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Redoute du Moulin de Saquet

La redoute du Moulin de Saquet, parfois appelée la redoute Moulin-Saquet ou tout simplement le Moulin Saquet, était l'un des ouvrages complémentaires de la première ceinture de forts de Paris.

Redoute du Moulin de Saquet
Image illustrative de l’article Redoute du Moulin de Saquet
Description
Type d'ouvrage Redoute
Dates de construction
Ceinture fortifiée Paris
Utilisation
Utilisation actuelle Ouvrage détruit
Propriété actuelle
Garnison
Armement de rempart
Armement de flanquement
Organe cuirassé
Modernisation béton spécial
Programme 1900
Dates de restructuration
Tourelles
Casemate de Bourges
Observatoire
Garnison
Programme complémentaire 1908
Coordonnées 48° 47′ 22″ nord, 2° 22′ 36″ est
Géolocalisation sur la carte : Val-de-Marne
(Voir situation sur carte : Val-de-Marne)
Redoute du Moulin de Saquet
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Redoute du Moulin de Saquet
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Redoute du Moulin de Saquet

Situation

La redoute du Moulin de Saquet construite sur la commune de Vitry-sur-Seine, se situait entre le fort d'Ivry et la redoute des Hautes-Bruyères à Villejuif, au sommet du coteau qui domine la Seine[alpha 1] en haut de l'actuelle rue Camélinat[1].

Cette portion de plateau domine le secteur de Villejuif à la Seine. Pour y accéder à partir de Paris, les troupes du génie militaire construisirent une route, appelée depuis rue du Génie.

Le moulin de Saquet

Le « moulin de Saquet » à Vitry, sur la carte d'état-major, 1820-1866.

La redoute a été construite au lieu-dit « Moulin de Saquet », à Vitry à proximité d'une ferme dont le moulin a été démoli en 1857[2], mais l'exploitation agricole va lui subsister quelques années[3]. Ce moulin se trouvait près de l'actuelle voie Delibes. Son nom pourrait provenir du propriétaire du moulin. Au XVIIIe siècle, il y existait une « voie de Saquet », qui reliait Villejuif à Vitry. La ferme est démolie en 1965, mais l'« avenue du Moulin-de-Saquet » et la « rue du Moulin-de-Saquet » ont gardé son nom[4].

Résumé historique

Quelques années après la destruction du moulin en 1857, la ferme fut transformée en abri militaire, dotée de pièces d'artillerie destinées au contrôle de la Seine[5]. L'invasion de Paris par les troupes allemandes, le pendant la guerre de 1870, permit seulement aux troupes du génie militaire d'achever la redoute des Hautes-Bruyères et celle du Moulin de Saquet. Cette dernière était une redoute en terre, qui fut ainsi plus rapidement édifiée que la redoute en pierres initialement prévue. Durant la Commune de Paris, les communards l'occupèrent, comme les autres forts et redoutes de la banlieue sud, afin de protéger Paris, et ceci jusqu'à leur défaite militaire de la fin mai.

La redoute du Moulin de Saquet faisait partie d'un réseau de quatre redoutes, établi sur le territoire de la commune de Vitry :

  1. La redoute du Moulin de Saquet ;
  2. La redoute du Port à l'Anglais destinée à empêcher l'ennemi de se glisser le long de la Seine ;
  3. La redoute du Bord de l'eau également destinée à gêner la progression de l'ennemi le long du fleuve ;
  4. La redoute de la Pépinière.

Chronologie détaillée des années 1870-1871

Attaque de nuit (Moulin Saquet), eau-forte de Léopold Desbrosses (1871).

Pendant le siège de Paris (1870-1871)


  • : le colonel Valentin, commandant une brigade de la division Maudhuy, attaque le village de l'Haÿ avec les 109e et 110e de ligne et les 2e et 4e bataillons de la garde nationale mobile du Finistère. Les troupes françaises pénètrent dans les premières lignes « vaillamment » conquises. Au moment où les troupes françaises se retirent et où les réserves prussiennes arrivent dans le village en quantité considérable, un tir intense d'artillerie, partant des Hautes-Bruyères et des batteries environnantes, couvrent et écrasent de feux l'Haÿ ainsi que les colonnes qui cherchent à l'aborder. Au même moment,
    • les canonnières du capitaine de vaisseau Thomasset, en amont du Port à l'Anglais,
    • des pièces de gros calibre, montées sur wagons blindés, en station sur la voie du chemin de fer,
    • les batteries environnant Vitry,
    • celles du Moulin Saquet,
    • une partie de l'artillerie du fort de Charenton,
dirigent leurs feux, avec la plus grande intensité, sur le terrain occupé par l'ennemi et lui infligent les plus grandes pertes.
  • : combat du Moulin de Saquet où se trouve engagé le 111e régiment d'infanterie.
  • Du au : les redoutes des Hautes-Bruyères et du Moulin de Saquet subissent un véritable bombardement.
  • : nouvelle canonnade prussienne sur les deux redoutes sans résultats.
  • : la redoute du Moulin de Saquet est canonnée par une batterie de campagne à laquelle l'artillerie de position fait éprouver, en hommes et en chevaux, des pertes tellement sérieuses que le feu est éteint en quelques instants et la batterie démontée, laissant hommes et chevaux sur le terrain.

Pendant la Commune de Paris

La redoute est prise par les communards, comme tous les forts de la banlieue sud[6] — les forts d'Ivry à Arcueil sont placés sous le commandement de Walery Wroblewski, mais sans plan général de défense ni organisation de la vie militaire, ce qui entraîne des désertions et fusillements[7]. Il est important pour les communards de tenir cette redoute et celle des Hautes-Bruyères, car elles protègent les forts de Bicêtre et d'Ivry, eux-mêmes garants de la protection de Paris. Tenir la redoute du Moulin de Saquet permet en outre de contrôler la plaine à ses pieds et de bombarder les villages de l'Haÿ, Chevilly, Choisy, Vitry... Les versaillais se trouvant à l'ouest de Paris, il ne se passe pas grand chose à la redoute jusqu'à la mi-avril 1871[6].

Elle se trouve soudainement mise en lumière quand les troupes républicaines décident de faire un coup ponctuel : prendre la redoute et la barricade de Villejuif afin de les désarmer et démoraliser les fédérés. La mission n'est pas censée apporter une avancée réelle dans le siège car il n'est pas possible de prendre définitivement la redoute sans prendre aussitôt les forts qui la protègent, ce qui n'est pas à l'ordre du jour[6]. Dans la nuit du 3 au , donc, la redoute, occupée par environ cinq cents fédérés, est investie par un détachement de troupes républicaines, qui font quelques morts et prisonniers et prennent surtout les dix canons qui s'y trouvent — ce qui sert aussitôt à la propagande du Gouvernement de défense nationale. Cet échec des communards est attribué au départ de Wroblewski pour le fort d'Issy, sujet d'une polémique entre Louis Rossel et Félix Pyat pour déterminer qui lui en avait donné l'ordre. Cela aboutit finalement à la démission de Félix Pyat du Comité de salut public[7]. L'échec militaire est surtout attribué, afin d'éviter de reconnaître son infériorité militaire, à la trahison du commandant du 55e bataillon, ce qui se révèle erroné (il va en effet être exilé en Nouvelle-Calédonie pour sa participation à l'insurrection, après son procès en Conseil de guerre). Enfin, l'épisode est repris par quelques journaux communards et surtout par Karl Marx pour dénoncer des massacres inhumains de la part des républicains — là encore, il s'agit de propagande — la Commune elle-même, par ses organes officiels, n'a jamais signalé ni dénoncé de tels comportements[6].

La redoute est, après cela, de nouveau l'objet d'escarmouches, alors que les versaillais entrent dans Paris par l'ouest, et progressent en direction de l'est. Elle est finalement prise par les troupes régulières le jeudi , et les forts de Bicêtre et Ivry le 27[6].

Elle est détruite peu après.

Notes et références

Notes

  1. La rue du Moulin-de-Saquet et l'avenue du Moulin-de-Saquet en sont les mémoires.

Références

  1. « Histoire de Vitry », sur histoire.vitry94.free.fr.
  2. Commune 1871 : éphéméride 3 mai - La Redoute du Moulin de Saquet - Paul Lafargue
  3. « Carte postale du moulin Saquet sur le site du musée du Domaine départemental de Sceaux », sur collections.chateau-sceaux.fr.
  4. « À Vitry, l'avenue du Moulin-de-Saquet », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  5. « L'avenue du Moulin-de-Saquet à Vitry », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  6. Rémi Mathis, « Villejuif et la Commune de Paris (1871) », sur Histoire(s) de Villejuif, (consulté le )
  7. Prosper-Olivier Lissagaray, Histoire de la Commune de 1871, Paris, E. Dentu, (lire en ligne).

Articles connexes

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