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Rudolf Schmidt

Rudolf Schmidt, né le à Berlin et mort le à Krefeld, est un militaire allemand. Officier supérieur au cours de la Seconde Guerre mondiale, il s'y est notamment illustré à la tête la 2e armée, une formation de blindés qui a opéré sur le front de l'Est. Il est le frère de l'espion Hans-Thilo Schmidt.

Biographie

Fils d'un directeur d'école, Rudolph Schmidt fait sa scolarité dans un lycée classique berlinois.

Il s'engage au 83e régiment d'infanterie de l'armée allemande impériale en 1906, en tant qu'élève-officier. Pendant la Première Guerre mondiale, il sert sur les fronts d'Est et d'Ouest et vers la fin de la guerre, il est Hauptmann à l'état-major général. Retenu dans la Reichswehr, il sert comme officier du personnel et est promu Major en 1927, puis, en 1931, Oberstleutnant. Le , promu Oberst, il prend le commandement du 13e régiment d'infanterie à Ludwigsburg.

En , promu Generalmajor, il est nommé commandant de la 1re division de blindés à Weimar en succession de Maximilian von Weichs. Le , promu au grade de Generalleutnant, il dirige l'unité pendant l'invasion de la Pologne.
Le , nommé général commandant du XXXIX. Armeekorps, il dirige le corps en France. Schmidt reçoit la croix de chevalier de la croix de fer pour son rôle dans cette campagne, le . Il se montre particulièrement intransigeant avec les pillages et les exactions des soldats occupants et promulgue en un ordre visant à interdire ces exactions[1]. Le , il est également promu General der Panzertruppen et commandant par intérim de la 2e armée, qui a participé à la bataille de Moscou.

Dès le début de l'opération Barbarossa, Schmidt charge Hans Hertel, son officier d'ordonnance de préparer un mémoire à l'attention d'Hitler, il y dénonce notamment l'ordre d'exécuter les commissaires du NKVD (le Kommisarbefelh), il souhaite empêcher leur exécution, et les envoyer en rééducation en Allemagne, ce mémoire restera sans réponse.

À la même époque, après la remise des feuilles de chêne par Rudolf Schmundt aide-de-camp d'Hitler, il tente de le convaincre de modifier la politique d'occupation, mais n'obtient qu'une réponse sèche de sa part[2]. Le , il adresse également un mémoire à son supérieur le général Busch sous le titre de Sur la possibilité de saper la résistance bolchévique de l'intérieur, le priant de le transmettre au Führer.

Il estime contre-productive la politique de brutalité extrême exercée en Russie par la Wehrmacht qui entraine l’hostilité de la population civile. Il s’oppose au Kommissarbefehl demandant d’annuler l’ordre d’exécuter tous les commissaires :

« Tant que les commissaires devront se défendre contre une mort certaine, ils feront bloc. Nos menaces ne servent qu’à renforcer leur cohésion, malgré la présence de conflits internes chez eux. En revanche, si chaque commissaire sait, individuellement, qu’en passant de notre côté il peut sauver sa vie, alors la cohésion interne du commandement politique s’effondrera. Plus largement, il est beaucoup plus important de montrer un avenir positif au peuple russe. »

Il dénonce les fusillades injustifiées et rappelle que le combat est mené contre les défenseurs du régime bolchevique non contre la population et les soldats prisonniers.

Busch lui enjoint d'arrĂŞter ces idioties et jette son papier Ă  la corbeille[3].

Le , il est nommé commandant en chef de la 2e Armée blindée, qui plus tard prend part à l'opération Citadelle. En , il est promu Generaloberst.

Ayant les pleins pouvoirs sur le territoire de l'arrière de son armĂ©e, d'une superficie Ă©quivalente Ă  celle de la Belgique et d'une population de plus de 500 000 habitants, il crĂ©e la RĂ©publique de Lokot dotĂ©e d'une administration et d'une police autonomes, cas unique dans l'URSS occupĂ©e par l'armĂ©e allemande[4].

Adolf Hitler le tient en haute estime d'après Joseph Goebbels[5], mais, le , il est relevé de son commandement après l'arrestation de son frère Hans-Thilo Schmidt. On trouve des lettres que le général Schmidt avait écrites, dans lesquelles il critiquait le parti nazi et la conduite de la guerre par Hitler. Il comparait devant une cour martiale. Échappant au peloton d'exécution, il est chassé de l'Armée [6].

Recherché par le NKVD après 1945, il se laisse attirer à Weimar, où il est capturé et transféré à la prison de Lefertovo, à Moscou. Interrogé durant quatre ans, il est condamné à 25 ans de camp. Il est relâché et revient en Allemagne, le , avec le dernier convoi de prisonniers de guerre.

DĂ©corations

Références

Citations
  1. Jean Lopez, Barbarossa 1941 : la guerre absolue, Passés Composés, , 956 p. (ISBN 978-2-37933-186-2, lire en ligne), p. 588.
  2. (de) Hans Hertel, Generation im Aufbruch : im Herzen d. Vaterland, Oldendorf, Verlag K. W. SchĂĽtz KG, , 412 p. (ISBN 978-3-87725-086-0), p. 291
  3. Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri, Barbarossa, Paris, Passés composés, , 957 p. (ISBN 978 2 3793 3186 2), p. 589
  4. Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri, Barbarossa, Paris, Passés composés, , 957 p. (ISBN 978 2 3793 3186 2), p. 587-594
  5. (de) Joseph Goebbels, Die Tagebücher von Joseph Goebbels, Teil II Diktate 1941–1945, vol. 8, Munich, Hartmut Mehringer, , 591 p. (ISBN 978-3-598-21920-7), p. 266
  6. Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri, Barbarossa, Paris, Passés composés, , 957 p. (ISBN 978 2 3793 3186 2), p. 593
  7. Scherzer 2007, p. 671.
Source

Bibliographie
  • (de) Fellgiebel, Walther-Peer (2000). Die Träger des Ritterkreuzes des Eisernen Kreuzes 1939-1945. Friedburg, Allemagne: Podzun-Pallas. (ISBN 3-7909-0284-5).
  • (de) Veit Scherzer, Die Ritterkreuzträger : die Inhaber des Ritterkreuzes des Eisernen Kreuzes 1939-1945 von Heer, Luftwaffe, Kriegsmarine, Waffen-SS, Volkssturm sowie mit Deutschland verbĂĽndeter Streitkräfte nach den Unterlagen des Bundesarchivs, Ranis/Jena, Scherzers Militaer-Verlag, (rĂ©impr. 2005, 2006), 846 p. (ISBN 978-3-938845-17-2 et 3-938845-17-1, OCLC 891773959).
Liens externes
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