Alfred Riom
Alfred Riom, né le à Nantes et mort le au château de la Patissière (Saint-Herblain)[1], est un industriel et un homme politique français, maire de Nantes de 1892 à 1896.
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Biographie
Origines familiales et débuts professionnels
Alfred Joseph Riom est le descendant d'une famille de paysans et des ferblantiers originaire du Cantal[2].
Ses arrière-grands-parents paternels Jacques Riom (1748-1796) et Anne Meiniel se sont mariés dans la paroisse de Bredons (Cantal). Ils eurent de nombreux enfants : 9 garçons et 5 filles. Si l'ainé naît en Auvergne en 1775, le second, Louis, voit le jour à Nantes en 1777. Ce sont les premières traces des Riom dans la ville. Le grand-père d'Alfred, Jacques-Jean, y est né en 1779[2].
Pour une raison inconnue, Jacques-Jean devenu adulte quitte sa ville natale pour s'installer en Espagne à Madrid. Il y épouse en , Marie-Louise Sermet, issue d'une famille française originaire de Paris (dont le père était compagnon orfèvre), ayant quitté la capitale en 1798 pour Madrid. Ils auront huit enfants dont les trois ainés naquirent dans la capitale espagnole. C'est ainsi que leur troisième enfant, Joseph Benoît Santiago, le père d'Alfred, naitra à Madrid le [2].
Aussi après la naissance de Joseph Santiago, la famille Riom revient à Nantes. Ce dernier y apprend le métier de ferblantier aux côtés de son père. Il a 22 ans, lorsqu'il épouse le , Clémentine Pacaud, la fille d'un boulanger de la rue des Chapeliers (aujourd'hui rue de la Juiverie). Le couple aura 10 enfants[2].
Joseph Benoit Santiago s'associe en 1839 avec son père pour créer la société « Riom père et fils » qui fabrique des boîtes en fer blanc pour les conserveurs nantais[2].
Alfred, né en 1842, est le troisième enfant du couple. Il reçoit une éducation à l'école communale, puis fréquente l'école professionnelle Livet, alors situé rue de la Verrerie à Nantes[2].
Dès 1861, Alfred Riom travaille comme représentant des Forges d'Hennebont (Morbihan), alors principal fournisseur des fabricants nantais de boîtes de conserve[2].
Le à Liverpool, il épouse Euthalie Méloée Eléonore Sallé, née le à Couhé dans la Vienne et morte à Nantes le , nièce du futur maire de Nantes Édouard Normand[2], dont il a six enfants (deux fils et quatre filles)[3] - [4] :
- Jeanne Clémence, née le à Paris, qui épousa le à Nantes Édouard Maximilien Rodolphe Port (né le à Dôle), ingénieur civil. Pas de descendance connue ;
- Alfred Joseph, né le à Nantes et mort le à Nantes. Il épousa Lucie Pageot à Nantes, le . Ils auront quatre enfants (deux fils et deux filles) ;
- Émile Édouard Santiago, né le à Nantes, qui épouse Marie Bonnefou. Ils auront quatre enfants (trois fils et une fille) ;
- Alice Marie, née le à Saint-Herblain et morte à Paris le , qui épousa Edmond Lassus. Ils auront une fille ;
- Isabelle, née le à Nantes et morte le à Nantes, qui épousa le à Nantes, Léon Chambon (né le à Nantes - mort le à Nantes), il succéda à son beau-père. Pas de descendance connue ;
- Madeleine Marie Jules, née le à Nantes et morte le à Nantes, qui épousa le à Nantes, Georges Félix Maurice Thomé (né le à Nantes - mort le à Nantes). Ils auront deux enfants (un fils et une fille).
Il est de la même famille que Eugène Riom, l'époux de la femme de lettres Adine Riom.
L'industriel
En 1868, il fonde sa propre usine d’impression sur métaux[5].
En 1889, il s’intéresse à un projet concernant la société des Forges de Basse-Indre, dont il est actionnaire ; il s'agit de créer une usine de fer blanc à Nantes, mais il ne trouve pas les capitaux nécessaires (ce projet, repris par Jules-Joseph Carnaud, aboutira en 1903 avec la société JJ Carnaud et Forges de Basse-Indre). En 1890, il commence la fabrication de coffrets et panneaux publicitaires. Vers 1900, il s'occupe de plusieurs activités :
- armement[6] (il possède en effet au moins trois navires qui portent le nom de membres de sa famille) ;
- métaux (fer-blanc, tôles, fers noirs, étains, plombs, cuivres, zincs, fontes) ;
- impression sur métaux ;
- tableaux-réclame.
Il est fait chevalier de la Légion d’honneur le ; la décoration lui est remise par Eugène Livet. Son dossier indique que : « M. Riom a fait faire à l’industrie métallurgique de toute la région les plus grands progrès ; il a créé de nouveaux débouchés à cet égard en Espagne, au Portugal, en Angleterre, en Autriche, il a des succursales importantes dans plusieurs pays d’Europe et il a même étendu à l’Amérique le champ de son activité industrielle. »
La direction de l'entreprise sera reprise par LĂ©on Chambon (1866-1933), le mari de sa fille Isabelle[3].
À ses responsabilités de chef d'entreprise, il ajoute des fonctions les organismes patronaux : il est membre de la Chambre de commerce de Nantes où il est élu quinze années de suite ; en 1877, il devient juge suppléant au tribunal de commerce, puis sera juge titulaire, premier juge, enfin, président en 1887-1888[2].
Il est aussi vice-président de l’Association polytechnique nantaise[7], qui donne une formation professionnelle à des adultes des deux sexes.
L'homme politique
Membre du Parti républicain à la fin du Second Empire, Alfred Riom entre au conseil municipal de Nantes. En 1881, il devient adjoint de Mathurin Brissonneau. Battu aux élections municipales de 1884 et 1888, il se présente aux cantonales de 1889 et est élu conseiller général contre le socialiste Charles Brunellière.
En 1892, il remporte les Ă©lections municipales des 1er et et est Ă©lu maire le par 28 voix contre 1 Ă Gustave Roch et 7 bulletins blancs.
Mais il Ă©choue de nouveau en 1896 (Ă©lections des 3 et ).
Il est candidat aux élections sénatoriales en 1900, mais est encore battu.
Le maire de Nantes
Parmi ses adjoints, on peut noter les noms de Gustave Roch, d'Albert Malherbe (père de Suzanne Malherbe) et d'Hippolyte-Étienne Etiennez.
Alfred Riom est maire de Nantes pendant une période difficile sur le plan économique, marquée par un important mouvement de grèves en 1893.
La production de sucre qui s’était élevée à 45 000 tonnes en 1891 tombe à 33 000 tonnes en 1893. Le tonnage des navires mis à l’eau par les chantiers de construction a chuté de 8 662 à 5 754 tonneaux pendant la même période. La crise et le chômage qui accompagne cette période atteint son point critique en 1893. Fin avril presque toutes les usines sont touchées par les grèves. Un comité général de grève s’installe à la mairie : il y a 7 718 grévistes, soit 59 % des ouvriers. Le travail reprend les 3 et . À aucun moment, durant le conflit, les autorités n’ont eu recours à la répression.
En même temps, il doit faire face à une grave épidémie de choléra qui cause la mort de 592 personnes, ce qui conduit le conseil municipal à créer une régie municipale des eaux[8], un bureau municipal d’hygiène, ainsi que des services de santé publique, d’assistance, de prévoyance et de mutualité.
Par ailleurs, la municipalité Riom a favorisé la création de la bourse du travail et lancé plusieurs grands projets d’urbanisme.
Hommage
Son nom a été attribué à une rue de Nantes quatorze ans après sa mort, en 1922.
Une petite rue résidentielle porte également son nom à Sainte-Marie-sur-Mer (Loire-Atlantique).
Voir aussi
Bibliographie
- René Blanchard, Le livre doré de l’hôtel de ville de Nantes, Supplément 2, Imprimerie Salières, 1901, pages 5-7.
- Yves Rochecongar, Capitaines d’industrie à Nantes au XIXe siècle, Éditions MeMo, 2003.
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative aux militaires :
- Archives municipales de Nantes
- Acte de naissance d'Alfred Joseph Riom : Nantes, 1842, 5e canton, , vue 64
- Site du Lycée Livet : Livet-Histoire.fr - Alfred Joseph Riom - Association pour l'histoire du lycée Livet de Nantes
- Alfred Riom (1842 – 1908)
Notes et références
- Il est inhumé au cimetière Miséricorde
- La Famille Riom
- Descendance complète de Alfred Riom
- Livre doré, pages 6 et 7.
- « Livet-Histoire - Alfred Joseph Riom », sur Histoire du lycée Livet (consulté le )
- Sous la raison sociale Armement A. Riom.
- fondée en 1865
- Yves-Marie Rozé, « Le site d'Auvours », sur archives.nantes.fr, (consulté le )