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Réparation des mésappariements ADN

En biologie molĂ©culaire, la rĂ©paration des mĂ©sappariements ADN ou DNA mismatch repair dĂ©signe le système de reconnaissance et de rĂ©paration des dĂ©fauts d'appariements de l'ADN. Ce système constitue la deuxième ligne de dĂ©fense contre les erreurs de rĂ©plication. La première est la relecture du brin nouvellement synthĂ©tisĂ© par l'ADN polymĂ©rase elle-mĂŞme. Ce mĂ©canisme s'est conservĂ© au cours de l'Ă©volution, si bien qu'il est aujourd'hui partagĂ© par les Eucaryotes et les Procaryotes. Il est essentiel pour maintenir l'intĂ©gritĂ© de l'information gĂ©nĂ©tique contenue dans le gĂ©nome au cours des multiples divisions cellulaires.

Principe

Lors de la réplication de l'ADN par le réplisome, il arrive que l'enzyme responsable de la recopie de l'ADN, l'ADN polymérase, commette des erreurs de réplication. Ceci conduit à l'incorporation d'un nucléotide incorrect dans le brin d'ADN synthétisé, en face du brin matrice. Il en résulte un mésappariemment, c'est-à-dire la présence en vis-à-vis dans la double hélice de deux bases non complémentaires. Ce défaut doit être réparé pour éviter la transmission d'une information erronée, c'est-à-dire une mutation aux générations ultérieures.

Le Mismatch repair est un mécanisme de surveillance de l'ADN lors de la réplication qui permet de réparer préférentiellement ces erreurs dans le brin nouvellement synthétisé. La reconnaissance du brin matrice par rapport au brin nouvellement synthétisé est basée sur la présence de méthylations spécifiques dans le premier, ce qui permet à la cellule de reconnaître la copie de l'original et d'éviter de modifier ce dernier. Il implique plusieurs protéines très conservées, connues sous le nom de Mut chez les bactéries, qui tirent leur nom du fait que leur dysfonctionnement engendre l'apparition de nombreuses mutations dans les souches bactériennes. Chez l'humain, l'altération des gènes correspondants est responsable de l'apparition de cancers précoces avec une forte prévalence.

Chez les procaryotes : le système MutHLS

Le processus de rĂ©paration des mĂ©sappariement de l'ADN chez Escherichia coli fait intervenir douze protĂ©ines, dont trois spĂ©cifiques. Le système reconnait efficacement les mĂ©sappariements depuis une simple base et jusqu'Ă  4 nuclĂ©otides, voire davantage.

Les Ă©tapes sont les suivantes :

  • reconnaissance du mĂ©sappariement par MutS ;
  • confirmation par recrutement de MutL ;
  • reconnaissance du brin mĂ©thylĂ© par MutH, une endonuclĂ©ase qui interagit avec MutL ;
  • coupure du brin non mĂ©thylĂ© par MutH ;
  • digestion du brin non mĂ©thylĂ© depuis la coupure jusqu'Ă  la lĂ©sion par une exonuclĂ©ase, après dĂ©roulement progressif du duplexe par une hĂ©licase ;
  • resynthèse par l'ADN polymĂ©rase III ;
  • suture du brin par l'ADN ligase.

Chez l'eucaryote : cas de l'humain

  • Homologue humain de Mut S : MSH2 - MSH6
  • Homologue humain de Mut L : MLH1 couplĂ© Ă  PMS1, PMS2 ou MLH3
  • Aucun homologue de Mut H n'est connu Ă  ce jour

L'absence de ce système — syndrome de Lynch II ou HNPCC (Hereditary Non Polyposis Colon Carcinoma) — engendre, entre autres, une instabilité des séquences microsatellites de l'ADN. Ceci est impliqué dans les formes familiales de cancers colorectaux, de l'endomètre, des ovaires, des voies urinaires et des voies biliaires.

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