AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

QuilapayĂșn

QuilapayĂșn (du mapuche quila, trois et payĂșn, barbe) est un groupe de musique chilien crĂ©Ă© Ă  Santiago en 1965. Ce groupe mĂ©lange dans ses chansons des instruments traditionnels andins Ă  des paroles poĂ©tiques ou politiquement engagĂ©es. Le groupe a produit 35 albums et effectuĂ© des tournĂ©es dans plus de 40 pays, particuliĂšrement en France oĂč les membres du groupe se sont notamment exilĂ©s lors de la pĂ©riode dictatoriale au Chili. Ils sont notamment connus pour El pueblo unido jamĂĄs serĂĄ vencido, composĂ©e en 1973.

QuilapayĂșn
De gauche à droite: Ruben Escudero, Fernando Carrasco, Eduardo Carrasco, Ricardo Venegas, Ismael Oddo... photographié ici en 2017.
Informations générales
Pays d'origine Drapeau du Chili Chili
Genre musical Nueva cancion chilienne
Fusion latino-américaine
Musique folklorique
Instruments Quena, guitare, basse, percussion, flûte de Pan, charango, cuatro, tiple, piano, bongo, conga.
Années actives 1965 à nos jours -
Labels
Site officiel www.quilapayun.com/
Composition du groupe
Membres Eduardo Carrasco, Carlos Quezada, Hernån Gómez, Rubén Escudero, Hugo Lagos, Guillermo García, Ricardo Venegas Carhart, Sebastiån Quezada, Ismael Oddó, Ricardo Venegas Santander, Fernando Carrasco
Anciens membres Willy Oddo (†)
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Logo de QuilapayĂșn.

Les QuilapayĂșn ont Ă©galement travaillĂ© ou collaborĂ© avec de multiples personnalitĂ©s, telles que Victor Jara, Mikis Theodorakis, Jean-Louis Barrault, Jane Fonda, Mercedes Sosa, Daniel Mesguich, le groupe Inti-Illimani, Roberto Matta, Julio Cortazar, etc.

Histoire

DĂ©buts (1965-1970)

Le groupe QuilapayĂșn naĂźt en 1965, fondĂ© par Julio Numhauser, Eduardo et Julio Carrasco. A leurs dĂ©buts, ils sont aidĂ©s par Angel Parra et se prĂ©sentent dans la cĂ©lĂšbre Peña, sorte de cafĂ© concert fondĂ© par Angel et sa sƓur Isabel.

En 1966, le groupe obtient le Premier Prix au 1er festival national de folklore « Chili multiple », Victor Jara devient leur directeur artistique et ils enregistrent leur premier album, « QuilapayĂșn ».

En 1969, le groupe décide de marquer un virage artistique: d'abord, avec l'enregistrement de X Vietnam, dans lequel ils adoptent le style qui fera d'eux un paradigme de la chanson populaire révolutionnaire; puis, avec la rencontre du compositeur Luis Advis qui va composer pour eux la « Cantata Santa Maria de Iquique », album-concept tiré du massacre des ouvriers à Iquique en 1907[1].

L'Unité populaire et nomination comme ambassadeur culturel du Chili (1970-1973)

En incluant les thĂšmes des prĂ©occupations sociales et politiques du moment, QuilapayĂșn se retrouve au premier plan de l’actualitĂ© politique. Le groupe s'implique Ă  l'Élection prĂ©sidentielle de 1970, d'abord en appuyant la candidature de Pablo Neruda, puis en appuyant activement la campagne victorieuse de Salvador Allende[2].

Par la suite, le groupe est nommĂ© en 1972 ambassadeur culturel du Chili par le prĂ©sident de la rĂ©publique, Salvador Allende. QuilapayĂșn devient une figure de proue de la Nueva Cancion chilienne dans le monde.

En pleine pĂ©riode de polarisation politique, le soutien du groupe au gouvernement dĂ©clenche une polĂ©mique lors de son passage au Festival de Vina del Mar en fĂ©vrier 1973. La tension au moment oĂč ils jouent oblige les organisateurs Ă  annuler la premiĂšre partie du concours. Eduardo Carrasco, membre de QuilapayĂșn prĂ©sent au festival, a dĂ©clarĂ© qu'avant le concert du groupe, les opposants au gouvernement Allende «distribuaient des brochures [...] appelant Ă  nous couper la tĂȘte», ce qui a contribuĂ© Ă  entretenir un climat d'agressivitĂ©[3].

Exil politique en France (1973-1988)

La mĂȘme annĂ©e, aprĂšs avoir participĂ© Ă  une immense manifestation de soutien au gouvernement d'Allende, le groupe part en tournĂ©e europĂ©enne en fin aoĂ»t, avec deux principaux rendez-vous le 9, Ă  la FĂȘte de l’HumanitĂ© et le 15 Ă  l’Olympia. QuilapayĂșn devait rentrer le mais l’histoire en dĂ©cidera autrement: Le gouvernement d'Allende est renversĂ© le 11 septembre par un Coup d'État menĂ© par Pinochet. De proche collaborateurs du groupe seront emprisonnĂ©s, exilĂ©s de force, voire assassinĂ©s par le rĂ©gime, dont Victor Jara, assassinĂ© le au Stade National de Santiago par les militaires chiliens et Pablo Neruda s’éteint le 23 dans des circonstances troubles[4] - [5].

Le groupe, qui Ă©tait au mĂȘme moment en France, demande l'asile politique Ă  ce pays. À partir de 1973, ils rĂ©alisent une cinquantaine de prestations en France, Allemagne, SuĂšde, Pays Bas et AlgĂ©rie. Quinze ans d’exil commencent ainsi, au cours desquels ils enregistrent une vingtaine d'albums originaux, ainsi que quelques compilations et albums live. Ils se produiront dans plus de trente pays. L'annĂ©e 1988 marque le retour de la dĂ©mocratie au Chili aprĂšs le rĂ©fĂ©rendum et met fin Ă  leur exil.

Fin de l'Exil et scission (1988-présent)

Eduardo Carrasco lors d'un concert Ă  Santiago du Chili en juin 2009.

De 1991 à 2001, le groupe connaßt des changements. Quelques membres retournent au Chili pour essayer d'établir des conditions permettant de renforcer l'activité du groupe qui se trouve trÚs affaiblie.

Le membre le plus charismatique du groupe, Willy Oddo, meurt assassiné à Santiago le 07 novembre 1991[6].

Les années 1990 marquent une chute sévÚre du nombre de prestations, une véritable crise qui oblige ses membres à chercher d'autres moyens de subsistance.

En 2002, Ă  la suite de divers dĂ©saccords et litiges administratifs, le groupe s’est scindĂ© en deux et une procĂ©dure a Ă©tĂ© entamĂ©e par Hernan Gomez auprĂšs des tribunaux en France et par Eduardo Carrasco au Chili contre le dĂ©pĂŽt de la marque « QuilapayĂșn » entrepris par Rodolfo Parada, en France, en Espagne et au Chili.

En 2003, aprĂšs la scission, Rodolfo Parada forme un nouveau groupe en France associĂ© aux musiciens du groupe Ortiga qui rĂ©sident en Allemagne. Ils se produiront principalement en Espagne. En septembre, QuilapayĂșn, alors formĂ© par Carrasco, Quezada, Gomez, Lagos, Garcia et Venegas rejoints par Ismael Oddo, rĂ©alise une tournĂ©e avec la reprise de la « Cantata Santa Maria de Iquique » au Chili. Ils sont Ă©galement invitĂ©s par la Fondation Salvador Allende Ă  participer Ă  un grand concert Ă  la mĂ©moire de Salvador Allende, avec la participation d’artistes venus de plusieurs pays. Suivent d’autres concerts en Grande Bretagne, Belgique, France, Équateur, Argentine, Pays-Bas, Italie et PĂ©rou.

Ils se produisent en 2005 au Trianon et au Paradiso d'Amsterdam, en 2006 Ă  la Cigale. En 2007, leur nouveau CD « Siempre » sort en AmĂ©rique latine et ils rĂ©alisent une tournĂ©e au Chili en mĂ©moire des Ă©vĂ©nements qui inspirĂšrent la « Cantata Santa Maria de Iquique ». En 2008, QuilapayĂșn tourne dans le Sud-Ouest de la France en interprĂ©tant la « Cantata Popular Santa Maria de Iquique » avec le concours de Daniel Mesguich.

En 2004, Ă  la suite de la procĂ©dure entamĂ©e en 2003, la Oficina de Marcas du Chili annule le dĂ©pĂŽt de la marque entrepris par Rodolfo Parada dans ce pays et le , la 4e chambre de la cour d’appel de Paris l'annule Ă©galement et interdit Ă  Patricio Castillo, Rodolfo Parada et Patricio Wang d’utiliser le nom « QuilapayĂșn », ces derniers pouvant nĂ©anmoins se prĂ©valoir du titre d’anciens membres. Cette dĂ©cision a Ă©tĂ© confirmĂ©e par la Cour de cassation le .

Le , les QuilapayĂșn se produisent Ă  Paris au ThĂ©Ăątre du ChĂątelet, concert en hommage Ă  Victor Jara au cours duquel sont prĂ©sentĂ©es de nouvelles chansons. D'aprĂšs le site du groupe, 201 prestations dans 14 pays, principalement CEE et AmĂ©riques, ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es entre 2003 et 2012.

, la carriĂšre du groupe atteint sa 50e annĂ©e avec un bilan de 25 disques originaux, 6 dvd, un grand nombre de compilations et environ 2 200 prestations publiques[7]. 14 distinctions de prestige font Ă©galement partie du patrimoine de QuilapayĂșn Ă  cette date.

Le de cette mĂȘme annĂ©e, Ă  la suite de la procĂ©dure entamĂ©e par Carrasco et Gomez en 2003, ils obtiennent officiellement la marque QuilapayĂșn auprĂšs de l'office de marques du Chili (INAPI)[8]. DĂ©sormais le groupe fondĂ© par Parada et Wang en France n'a plus le droit de se produire au Chili sous le nom de QuilapayĂșn.

Le 2017, QuilapayĂșn a Ă©tĂ© distinguĂ© par la SociĂ©tĂ© Chilienne des Auteurs et Compositeurs (SCD) avec le titre de Figura Fundamental de la mĂșsica chilena[9]. Le , Hernan Gomez est Ă  son tour distinguĂ© par la SCD pour ses 50 ans de carriĂšre artistique. Peu aprĂšs, le , le groupe dirigĂ© par Carrasco reçoit le Prix PrĂ©sident  de la RĂ©publique des mains de la PrĂ©sidente du Chili Michelle Bachelet. Ces distinctions ont eu lieu au milieu d’une activitĂ© assez frĂ©quente, rĂ©alisĂ©e principalement au Chili mais interrompue en Ă  cause de la pandĂ©mie du Covid.

Un autre fait marquant est le registre en leur faveur des Quilapayun menĂ© par Carrasco en date du , par une rĂ©solution Ă©manant  de l’Office de PropriĂ©tĂ© Intellectuelle de l’Union EuropĂ©enne (EUIPO) le dans le conflit qui les a opposĂ© Ă  Rodolfo Parada durant toutes ces annĂ©es[10].

Membres de QuilapayĂșn

  • Membres historiques
    • Fondateur Eduardo Carrasco : instruments Ă  vent et chant
    • Depuis 1966 Carlos Quezada : percussion et chant
    • Depuis 1973 Guillermo GarcĂ­a : guitare et chant
    • Depuis 1968 HernĂĄn Gomez : guitare, charango et chant
    • Depuis 1972 Hugo Lagos : guitare, quena, zampoña, et chant
    • Depuis 1978 Ricardo Venegas Carhart : chant, quena et basse
    • Guillermo Oddo, dit Willy. Rejoint le groupe en 1967.DĂ©cĂ©dĂ© en 1991 Ă  Santiago
  • Membres plus rĂ©cents
    • Depuis 2003 Ismael Oddo (fils de Willy Oddo) : claviers, guitare et chant
    • Depuis 2004 Sebastian Quezada (fils de Carlos Quezada) : percussion et chant
    • Depuis 2007 Ricardo Venegas (fils) : Basse et chant
    • Depuis 2009 Fernando Carrasco : guitare, charango, quena et chant
    • Mario Contreras
  • Anciens membres[11]
    • Rodolfo Parada
    • Patricio Wang
    • Patricio Castillo

Discographie

Albums studio

  • 1966 : QuilapayĂșn
  • 1967 : Canciones FolklĂłricas de AmĂ©rica (QuilapayĂșn & VĂ­ctor Jara)
  • 1968 : X Vietnam
  • 1968 : QuilapayĂșn Tres
  • 1969 : Basta
  • 1970 : QuilapayĂșn Cuatro
  • 1970 : Cantata Santa MarĂ­a de Iquique (QuilapayĂșn & HĂ©ctor Duvauchelle)
  • 1971 : Vivir como Ă©l
  • 1972 : QuilapayĂșn Cinco
  • 1973 : La Fragua (Texto & MĂșsic by Sergio Ortega)
  • 1975 : El pueblo unido jamĂĄs serĂĄ vencido
  • 1975 : Adelante
  • 1976 : Patria
  • 1977 : La Marche et le Drapeau
  • 1978 : Cantata Santa MarĂ­a de Iquique (Nueva versiĂłn) (QuilapayĂșn & Jean-Louis Barrault)
  • 1979 : Umbral
  • 1980 : Alentours
  • 1980 : Darle al otoño un golpe de ventana...
  • 1982 : La revoluciĂłn y las estrellas
  • 1984 : TralalĂ­ TralalĂĄ
  • 1987 : SurvarĂ­o
  • 1988 : Los tres tiempos de AmĂ©rica (QuilapayĂșn + Paloma San Basilio)
  • 1992 : Latitudes
  • 1999 : Al horizonte
  • 2005 : La Vida contra la Muerte (InĂ©dit)
  • 2006 : La fuerza de la Historia
  • 2007 : Siempre
  • 2009 : Solistas
  • 2012 : Absolumente Quilapayun
  • 2014 : Encuentros

Albums live

  • 1974 : El pueblo unido jamĂĄs serĂĄ vencido (YhtenĂ€istĂ€ Kansaa Ei Voi Koskaan Voittaa) (live 1973)
  • 1977 : Enregistrement public
  • 1983 : QuilapayĂșn en Argentina
  • 1985 : QuilapayĂșn en Argentina Vol II (live 1983)
  • 1989 : QuilapayĂșn en Chile
  • 2004 : El reecuentro (live 2003)
  • 2005 : Inti+Quila (live 2004)
  • 2012 : Homenaje a Victor Jara (live 2009)
  • 2015 : 50 Años
  • 2018 : QuilapayĂșn SinfĂłnico (live 2016)

Compilations

  • 1983 : QuilapayĂșn chante Neruda
  • 1998 : AntologĂ­a 1968-1992
  • 2000 : QuilapayĂșn Canta a Pablo Neruda, Vicente Huidobro, GarcĂ­a Lorca y Grandes Poetas (compilation publiĂ©e par Warner Music Chile S.A.[12])

Notes et références

  1. « Au Chili, la révolution en chantant des Quilapayun | Invitation au voyage | Arte » (consulté le )
  2. « QUILAPAYUN EN FRANCAIS Rodolfo Parada PARIS 2013. » (consulté le )
  3. Felipe Retamal y Pablo Retamal N, « El tenso Viña 1973: proyectiles a QuilapayĂșn, pifias a Neruda y un Festival suspendido », sur La Tercera, (consultĂ© le )
  4. « MĂ©moires de luttes : Victor Jara, la voix et la guitare du Chili d’Allende », sur L'Obs (consultĂ© le )
  5. « Le Chili reconnaĂźt pour la premiĂšre fois que Neruda a pu ĂȘtre assassinĂ© sous Pinochet », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  6. « Mon pÚre, Willy Oddo entre en 1967 dans le groupe les Quilapayun, fondé deux ans plus tÎt par Edouardo Carrasco. Mon pÚre a alors 23 ans. - PDF Téléchargement Gratuit », sur docplayer.fr (consulté le )
  7. B. Blanco García, « "Es un orgullo que nuestras canciones tengan utilidad social, mås allå de lo estético" », sur laopiniondezamora.es, La Opinión de Zamora, (consulté le ).
  8. http://ion.inapi.cl:8080/Marca/BuscarMarca.aspx Register number: 1185441
  9. http://www.scd.cl/www/index.php/noticias/scd-nombra-a-quilapayun-figura-fundamental-de-la-musica-chilena- 2017/
  10. (en) European Union Intellectual Property Office, « QUILAPAYUN 009267287 », sur euipo.europa.eu (consulté le )
  11. QualifiĂ©s de la sorte par l'arrĂȘt de la cour d'appel de Paris du 5 dĂ©cembre 2007.
  12. On pourra Ă©couter plusieurs titres de cette compilation ici : QuilapayĂșn, « Canta a Pablo Neruda, Vicente Huidobro, GarcĂ­a Lorca y Grandes Poetas » AccĂšs libre, sur YouTube, (consultĂ© le ).

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.