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Basse continue

En musique baroque, la basse continue est une technique d'improvisation et d'accompagnement d'une partie à partir d'une basse chiffrée[1]. Les instruments utilisés pour réaliser cette partie forment le continuo[1].

Le terme « basse continue » provient de l'obligation où se trouvaient les organistes accompagnant des chœurs, à la fin du XVIe siècle, alors que les œuvres chorales n'étaient disponibles qu'en plusieurs livrets de parties séparées, de se constituer une partie de basse ininterrompue, reprenant par exemple la voix de ténor au moment où la basse se taisait, et à partir de laquelle ils pouvaient improviser un accompagnement. Certaines basses continues de cette époque reproduisent même la voix de soprano, aux moments où toutes les autres voix se taisent. Les chiffres n'étaient ajoutés à ces basses que si les harmonies n'étaient pas celles qu'on aurait attendues : l'organiste se donnait alors à lui-même une indication chiffrée de l'accord à réaliser.

Le continuo est constitué d'un ou plusieurs instruments monodiques graves — violoncelle, viole de gambe, basson... — qui jouent la ligne de basse écrite, et un ou plusieurs instruments harmoniques — clavecin, orgue, théorbe, luth, guitare baroque... — qui réalisent, c'est-à-dire qui complètent l'harmonie. Sans basse chiffrée l'harmonie est réalisée en fonction des autres parties.

Un ostinato, également appelé basse obstinée, est un cas particulier de basse continue : un motif est répété par la basse tout le long du morceau. Le procédé apparaît dans des pièces telles que des chaconne, passacaille et les grounds (en Angleterre), etc. Un exemple célèbre de son utilisation est le Canon en ré majeur de Johann Pachelbel.

Principaux traités rédigés en français

  • Nicolas Fleury, MĂ©thode pour apprendre facilement Ă  toucher le thĂ©orbe sur la basse continue, Paris, 1660/R.
  • Guillaume-Gabriel Nivers, L'Art d'Accompagner sur la Basse Continue, Paris, 1689.
  • Jean-Henry d'Anglebert, « Principes de l'accompagnement », Pièces de clavecin, I, Paris, 1689.
  • Étienne Denis Delair, TraitĂ© d'accompagnement pour le thĂ©orbe et le clavessin (sic), Paris, 1690/R.
  • François Couperin, Règles pour l'accompagnement [c 1698] ; ed. Ĺ’uvres complètes, Paris, 1933.
  • Jacques Boyvin, « TraitĂ© abrĂ©gĂ© d'accompagnement pour l'orgue et pour le clavessin », Second livre d'orgue, Paris, 1700, 2/c1705.
  • SĂ©bastien de Brossard, Dictionnaire de musique, Paris, 1703/R, 3/c1708/R.
  • Michel de Saint-Lambert, Nouveau traitĂ© de l'accompagnement du clavecin, de l'orgue, Paris, 1707.
  • François Campion, TraitĂ© d'accompagnement, Paris, 1716/R.
  • Louis-Nicolas ClĂ©rambault, Règles d'accompagnement, 1716, MS.
  • Jean-François Dandrieu, Principes de l'accompagnement du clavecin, Paris, 1718.
  • Jean-Philippe Rameau, TraitĂ© de l'harmonie rĂ©duite Ă  ses principes naturels, Paris, 1722/R.
  • François Campion, Addition au traitĂ© d'accompagnement, Paris, 1730/R.
  • Laurent Gervais, MĂ©thode pour l'accompagnement du clavecin…, Paris, 1733.
  • Michel Corrette, Le MaĂ®tre de clavecin pour l'accompagnement : mĂ©thode thĂ©orique et pratique, Paris, 1753/R.
  • Cl. de La Porte, TraitĂ© thĂ©orique et pratique de l’accompagnement du clavecin…, Paris, 1753/ R Genève, 1972.
  • Charles François ClĂ©ment, Essai sur l'accompagnement du clavecin, Paris, 1758.
  • Jean-Philippe Rameau, Code de musique pratique, Paris, 1760/R.
  • P.J. Roussier, TraitĂ© des accords et de leur succession selon le système de la basse fondamentale, pour servir de principes d’harmonie Ă  ceux qui Ă©tudient la composition ou l’accompagnement du clavecin, Paris, 1764.
  • H. Garnier, Nouvelle mĂ©thode pour l'accompagnement du clavecin…, Paris, [1767].
  • Anton Bemetzrieder, Leçons de clavecin et principes d'harmonie, Paris, 1771.

MĂ©thodes modernes

  • Hermann Keller, Schule des Generalbass Spiels, Ă©d. Bärenreiter, Kassel, 1931-1955.
  • Erich Wolf, Exercices de la Basse continue, Ă©d. Breitkopf, Wiesbaden, 1971.
  • Jesper Bøje Christensen, Les Fondements de la Basse Continue au XVIIIe siècle, Bärenreiter, Bâle, 1995.
  • Louise Bourmayan et Jacques Frisch, MĂ©thode de basse continue Ă  l’usage des amateurs, Ă©d. Les Cahiers du Tourdion, Strasbourg, 1996.
  • Michel LaizĂ©, La Basse continue pour Petits et Grands, Strasbourg, Les Cahiers du Tourdion, 2001.
  • Martial Morand, MĂ©thode de basse chiffrĂ©e, trois volumes, 2006-2012[2].

Exemple

Extrait de la Française des Nations de François Couperin

La Française de François Couperin.

On peut voir sur cet exemple que les chiffres ne sont pas toujours notés. Ils n'indiquent que les accords un tant soit peu inattendus ; les accords parfaits en position fondamentale et appartenant à la tonalité ne sont pas chiffrés. Dans l'exemple ci-dessus, les chiffres indiquent soit que l'accord doit être rendu majeur (3 dièse), soit qu'il n'est pas en position fondamentale (6 ou 65), soit qu'il comporte un retard (4 – 3 dièse).

Notes et références

  1. Gouttenoire 2006, p. 20
  2. « Methodes de basse-chiffrée par Martial Morand », sur jacques.duphly.free.fr (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Philippe Gouttenoire et Jean-Philippe Guye, Vocabulaire pratique d'analyse musicale, Delatour France, , 128 p. (ISBN 978-2-7521-0020-7)
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