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RĂ©serve biologique Los Cedros

La rĂ©serve naturelle biologique Los Cedros (Reserva Biologica Los Cedros aussi classĂ©e « Bosques Protectores », c'est-Ă -dire forĂȘt de protection) est situĂ©e dans le Nord-Ouest de l'Équateur. Il s'agit d'un Ă©chantillon reprĂ©sentatif de la forĂȘt andine dite mĂ©ga-biodiversifiĂ©e, composĂ©e de forĂȘts de montagne et nuageuses, dans une Ă©corĂ©gion qui est un point chaud de biodiversitĂ©[1] - [2], mais aussi l'une des Ă©corĂ©gions les plus menacĂ©es au monde, alertaient dĂ©jĂ  Myers et ses collĂšgues dans la revue Nature en 2000[3], la situation s'Ă©tant depuis aggravĂ©e, en raison de nouvelles concessions miniĂšres secrĂštement ouvertes aux industriels en 2016 par le ministĂšre des mines (crĂ©Ă© par dĂ©cret prĂ©sidentiel en 2015)[4] et le gouvernement Ă©quatorien[5] ; transaction rĂ©vĂ©lĂ©e par le Rainforest Information Center (basĂ© en Australie)[6]. Cette ONG a dĂ©couvert que 41 forĂȘts protĂ©gĂ©es ont Ă©tĂ© secrĂštement « concĂ©dĂ©es Â» Ă  des industries miniers, dont par exemple la presque totalitĂ© des 311 500 hectares de Bosque Protector Kutuku-Shaimi, oĂč vivent 5 000 familles autochtones Shuar, alertait John Seed, fondateur et directeur du Rainforest Information Centre[7] - [8] et une grande partie de la rĂ©serve naturelle biologique Los Cedros (partagĂ©e pour environ 68% de sa superficie en deux concessions). Nombre de ces concessions chevauchent en partie ou recouvrent totalement des aires naturelles protĂ©gĂ©es d'importance nationale, panamĂ©ricaine et internationales (dont des zones d'importance mondiale pour les oiseaux et la biodiversitĂ© (ce qui est le cas de Los Cedros)[9].
Aucune route ne menait Ă  Los Cedros ; c'est ce qui l'a longtemps protĂ©gĂ© de la dĂ©forestation et des activitĂ©s miniĂšres. Ceci explique aussi que cette forĂȘt ait Ă©tĂ© moins explorĂ©e scientifiquement que d'autres forĂȘts de protection du pays.

RĂ©serve biologique Los Cedros
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GĂ©ographie
Pays
Province
Coordonnées
0° 21â€Č 05″ N, 78° 48â€Č 20″ O
Superficie
5 256 hectares,
Administration
Type
Patrimonialité
ForĂȘt de protection
Administration
locale, sous l'Ă©gide du MinistĂšre de l'environnement Ă©quatorien
Localisation sur la carte de l’Équateur
voir sur la carte de l’Équateur

Depuis 2017-2018, des orpailleurs et autres prospecteurs font réguliÚrement des incursions terrestres dans la réserve, toujours illégalement, sans autorisation selon Roy et al. en 2018[10].

Le singe-araignĂ©e Ă  tĂȘte brune, espĂšce en voie d'extinction. La rĂ©serve naturelle biologique Los Cedros abrite sa sous-espĂšces Ateles fusciceps fusciceps encore plus rare[11]

.

Localisation

La réserve est située dans la province d'Imbabura, au nord du pays, à 70 km au nord de Quito (capitale du pays). Il faut 6 à 7 heures pour y arriver depuis Quito, en comptant environ 2 heures à dos de mule[10].

CoordonnĂ©es : 0°18â€Č35.62″N, 78°46â€Č47.01″W[10].

Altitude

Elle varie de 980 Ă  2 200 m, ce qui la classe dans la catĂ©gorie forĂȘt pluviale de basse montagne[10], aussi dite forĂȘt des nuages[12].

Climat

Il est globalement équatorial-cÎtier, frais car marqué par l'altitude et la présence presque constante de nuages
La température moyenne n'est que de 11 °C.
Le mois le plus chaud est aoĂ»t (14 °C, le mois de dĂ©cembre et le plus froid (9 °C) [3] Les prĂ©cipitations moyennes sont de 1 392 millimĂštres par an.
Le mois le plus pluvieux est février, avec 200 millimÚtres de pluie, et le mois de juillet le plus humide, avec 23 millimÚtres.

À 1 300 m d'altitude (station scientifique), sur la base de 15 ans de donnĂ©es, il tombe 2903±186 mm/an de pluie, quantitĂ© qui croĂźt au fur et Ă  mesure que l'on monte en altitude[10].

Aspects juridiques

En tant que faisant parie des « Bosques Protectores Â» (BP), ce massif a un caractĂšre protĂ©gĂ© reconnu par le gouvernement, mais sa gestion n'est pas financĂ©e par l'État (qui ne prend totalement en charge que la gestion des parcs nationaux)[13].

Les BP sont apparus Ă  la fin des annĂ©es 1980, lors de la promulgation de la loi forestiĂšre nationale de l'Équateur[13]. Ces zones protĂ©gĂ©es sont gĂ©nĂ©ralement plus petites que les zones PANE protĂ©gĂ©es au niveau national (13 155 ha en moyenne), mais elles reprĂ©sentaient en 2017 environ 1/3 des aires protĂ©gĂ©es du pays[9] et abritaient un grand nombre d'espĂšces endĂ©miques et rares vivant sur de petites zones, trĂšs localement[14].

En 2008, une nouvelle Constitution intĂšgre des dispositions sur l'activitĂ© miniĂšre, en rendant la majoritĂ© des concessions miniĂšres Ă  la propriĂ©tĂ© de l'État[15] (renationalisation), et en incluant une dĂ©cision historique consistant Ă  confĂ©rer des droits inhĂ©rents Ă  la nature[16]. Mais de nouvelles lois ont aussi autorisĂ© une exploitation miniĂšre en zone protĂ©gĂ©e, possible sur demande spĂ©ciale du prĂ©sident, aprĂšs approbation de l'AssemblĂ©e nationale Ă©quatorienne.

En 2009, le gouvernement de Rafael Correa a proposé une nouvelle loi miniÚre renforçant la réglementation sur les sociétés miniÚres, et intégrant une certaine prise en compte de l'environnement. Cette loi a suscité de vives protestations, généralisées de la part de mouvements autochtones et sociaux qui attendaient des garanties socio-environnementales et de soutenabilité bien plus fortes.

En 2015 puis 2016, le gouvernement Correa a modifiĂ© la loi miniĂšre pour inciter les groupes miniers Ă©trangers (« productifs, socialement et Ă©cologiquement responsables »)[17] Ă  investir dans le pays, dont en diminuant le taux d'imposition des sociĂ©tĂ©s et de l'impĂŽt exceptionnel sur les sociĂ©tĂ©s miniĂšres[18]. AcquĂ©rir une concessions miniĂšres est alors devenu bien plus facile, conduisant Ă  livrer Ă  des industriels Ă©trangers une grande part des concessions miniĂšres lĂ©galement jusqu'alors dĂ©tenues par l'État[19]. En 2017, les mines de cuivre et mines d'or sont les deux prioritĂ©s affichĂ©es du ministĂšre des mines[18]. En 2016, 131 concessions ont Ă©tĂ© attribuĂ©es par le gouvernement Ă  des companies privĂ©es (BHP Billiton PLC ; Lowell Copper ; Lundin Gold ; Ecuasolidus S.A.; Black Sands Mining; Comimoll CĂ­a. Ltda. ; La Plata Minerales S.A. ; Fortescue Metals Group LTD. ; Monterra Resources S.A. ; SolGold PLC. ; Southern Copper Corp
) ou Ă  des individus venus de divers pays, et en 2017 plus de 100 concessions de plus l'avaient Ă©tĂ© alors que 629 autres Ă©taient en cours d'attribution[18] et 170 000 ha de concessions miniĂšres supplĂ©mentaires ont Ă©tĂ© attribuĂ©s en 3 mois, entre et , essentiellement Ă  des entreprises australiennes, canadiennes, chiliennes et chinoises selon la CEDENMA (coordination Ă©quatorien des organisations de protection de l'environnement et de la nature[20]).

IntĂ©rĂȘt de cette forĂȘt de protection pour la ressource en eau

Par une Ă©tude rĂ©cente (2014) Iniguez-Armijos, Leiva, Frede, Hampel et Breuer, en se basant sur les macroinvertĂ©brĂ©s ici inventoriĂ©s comme bioindicateurs, ont montrĂ© que les torrents et riviĂšres andines de cette rĂ©gion prĂ©sentaient une eau d'excellente qualitĂ©, uniquement quand la « tĂȘte Â» du bassin versant de ce cours d'eau ne faisait l'objet d'aucune coupe forestiĂšre, et qu'elle Ă©tait encore couverte — sur au moins 70 % de sa superficie — d'une vĂ©gĂ©tation native et non perturbĂ©e[21].

De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la canopĂ©e continue de la forĂȘt pluvieuse de Los Cedros est caractĂ©risĂ©e par une intense et constante Ă©vapotranspiration ; elle Ă©met des biomolĂ©cules qui sont sources de nuclĂ©ation des gouttelettes d'eau, crĂ©atrices de nuages[22] - [23]. Le couvert forestier de Los Cedros abrite et protĂšge les sources de trois importants bassins versants, ceux des fleuves RĂ­o Manduriacu, RĂ­o Verde et RĂ­o Los Cedros, et il longue la rive sud du haut RĂ­o Magdalena Chico.

En 2020, depuis 2017, l'intégrité et la qualité des eaux de ces fleuves et bassins-versant sont menacées par un orpaillage sauvage et/ou des projets miniers[24].

Bodiversité et ressources naturelles

Cette forĂȘt primaire, de type forĂȘt des nuages est une exemple typique des forĂȘts nuageuses de montagne du nord-ouest de l'AmĂ©rique du Sud.

Bien que d'une taille modeste (seulement 4 800 hectares (moins de 12 000 acres environ), elle est aussi connue des scientifiques comme l'un des habitats naturels Ă©cologiquement les plus diversifiĂ©s au monde (point chaud de biodiversitĂ©), et du pays (lui mĂȘme, classĂ© parmi les plus riches en biodiversitĂ© au monde bien que ne reprĂ©sentant qu'une infime part de la superficie terrestre mondiale)[10].

Cette rĂ©serve abrite de nombreuses espĂšces endĂ©miques et/ou rares de mammifĂšres, amphibiens, reptiles, oiseaux et orchidĂ©es
 sans mĂȘme parler des insectes et autres arthropodes, ou des organismes microbiens encore trĂšs mal inventoriĂ©s.

Faune

Selon les donnĂ©es disponibles vers 2015, elle abrite au moins 178 espĂšces Ă  haut risque d'extinction[25]). Outre 3 espĂšces de singes trĂšs menacĂ©s, on y trouve encore l'Ours Ă  lunettes des Andes (Tremarctos ornatus), six espĂšces de fĂ©lins, dont le Jaguar (Panthera onca), l'Oncille (Leopardus tigrinus) et le Margay (Leopardus wiedii)[10]. Nombre de ces ĂȘtres vivant sont dĂ©jĂ  menacĂ©es d'extinction ailleurs dans le pays ou dans le monde : les scientifiques ont ainsi recensĂ© dans la rĂ©serve plus de 200 espĂšces Ă  haut risque d'extinction, dont cinq sont considĂ©rĂ©es comme gravement menacĂ©es d'extinctions par le gouvernement Ă©quatorien[10]. Les fĂ©lins sont prĂ©dateurs qui se nourrissent notamment du petit cerf Brocket rouge, d'agouti, pĂ©cari et de singes qui sont aussi souvent braconnĂ© comme viande de brousse dans les rĂ©serves par des populations non-autochtones (pour nourrir les orpailleurs notamment), dĂšs qu'il existe des routes d'accĂšs ou des routes proches[10].

La forĂȘt Los Cedros est un point chaud de biodiversitĂ© aviaire (309 espĂšces d'oiseaux observĂ©es, dont au moins 26 en danger, vulnĂ©rables ou presque menacĂ©es)[26] ce qui a justifiĂ© le classement de cette rĂ©serve entiĂšrement en IBA (EC039, BirdLife International, 2017). Beaucoup de ses oiseaux ne vivent ou survivent encore que dans les forĂȘts de nuages de la rĂ©gion du ChocĂł[27] - [28] ; certaines n'ont Ă©tĂ© que rĂ©cemment dĂ©crites comme le la chouette pygmĂ©e de la forĂȘt de nuages (Glaucidium nubicola (dĂ©crite en 1999)[29] et depuis classĂ©e vulnĂ©rable[30]. Cette forĂȘts est aussi un gĂźte d'Ă©tape pour beaucoup d'oiseaux migrateurs nĂ©otropicaux vulnĂ©rables et quasimenacĂ©s au Canada et aux États-Unis (ex. : Paruline azurĂ©e ou Setophaga cerulea et la Moucherolle Ă  cĂŽtĂ©s olive ou Contopus cooperi, deux espĂšces menacĂ©es dont les populations dĂ©pendent d'un habitat hivernal de qualitĂ©)[10].
23 espĂšces d'oiseaux n'ont Ă©tĂ© trouvĂ©s qu'uniquement Ă  Los Cedros et dans aucune autres rĂ©serves d'Équateur, dont 5 des 26 espĂšces d'oiseaux trĂšs menacĂ©s. Cette forĂȘt n'est encore que peu explorĂ©e par les scientifiques ; en se basant sur le nombre d'espĂšces signalĂ©es dans les habitats et rĂ©serves voisines Los Cedros abrite plus probablement environ 400 espĂšces d'oiseaux[10].

De nombreux autres taxons y présentent une haute diversité, presque toujours associés à un gradient altitudinal spécifique. C'est le cas par exemple pour les papillons de nuit ont montré Brehm et al. en 2016[31], les grenouilles comme cela a été démontré par Willig et Presley en 2016[32], les trichoptÚres[33]. Cela vaut aussi pour les fougÚres arborescentes comme l'ont constaté Ramirez-Barahona, Luna-Vega et Tejero-Diez en 2011[34].

La population amphibien est Ă©galement remarquable. La rĂ©serve n'abrite presque que des espĂšces en voie de disparition et qui ne se trouvent que dans les forĂȘts nuageuses locales[10], dont la grenouille Pristimantis mutabilis, n'est connue que dans deux deux ruisseaux, dont l'un Ă  Los Cedros, et qui prĂ©sente la propriĂ©tĂ© remarquable de pouvoir changer en quelques millisecondes la texture de sa peau, capacitĂ© jamais observĂ©es chez une grenouille[35] - [36]. (À titre d'exemple : cette rĂ©serve a donnĂ© son nom Ă  un petit amphibien endĂ©mique de la province d'Imbabura (Pristimantis cedros), qui n'est connu que dans la rĂ©serve biologique Los Cedros, uniquement entre 1.583 et 1.880 m d'altitude, et localement commune Ă  Los Cedros mais non retrouvĂ©e ailleurs selon Hutter et Guayasamin, en 2015)[37]. Cette espĂšce est proche d'une autre espĂšce rare : Pristimantis pahuma qui, elle, vit plus en altitude (entre 2.186 et 2.574 m) dans cette rĂ©serve, ainsi que dans une seule autre rĂ©serve Ă©quatorienne : la RĂ©serve Las Gralarias)[10].

En 2018, les reptiles ne sont que trĂšs incomplĂštement inventoriĂ©s dans cette forĂȘt, mais des indices laissent supposer une grande richesse Ă©galement. On a notamment trouvĂ© des serpents corail (Micrurus ancoralis) et leurs imitateurs (Oxyrhopus petiolari)[10]. Le plus menacĂ© pourrait ĂȘtre la vipĂšre Ă  fente Ă  tĂȘte de crapaud Bothrocophias campbelli qui ne vit que dans les forĂȘts matures ou primaires et uniquement entre 800 et 2 000 m, rare dans la province d'Imbabura[38].

L'endémisme semble moins élevé chez les chauves-souris, mais là aussi, en 2018, l'inventaire est encore à compléter à Los Cedros[10].

Les invertĂ©brĂ©s aquatiques sont encore mal connus, mais Ă  titre d'exemple, lors d'une enquĂȘte exploratoire de trois nuits, dans le haut des 3 cours d'eau qui naissent dans cette forĂȘt, ce sont prĂšs de 40 espĂšces de trichoptĂšres) qui ont Ă©tĂ© collectĂ©es. Et plus d'un tiers d'entre eux semblent ĂȘtre des espĂšces nouvelles pour la science[33]. Sachant qu'ils ne sont membres que de l'un des onze ordres de macroinvertĂ©brĂ©s aquatiques de cette rĂ©gion[39] on peut imaginer l'extrĂȘme richesse de ces cours d'eau.

Fonge

Le nombre d'espÚces de champignons y est trÚs élevé, en cours d'inventaire depuis 2008, avec probablement de nombreuses espÚces endémiques et déjà plusieurs centaines de morpho-espÚces trouvées. On y a notamment découvert un curieux champignon imitant une orchidée[40].

Flore

La forĂȘt de Los Cedros compte au moins 299 espĂšces d'arbres par hectare (un taux parmi le plus Ă©levĂ©s au monde)[10].

Cette forĂȘt et constamment brumeuse et trĂšs pluvieuse, ce qui y fait prospĂ©rer de nombreuses Ă©piphytes, telles (mousses, fougĂšres, orchidĂ©es, bromĂ©liacĂ©es, liane
)[41] - [42] - [43].

En 2018, on y comptait dĂ©jĂ  186 espĂšces d'orchidĂ©es, dont 71 (38 %) classĂ©es menacĂ©es (dont 17 scientifiquement initialement dĂ©couvertes Ă  Los Cedros, et pour au moins sept d'entre elles jamais retrouvĂ©es ailleurs). Ce sont souvent des espĂšces endĂ©miques trĂšs localisĂ©es. Quatre-vingt-dix-sept orchidĂ©es de Los Cedros (52 % du total vers 2010) n'avaient jamais Ă©tĂ© Ă©valuĂ©es en termes de menaces en raison d'une rĂ©partition et de dynamiques de populations encore mal connues[44], mais au moins une douzaine d'espĂšces sont trĂšs peu prĂ©sente dans la Colombie voisine, et pourraient peut-ĂȘtre devoir ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme probablement menacĂ©es. L'accĂšs au milieu et aux orchidĂ©es Ă©tant particuliĂšrement difficile dans cette zone, le total est probablement plus proche de 400 espĂšces[10].

Importance Ă©copaysagĂšre

Cette réserve fait partie d'un systÚme de zone tampon et de corridors biologiques important pour la proche Reserva ecológica Cotacachi-Cayapas, réserve toujours protégée, elle, mais désormais (depuis 2016) entourée de concessions miniÚres[10].

Menaces imminentes (2016-2020)

La menace d'extinction s'accroit pour une grande partie de la biodiversitĂ© unique de ce massif forestier. Ce territoire a en effet Ă©tĂ© attribuĂ© le par le gouvernement, via principalement deux concessions miniĂšres Ă  l'industrie miniĂšre. La presque totalitĂ© de la rĂ©serve est couverte par deux concession attribuĂ©es Ă  l'entreprise miniĂšre Cornerstone S.A et Ă  l'ENAMI EP, la compagnie miniĂšre nationale)[45]
 pour y explorer des gisements miniers Ă  moyenne et grande Ă©chelle, qu'il s'agisse de ressources en mĂ©taux ou non-mĂ©talliques[45]. Ce projet concerne prĂšs de 36 kilomĂštres carrĂ©s (14 miles carrĂ©s), soit environ 68 % de la forĂȘt protĂ©gĂ©e. Il a Ă©tĂ© baptisĂ© RĂ­o Magdalena[45] et fait l'objet de 2 concessions (concessions miniĂšres de RĂ­o Magdalena 1 et RĂ­o Magdalena 2). Le reste de la forĂȘt est recouvert par les extrĂ©mitĂ©s d'autres concessions voisines.
L'ENAMI EP et Cornerstone S.A. ont rapidement dĂ©butĂ© leur activitĂ© (aprĂšs 4 mois, en ), mais le , le gouvernement autonome de Cotacachi, reprĂ©sentant les habitants des communes de la paroisse de GarcĂ­a Moreno, a intentĂ© une action en protection devant le tribunal de canton de Cotacachi[45]. Quatre jours aprĂšs le dĂ©pĂŽpt de plainte en 2018, lors de l'audience sise au tribunal du canton, le juge Óscar Coba Vayas a refusĂ© la plainte, arguant qu'il n'y avait pas besoin de faire une consultation prĂ©alable puisqu'il n'y a pas de communes ou de communautĂ©s Ă  l'intĂ©rieur de la forĂȘt de protection. Ce juge a en outre retournĂ© la charge de la preuve vers les plaignants, affirmant que, selon une dĂ©cision disponible au Conseil de la magistrature « l'ENAMI EP ne peut pas ĂȘtre blĂąmĂ© si la preuve de dommages environnementaux n'a pas Ă©tĂ© portĂ©e devant ce juge ».

Les menaces pour l'eau et les Ă©cosystĂšmes concernent 4 bassins versants, alors mĂȘme que le reste du pays est Ă©galement soumis Ă  ce type de risque (car plus de 30 % de la superficie totale des terres protĂ©gĂ©es en BP (Bosques Protectores) est depuis 2016-2017 dĂ©sormais incluse dans les centaines de nouvelles concessions miniĂšres exploratoires accordĂ©es par le gouvernement ; c'est ce qu'avaient anticipĂ© et calculĂ© Vandegrift et al. en 2017[9] : 13 % du pays est alors ouverts Ă  l'exploration miniĂšre (contre 3 % avant 2016). Et nombre des nouvelles concessions miniĂšres sont situĂ©es dans des forĂȘts mises sous protection par les gouvernements prĂ©cĂ©dents, et dans une certaine mesure protĂ©gĂ©es par la Constitution du pays (la premiĂšre au monde Ă  avoir inclus des droits pour la nature)[10].

En cas de dĂ©veloppement minier sur ce territoire ou Ă  proximitĂ©, la biodiversitĂ© et la qualitĂ© des eaux de la forĂȘt de Los Cedros (comme on l'a par exemple montrĂ© ailleurs, dont en forĂȘt tropicale de Nouvelle-GuinĂ©e)[46] seraient inĂ©vitablement fortement dĂ©gradĂ©e par les travaux miniers, la dĂ©forestation, le ruissellement, les dĂ©chets miniers et les routes[47]. Sonter et al. ont bien dĂ©montrĂ© en 2017, dans la Nature que ce type d'activitĂ© miniĂšre est un facteur inducteur d'une chaine de dĂ©gradation pour les Ă©cosystĂšmes tropicaux concernĂ©s[48].

Enjeux de connaissance

La forĂȘt est un laboratoire Ă  ciel ouvert, et elle abrite un terrain et une station de recherche pouvant hĂ©berger jusqu'Ă  40 personnes de concert. Outre les scientifiques, la station accueille Ă©pisodiquement des Ă©coles locales, des Ă©tudiants universitaires et des Ă©cotouristes de passage[10].

En 1996, une passerelle de canopĂ©e a Ă©tĂ© construite Ă  l'aide de sangles en polyester lĂ©ger et avec des matĂ©riaux faciles Ă  travailler, de maniĂšre Ă  pouvoir ĂȘtre mise en place par une petite Ă©quipe de constructeurs. La conception, les matĂ©riaux et les mĂ©thodes de construction des passerelles ont Ă©tĂ© dĂ©crits dans un article publiĂ© en 2000[49].

Enjeux de conservation

Dans un contexte rĂ©gional fortement dĂ©forestĂ© (photo), la rĂ©serve est un exemple d'autant plus remarquable de forĂȘt pluvieuse des nuages

Certains auteurs estimaient en 2016, qu'au moins 75 % des habitats naturels de ce type avaient déjà disparu dans le pays pour causes de déforestation[50] - [3].

Les reliquats majeurs de la forĂȘt restante du cĂŽtĂ© ouest se trouvent uniquement dans les forĂȘts de protection (BP) et depuis 2016, Ă  cause de la politique miniĂšre extractiviste du gouvernement, plus de 30 % de ces forĂȘts relictuelles sont menacĂ©es car 'vendues' par le gouvernement aux industriels miniers via de nouvelles concessions miniĂšres[10].

Selon une Ă©tude scientifique rĂ©cente (2018)[10], le dĂ©veloppement minier dans la rĂ©serve et le pays pourrait rapidement causer la disparition ou fortement menacer respectivement huit espĂšces en danger critique d'extinction, dont deux primates : le singe-araignĂ©e Ă  tĂȘte brune (Ateles fusciceps fusciceps) et la sous-espĂšces dire cĂŽtiĂšre du Capucin Ă  front blanc de l'Équateur ; Cebus albifrons (C.a. aequatorialis) ou MachĂ­n, bogi en huaorani), le singe hurleur Ă  manteau (Alouatta palliata, en danger), et de 37 espĂšces en voie de disparition, ainsi que 153 espĂšces vulnĂ©rables, 89 quasi menacĂ©es et un grand nombre actuellement moins menacĂ©es espĂšce.
Chaque rĂ©serve protĂšge un sous-ensemble unique de taxons dans cette rĂ©gion reliĂ©e au grand Corridor biologique mĂ©so-amĂ©ricain et qui fut une zone refuge et Ă©pargnĂ©e lors des glaciations prĂ©cĂ©dentes, et qui est une zone riche en espĂšces endĂ©miques trĂšs localisĂ©es. Cette haute endĂ©micitĂ© (plusieurs records du monde dans le pays, localement et Ă  Ă©chelle nationale avec par exemple 27 % des plantes rĂ©pertoriĂ©es qui sont endĂ©miques) s'explique par l'anciennetĂ© et la pĂ©rennitĂ© de la forĂȘt, mais aussi par une combinaison de microclimats et de reliefs et gradients d'altitude et d'orientation freinant la dispersion Ă  grande Ă©chelle de nombreuses espĂšces[51] - [52], propices Ă  une multitude d'espĂšces qui ont eu le temps, au cours de l'Ă©volution de fortement se spĂ©cialiser[12].

En 1994, alors que l'industrie miniĂšre recherche dans le monde de nouveaux gisements, encourageant le pays Ă  basculer vers le libĂ©ralisme et l'extractivisme, la Banque mondiale a financĂ© dans ce pays un vaste projet de dĂ©veloppement minier, supposĂ©, de par son titre, associĂ© Ă  un contrĂŽle environnemental (PRODEMINCA : acronyme espagnol de Proyecto de Desarrollo Minero y Control Ambiental )[53]. PRODEMINCA n'a pas publiĂ© d'Ă©tudes environnementales, mais a massivement (sur environ 3,6 millions d'hectares, principalement dans l'ouest du pays, y compris dans sept rĂ©gions protĂ©gĂ©es) rĂ©coltĂ© les donnĂ©es gĂ©ologiques et minĂ©ralogiques nĂ©cessaires Ă  l'industrie miniĂšre pour dĂ©couvrir de nouveaux gisements[54]. Le projet PRODEMINCA a dĂ©bouchĂ© sur des recommandations de rĂšglementation, codifiĂ©es dans la loi (en aout 2000) alors que le gouvernement faisait de l'exploitation miniĂšre une prioritĂ©, tout en dĂ©rĂšglementant le secteur[55]. Selon les inventaires existants vers 2015, des zones susceptibles d'ĂȘtre exploitĂ©es pour des porphyres contenant du cuivre ont Ă©tĂ© trouvĂ©es dans la rĂ©serve naturelle via des levĂ©s aĂ©romagnĂ©tiques (faites sans l'autorisation des propriĂ©taires fonciers)[10].

Une Ă©tude rĂ©cente a montrĂ©, dans les Andes Ă©quatoriennes, que les rĂ©serves appartenant aux communautĂ©s locales, et gĂ©rĂ©es par elles leur permettent d'apprendre Ă  moindre coĂ»t et moindre risque Ă  planter et gĂ©rer de arbres. Les connaissances ainsi acquises semblent pouvoir servir Ă  la restauration forestiĂšre. Ce rĂ©gime foncier communautaire influe aussi sur les pratiques locales en matiĂšre de culture et de dĂ©frichement. Il a dĂ©jĂ  permis localement des embryons de reforestation[56], mais souvent sans empĂȘcher que le dĂ©boisement se poursuive ailleurs.

Enjeux en termes de jurisprudence

Historiquement les exploitations miniÚres étaient essentiellement artisanale et concentrées dans le sud du pays. En 1991 la loi a en outre rendu obligatoire pour tout projet minier la réalisation d'une étude d'impact, tout en limitant l'octroi de concessions dans les aires protégées.

La rĂ©glementation Ă©quatorienne a ensuite Ă©tĂ© nĂ©anmoins remaniĂ©e, interdisant le dĂ©veloppement minier dans les zones protĂ©gĂ©es gouvernementales[57], notion qui a jusqu'en 2020 Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©e par les groupes miniers comme ne concernant que les zones protĂ©gĂ©es « PANE Â» Patrimonio de Áreas Naturales del Estado) mais pas les BP (mĂȘme si elles sont scientifiquement unanimement reconnues comme vulnĂ©rables, et considĂ©rĂ©es par le ministĂšre de l'environnement comme aires protĂ©gĂ©es dans tous le pays)[10].

De nombreux acteurs chargĂ©s d'Ă©tudier et protĂ©ger l'environnement ont Ă©tĂ© choquĂ©s par l'attitude du juge, par exemple qualifiĂ©e « scandaleuse Â» par Elisa Levy, biologiste et coordinatrice de recherche Ă  la station scientifique Los Cedros. Alors que la Constitution du pays protĂšge les droits de la nature, le juge semblait s'en moquer : « Vous parlez des droits de la nature qui sont inscrits dans la Constitution, mais Ă  qui allons-nous, nous les juges, poser des questions ? Aux arbres ? Aux oiseaux ? »

Dans la seconde moitiĂ© des annĂ©es 2010, en Équateur oĂč la constitution dit (art. 71) que « toutes les personnes, communautĂ©s, peuples ou nationalitĂ©s peuvent demander aux autoritĂ©s publiques de faire respecter les droits de la nature », plusieurs procĂšs, considĂ©rĂ©s par certains comme historiques ont contestĂ© des projets miniers, mobilisant jusqu'Ă  la Cour constitutionnelle[58], et des ONG internationales s'inquiĂštent notamment de voir deux sociĂ©tĂ©s miniĂšres faire conjointement pression, avec l'appui du gouvernement, pour pĂ©nĂ©trer la forĂȘt protĂ©gĂ©e de Los Cedros, malgrĂ© les alertes scientifiques et protestations des populations locales[17] - [59] et sans la consultation publique obligatoire doit ĂȘtre effectuĂ©e « avant la concession ou avant que l’enregistrement environnemental ne soit dĂ©livrĂ© »[45].

AprĂšs le rejet de la plainte par le juge cantonal, le gouvernement local de Cotacachi a fait appel. L'affaire est alors remontĂ©e vers le tribunal provincial d'Imbabura, lequel s'est rendu sur le terrain pour rencontrer les communautĂ©s mĂ©tisses et afro-Ă©quatoriennes de Brilla Sol, Magdalena Alto et El ParaĂ­so qui seraient les plus directement touchĂ©es par le impacts miniers. Et le , cette cour a acceptĂ© une partie de la pĂ©tition, reconnaissant que les communautĂ©s n'avaient pas Ă©tĂ© consultĂ©es, mais les juge ont omis de considĂ©rer le fait que les concessions attribuĂ©es sont dans des forĂȘts de protection[45].

En 2018, une dĂ©lĂ©gation de femmes autochtones d’Amazonie a manifestĂ© dans la capitale en demandant au prĂ©sident Lenin Moreno de limiter les forages pĂ©troliers et l'exploitation miniĂšre sur leurs territoires, et de combattre les violences sexuelles et les menaces de mort qui selon elles, accompagnent l'extension de ces industries envers les autochtones et notamment les femmes membres de groupes de protection de l'environnement[60].
Une dĂ©lĂ©gation, incluant une reprĂ©sentante de la CONFENIAE (principale fĂ©dĂ©ration autochtone amazonienne de l'Équateur) a pu rencontrer le prĂ©sident Moreno aprĂšs que prĂšs de 100 d’entre ces femmes aient campĂ© 5 jours durant sur la place centrale de Quito, devant le palais Carondelet, dĂ©but [60].

Un mouvement citoyen de rĂ©sistance Ă  l'extractivisme, mouvement dit Caminantes a Ă©tĂ© crĂ©Ă© aprĂšs « 10 ans de refus de dialogue et d'imposition violente Â» de concessions et de mines, selon Luisana Aguilar (de la Commission ƓcumĂ©nique de Derechos Humanos (CEDHU) interrogĂ©e par The Guardian.
Mais dans le mĂȘme temps aprĂšs que les mĂ©dias aient rĂ©vĂ©lĂ© le projet d'activitĂ© miniĂšre permis par les donnĂ©es du PRODEMINCA (qui a rĂ©vĂ©lĂ© la prĂ©sence probable d'or), la paroisse de La Merced de Buenos Aires, dans la mĂȘme province d'Imbabura, a Ă©tĂ© victime d'un phĂ©nomĂšne de ruĂ©e vers l'or[17]. Cet afflux mĂ©diatisĂ© d'orpailleurs a fait rĂ©agir le ministĂšre des Mines qui a estimĂ© Ă  plus de 3 000 le nombre de mineurs orpailleurs illĂ©gaux dans cette rĂ©gion, et a affirmĂ© qu'il s'engageait Ă  « combattre et Ă©radiquer l'exploitation miniĂšre illĂ©gale » (plus de 130 personnes auraient Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©es)[17].

Peu auparavant (), par rĂ©fĂ©rendum, les Équatoriens avaient votĂ© Ă  une Ă©crasante majoritĂ© en faveur d'un recul de l'exploitation miniĂšre dans les zones urbaines et protĂ©gĂ©es, en en faveur d'une rĂ©duction des activitĂ©s pĂ©tro-gaziĂšres dans le parc national Yasuni, ce qui n'a pas fait reculer le gouvernement concernant le projet d'exploiter le sous-sol de la forĂȘt de Los Cedros[60].

Importance socioĂ©conomique de la ForĂȘt protĂ©gĂ©e de Los Cedros

Plus que de nombreuses autres réserves naturelles, ce massif (géré par J. DeCoux), protÚge une grande quantité de ressources génétiques qui pourraient s'avérer cruciale pour l'agriculture, les biotechnologies et la santé dans le futur proche et lointain.

L'actuelle station de recherche, accueille des classes et achÚte des biens et services auprÚs des communautés voisines de Magdalena Alta et Chontal, en offrant quelques emplois de guides, cuisiniers, etc. Les prix d'accueil de visiteurs et scientifiques équatoriens sont plus bas que les tarifs proposés au tourisme vert et aux scientifiques étrangers.

le dĂ©but des annĂ©es 2010, le centre de Los Cedros Ɠuvre Ă  un plan de cogestion avec les communautĂ©s locales et le ministĂšre de l'Environnement, plan qui a Ă©tĂ© freinĂ© par des intĂ©rĂȘts miniers agressifs[10]. « Quatre des huit membres Ă©lus de l'organisation de cogestion sont des employĂ©s rĂ©cents de la sociĂ©tĂ© concessionnaire Cornerstone ce qui les met en conflit d'intĂ©rĂȘts. Il leur a Ă©tĂ© demandĂ© de dĂ©missionner »[10].

La forĂȘt si elle est durablement gĂ©rĂ©e gĂ©nĂšrent pour les populations autochtones des ressources naturelles renouvelables et des revenus durables et soutenables, ce qui n'est pas le cas des revenus miniers qui ne profiteront que momentanĂ©ment et peu Ă  la population[10].

Selon l'Ă©cologue Ă©volutionniste Bitty A. Roy et ses collĂšgues en 2018 : si l'activitĂ© miniĂšre devait se dĂ©velopper au dĂ©triment des aires protĂ©gĂ©es, « les bĂ©nĂ©fices nationaux Ă  court terme de l'exploitation miniĂšre ne compenseront pas les pertes permanentes de biodiversitĂ©, les services Ă©cosystĂ©miques Ă  long terme et les pertes Ă©conomiques aux niveaux local et rĂ©gional »[10] - [61]. On Constate d'ailleurs que dans d'autres zones du pays attirant les opĂ©rateurs minier[62] - [63] - [64], dans le secteur d'Intag par exemple, trĂšs dĂ©boisĂ© et d'oĂč, au dĂ©but des annĂ©es 2000, les habitants ont chassĂ© des opĂ©rateurs miniers, les communautĂ©s locales ont commencĂ© Ă  reboiser pour retrouver les services Ă©cosystĂ©miques fournis par la forĂȘt (pour la protection des sols notamment)[65].

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Vidéographie

Références

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