Psautier de Louis le Germanique
Le Psautier dit de Louis le Germanique est un psautier enluminé entre 850 et 875 à l'abbaye Saint-Bertin dans le nord de la France. Il pourrait avoir été exécuté pour le roi Louis le Germanique dans le style de l'enluminure carolingienne. Après avoir été conservé un temps à l'abbaye de Fulda, il se trouve désormais à la Bibliothèque d'État de Berlin (Theol. lat. fol. 58).
Date |
troisième quart du IXe siècle |
---|---|
Technique |
enluminures sur parchemin |
Dimensions (H × L) |
29,5 × 24,5 cm |
Format |
120 folios reliés |
No d’inventaire |
Theol. lat. fol. 58 |
Localisation |
Historique
Le manuscrit est dédicacé à un roi dénommé Louis. Le manuscrit étant daté, par son écriture et ses décorations, du second tiers voire du troisième quart du IXe siècle, il s'agit peut-être de Louis le Germanique, petit-fils de Charlemagne et roi de Francie orientale de 843 à 876, même si cette identification demeure incertaine. Par comparaison avec d'autres manuscrits conservés dans d'autres bibliothèques, son style le rapproche de celui du scriptorium de l'abbaye Saint-Bertin, monastère carolingien proche de Saint-Omer (Pas-de-Calais)[1].
Au folio 120, se trouve une scène de crucifixion dans laquelle selon la tradition de l'Église d'Occident on peut voir un Christ triomphant yeux ouverts[2]. Au pied de La Croix est représenté un personnage s'agenouillant et qui la saisit. Ce personnage aurait été ajouté a posteriori, à la fin du IXe siècle. À cette période, le manuscrit se trouve sans doute à l'abbaye de Lorsch et le personnage a peut-être été identifié, à l'aide d'une inscription biffée, à Arnulf de Carinthie, petit-fils de Louis le Germanique et élu roi de Germanie en 887[3].
Par la suite, le manuscrit est en possession d'un pasteur de Rellinghausen à Essen vers 1536. Au début du XVIIIe siècle, le manuscrit appartient à la bibliothèque du roi de Prusse[4].
Description
Le manuscrit contient les psaumes (f.2-105), puis des cantiques, hymnes et autres prières (f.105-118), les litanies incomplètes (f.118), puis une prière à la Sainte Croix (f.119) s'achevant par une miniature en pleine page représentant la crucifixion (f.120r). Sur le verso du premier feuillet, un extrait de la Consolation de la philosophie de Boèce a été ajouté. L'incipit du livre des Psaumes commence en lettres capitales dorées sur fond vert sur une pleine page. L'incipit du psaume 1 en vis-à -vis est inscrit sur une autre pleine page. Le manuscrit est décoré par ailleurs de 162 lettrines ornées d'entrelacs au début de chaque psaume, chacune des pages (du f.2 à 117) étant décorées de cadres ornés[4].
Cette décoration abstraite et foisonnante, où dominent le bistre, le vert et le rouge avec l'or, est typique du style franc-saxon qui a cours dans les scriptorium du nord de la Gaule à cette période, mélangeant l'influence insulaire à l'enluminure carolingienne[5].
Voir aussi
Bibliographie
- (de) Die illuminierten lateinischen Handschriften süd-, west- und nordeuropäischer Provenienz der Staatsbibliothek zu Berlin Preussischer Kulturbesitz: 4.-12. Jahrhundert, Otto Harrassowitz Verlag, 1999, 239 p., p.67-70 (ISBN 9783447040921) [lire en ligne]
- (de) Ewald Jammers, « Der sogenannte Ludwigspsalter als geschichtliches Dokument » in Schrift, Ordnung, Gestalt: Gesammelte Aufsätze zur älteren Musikgeschichte, Bern, 1969, p.88-102
- Marie-Pierre Laffitte et Charlotte Denoël, Trésors carolingiens : Livres manuscrits de Charlemagne à Charles le Chauve, Paris, Bibliothèque nationale de France - Seuil, , 240 p. (ISBN 978-2-7177-2377-9), p. 209
Articles connexes
Liens externes
- Reproduction et notice sur le site de la bibliothèque virtuelle laureshamensis
Notes et références
- Die illuminierten lateinischen Handschriften..., p.69-70
- François Boespflug, La Crucifixion dans l’art : Un sujet planétaire, Montrouge, Bayard Editions, , 559 p. (ISBN 978-2-227-49502-9), p. 48
- Notice de la Biblioteca laureshamensis digital
- Die illuminierten lateinischen Handschriften..., p.67
- Lafitte, p.209