Histoire de la Commune de 1871
Le livre Histoire de la Commune de 1871 est un ouvrage historique de Prosper-Olivier Lissagaray. Édité en 1876 à Bruxelles par Henry Kistemaeckers, il traite de la Commune de Paris, des autres Communes de 1871, puis de la « grande mitraille » des communards. Il se fonde sur une enquête approfondie auprès d'anciens communards exilés en Suisse et en Angleterre, sur les documents de l'époque et sur le vécu de l'auteur lui-même.
En 1871, lors de son exil à Bruxelles, Lissagaray écrit Huit journées de mai derrière les barricades, prémices à chaud de l'Histoire de la Commune.
Mais « Lissa » veut s'en remettre à la vérité objective, puisque « celui qui fait au peuple de fausses légendes révolutionnaires, celui qui l’amuse d’histoires chantantes, est aussi criminel que le géographe qui dresserait des cartes menteuses pour les navigateurs »[1].
Il s'informe donc sérieusement de 1871 à 1876 sur la Commune, non plus comme un journaliste mais comme un historien, car « le vainqueur guettera la moindre inexactitude pour nier tout le reste ».
Bien que ce soit un récit historique et une mise à plat des faits contre le rapport mensonger des vainqueurs, c'est un hymne à l'humanité, aux héros, à la liberté et à l'émancipation de la classe travailleuse et des femmes, un hymne à l'égalité.
Mais, c'est aussi le livre qui dérange, même encore aujourd'hui, puisqu'il est à la fois une critique haineuse contre le gouvernement de Versailles et la presse anti-communarde ainsi qu'une critique passionnée contre la gestion stratégique militaire, politique et sociale de la Commune, c'est-à -dire de ses représentants. Ce qui lui a valu d'ailleurs des réticences de la part de certains communards comme Jules Vallès.
Histoire de l'Histoire
En 1897, les héritiers d'Henri-Ferdinand Dolbeau intente un procès contre Lissagaray et à Curel et Fayard, éditeurs, à propos d'un passage de la 10e édition, p. 403, qui indique « L'extradition florissait à Paris. Peu d'amis, plus de camarades. Des refus impitoyables où des délations: Un médecin renouvela les infamies de 1834. Tout le monde, à l'hôpital Beaujon, voulait sauver un fédéré blessé; le chirurgien Dolbeau, professeur à la Faculté, fit monter les soldats et enlever ce malheureux, qu'ils fusillèrent »[2]. Les éditeurs sont condamnés à verser 1 franc de dommages-intérêts et Lissagaray a faire disparaitre le passage jugé diffamatoire[3].
Éditions successives
- 1876 : Librairie contemporaine de Henry Kistemaeckers, Bruxelles
- 1896 : librairie E. Dentu, Paris (texte augmenté considérablement)
- 1929 : Librairies du travail, Paris (chapitré et préfacé par Amédée Dunois)
- 1946 : éditions Rivière, Paris
- 1966 : Ă©ditions de Delphes, Paris
- 1967 : éditions François Maspero, coll. « Petite collection Maspero », Paris (avant-propos de Jean Maitron)
- 1982 : éditions François Maspero, Paris
- 1990 : éditions La Découverte, coll. « Textes à l'appui », Paris
- 1996 : Ă©ditions La DĂ©couverte, Paris
- 2000 : Ă©ditions La DĂ©couverte & Syros, Paris.
Notes et références
- Première préface de l'histoire de la commune de 1871
- Albert-Sylvain Grenier, Répertoire des faits politiques, sociaux, économiques et généraux. Année 1896-1897. Année 2 / A.-S., Paris, 1896-1897, 536 p. (lire en ligne), p. 69
- J.-B. Sirey, « Recueil général des lois et des arrêts : en matière civile, criminelle, commerciale et de droit public », sur Gallica, (consulté le )
Liens externes
- Jacques Rougerie, Écriture d’une histoire « immédiate : l’Histoire de la Commune de 1871 de Lissagaray in La Révolution (1789-1871, écriture d'une histoire immédiate, Publication de l’Université Blaise Pascal, 2009.