Responsabilité gouvernementale en Allemagne
La responsabilitĂ© gouvernementale en Allemagne sâexerce au niveau fĂ©dĂ©ral principalement devant le Deutscher Bundestag, qui a le pouvoir de lĂ©gitimer, de contrĂŽler et Ă©ventuellement de renverser le Gouvernement fĂ©dĂ©ral ainsi que de lâinterroger et dâenquĂȘter, la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale Ă©tant un rĂ©gime parlementaire. Le Bundesrat a Ă©galement la facultĂ© dâinterroger le Gouvernement.
La volontĂ© de rompre avec la rĂ©publique de Weimar, marquĂ©e par lâinstabilitĂ© ministĂ©rielle et dans les derniĂšres annĂ©es par une lĂ©gitimation des gouvernements par le chef de lâĂtat, ainsi quâavec lâautoritarisme de la pĂ©riode bismarckienne et wilhelmienne et le dĂ©tournement du rĂ©gime dĂ©mocratique par les nazis, ont menĂ© les constituants de 1949 Ă instaurer un parlementarisme rationalisĂ© qui garantit lâautoritĂ© et la stabilitĂ© du pouvoir exĂ©cutif, mais le force Ă conserver le soutien dâune majoritĂ© parlementaire, et lui oppose des contre-pouvoirs soumettant sa politique Ă la discussion et veillant au respect des droits fondamentaux.
Soutien au gouvernement fédéral
Le Gouvernement fĂ©dĂ©ral doit ĂȘtre soutenu par le Bundestag, et câest le chancelier fĂ©dĂ©ral, chef de gouvernement, qui doit disposer de ce soutien. Les ministres fĂ©dĂ©raux, qui sont nommĂ©s par le prĂ©sident fĂ©dĂ©ral sur proposition du chancelier, nâont pas Ă recevoir dâapprobation parlementaire, et le seul moyen quâa le Bundestag de formellement mettre fin aux fonctions de lâun dâentre eux est de renverser le chancelier, dont la cessation de fonctions entraĂźne celle du Gouvernement dans son ensemble. Dans la pratique, le Bundestag peut cependant, par ses critiques â en particulier si elles viennent de la majoritĂ© â, inciter le chancelier Ă renvoyer un ministre pour conserver son autoritĂ©.
Trois votes mettent en jeu le soutien parlementaire du chancelier :
- Le chancelier est Ă©lu par le Bundestag (art. 63), et doit ĂȘtre rĂ©Ă©lu aprĂšs chaque Ă©lection lĂ©gislative.
- Il peut demander au Bundestag le vote dâune motion de confiance (art. 68 GG), parfois pour obtenir une dissolution du Bundestag en faisant rejeter la motion par son propre camp.
- Il ne peut ĂȘtre renversĂ© que par le vote dâune motion de censure constructive (art. 67 GG), par laquelle est dĂ©signĂ© un nouveau chancelier.
Les dispositions constitutionnelles obligent le chancelier fĂ©dĂ©ral â ou son successeur potentiel dans le cadre de la censure constructive â Ă obtenir la majoritĂ© absolue des voix des membres du Bundestag, la « majoritĂ© du chancelier » (Kanzlermehrheit), qui garantit la stabilitĂ© et lâautoritĂ© du pouvoir exĂ©cutif ; si le chancelier reçoit une majoritĂ© absolue des voix exprimĂ©es mais quâelle ne constitue pas la majoritĂ© absolue des voix de tous les dĂ©putĂ©s, il se retrouve en minoritĂ©. Il est arrivĂ©, quand la majoritĂ© du chancelier Ă©tait faible, que des membres du Bundestag soient obligĂ©s de venir prendre part au vote malgrĂ© une maladie ou une grossesse.
Contrairement aux votes ordinaires, ceux concernant le soutien parlementaire du chancelier ont lieu au scrutin secret (art. 4 GOBT), afin de sâassurer de la sincĂ©ritĂ© du soutien de tous les membres du parti ou de la coalition majoritaire.
Ălection du chancelier
Le chancelier fĂ©dĂ©ral est Ă©lu par le Bundestag sur proposition du prĂ©sident fĂ©dĂ©ral (art. 63 GG). Une Ă©lection a lieu aprĂšs la dĂ©mission ou le dĂ©cĂšs du chancelier, mais Ă©galement aprĂšs des Ă©lections gĂ©nĂ©rales et le dĂ©but dâune nouvelle lĂ©gislature, car les pouvoirs dâun chancelier expirent en mĂȘme temps que ceux du Bundestag qui lâa Ă©lu (art. 69 GG). Un candidat nâest pas nĂ©cessairement membre du Bundestag, bien que tous les chanceliers lâaient Ă©tĂ© depuis la fondation de la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale.
Si la personne proposĂ©e au premier tour par le prĂ©sident fĂ©dĂ©ral nâobtient pas une majoritĂ© absolue, le Bundestag dispose de quatorze jours pour Ă©lire un chancelier Ă la majoritĂ© absolue de ses membres ; une candidature peut ĂȘtre proposĂ©e par un quart des membres ou par un groupe parlementaire rassemblant un quart des membres, et il peut y avoir autant de tours que nĂ©cessaire, avec soit un, soit plusieurs candidats. Si aucun candidat nâa Ă©tĂ© choisi au bout de quatorze jours, un scrutin a lieu : si la personne arrivĂ©e en tĂȘte reçoit une majoritĂ© absolue des voix des dĂ©putĂ©s, le prĂ©sident fĂ©dĂ©ral doit la nommer dans les sept jours, et si elle nâa quâune majoritĂ© relative, il a le choix de la nommer ou de convoquer de nouvelles Ă©lections.
Une fois Ă©lu, le chancelier reçoit formellement son acte de nomination par le prĂ©sident fĂ©dĂ©ral, et prĂȘte serment selon la mĂȘme formule que lui.
LâĂ©lection du chef du gouvernement par le parlement est rare dans les dĂ©mocraties. Dans la plupart des rĂ©gimes fonctionnant selon le systĂšme de Westminster, ou selon les grands principes de la dĂ©mocratie constitutionnelle libĂ©rale du XIXe siĂšcle, ou inspirĂ©s de la CinquiĂšme RĂ©publique française, câest le chef dâĂtat qui nomme le chef de gouvernement, bien que lâexistence dâune majoritĂ© au parlement et dâun chef Ă la tĂȘte de cette majoritĂ© rende son « choix » essentiellement factice.
Cette procĂ©dure vise Ă ce que ce soit le pouvoir lĂ©gislatif qui choisisse et lĂ©gitime le pouvoir exĂ©cutif. Ceci tranche avec la rĂ©publique de Weimar, dans laquelle le prĂ©sident du Reich pouvait former un cabinet « prĂ©sidentiel », procĂ©dant de lui-mĂȘme et non du Reichstag. Dans la RĂ©publique fĂ©dĂ©rale, ce nâest que lorsque lâimpossibilitĂ© de former une coalition a Ă©tĂ© clairement Ă©tablie quâun gouvernement minoritaire peut ĂȘtre nommĂ© ; le cas ne sâest encore jamais produit.
Dans la pratique, le chancelier est choisi par le parti majoritaire, ou le premier parti de la coalition majoritaire : ce nâest que sâil perdait la confiance de son parti quâil serait invitĂ© Ă dĂ©missionner, ou Ă©ventuellement censurĂ© sâil sây refusait. Tous les chanceliers ont Ă©tĂ© Ă©lus dĂšs le premier tour. AprĂšs les Ă©lections de 2005, alors quâaucune des deux coalitions Ă©lectorales nâavait obtenu une majoritĂ© absolue des siĂšges, les procĂ©dures prĂ©vues par la Loi fondamentales auraient pu ĂȘtre mises en application, mais ce sont les deux partis de la grande coalition qui se sont accordĂ©s sur le nom dâAngela Merkel.
Question de confiance
Le chancelier fĂ©dĂ©ral peut demander au Bundestag lâapprobation dâune motion de confiance, que ce soit Ă lâoccasion du vote dâun texte ou pour un vote propre (art. 68 GG). Si la confiance lui est refusĂ©e, soit il doit dĂ©missionner, soit le prĂ©sident fĂ©dĂ©ral dissout le Bundestag et convoque des Ă©lections anticipĂ©es.
La procédure a été utilisée cinq fois :
- Dans deux cas (Schmidt en 1982 et Schröder en 2001), il sâagissait dâune vĂ©ritable demande de renouvellement de confiance.
- Dans les trois autres (Brandt en 1972, Kohl en 1982 et Schröder en 2005), il sâagissait dâobtenir une dissolution du Bundestag. La rĂ©gularitĂ© des votes de 1982 et de 2005 a Ă©tĂ© contestĂ©e, car les coalitions au pouvoir Ă©taient en fait restĂ©es majoritaires, et les chanceliers avaient organisĂ© des dĂ©fections afin que les motions soient rejetĂ©es.
Ces cinq procĂ©dures se sont conclues selon les vĆux du chancelier, soit par un succĂšs, soit par un refus.
Motion de censure constructive
La procĂ©dure par laquelle le Bundestag peut mettre fin aux fonctions du chancelier fĂ©dĂ©ral est une motion de censure constructive : il ne peut simplement voter une motion de censure contre lui, mais doit, simultanĂ©ment, dĂ©signer son successeur et inviter le prĂ©sident fĂ©dĂ©ral Ă le nommer chancelier (article 67 GG). Ceci permet dâĂ©viter un retour Ă lâinstabilitĂ© ministĂ©rielle de la rĂ©publique de Weimar, pendant laquelle les partis usaient frĂ©quemment de la procĂ©dure de censure : un chancelier ne peut ĂȘtre renversĂ© par une majoritĂ© nĂ©gative, câest-Ă -dire sâil a contre lui une majoritĂ© des dĂ©putĂ©s mĂȘme de tendances opposĂ©es, mais seulement par une majoritĂ© positive, sâaccordant sur le nom de son successeur.
Une telle motion, qui doit désigner nommément le successeur proposé, est mise aux voix si elle est présentée par un quart des membres du Bundestag au moins ou par un groupe parlementaire rassemblant au moins un quart des membres. Elle doit réunir la majorité absolue des voix des membres du Bundestag, afin de légitimer le nouveau chancelier. Si elle est adoptée, le président fédéral est contraint de nommer chancelier la personnalité proposée par la motion.
La procédure a été utilisée deux fois :
- En 1972, le groupe CDU/CSU a tenté, sans succÚs, de faire élire Rainer Barzel à la place de Willy Brandt.
- En 1982, Helmut Schmidt étant chancelier, le FDP a rompu son alliance avec le SPD et a formé avec la CDU/CSU une nouvelle coalition qui a porté Helmut Kohl à la chancellerie.
Liste des votes depuis 1949
Date | Occasion | Candidat ou chancelier | Inscr. | Maj. absol. | Pour | Contre | Blanc | Nul | Abst. | Totaux[1] | RĂ©sultat | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
15/09/1949 | 1er tour | Konrad Adenauer | 402 | 202 | 202 | 142 | 44 | 1 | 13 | 202 / 200 | Ălu | |
09/10/1953 | 1er tour | Konrad Adenauer | 487 | 244 | 305 | 148 | 14 | 0 | 20 | 305 / 182 | Ălu | |
22/10/1957 | 1er tour | Konrad Adenauer | 497 | 249 | 274 | 193 | 9 | 0 | 21 | 274 / 223 | Ălu | |
07/11/1961 | 1er tour | Konrad Adenauer | 499 | 250 | 258 | 206 | 26 | 0 | 9 | 258 / 241 | Ălu | |
16/10/1963 | 1er tour | Ludwig Erhard | 499 | 250 | 279 | 180 | 24 | 1 | 15 | 279 / 220 | Ălu | |
20/10/1965 | 1er tour | Ludwig Erhard | 496 | 249 | 272 | 200 | 15 | 0 | 9 | 272 / 224 | Ălu | |
01/12/1966 | 1er tour | Kurt Georg Kiesinger | 496 | 249 | 340 | 109 | 23 | 1 | 23 | 340 / 156 | Ălu | |
21/10/1969 | 1er tour | Willy Brandt | 496 | 249 | 251 | 235 | 5 | 4 | 1 | 251 / 245 | Ălu | |
27/04/1972 | Censure | Rainer Barzel | 496 | 249 | 247 | 10 | 3 | 0 | 236 | 247 / 249 | Ăchec | |
22/09/1972 | Confiance | Willy Brandt | 496 | 249 | 233 | 248 | 1 | 0 | 14 | 233 / 263 | Rejet | |
14/12/1972 | 1er tour | Willy Brandt | 496 | 249 | 269 | 223 | 0 | 1 | 3 | 269 / 227 | Ălu | |
16/05/1974 | 1er tour | Helmut Schmidt | 496 | 249 | 267 | 225 | 0 | 0 | 4 | 267 / 229 | Ălu | |
15/12/1976 | 1er tour | Helmut Schmidt | 496 | 249 | 250 | 243 | 1 | 1 | 1 | 250 / 246 | Ălu | |
05/11/1980 | 1er tour | Helmut Schmidt | 497 | 249 | 266 | 222 | 2 | 1 | 6 | 266 / 231 | Ălu | |
05/02/1982 | Confiance | Helmut Schmidt | 497 | 249 | 269 | 225 | 0 | 0 | 3 | 269 / 228 | Soutien | |
01/10/1982 | Censure | Helmut Kohl | 497 | 249 | 256 | 235 | 4 | 0 | 2 | 256 / 241 | SuccĂšs | |
17/12/1982 | Confiance | Helmut Kohl | 497 | 249 | 8 | 218 | 248 | 0 | 23 | 8 / 489 | Rejet | |
29/03/1983 | 1er tour | Helmut Kohl | 498 | 250 | 271 | 214 | 1 | 0 | 12 | 271 / 227 | Ălu | |
11/03/1987 | 1er tour | Helmut Kohl | 497 | 249 | 253 | 225 | 6 | 3 | 10 | 253 / 244 | Ălu | |
17/01/1991 | 1er tour | Helmut Kohl | 662 | 332 | 378 | 257 | 9 | 0 | 18 | 378 / 284 | Ălu | |
15/11/1994 | 1er tour | Helmut Kohl | 672 | 337 | 338 | 333 | 0 | 0 | 1 | 338 / 334 | Ălu | |
27/10/1998 | 1er tour | Gerhard Schröder | 669 | 335 | 351 | 287 | 27 | 1 | 3 | 351 / 318 | Ălu | |
16/11/2001 | Confiance | Gerhard Schröder | 666 | 334 | 336 | 326 | 0 | 0 | 4 | 336 / 330 | Soutien | |
22/10/2002 | 1er tour | Gerhard Schröder | 603 | 302 | 305 | 292 | 2 | 0 | 4 | 305 / 298 | Ălu | |
01/07/2005 | Confiance | Gerhard Schröder | 601 | 301 | 151 | 296 | 148 | 0 | 6 | 151 / 450 | Rejet | |
22/11/2005 | 1er tour | Angela Merkel | 614 | 308 | 397 | 202 | 12 | 1 | 2 | 397 / 217 | Ălue | |
28/10/2009 | 1er tour | Angela Merkel | 622 | 312 | 323 | 285 | 4 | 0 | 10 | 323 / 299 | Ălue | |
17/12/2013 | 1er tour | Angela Merkel | 631 | 316 | 462 | 150 | 9 | 0 | 10 | 462 / 169 | Ălue | |
14/03/2018 | 1er tour | Angela Merkel | 709 | 355 | 364 | 315 | 9 | 4 | 17 | 364 / 345 | Ălue | |
08/12/2021 | 1er tour | Olaf Scholz | 736 | 369 | 395 | 303 | 6 | 3 | 29 | 395 / 341 | Ălu | |
Date | Occasion | Candidat ou chancelier | Inscr. | Maj. absol. | Oui | Non | Blanc | Nul | Abst. | Totaux | RĂ©sultat |
ContrÎle du Gouvernement fédéral
Câest au Bundestag quâincombe au premier chef le contrĂŽle du pouvoir exĂ©cutif, car câest le seul organe fĂ©dĂ©ral Ă©lu directement par le peuple et car lui seul lĂ©gitime le Gouvernement fĂ©dĂ©ral par la confiance accordĂ©e ou renouvelĂ©e au chancelier fĂ©dĂ©ral. Le contrĂŽle est exercĂ© par le Bundestag en tant que tel, par ses commissions, et par certains organes Ă son service.
En pratique, le contrĂŽle parlementaire organisĂ© par la Loi fondamentale consiste principalement en un contrĂŽle du Gouvernement par lâopposition ; en effet, le Gouvernement est issu de la majoritĂ©, et les partis formant la coalition au pouvoir sont peu susceptibles de se nuire Ă eux-mĂȘmes.
Les divers organes exerçant le contrÎle parlementaire publient réguliÚrement des rapports sur leurs activités.
Portée
Le Bundestag Ă©tant, en vertu des principes de la dĂ©mocratie, lâĂ©lu du peuple allemand dans son ensemble, le contrĂŽle parlementaire ne concerne au premier chef et dans son sens restreint que des questions dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral.
Cependant, la nĂ©cessitĂ© dâun contrĂŽle parlementaire dans des cas oĂč sont en jeu des intĂ©rĂȘts particuliers dĂ©coule de la protection constitutionnels de certains droits fondamentaux, notamment :
- dans le cadre du droit de pétition (art. 17 GG) ;
- en cas dâune intervention du pouvoir exĂ©cutif contraire au droit fondamental Ă lâinviolabilitĂ© du domicile (art. 13 al. 1 GG et art. 19 al. 4 GG) ;
- en cas dâune intervention de lâexĂ©cutif contraire aux secrets de la correspondance, de la poste et des tĂ©lĂ©communications (art. 10 al. 1 GG et art. 19 al. 4 GG) ;
- en cas de refus par lâexĂ©cutif de lâaccĂšs Ă des donnĂ©es personnelles (art. 2 al. 1 GG et art. 1 al. 1 GG) ;
- en cas de refus par lâexĂ©cutif de lâaccĂšs Ă des informations devant ĂȘtre dĂ©classifiĂ©es en application de la lĂ©gislation sur lâaccĂšs aux informations de la FĂ©dĂ©ration (art. 5 al. 1 GG).
La convocation
Le Bundestag, en sĂ©ance plĂ©niĂšre ou dans lâune de ses commissions, peut exiger, Ă la majoritĂ© des voix, la prĂ©sence de tout membre du Gouvernement fĂ©dĂ©ral, chancelier compris (art. 43 al. 1 GG).
Lâinterpellation
Le droit dâinterpellation sâexerce selon plusieurs procĂ©dures organisĂ©es par le rĂšglement du Bundestag (GeschĂ€ftsordnung des Deutschen Bundestages, GOBT) :
- Lâinterrogation du Gouvernement fĂ©dĂ©ral (Befragung der Bundesregierung, art. 106 al. 2 GOBT) consiste en une sĂ©ance de questions dâactualitĂ© de trente minutes, organisĂ©e chaque mercredi Ă 13 h. Les questions portent sur tout thĂšme dâactualitĂ© entrant dans les compĂ©tences du Gouvernement fĂ©dĂ©ral, mais par prioritĂ© sur sa derniĂšre rĂ©union. La sĂ©ance peut ĂȘtre prolongĂ©e, mais la sĂ©ance de questions du jeudi est alors rĂ©duite dâautant.
- Une sĂ©ance de questions (Fragestunde, art. 105 GOBT) est organisĂ©e chaque jeudi entre 14 h et 15 h. Les questions sont dĂ©posĂ©es jusquâĂ 11 h le jour mĂȘme. Le temps de parole pour une question et sa rĂ©ponse ne doit pas excĂ©der cinq minutes.
- La petite question (kleine Anfrage, art. 104 GOBT) permet aux membres du Bundestag de poser des questions Ă©crites aux membres du Gouvernement fĂ©dĂ©ral, auxquelles il doit ĂȘtre rĂ©pondu par Ă©crit dans les quatorze jours.
- La grande question (groĂe Anfrage, art. 100, 101, 102, 103 GOBT) permet de poser au Gouvernement des questions auxquelles il est rĂ©pondu par oral, et qui donnent lieu Ă un dĂ©bat si un groupe ou cinq pour cent des membres en font la demande.
Ces procĂ©dures peuvent ĂȘtre utilisĂ©es par le Bundestag entier, par lâune de ses commissions ou par lâun de ses membres.
LâenquĂȘte
Le pouvoir dâenquĂȘte du Bundestag est exercĂ© :
- par des commissions dâenquĂȘte parlementaire (parlamentarische UntersuchungsausschĂŒsse, PUA) constituĂ©es spĂ©cialement (article 44 GG). La constitution dâune commission est obligatoire si elle est demandĂ©e par un quart des membres du Bundestag, ce qui garantit les droits de lâopposition ;
- par la commission de la dĂ©fense (Verteidugungsausschuss), qui a Ă©galement les droits dâune commission dâenquĂȘte et est la seule Ă pouvoir enquĂȘter dans le domaine de la dĂ©fense (article 45a GG).
Les comités de contrÎle
Le Bundestag dispose de plusieurs comités de contrÎle :
- Le comité de contrÎle parlementaire (Parlamentarisches Kontrollgremium) supervise le travail des services de renseignement de la Fédération.
- La commission G 10 (G 10-Kommission) autorise la levée du secret de la corresponance, de la post et des télécommunications, protégé par la Loi fondamentale (art. 10 GG).
- Le comité ZFdG (ZFdG-Gremium) contrÎle la fouille par les douanes (art. 10 GG).
- Le comitĂ© de lâarticle 13 alinĂ©a 6 de la Loi fondamentale (Gremium nach Art. 13 Abs. 6 GG) exerce le contrĂŽle parlementaire prĂ©vu par la Loi fondamentale concernant la « surveillance acoustique » du domicile de personnes soupçonnĂ©es dâavoir « lâune des infractions pĂ©nales particuliĂšrement graves spĂ©cialement prĂ©vues par la loi » (art. 13 GG).
Lâaction du pouvoir exĂ©cutif est Ă©galement contrĂŽlĂ©e par des organes externes au Bundestag, comme le dĂ©lĂ©guĂ© du Deutscher Bundestag aux forces armĂ©es (Wehrbeauftragter des Deutschen Bundestags), le dĂ©lĂ©guĂ© fĂ©dĂ©ral Ă la protection des donnĂ©es et Ă la libertĂ© de lâinformation (Bundesbeauftragter fĂŒr den Datenschutz und die Informationsfreiheit) et la Cour fĂ©dĂ©rale des comptes, qui ne sont soumis ni au Bundestag ni Ă aucun pouvoir.
RĂŽle du Bundesrat
Les reprĂ©sentants dâune province au Bundesrat peuvent poser des questions aux membres du Gouvernement fĂ©dĂ©ral. Il peut y ĂȘtre rĂ©pondu par Ă©crit, sauf si le Land en question demande une rĂ©ponse orale.
Ressources
Bibliographie
- Yves MĂ©ny et Yves Surel, Politique comparĂ©e : les dĂ©mocraties. Allemagne, Ătats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie (1987), Montchrestien, coll. « Domat / Politique », Paris, 2004 (ISBN 2-7076-1402-5)
- Olivier Duhamel, Droit constitutionnel, t. 2 : Les DĂ©mocraties (1993), Le Seuil, coll. « Points », Paris, 2000 (ISBN 2-02-038982-7), chap. 11 « La dĂ©mocratie contrĂŽlĂ©e : lâAllemagne », p. 243â262
- Armel Le Divellec, Le gouvernement parlementaire en Allemagne, L.G.D.J., 2004.
Notes
- La candidature ou la motion doit réunir la majorité absolue des membres du Bundestag ; les votes blancs, nuls et les abstentions sont donc comptabilisés comme des votes contre.
Origine du texte
- (de) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en allemand intitulĂ© « Abstimmungen ĂŒber den deutschen Bundeskanzler » (voir la liste des auteurs).
- (de) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en allemand intitulĂ© « Parlamentarische Kontrolle » (voir la liste des auteurs).
Voir aussi
Liens externes
- (de) Comités de contrÎle du Bundestag
- (fr)(de) RĂšglement du Deutscher Bundestag sur le serveur de droit franco-allemand BIJUS