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RĂ©giment de tirailleurs annamites

Le régiment de tirailleurs annamites (RTA) est un régiment constitué sous la IIIe République. Il combat notamment lors de la Seconde Guerre mondiale contre les forces japonaises.

RĂ©giment de tirailleurs annamites
1er régiment de tirailleurs annamites
Image illustrative de l’article RĂ©giment de tirailleurs annamites
Le régiment de tirailleurs annamites le à Paris.

Création 1879
Dissolution 1945
Pays Drapeau de la France France
Branche Armée de terre
Type RĂ©giment de tirailleurs
RĂŽle Infanterie
Garnison SaĂŻgon
Inscriptions
sur l’emblùme
Sontay 1883
Bac-Ninh 1884
Cambodge 1885
Laos 1893-1895
Guerres Guerre franco-chinoise
Seconde Guerre mondiale

Création et différentes dénominations

  • : crĂ©ation du rĂ©giment de tirailleurs annamites.
  • : dĂ©doublĂ© en 1er rĂ©giment de tirailleurs annamites et 2e rĂ©giment de tirailleurs annamites[1] - [2]
  • : renommĂ© rĂ©giment des tirailleurs annamites[1]
  • 1939 Ă  1941 : un rĂ©giment de tirailleurs annamites bis existe de septembre 1939 Ă  juillet 1941
  • : disparu au coup de force japonais[1]

Historique des garnisons, combats et batailles du 1er RTA

De 1879 Ă  1914

Tirailleurs annamite Ă  l'exposition universelle de Paris de 1889.

Le rĂ©giment de tirailleurs annamites est crĂ©Ă© le , Ă  deux petits bataillons de 250 hommes. RecrutĂ© en Cochinchine, il est le premier rĂ©giment français Ă  incorporer des Indochinois[3]. Dix-huit des officiers sont locaux[4].

En 1883, le rĂ©giment prend part Ă  la conquĂȘte du Tonkin, jusqu'en 1885. QualifiĂ©s initialement par les tirailleurs algĂ©riens de « soldats-demoiselles » Ă  cause de leur petite taille, les tirailleurs annamites se font remarquer pour leur courage, notamment pendant les assauts sur la forteresse de Sontay[5]. En 1885, le rĂ©giment passe Ă  trois bataillons[2].

Les tirailleurs annamites sont souvent victimes d'une vision raciste de certains commandants français, qui ne les jugent pas assez fiables, tandis que d'autres, comme le général Pennequin, sont impressionnés par leurs qualités militaires[5].

Il est dédoublé en 1903, devenant le 1er régiment de tirailleurs annamites. Le 2e régiment de tirailleurs annamites est dissous en 1906. Le 1er régiment est alors augmenté à trois bataillons dont un de Cambodgiens[2].

De 1914 Ă  1945

La compagnie de mitrailleuses du 1er bataillon défile à Saïgon le .

Dans les annĂ©es 1930, le rĂ©giment, formĂ© Ă  trois bataillons, est casernĂ© Ă  SaĂŻgon et dĂ©pend de la Division du Tonkin[6] - [7]. En 1939, le rĂ©giment a, en plus de sa garnison Ă  SaĂŻgon, des portions Ă  Cap-Saint-Jacques et Má»č Tho[7]. À la mobilisation de septembre 1939 est crĂ©Ă© le rĂ©giment de tirailleurs annamites bis, dissous en juillet 1941[8].

Le RTA et le RTA bis participent Ă  la guerre de 1941 contre la ThaĂŻlande au Cambodge[9].

Il combat lors de la Seconde Guerre mondiale contre les forces japonaises et disparaĂźt lors du coup de force japonais de 1945[1].

Traditions

Drapeau

Le drapeau du régiment lui est remis par le président Poincaré le lors de la revue de Longchamp[4] - [10]. Il porte les inscriptions suivantes[11] :

Dans l'inventaire du Service historique de la Défense, ces inscriptions sont réservées au drapeau du 1er régiment de tirailleurs annamites, le régiment de tirailleurs annamites ayant un drapeau sans inscriptions[12].

Uniforme

L'uniforme du rĂ©giment est calquĂ© sur les vĂȘtements locaux[13]. Les tirailleurs portent le salacco, chapeau rond en lamelles de bambou[4] - [14]. En 1884, leur uniforme est une courte veste et un pantalon noirs, avec une ceinture rouge[14]. À partir de 1885 environ, l'uniforme devient bleu foncĂ©, avec des parements rouges[15]. Les tirailleurs en Indochine reçoivent ensuite trois ensembles pantalons-vestes : un bleu foncĂ© Ă  parements rouges, un blanc pour l'hiver et un entiĂšrement noir comme tenue de campagne. Cette derniĂšre couleur est remplacĂ©e par le kaki vers 1895[14].

En 1916, les tirailleurs annamites envoyés en Europe portent, comme les autres unités d'origine indochinoise, une veste en toile et flanelle et le béret bleu horizon[4].

Insigne

L'insigne a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 1939[1]. Il prĂ©sente un cobra[16] (ou un nāga[1]) et un tigre. Ces deux animaux sont courants en Annam[16]. Ils symbolisent Ă©galement l’agressivitĂ©[1].

Personnalités ayant servi au régiment

Notes et références

  1. Henri Vaudable, Histoire des troupes de marine, à travers leurs insignes: Des origines à la fin de la DeuxiÚme Guerre mondiale, Service historique de l'armée de terre, (ISBN 978-2-86323-092-3, lire en ligne), p. 82
  2. « Les Indochinois », dans Les contingents coloniaux : du soleil et de la gloire, Paris, Imprimerie nationale, coll. « Les Armées française outre-mer », (lire en ligne), p. 72.
  3. Henri Eckert, « The native army in Indo-China: conquering force or bone of contention? Tirailleurs Tonkinois, Chasseurs Annamites and militiamen in the 1880s », South East Asia Research, vol. 10, no 3,‎ , p. 277–307 (ISSN 0967-828X, lire en ligne, consultĂ© le )
  4. Pascal Blanchard (dir.) et Éric Deroo (dir.), Ensemble. PrĂ©sence des Asiatiques et du Pacifique dans l'ArmĂ©e française, Groupe de recherche Achac, (lire en ligne)
  5. Chartrand 2018, p. 23.
  6. J.-B. Didier, « L'Indochine est-elle dĂ©fendue ? », Le Monde colonial, no 86,‎ , p. 237-238 (lire en ligne)
  7. Charles Deschenes, « Les troupes coloniales dans la bataille de France (mai - juin 1940) », L'Ancre d'Or,‎ , p. 27-36 (lire en ligne)
  8. Michel BussiÚre, Le Colonel Robert et la fin de l'Indochine japonaise : Communication donnée le 28 avril 1994 devant la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Douai, (ISBN 978-2-402-23997-4, lire en ligne)
  9. « Ordre de bataille, conflit frontalier franco-thaï : forces françaises, janvier 1941 », sur france1940.free.fr (consulté le )
  10. Henri Eckert, « Des guerres asiatiques Ă  la Grande Guerre en Europe : une mutation des troupes indigĂšnes d’Indochine ?: », Outre-Mers, vol. N° 390-391, no 1,‎ , p. 49–64 (ISSN 1631-0438, DOI 10.3917/om.161.0049, lire en ligne, consultĂ© le )
  11. Antoine Champeaux, « Le patrimoine de tradition des troupes indigĂšnes », Revue historique des armĂ©es, no 271,‎ , p. 89–106 (ISSN 0035-3299, lire en ligne, consultĂ© le )
  12. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  13. Henri Eckert, « Les tirailleurs tonkinois en colonne : le regard d’un lĂ©gionnaire dans la Haute-RĂ©gion (1892-1895): », Revue historique des armĂ©es, vol. N° 306, no 3,‎ , p. 45–60 (ISSN 0035-3299, DOI 10.3917/rha.306.0045, lire en ligne, consultĂ© le )
  14. Chartrand 2018, p. 47.
  15. Chartrand 2018, p. 24.
  16. Pierre Lang, Le bestiaire de la Coloniale, (1re Ă©d. 2013) (lire en ligne), p. 44-45
  17. Jean-Claude Degras, De la monarchie à la France libre: Destins d’officiers et soldats Français de la Caraïbe, Iggybook, (ISBN 978-2-37979-701-9, lire en ligne)

Bibliographie

  • Claude Hesse d'Alzon, La prĂ©sence militaire française en Indochine (1940-1945), Publications du Service historique de l'ArmĂ©e de terre, (ISBN 2-86323-022-0 et 978-2-86323-022-0, OCLC 14243678).
  • (en) RenĂ© Chartrand, French Naval & Colonial Troops 1872–1914, Osprey Publishing, , 48 p. (ISBN 978-1-4728-2617-6, lire en ligne).

Voir aussi

Articles connexes

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