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Psaume 47 (46)

Le psaume 47 (46 selon la numérotation grecque) est attribué aux fils de Coré[1] et fait partie des psaumes royaux.

Le verset 7 du psaume 47 est gravé en anglais sous l'orgue de l'église saint Peter and saint Paul, à Old Bolingbroke en Angleterre.

Texte

versetoriginal hébreu[2]traduction française de Louis Segond[3]Vulgate[4] latine
1לַמְנַצֵּחַ לִבְנֵי-קֹרַח מִזְמוֹר[Au chef des chantres. Des fils de Koré. Psaume.][ In finem pro filiis Core psalmus]
2כָּל-הָעַמִּים, תִּקְעוּ-כָף; הָרִיעוּ לֵאלֹהִים, בְּקוֹל רִנָּהVous tous, peuples, battez des mains ! Poussez vers Dieu des cris de joie !Omnes gentes plaudite manibus iubilate Deo in voce exultationis
3כִּי-יְהוָה עֶלְיוֹן נוֹרָא; מֶלֶךְ גָּדוֹל, עַל-כָּל-הָאָרֶץCar l’Éternel, le Très-Haut, est redoutable, il est un grand roi sur toute la terre.Quoniam Dominus excelsus terribilis rex magnus super omnem terram
4יַדְבֵּר עַמִּים תַּחְתֵּינוּ; וּלְאֻמִּים, תַּחַת רַגְלֵינוּIl nous assujettit des peuples, il met des nations sous nos pieds ;Subiecit populos nobis et gentes sub pedibus nostris
5יִבְחַר-לָנוּ אֶת-נַחֲלָתֵנוּ; אֶת גְּאוֹן יַעֲקֹב אֲשֶׁר-אָהֵב סֶלָהIl nous choisit notre héritage, la gloire de Jacob qu’il aime. [Pause]Elegit nobis hereditatem suam speciem Iacob quam dilexit [diapsalma]
6עָלָה אֱלֹהִים, בִּתְרוּעָה; יְהוָה, בְּקוֹל שׁוֹפָרDieu monte au milieu des cris de triomphe, l’Éternel s’avance au son de la trompette.Ascendit Deus in iubilo Dominus in voce tubæ
7זַמְּרוּ אֱלֹהִים זַמֵּרוּ; זַמְּרוּ לְמַלְכֵּנוּ זַמֵּרוּChantez à Dieu, chantez ! Chantez à notre roi, chantez !Psallite Deo nostro psallite psallite regi nostro psallite
8כִּי מֶלֶךְ כָּל-הָאָרֶץ אֱלֹהִים-- זַמְּרוּ מַשְׂכִּילCar Dieu est roi de toute la terre : chantez un cantique !Quoniam rex omnis terræ Deus psallite sapienter
9מָלַךְ אֱלֹהִים, עַל-גּוֹיִם; אֱלֹהִים, יָשַׁב עַל-כִּסֵּא קָדְשׁוֹDieu règne sur les nations, Dieu a pour siège son saint trône.Regnavit Deus super gentes Deus sedit super sedem sanctam suam
10נְדִיבֵי עַמִּים, נֶאֱסָפוּ-- עַם, אֱלֹהֵי אַבְרָהָם:כִּי לֵאלֹהִים, מָגִנֵּי-אֶרֶץ-- מְאֹד נַעֲלָהLes princes des peuples se réunissent au peuple du Dieu d’Abraham ; car à Dieu sont les boucliers de la terre : Il est souverainement élevé.Principes populorum congregati sunt cum Deo Abraham quoniam Dei fortes terræ vehementer elevati sunt

Usages liturgiques

Dans le judaïsme

Le psaume 47 est récité sept fois avant de souffler dans le chophar (une trompette rituelle) à la fête de rosh hashanah[5].

Chez les catholiques

Depuis le haut Moyen Âge, ce psaume était exécuté auprès des monastères, aux matines du mardi[6], d'après la distribution de saint Benoît de Nursie établie vers 530[7] - [8]. Ce psaume (verset 2) est aussi l'antiphone de l'Introïte pour le service de l'Ascension.

Au regard de la liturgie des Heures actuelle, le psaume 46 est chanté ou récité à l’office des laudes du mercredi de la première semaine[9].

Musique

  • En 1689 ou avant, Michel-Richard de Lalande, maître de la musique du roi Louis XIV, compose un grand motet (S11) pour la messe célébrée dans la chapelle royale du château de Versailles[10]. Entre 1683 et 1685, Marc-Antoine Charpentier compose un Omnes gentes plaudite manibus H.192 pour 3 voix, 2 dessus instrumentaux, et basse continue.
  • En 1907, le compositeur français Florent Schmitt met en musique la première strophe du psaume dans son œuvre éponyme : Psaume XLVII. Contrairement à la plupart des œuvres religieuses, souvent graves et méditatives, il en fait une œuvre souvent tapageuse et explosive, d'une joie toute profane qui n'exclut pas de grands moments de lyrisme, pour bien représenter la grande joie présente dans le texte, très fervent chant de gloire adressé à Dieu.

Citation

  • L'abbé Léonard Poisson choisit le verset 8 de ce psaume « Psallite Sapienter, Chantez avec intelligence »[11], pour la couverture de son livre Traité théorique et pratique du plain-chant, appellé grégorien (1750)[12]. Dans la traduction de Louis Segond, il manque cependant le mot sapienter, mot pourtant essentiel. Le traducteur n'a sans doute pas saisi sa portée. Cela rappelle la formule célèbre de saint Augustin : « Bien chanter c'est prier deux fois »[13].

Notes et références

  1. Les fils de Coré sont des lévites qui furent parmi les premiers à se rallier au roi David. Ils reçurent les fonctions liturgiques de chantres et de portiers dans le Temple de Jérusalem. Onze psaumes leur sont attribués.
  2. L’original hébreu provient du site Sefarim, du grand rabbinat de France.
  3. La traduction de Louis Segond est disponible sur Wikisource, de même que d'autres traductions de la Bible en français.
  4. La traduction de la Vulgate est disponible sur le Wikisource latin.
  5. D’après le Complete ArtScroll Siddur, compilation des prières juives.
  6. Psautier latin-français du bréviaire monastique, p. 191, 1938/2003
  7. Règle de saint Benoît, traduction de Prosper Guéranger, p. 46, Abbaye Saint-Pierre de Solesmes, réimpression 2007
  8. http://www.abbaye-montdescats.fr/?page_id=1887
  9. Le cycle principal des prières liturgiques se déroule sur quatre semaines.
  10. http://www.bibliotheques.versailles.fr/simclient/Integration/FONDS_ANCIEN/DossiersDoc/voirDossManuscrit.asp?INSTANCE=DOSSIERSDOCS_VERSAILLES&DOSS=BKDD_BMVMsmus_000002_MSMUS15 p.62
  11. Formule qui a pu aussi être traduite par : « Chantez avec sagesse ». L'épître dédicatoire du Processional de Jean-Baptiste Morin (1726) rappelle que « Le Prophête Royal (le roi David) Exhorte touttes Les Nations a Chanter Sagement ».
  12. Léonard Poisson, Traité théorique & pratique du plain-chant appellé Grégorien, , 419 p. (lire en ligne).
  13. France Culture. Service protestant, 23 juin 2014 : « Qui bien chante deux fois prie », par Michel Schaeffer

Voir aussi

Bibliographie

Nombreux sont les auteurs qui ont commenté les psaumes. Voici quelques ouvrages parmi les plus connus, classés par ordre chronologique :

Liens externes


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