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Bidzina Ivanichvili

Bidzina Ivanichvili (en gĂ©orgien : ბიძინა ივანიჹვილი)[Note 1], nĂ© le Ă  Tchorvila, dans la rĂ©gion d'ImĂ©rĂ©thie, est un homme d'affaires et homme politique gĂ©orgien, classĂ© 365e fortune mondiale en 2019. Il est Premier ministre entre 2012 et 2013.

Bidzina Ivanichvili
ბიძინა ივანიჹვილი
Illustration.
Bidzina Ivanichvili en 2013.
Fonctions
Premier ministre de GĂ©orgie
–
(1 an et 26 jours)
Président Mikheil Saakachvili
Gouvernement Ivanichvili
LĂ©gislature 8e
Coalition RĂȘve gĂ©orgien
Prédécesseur Vano Merabichvili
Successeur Irakli Garibachvili
Chef du RĂȘve gĂ©orgien
–
(2 ans, 8 mois et 16 jours)
Prédécesseur Giorgi Kvirikachvili
Successeur Irakli Kobakhidze
–
(1 an, 7 mois et 3 jours)
Prédécesseur Coalition créée
Successeur Irakli Garibachvili
Biographie
Nom de naissance Bidzina Ivanichvili
Date de naissance
Lieu de naissance Tchorvila (RSS de GĂ©orgie)
Nationalité Soviétique (1956-1991)
GĂ©orgienne (1991-2011 ; depuis 2012)[1] - [2]
Russe (1991-2011)
Française (2010-2012)[1] - [2]
Parti politique RĂȘve gĂ©orgien
Conjoint Ekaterine Khvedelidze
Enfants Uta Ivanichvili
Bera Ivanichvili
Gvantsa Ivanichvili
Tsotne Ivanichvili
DiplĂŽmĂ© de UniversitĂ© d'État de Tbilissi
Institut des chemins de fer
de Moscou
Profession Homme d'affaires
Économiste
Religion Christianisme orthodoxe

Signature de Bidzina Ivanichviliბიძინა ივანიჹვილი

Bidzina Ivanichvili
Premiers ministres de GĂ©orgie

Biographie

Bidzina Ivanichvili est nĂ© le 18 fĂ©vrier 1956 Ă  Tchorvila, dans la rĂ©gion d'ImĂ©rĂ©thie[3]. Il est mariĂ© et pĂšre de 4 enfants. Il vit entre le village gĂ©orgien de Tchorvila oĂč il est nĂ© et sa rĂ©sidence sur les hauteurs de Tbilissi, conçue par l’architecte japonais Shin Takamatsu et estimĂ©e Ă  50 millions de dollars[4].

Il entame ses Ă©tudes Ă  Tbilissi, oĂč il apprend le russe, puis poursuit son parcours universitaire Ă  l'Institut des chemins de fer de Moscou au cours des annĂ©es 1980[5].

Il s'installe en France en 2002[6]. À la suite de l'obtention de la nationalitĂ© française en mars 2010 et conformĂ©ment Ă  la lĂ©gislation de la GĂ©orgie sur la double nationalitĂ©[7], il a Ă©tĂ© dĂ©chu de la nationalitĂ© gĂ©orgienne[8]. Par ailleurs, il a fini par renoncer Ă  la nationalitĂ© russe[6].

Fortune personnelle

Il commence les affaires en se lançant avec trois associĂ©s dans le commerce d'ordinateurs et de tĂ©lĂ©phones, ce qui leur permet de crĂ©er la banque Rossiysky Kredit, qu'Ivanichvili vend en 2012 pour 352 millions de dollars et qui joue un rĂŽle important dans la constitution de sa fortune[5] - [6]. Avec Vitali Malkine, un homme d’affaires par la suite engagĂ© sur la scĂšne politique russe, Bidzina Ivanichvili fait ensuite fortune aprĂšs l'effondrement de l'Union soviĂ©tique en Russie et dans les anciens satellites de l'URSS[9] dans l'industrie mĂ©tallurgique.

En 1999, sa fortune est estimée par le magazine Forbes à 3,2 milliards de dollars américains, ce qui le classe au 191e rang des personnes les plus riches du monde, ex-Êquo avec 4 autres personnes[10].

En 2006, Bidzina Ivanichvili a défrayé la chronique en acquérant un tableau de Picasso pour 95 millions de dollars, alors que celui-ci n'était estimé qu'à 60 millions de dollars[11]. En 2011, il vend tous ses actifs présent en Russie, avant de se lancer dans la politique[9].

En 2012, sa fortune est estimée par le magazine Forbes à 6,4 milliards de dollars américains, ce qui le classe au 153e rang des personnes les plus riches du monde. Rapportée au PIB de la Géorgie (13,8 milliards de dollars), cela représente 46 % du PIB national, un cas unique au monde[12] - [13].

Le 12 février 2016, Bidzina Ivanichvili est cité par le journal suisse Le Temps comme ayant été la victime d'un gérant du Crédit Suisse qui lui aurait fait perdre plusieurs centaines de millions de dollars américains[14].

En 2019, le magazine Forbes le crédite d'une fortune de 4,9 milliards de dollars américains, soit la 365e fortune mondiale[15].

Engagement politique

AprĂšs la RĂ©volution des roses en 2003, qui porte Mikheil Saakachvili au pouvoir, il soutient financiĂšrement ce dernier. Ils se brouillent par la suite, Ivanichvili devenant la cible de ses critiques[9].

En octobre 2011, il annonce sa volontĂ© de former un parti politique dans le but de participer aux Ă©lections lĂ©gislatives prĂ©vues en 2012[16]. En avril 2012[17], il crĂ©e la coalition RĂȘve gĂ©orgien qui rĂ©unit diffĂ©rents partis de l’opposition, dont le Parti rĂ©publicain, les DĂ©mocrates libres, le Forum national, le Parti conservateur ou encore le parti L'industrie sauvera la GĂ©orgie qui reconnaĂźt cependant avoir plusieurs divergences avec le leader de RĂȘve gĂ©orgien, notamment en ce qui concerne l’adhĂ©sion du pays Ă  l’OTAN[18] - [19].

En juin 2012, une enquĂȘte est ouverte Ă  l’encontre de la coalition RĂȘve gĂ©orgien pour des faits d’achat de voix, des militants Ă©tant soupçonnĂ©s d’avoir distribuĂ© des tracts promettant des cadeaux de valeur aux Ă©lecteurs qui assisteraient Ă  la manifestation du 5 juin Ă  KoutaĂŻssi[20]. Le 11 juin, une amende de 90,9 millions de dollars pour violation des rĂšgles de financement de parti politique est notifiĂ©e Ă  Bidzina Ivanichvili[21].

Premier ministre

Courant octobre 2012, il retrouve sa nationaliĂ© gĂ©orgienne[22]. Il est nommĂ© Premier ministre par le prĂ©sident Saakachvili le et investi par le Parlement le 25 du mĂȘme mois[23], instaurant donc une cohabitation jusqu'Ă  la prĂ©sidentielle de 2013. Celle-ci se rĂ©vĂšle ĂȘtre brutale Ă  l'Ă©gard du clan Saakachvili, plusieurs hauts dignitaires Ă©tant poursuivis par la justice (comme l'ancien ministre de l'IntĂ©rieur Vano Merabichvili), ce qui est dĂ©noncĂ© comme une « chasse aux sorciĂšres Â». Saakachvili lui-mĂȘme est invitĂ© par certains de ses proches Ă  quitter la GĂ©orgie et Ă  s'expatrier aux États-Unis pour y Ă©chapper[24].

Le nouveau gouvernement gĂ©orgien est composĂ© entre autres d'Irakli Alassania, nommĂ© ministre de la DĂ©fense, et de l'ancien footballeur Kakhaber Kaladze, nommĂ© ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles[25].

L'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2013 est remportĂ©e par Giorgi Margvelachvili, candidat du RĂȘve gĂ©orgien (parti d'Ivanichvili) avec 62 % des voix, contre David Bakradze, candidat du MNU (parti de Saakachvili) qui en obtient 22 %[26]. Ivanichvili annonce alors sa prochaine dĂ©mission du poste de Premier Ministre, et sa volontĂ© de crĂ©er une ONG pour « enseigner la dĂ©mocratie aux GĂ©orgiens Â»[27], mĂȘme si les observateurs politiques considĂšrent qu'il continuera Ă  diriger le pays en sous main. ParallĂšlement, plusieurs proches de Saakachvili, dont d'anciens ministres, sont arrĂȘtĂ©s, alors que celui-ci est invitĂ© Ă  quitter le pays pour les États-Unis, dans la crainte d'une vengeance judiciaire de la part d'Ivanichvili[9]. Le 2 novembre, il annonce qu'il a choisi son ministre de l'IntĂ©rieur Irakli Garibachvili pour lui succĂ©der au poste de Premier Ministre[28]. Ce dernier reçoit l'investiture du Parlement le 20 novembre[29].

AprĂšs la primature

À la suite de la dĂ©mission d'Irakli Garibachvili en dĂ©cembre 2015, Bidzina Ivanichvili ne s'exprime pas publiquement sur le choix d'un nouveau Premier ministre, mais les observateurs de la vie politique gĂ©orgienne estiment qu'il a fortement contribuĂ© Ă  la dĂ©signation de Guiorgui Kvirikachvili (ancien directeur gĂ©nĂ©ral de sa banque personnelle, la Cartu Bank, de 2006 Ă  2011)[30]. Le quotidien français, LibĂ©ration indique en 2018 qu'« il reste tout-puissant dans le pays et tire les ficelles »[31]. Fin juin 2019, des manifestations rĂ©clament son dĂ©part dĂ©finitif de la scĂšne politique[32].

Il dĂ©clare en janvier 2021 de nouveau se retirer de la vie politique. Cette annonce survient alors que le pays est plongĂ© dans une crise politique depuis les Ă©lections lĂ©gislatives controversĂ©es d'octobre 2020 (tous les partis d’opposition ont dĂ©noncĂ© des fraudes Ă©lectorales et boycottent le Parlement depuis), sur fond de multiplication des cas de Covid-19, de crise Ă©conomique et d’accusations d’atteintes Ă  la dĂ©mocratie. Bien que n'occupant officiellement aucun poste au sein de l’État, il est considĂ©rĂ© comme le vĂ©ritable homme fort du gouvernement depuis des annĂ©es[33].

Notes et références

Notes

  1. La transcription en langue française des patronymes gĂ©orgiens a Ă©tĂ© stable jusqu’à la fin du XXe siĂšcle : les rĂšgles constituĂ©es par l’intermĂ©diation de la langue russe, confirmĂ©es par la LĂ©gation de la RĂ©publique dĂ©mocratique de GĂ©orgie en France (1921-1933) et proches de la prononciation en langue gĂ©orgienne, Ă©taient utilisĂ©es sans exception ; elles le sont encore aujourd’hui par le ministĂšre français des Affaires Ă©trangĂšres et par la plupart des universitaires français s’intĂ©ressant Ă  la GĂ©orgie. L’usage a progressivement changĂ© avec l’intermĂ©diation de la langue anglaise et la dĂ©finition d’une translittĂ©ration latine proche de la transcription anglaise (2002). Ainsi ბიძინა ივანიჹვილი donne Bidzina Ivanichvili en transcription française et Bidzina Ivanishvili en transcription anglaise (et en translittĂ©ration latine).

Références

  1. Georgia illegally denied Ivanishvili citizenship
  2. Georgian President returns Bidzina Ivanishvili's citizenship
  3. « Ivanishvili, un mystérieux oligarque contre le président Saakachvili », sur Slate.fr, (consulté le )
  4. (en) « Bidzina Ivanishvili's Art-Filled Fortress In Tblisi », Forbes, (consulté le )
  5. (en)Bidzina Ivanishvili: The billionaire with a Georgian dream, The Independent, 8 septembre 2012
  6. GĂ©orgie : Bidzina Ivanichvili, l'oligarque qui veut faire tomber Saakachvili, Le Monde, 29 septembre 2012
  7. (en) « Law of the Republic of Georgia on citizenship of Georgia », Site officiel du Conseil de l'Europe (consulté le )
  8. Matthieu Ranvier, « Géorgie: mais qui est cet étrange oligarque franco-russe ? », The Huffington Post, (consulté le )
  9. Arielle ThĂ©drel, « Ivanichvili, l'homme qui va vraiment diriger la GĂ©orgie Â», in Le Figaro, mardi 29 octobre 2013, page 8.
  10. (en) Luisa Kroll, Matthew Miller et Tatiana Serafin, « The World's Billionaires 2009 », Forbes, (consulté le )
  11. (en) « Georgia: Billionaire Politician Plans Guggenheim-Style Museum For Georgia », Eurasia Review (consulté le )
  12. voir le reportage "l'effet papillon" sur CANAL+ du 20 avril 2013.
  13. https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/legislatives-en-georgie-le-reve-d-un-milliardaire_1166385.html
  14. « Les confessions d'un banquier déchu accusent Credit Suisse » Le Temps, 12 février 2016 (consulté le 3 mars 2016).
  15. (en) « Bidzina Ivanishvili », sur Forbes (consulté le )
  16. (en) « Georgian Billionaire Plans Political Party », Civil Georgia, (consulté le )
  17. (en) « Ivanishvili's Political Party Launched », Civil Georgia, (consulté le )
  18. (en) « Industrialists Party Joins Ivanishvili-Led Coalition », Civil Georgia, (consulté le )
  19. Isabelle Lasserre, « Ivanishvili, le milliardaire qui veut s'offrir la Géorgie », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  20. (en) « Statement of the Office of Chief Prosecutor of Georgia », MinistÚre de la Justice de la Géorgie, (consulté le )
  21. (en) « Ivanishvili Fined with USD 90.9 Million », Civil Georgia, (consulté le )
  22. (en) « Saakashvili Restores Georgian Citizenship For Rival Ivanishvili », sur RadioFreeEurope/RadioLiberty, rferl (consulté le ).
  23. « Géorgie : Ivanichvili premier ministre », Le Figaro, 25 octobre 2012.
  24. Arielle Thedrel et RĂ©gis GentĂ©, « Saakachvili encouragĂ© Ă  s'expatrier aux États-Unis », in lefigaro.fr, 27 octobre 2013.
  25. Composition du gouvernement géorgien sur France Diplomatie.
  26. « Géorgie : le protégé du Premier ministre remporte la présidentielle saluée par l'OSCE », in ladepeche.fr, 27 octobre 2013.
  27. « Quels sont les enjeux des élections législatives en Géorgie ? », sur Libération.fr, (consulté le )
  28. « Géorgie : le Premier ministre démissionnaire désigne son successeur », La Libre Belgique, 2 novembre 2013
  29. Nam H. Nguyen, L'évolution du monde Factbook 2018 En français : The Evolution of The World Factbook 2018 In French, Nam H Nguyen, (lire en ligne)
  30. (en) « Giorgi Kvirikashvili Nominated as PM-Designate » Civil Georgia, 25 décembre 2015 (consulté le 3 mars 2016).
  31. LĂ©o Vidal-Giraud, « SalomĂ© Zourabichvili, une « EuropĂ©enne » prend la tĂȘte de la GĂ©orgie », LibĂ©ration, no 11665,‎ , p. 8 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  32. « Protesters march to Bidzina Ivanishvili’s residence, demand Interior Minister’s resignation », sur Agenda.ge (consultĂ© le )
  33. « Bidzina Ivanichvili, l’homme fort de la GĂ©orgie, se retire de la vie politique », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)


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