantier de fouilles archéologiques d’Auvours » [PDF], sur www.nantes.fr (consulté le )
  11. Cédric Blondeel, « Hôtel Viarme : la nouvelle vie pour l’ancien service des eaux », sur Presse-Océan, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • StĂ©phane Pajot, Nantes histoire de rues, Les Sables d'Olonne, d'Orbestier, , 215 p. (ISBN 978-2-84238-126-4)

Articles connexes

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