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Publicii

Les Publicii sont les membres de la gens Publicia, aussi connue sous les formes archaïques de Poblicia, Pobulicia, Poplicia, Populicia. Ils formaient une famille plébéienne de la Rome antique. À l'exception de leur ancêtre légendaire, les membres de cette gens apparaissent pour la première fois dans la documentation historique au cours de la première guerre punique. C'est de cette époque et des décennies qui suivent que date le seul consulat attesté pour cette famille, celui de Marcus Publicius Malleolus en 232 av. J.-C.[1] ; par la suite, les Publicii s'illustrent principalement par des fonctions militaires subalternes (tribunat militaire, préture) et surtout des fonctions financières de magistrats monétaires et de questeurs hors d'Italie.

Publicii
Gens Publicia
Description de l'image C. Poblicius, denarus, 80 BC, RRC 380-1.jpg.
Branches
Sous la République ♦Malleolus, ♦Bibulus

LĂ©gende :

♦Patricien, ♦Plébéien, ♦Consulaire, ♦Sénatorial, ♦Équestre

Période Epoque médio-républicaine
Magistratures occupées
sous la RĂ©publique
Consulat 1 fois
Tribunat plébéien 1 fois

Gens et Liste des gentes romaines

Origines

Denier d'argent de Caius Publicius, vers 80 av. J.-C. ; le droit représente une tête casquée de Rome tournée vers la droite. Le revers dépeint Héraklès terrassant le lion de Némée, pouvant être une allusion au Temple d'Hercule de Cori construit à cette époque.

Le nomen Publicius fait partie des noms portant le suffixe -icus[2]. Étymologiquement, il dérive de l'adjectif publicus, mot latin signifiant « du peuple » ou « au peuple »[3]. Bien que cette famille ne soit pas mentionnée dans l'histoire de Rome avant le IIIe siècle av. J.-C., les Publicii prétendaient être issus d'une figure légendaire de l'époque royale, Ancus Publicius, général de la ligue latine venant de Cori. Ce dernier aurait mené, conjointement avec Spurius Vecilius de Lavinium une guerre contre Rome au cours du règne de Tullus Hostilius, troisième roi de Rome. Ce dernier revendiquait la domination de Rome sur les cités du Latium à la suite de la destruction d'Albe la Longue[4].

Praenomina connus

À l'exception du fondateur légendaire de cette famille, Ancus, les principaux prénoms connus pour la gens Publicia sont Lucius, Gaius / Caius, Marcus, Quintus et Cnaeus, soit les plus courants du répertoire de l'onomastique latine dans l'Antiquité.

Branches et cognomina attestés

Les Publicii sont connus pour deux branches, ou stirpes, principales : Malleolus et Bibulus[1]. Toutes deux sont contemporaines de l'époque médio-républicaine. Le surnom Malleolus est un diminutif du latin malleus, signifiant marteau, utilisé comme emblème sur les monnaies frappées par les magistrats de cette famille[5] - [6]. Les Publicii Malleoli connaissent leur apogée entre le milieu du IIIe siècle av. J.-C., au cours des deux premières guerres puniques, et le début du dernier siècle avant notre ère. Le surnom bibulus signifie quant à lui poivrot, ou soiffard et désignait quelqu'un qui avait coutume de boire de l'alcool[7]. Les membres de cette branche sont connus à partir de la deuxième guerre punique. On retrouve d'autres surnoms plus ponctuels pour cette gens à l'époque impériale[1].

Membres

Denier de Gaius Publicius Malleolus, fin des années 1990 av. J.-C. ; le droit représente une tête casquée de Mars vers la droite, avec un marteau au-dessus de la tête. Le revers représente un guerrier nu, à droite d'un trophée d'armes et portant une lance. À droite du revers, un bulletin de vote portant le nom de C. Malleolus.

Publicii précoces ou légendaires

  • Ancus Publicius de Cori, gĂ©nĂ©ral de la ligue latine[4].

Publicii Malleoli

  • Lucius Publicius Malleolus, grand-père de Lucius et Marcus Publicius Malleolus, tous deux Ă©diles curules en 241 av. J.-C.[8].
  • Lucius Publicius L. f. Malleolus, fils du prĂ©cĂ©dent et père des frères qui suivent[8].
  • Lucius Publicius L. f. L. n. Malleolus, Ă©dile curule avec son frère, Marcus, en 241 av. J.-C. ; ils utilisèrent les amendes donnĂ©es aux contrevenants des lois agraires pour financer de nombreux travaux publics, notamment le Clivus Publicius, une route qui permettait l'ascension de la colline de l'Aventin, et le temple de Flora. Ils instaurèrent Ă©galement la fĂŞte des Floralia[9] - [10] - [11] - [12] - [8].
  • Marcus Publicius Malleolus, Ă©dile avec son frère, Lucius, en 241 av. J.-C. et consul en 232 av. J.-C., annĂ©e au cours de laquelle il dirige la guerre contre les Sardes. Lors des fouilles archĂ©ologiques du lieu de la bataille des Ă®les Egates furent dĂ©couverts des rostres de bronze portant des noms de magistrats, l'un d'entre eux comportant les noms d'un Marcus Poplicius et d'un collègue, Caius Papirius Maso, qui s'avère ĂŞtre le consul de 231 av. J.-C. vainqueur des Corses Ă  la bataille navale de la Mortella, montrant une rĂ©elle similaritĂ© entre les carrières militaires et politiques des deux hommes[13] - [8]. L'inscription, transcrite « C•PAPERIO•T•F• M•POPULICIO•L•F•Q•P » dĂ©signe « Caius Papirius fils de Tiberius et Marcus Publicius fils de Lucius alors questeurs ont financĂ© ce rostre et le certifient conforme ».
  • Marcus Publicius Malleolus, M. f., fils du prĂ©cĂ©dent, attestĂ© par une inscription dĂ©dicatoire Ă  Esculape, dĂ©couverte Ă  Rome, datĂ©e entre 225 et 200 av. J.-C.[14]
  • Gaius Publicius Gaius C. f. Malleolus, magistrat monĂ©taire chargĂ© de la fondation de Narbo Martius en 118 av. J.-C.[15] - [16].
  • Publicius Malleolus, cĂ©lèbre pour ĂŞtre le premier Romain accusĂ© et jugĂ© pour matricide en 101 av. J.-C., acte pour lequel il fut condamnĂ© Ă  ĂŞtre cousu Ă  un sac et jetĂ© dans la mer[17] - [18] - [19].
  • Gaius Publicius C. f. C. n. Malleolus, triumvir monetalis Ă  la fin des annĂ©es 90 av. J.-C. et questeur en 80 attachĂ© au service du proconsul de Cilicie, Cnaeus Cornelius Dolabella. Il se rend coupable de prĂ©varication et de concussion Ă  l'encontre des locaux. Après s'ĂŞtre considĂ©rablement enrichi, il meurt douteusement sur place, et est remplacĂ© par Verrès, que CicĂ©ron accuse du meurtre (probablement par artifice rhĂ©torique)[20] - [21] - [6].
  • Inscription latine de la fin du IIIe siècle av. J.-C., mentionnant une offrande faite par Marcus Populicius / Publicius, fils de Marcus, Ă  la divinitĂ© Esculape, acquittĂ©e en remerciement pour un vĹ“u effectuĂ©.
    Inscription latine de la fin du IIIe siècle av. J.-C., mentionnant une offrande faite par Marcus Populicius / Publicius, fils de Marcus, à la divinité Esculape, acquittée en remerciement pour un vœu effectué.

Publicii Bibuli

  • Lucius Publicius Bibulus, tribun militaire de la deuxième lĂ©gion en 216 av. J.-C., au dĂ©but de la deuxième guerre punique[22] - [23].
  • Gaius Publicius Bibulus, tribun de la plèbe en 209 av. J.-C., opposant de Marcus Claudius Marcellus, Ă  qui il rĂ©ussit Ă  faire retirer son imperium (il est cependant rĂ©Ă©lu consul l'annĂ©e suivante). Il s'agit probablement du mĂŞme Publicius qui fit passer la lex Publicia de cereis, libĂ©rant les pauvres de l'obligation de fournir Ă  leur patron des bougies de cire lors de la fĂŞte des Saturnales[24] - [25] - [26].
Denier de Marcus Publicius, 46-45 av. J.-C. ; le droit représente une tête de Rome casquée regardant vers la droite. Le revers montre l'Hispanie personnifiée donnant une branche de palmier - emblème de victoire - à un soldat debout sur un rostre de navire. Il s'agit d'une allégorie de l'arrivée des soldats de Pompée en Espagne après la défaite de Thapsus.

Autres Publicii connus

  • Gaius Publicius, mentionnĂ© par Caton l'Ancien et par CicĂ©ron, il pourrait s'agir, selon Glandorp, du mĂŞme Gaius Publicius que le tribun de 209[27].
  • Lucius Publicius, marchand d'esclave, ami de Sextus Naevius, que CicĂ©ron mentionne en 81 av. J.-C.[28].
  • Marcus Publicius M. f. Scaeva, sĂ©nateur en 73 av. J.-C.[29] - [30].
  • Publicius, devin mentionnĂ© par CicĂ©ron[31].
  • Publicius, chevalier reconnu coupable de brigue Ă©lectorale illĂ©gale et d'ambition vers 70 av. J.-C.[32].
  • Publicia, jeune fille devenue Flaminica Martialis en 69 av. J.-C. lorsque son mari, Lucius Cornelius Lentulus Niger est inaugurĂ© comme Flamine de Mars[33].
  • Quintus Publicius Q. f., prĂ©teur vers 67 av. J.-C., prĂ©side le procès de Decimus Matrinius que CicĂ©ron dĂ©fend[34] - [35].
  • Gaius Publicius Q. f., triumvir monetalis en 80 av. J.-C., probablement le frère du prĂ©cĂ©dent[36].
  • Quintus Publicius Q. f. Q. n., sĂ©nateur inhumĂ© Ă  VĂ©rone et dont la stèle funĂ©raire inscrite a Ă©tĂ© retrouvĂ©e. Il fut lĂ©gat avec rang de proprĂ©teur d'une province inconnue[37].
  • Publicius Gellius, juriste, Ă©lève de Servius Sulpicius Rufus, pouvant possiblement ĂŞtre identifiĂ© Ă  Quintus Publicius, le prĂ©teur de 67[38] - [39].
  • Publicius, membre de la Conjuration de Catilina[40].
  • Marcus Publicius, lĂ©gat avec rang de proprĂ©teur en Espagne sous PompĂ©e le Jeune entre 46 et 45 av. J.-C., qui fit battre monnaie avant la bataille de Munda[41].
  • Gnaeus Publicius Menander, affranchi mentionnĂ© par CicĂ©ron dans un de ses discours (Pro Balbo)[42].
  • Gnaeus Publicius Regulus, duumvir quinquennal de Corinthe entre 50 et 51 de notre ère. Il fait battre une sĂ©rie de monnaies de bronze Ă  son nom au cours de sa magistrature[43].
  • Publicius Certus, connu pour avoir dĂ©noncĂ© Helvidius Priscus au cours du règne de Domitien, menant Ă  l'exĂ©cution de ce dernier. Il est fait prĂ©fet du trĂ©sor, et se voit promettre le consulat avant d'ĂŞtre accusĂ© par Pline le Jeune peu après la mort de l'empereur. Il fut dĂ©gradĂ© de son rang et meurt peu après[44].

Notes et références

  1. Dictionary of Greek and Roman Biography and Mythology, vol. III, p. 600 ("Publicia Gens").
  2. Chase, p. 126.
  3. New College Latin and English Dictionary, s. v. publicus.
  4. Denys d'Halicarnasse, Antiquités Romaines, III, 34.
  5. Chase, p. 113.
  6. Crawford, Roman Republican Coinage, pp. 333–336.
  7. Chase, p. 111.
  8. Broughton, vol. I, pp. 219, 220 (note 3), 225.
  9. Festus, p. 238 (ed. MĂĽller).
  10. Ovide, Fastes, v. 279 et suivants
  11. Varron, De Lingua Latina, v. 158 (ed. MĂĽller).
  12. Velleius Paterculus, i. 14.
  13. Jean Zonaras, VIII, p. 401 et suivantes
  14. CIL, VI, 30845, « Aescolapio donom dat lubens merito M. Populicio M. f. »
  15. Mattingly, 1922, p. 231.
  16. Crawford, Roman Republican Coinage, pp. 298, 299.
  17. Tite-Live, Epitome, 58.
  18. Cicéron, Rhetorica ad Herennium, I, 13.
  19. Orose, V, 16.
  20. Cicéron, In Verrem, I, 15, 36.
  21. Broughton, vol. II, p. 80.
  22. Tite-Live, Ab Urbe Condita, XXII, 53.
  23. Broughton, vol. I, p. 251.
  24. Tite-Live, XXVII, 20, 21.
  25. Macrobe, Saturnalia, i. 7.
  26. Broughton, vol. I, pp. 286, 289 (note 4).
  27. Cicéron, De Oratore, II, 67.
  28. Cicéron, Pro Quinctio, 6.
  29. SIG, 747.
  30. Broughton, vol. II, p. 115.
  31. Cicéron, De Divinatione, I, 50 ; II, 55.
  32. Pseudo-Asconius, In Ciceronis in Verrem, p. 135 (ed. Orelli).
  33. Broughton, vol. II, p. 135.
  34. Cicero, Pro Cluentio, 45.
  35. Broughton, vol. II, p. 143, 150 (note 3).
  36. Crawford, Roman Republican Coinage, p. 396.
  37. Wiseman, pp. 158–159.
  38. Digesta, 1. tit. 2. s. 2. § 44; 31. s. 50. § 2; 35. tit. 1. s. 51. § 1; 38. tit. 17. s. 2. § 8.
  39. Dictionary of Greek and Roman Biography and Mythology, vol. II, p. 236 ("Publicius Gellius").
  40. Cicero, In Catilinam, ii. 2.
  41. Crawford, Roman Republican Coinage, p. 479.
  42. Cicero, Pro Balbo, 11.
  43. Amandry, pp. 56, 73.
  44. Pliny the Younger, Epistulae, ix. 13.

Bibliographie

Sources antiques

Historiens modernes

  • Johann Glandorp, Onomasticon Historiae Romanae, AndrĂ© Wechel son Fils, Francfort (1589).
  • Dictionary of Greek and Roman Biography and Mythology, William Smith, ed., Little, Brown and Company, Boston (1849).
  • Wilhelm Dittenberger, Sylloge Inscriptionum Graecarum (Collection of Greek Inscriptions, abbreviated SIG), Leipzig (1883).
  • George Davis Chase, "The Origin of Roman Praenomina", in Harvard Studies in Classical Philology, vol. VIII (1897).
  • Harold Mattingly, "Some Historical Coins of the Late Republic", The Journal of Roman Studies, vol. 12 (1922), p. 230-239.
  • T. Robert S. Broughton, The Magistrates of the Roman Republic, American Philological Association (1952).
  • T. P. Wiseman, "Two More Senators", in Classical Quarterly, vol. 15, No. 1 (Mai, 1965), p. 158-160.
  • Michael Crawford, Roman Republican Coinage, Cambridge University Press (1974, 2001).
  • Michel Amandry, Le monnayage des duovirs corinthiens, Paris (1988).
  • John C. Traupman, The New College Latin & English Dictionary, Bantam Books, New York (1995).
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