Relations entre la GĂ©orgie et l'OTAN
Les relations entre la GĂ©orgie et l'Organisation du TraitĂ© de l'Atlantique Nord (OTAN) ont officiellement commencĂ© en 1994 lorsque la GĂ©orgie a rejoint le Partenariat pour la paix gĂ©rĂ© par l'OTAN. La GĂ©orgie a rĂ©agi rapidement aprĂšs la rĂ©volution des roses en 2003 pour rechercher des liens plus Ă©troits et une Ă©ventuelle adhĂ©sion Ă l'OTAN. Le puissant voisin nordique de la GĂ©orgie, la Russie, s'est opposĂ© Ă ces liens plus Ă©troits, y compris ceux exprimĂ©s lors du sommet de Bucarest de 2008, oĂč les membres de l'OTAN ont promis que la GĂ©orgie pourrait Ă©ventuellement rejoindre l'organisation. Dans la dĂ©claration du du Conseil de l'Atlantique Nord, la GĂ©orgie a Ă©tĂ© dĂ©signĂ©e comme "pays aspirant"[1].
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Les complications dans les relations entre l'OTAN et la Géorgie incluent la présence de forces russes sur le territoire géorgien à la suite de multiples conflits récents, comme la guerre d'Ossétie du Sud de 2008, sur les territoires d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, qui abritent un grand nombre de ressortissants russes. Un référendum en 2008 a conduit 77% des électeurs à soutenir l'adhésion à l'OTAN[2].
Les relations actuelles entre la Géorgie et l'OTAN s'inscrivent dans le cadre du "paquet substantiel OTAN-Géorgie" (SNGP), un ensemble de mesures aux niveaux stratégique, tactique et opérationnel lancé en 2014. Cet ensemble comprend une école de défense, un centre conjoint de formation et d'évaluation OTAN-Géorgie et ses installations logistiques, la facilitation de la participation à des exercices militaires multinationaux et régionaux, ainsi que d'autres mesures[3].
Contexte
AprÚs l'effondrement de l'Union soviétique, la Géorgie devient une nation indépendante sous la direction nationaliste de Zviad Gamsakhurdia. La Géorgie a immédiatement des problÚmes avec le soutien russe aux OssÚtes en Géorgie[4]. Comme d'autres, la Géorgie rejoint le Conseil de partenariat euro-atlantique géré par l'OTAN en 1992 et le Partenariat pour la paix, signant leur accord le [5]. En 1996, la Géorgie présente son premier plan de partenariat individuel et, en 1997, ratifie l'Accord sur le statut des forces. La Géorgie ouvre des relations officielles avec l'OTAN en 1998 en ouvrant une mission diplomatique et en présentant un ambassadeur. AprÚs plus de discussions, les premiers exercices militaires conjoints ont lieu à Poti en 2001, et d'autres en 2002[6].
La révolution des roses de 2003 provoque le remplacement du président géorgien Edouard Chevardnadze par Mikheil Saakachvili, qui promulgue des liens plus étroits avec les institutions occidentales, dont l'OTAN. En 2004, les forces géorgiennes travaillent avec les forces de l'OTAN au sein de la Force internationale d'assistance et de sécurité en Afghanistan, dans le cadre de la force de sécurité électorale.
Adhésion à l'OTAN
L'effort de la GĂ©orgie pour rejoindre l'OTAN commence en 2005. L'OTAN et la GĂ©orgie signent toutes deux un accord sur la nomination d'un officier de liaison du Partenariat pour la paix (PPP) le . Le , l'accord est signĂ© sur la fourniture par le pays hĂŽte de soutien et d'aide au transit des forces de l'OTAN et du personnel de l'OTAN. Du 6 au , l'Ă©quipe d'Ă©valuation provisoire de la mise en Ćuvre de l'IPAP arrive Ă Tbilissi. Le , la discussion du rapport d'Ă©valuation sur la mise en Ćuvre du plan d'action individuel pour le partenariat se tenue au siĂšge de l'OTAN, dans un format 26+1[7].
SituĂ©e Ă la frontiĂšre nord-est de la Turquie, membre de l'OTAN, la GĂ©orgie est le plus Ă©loignĂ© de tous les pays qui envisagent actuellement d'adhĂ©rer Ă l'OTAN. L'article 10 du TraitĂ© de l'Atlantique Nord limite l'extension de l'adhĂ©sion aux Ătats europĂ©ens[8]. La situation de la GĂ©orgie Ă la jonction des continents est un sujet de dĂ©bat, mais dans une position similaire, la Turquie est membre de l'OTAN depuis 1952.
La Russie considĂšre l'expansion de l'OTAN vers l'est comme une menace contre ses intĂ©rĂȘts stratĂ©giques en Europe et accuse l'Occident d'avoir deux poids deux mesures[9] - [10]. En 2014, avant le 65e anniversaire de sa crĂ©ation, l'OTAN annonce qu'elle n'offrirait aucune nouvelle adhĂ©sion Ă l'organisation cette annĂ©e-lĂ . Les analystes confirment cela comme un signe que les membres de l'OTAN deviennent sceptiques quant Ă la poursuite de l'expansion Ă l'Est en raison des inquiĂ©tudes concernant les reprĂ©sailles de la Russie Ă ces nouvelles garanties de sĂ©curitĂ© si proches de ses frontiĂšres[11].
La Géorgie estime que l'adhésion à l'OTAN est une garantie de stabilité pour la région en agissant comme un contrepoids à la Russie, qu'elle considÚre comme un voisin dangereux. Ce point de vue est de nouveau confirmé par le référendum de 2008 au cours duquel la majorité des Géorgiens votent en faveur de l'adhésion à l'OTAN[12]. En 2006, le parlement géorgien vote à l'unanimité un projet de loi appelant à l'intégration de la Géorgie dans l'OTAN. Le , la Géorgie organise un référendum sur l'adhésion à l'OTAN, 77% des électeurs votent en faveur de l'adhésion à l'organisation.
En , le ministre russe des Affaires étrangÚres Sergueï Lavrov aurait déclaré que si l'OTAN acceptait l'adhésion de la Géorgie avec l'article sur la défense collective couvrant uniquement le territoire administré par Tbilissi (c'est-à -dire à l'exclusion de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud), "nous ne déclencherons pas de guerre, mais une telle conduite compromettrait nos relations avec l'OTAN et avec les pays désireux d'entrer dans l'alliance"[13].
Le sommet de Bucarest
Lors du sommet de l'OTAN Ă Bucarest, les Ătats-Unis et la Pologne demandent que la GĂ©orgie soit autorisĂ©e Ă adhĂ©rer au Plan d'action pour l'adhĂ©sion (MAP). L'alliance dĂ©cide de ne pas offrir de MAP Ă la GĂ©orgie en raison de l'opposition de plusieurs pays, dirigĂ©e par l'Allemagne et la France, qui craignent que la dĂ©cision ne fĂąche la Russie[14] - [15]. Au lieu de cela, les pays de l'OTAN assurent la partie gĂ©orgienne dans un communiquĂ© spĂ©cial qu'elle finirait par rejoindre l'alliance une fois que les conditions d'adhĂ©sion seraient remplies[16]. Les membres envisagent en outre revoir la dĂ©cision en dĂ©cembre 2008 lors de la rĂ©union des ministres des Affaires Ă©trangĂšres de l'OTAN[17].
RĂ©pondant le , le chef de l'armĂ©e russe, le gĂ©nĂ©ral Yuri Baluyevsky dĂ©clare que si la GĂ©orgie adhĂšre Ă l'OTAN, "la Russie prendra des mesures visant Ă garantir ses intĂ©rĂȘts le long de ses frontiĂšres". Le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres de GĂ©orgie publie une dĂ©claration selon laquelle il s'agissait "d'une manifestation d'agression ouverte contre la GĂ©orgie" et appelle la communautĂ© internationale Ă rĂ©agir de maniĂšre adĂ©quate Ă cette "menace grave"[18].
Le communiquĂ© de l'OTAN qui promet au pays une Ă©ventuelle adhĂ©sion irrite toujours Moscou. AprĂšs le sommet, le prĂ©sident russe Vladimir Poutine jure de soutenir et de protĂ©ger les rĂ©publiques alors non reconnues d'Abkhazie et d'OssĂ©tie du Sud, et promet mĂȘme d'ouvrir des reprĂ©sentations officielles de la Russie dans les rĂ©gions, une dĂ©cision qui, selon la GĂ©orgie, viole le droit international et constitue une attaque directe contre un Etat souverain. Selon un communiquĂ© russe, "toute tentative d'appliquer des pressions politiques, Ă©conomiques ou, Ă plus forte raison, militaires sur l'Abkhazie et l'OssĂ©tie du Sud est sans espoir et contre-productive"[19]. AprĂšs la guerre d'OssĂ©tie du Sud de 2008, la Russie reconnaĂźt les deux rĂ©gions sĂ©paratistes de la GĂ©orgie, l'OssĂ©tie du Sud et l'Abkhazie, comme des pays indĂ©pendants.
Guerre Russie-GĂ©orgie
Le , la Géorgie appelle à un cessez-le-feu unilatéral aprÚs des jours d'échanges de tirs entre les forces géorgiennes et les séparatistes sud-ossÚtes. Cinq heures et demie aprÚs la déclaration du cessez-le-feu de la Géorgie, le ministÚre géorgien des Affaires étrangÚres envoie des troupes en Ossétie du Sud "pour rétablir l'ordre constitutionnel dans toute la région"[20]. La capitale de l'Ossétie du Sud, Tskhinvali, devient le site d'une bataille prolongée.
La Russie répond par un assaut plus important qui se déplace rapidement au-delà de l'Ossétie du Sud en Géorgie et inclut l'autre région séparatiste d'Abkhazie. Ce différend complique les relations de l'OTAN avec la Russie, qui dispose de troupes de maintien de la paix dans les deux régions, internationalement reconnues comme territoire géorgien.La guerre d'Ossétie du Sud réduit encore la probabilité d'une adhésion de la Géorgie à l'OTAN dans un proche avenir selon plusieurs analystes[21]. D'autres y voient cependant une justification de l'adhésion de la Géorgie à l'OTAN[22].
La chanceliÚre allemande Angela Merkel déclare lors de la rencontre avec le président russe aprÚs la signature d'un accord de cessez-le-feu que la promesse faite à la Géorgie à Bucarest est toujours d'actualité. Cependant, elle n'indique pas de calendrier, ni rétracte l'insistance antérieure de l'Allemagne et de la France, selon laquelle la Géorgie doit résoudre ses problÚmes internes avant toute adhésion à l'OTAN. En , il n'y a pas de consensus au sein de l'OTAN sur un plan d'action pour l'adhésion de la Géorgie[23].
AprĂšs guerre
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Le , une Commission OTAN-Géorgie est créée[24].
Le , les chefs d'Ătat de l'OTAN publient une dĂ©claration conjointe aprĂšs le sommet Strasbourg-Kehl, s'engageant Ă maximiser leurs conseils, leur assistance et leur soutien aux efforts de rĂ©forme de la GĂ©orgie et de l'Ukraine. La dĂ©claration rappelle que les deux pays deviendraient membres de l'OTAN, mais ne prĂ©cise pas de calendrier. Elle rĂ©affirme "le soutien continu de l'OTAN Ă l'intĂ©gritĂ© territoriale et Ă la souverainetĂ© de la GĂ©orgie Ă l'intĂ©rieur de ses frontiĂšres internationalement reconnues". Le communiquĂ© indique que la Russie ne respecte pas complĂštement ses engagements pris dans le cadre des accords de cessez-le-feu du et du et appelle Moscou Ă revenir sur sa reconnaissance des rĂ©publiques sĂ©paratistes d'Abkhazie et d'OssĂ©tie du Sud[25].
Le , le prĂ©sident russe Dmitri Medvedev, s'adressant aux soldats Ă Vladikavkaz, prĂšs de la frontiĂšre gĂ©orgienne, dĂ©clare que l'invasion de 2008 avait empĂȘchĂ© tout nouvel Ă©largissement de l'OTAN vers l'ancienne sphĂšre soviĂ©tique[26].
En , le Premier ministre gĂ©orgien Bidzina Ivanichvili dĂ©clare que son objectif est d'obtenir un plan d'action d'adhĂ©sion pour son pays Ă l'OTAN en 2014[27]. Cependant, en , les responsables de l'OTAN annoncent que la GĂ©orgie ne serait pas encore invitĂ©e Ă se joindre au processus du PAM, mais que l'OTAN mettrait en Ćuvre un ensemble de mesures de coopĂ©ration avec la GĂ©orgie[28].
En , le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, affirme le soutien à "l'adhésion éventuelle de la Géorgie à l'OTAN".
En , dans une interview accordée à Voice of America, Ben Hodges (en), lieutenant-général à la retraite de l'United States Army Europe et travaillant pour le centre de réflexion sur la défense Center for European Policy Analysis, déclare que la Géorgie n'a "plus rien à prouver pour l'adhésion à l'OTAN" et "l'adhésion de l'Allemagne de l'Ouest à l'OTAN est un précédent pour la Géorgie"[29].
Le , le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'OTAN, Jens Stoltenberg, appelle la GĂ©orgie Ă saisir chaque occasion pour se rapprocher de l'Alliance et accĂ©lĂ©rer les prĂ©paratifs en vue de son adhĂ©sion. Stoltenberg souligne qu'au dĂ©but de l'annĂ©e, les AlliĂ©s sont convenus de renforcer de nouveau le partenariat OTAN-GĂ©orgie. Selon lui, l'OTAN salue les progrĂšs rĂ©alisĂ©s par la GĂ©orgie dans la mise en Ćuvre des rĂ©formes, la modernisation de ses forces armĂ©es et le renforcement de la dĂ©mocratie. Il convient de noter que, jusqu'Ă prĂ©sent, les appels Ă l'adhĂ©sion de la GĂ©orgie Ă de telles formulations ne sont pas apparus dans la rhĂ©torique du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'Alliance. Dans le mĂȘme temps, l'OTAN reconnaĂźt les aspirations de la GĂ©orgie Ă adhĂ©rer Ă l'Alliance, comme dans le cas de l'Ukraine[30].
Missions dirigées par l'OTAN impliquant la Géorgie
- Force pour le Kosovo, 1999-2008;
- Opération Active Endeavour en Méditerranée, 2010-2016;
- Force internationale d'assistance et de sécurité en Afghanistan, 2004-2014;
- Force de réaction de l'OTAN, depuis 2015;
- Mission Resolute Support en Afghanistan, depuis 2015.
Voir aussi
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « GeorgiaâNATO relations » (voir la liste des auteurs).
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