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Théorbe

Le théorbe ou téorbe (ou encore tüorbe[1]) est un instrument à cordes pincées — une sorte de grand luth — créé en Italie à la fin du XVIe siècle.

Théorbe
Image illustrative de l’article Théorbe
Schéma d'un théorbe tiré des Syntagma musicum de Praetorius, 1615.

Variantes historiques Chitarrone
Classification Instrument Ă  cordes
Famille Instrument à cordes pincées
Instruments voisins Luth, angélique

Au XVIIe siècle, l'évolution du théorbe a suivi deux voies :

  • le thĂ©orbe romain, encore appelĂ© chitarrone ;
  • le thĂ©orbe de Padoue.

Les joueurs de théorbe se nomment théorbistes.

Le théorbe était utilisé à la fois pour la basse continue et comme instrument soliste. Il servait aussi pour l'accompagnement du chant.

Au XVIIIe siècle, en France, on utilisait surtout le théorbe d'accompagnement, instrument très imposant. Les théorbes ont disparu au cours du XVIIIe siècle, avant de réapparaître au XXe siècle avec le renouveau de l'interprétation de la musique ancienne sur instruments d'époque.

Description

Le théorbe comporte deux types de cordes.

Petit jeu

Le petit jeu est le registre habituel du luth. Il se compose généralement de six cordes doubles (chœurs) ou simples, longues et fines, en boyau, qui s'attachent sur le premier chevillier et qui passent au-dessus de la touche, permettant de modifier la hauteur des sons avec les doigts de la main gauche. Une particularité de ce jeu est l'accord rentrant, c’est-à-dire que les cordes 1 et 2 sont plus graves que la corde 3 - voir ci-dessous l'accord usuel.

Théorbe (instrument moderne).

Grand jeu

Le grand jeu est le registre le plus grave, il a généralement huit cordes simples en boyau. Elles sont placées sur le second chevillier, ne passent pas au-dessus de la touche et sont donc jouées à vide. Le timbre en est plus riche et leur vibration se prolonge longuement, ce qui permet de soutenir l'harmonie. Elles sont accordées diatoniquement et leur accord peut être modifié selon la tonalité employée.

Accord usuel de base du théorbe :

Techniques de jeu

  • Comme sur la guitare baroque, l'accord rentrant permet de jouer des notes conjointes sur plusieurs cordes (effet de campanella). Voir ci-dessous un exemple extrait du Canario du Libro quarto d'intavolatura di chitarone de Kapsberger.

Organologie

Ceux qui ont écrit sur le théorbe :

Théorbistes et compositeurs pour le théorbe

Compositeurs du XVIIe siècle

  • Angelo Michele Bartolotti (1615-1682) ;
  • François Campion, surtout connu pour ses compositions pour guitare, guitariste mais Ă©galement thĂ©orbiste ;
  • Bellerofonte Castaldi (1581-1649);
  • Lelio Colista, (1629-1680) luthiste, thĂ©orbiste et compositeur italien dans l'entourage de Corelli Ă  Rome ;
  • Denis Delair, auteur de TraitĂ© d'acompagnement pour le Theorbe et le Clavessin[2];
  • Nicolas Fleury, auteur de la MĂ©thode pour apprendre facilement Ă  toucher le thĂ©orbe sur la basse-continue (Paris, 1660)[2];
  • Nicolas Hotman (Hautman), (1610-1663) thĂ©orbiste français nĂ© Ă  Bruxelles, rĂ©putĂ© Ă  la Cour de France ;
  • Johannes Hieronymus Kapsberger, luthiste et thĂ©orbiste italien, compositeur pour ces deux instruments ;
  • Pietro Paolo Melii ;
  • Giovanni Pittoni ;
  • Alessandro Piccinini, luthiste, thĂ©orbiste et compositeur italien ;
  • François Pinel, luthiste et thĂ©orbiste, musicien Ă  la cour de Louis XIV.
  • Robert de VisĂ©e, guitariste, luthiste et thĂ©orbiste, compositeur pour ces instruments.

« En 1698 : le 24 août, le Roi donne six cents livres à Vizé, célèbre joueur de téorbe. »

— Gabriel-Jules de Cosnac, Mémoires du marquis de Sourches, p. 57

Compositeurs des XXe et XXIe siècles

Utilisation du théorbe dans la musique populaire et contemporaine

  • Le thĂ©orbe est utilisĂ© dans divers projets liĂ©s Ă  la chanson et au jazz (avec Rosemary Standley, Michel Godard, David Chevallier), jouĂ© par exemple par le thĂ©orbiste Bruno Helstroffer.
  • Bobby McFerrin, chanteur et vocaliste, invite parfois un thĂ©orbiste Ă  se produire sur scène avec lui pour des improvisations en duo[9].
  • Le contrebassiste Renaud Garcia-Fons a enregistrĂ© un CD avec la luthiste et thĂ©orbiste Claire Antonini[10].
  • Le luthiste et thĂ©orbiste Peter Söderberg a crĂ©Ă© et enregistrĂ© des pièces pour thĂ©orbe de compositeurs contemporains[11].
  • La luthiste et thĂ©orbiste Elizabeth Kenny a enregistrĂ© un CD de thĂ©orbe comprenant des pièces de compositeurs contemporains[12].

Notes et références

  1. Pierre Richelet, source Gallica
  2. Réédité aux éditions Minkoff (ISBN 2-8266-0324-8)
  3. « Jean-Pascal CHAIGNE – compositeur », sur www.jeanpascalchaigne.com (consulté le )
  4. « Calendrier – Pascale Jakubowski » (consulté le )
  5. « Accueil », sur francisco-luque (consulté le )
  6. (en-GB) « Elizabeth Kenny Recordings », sur Elizabeth Kenny (consulté le ).
  7. « Home », sur kentolofsson.com (consulté le )
  8. « Catalogue », sur yeznikian (consulté le )
  9. Concert du 23 avril 2012 au Théâtre du Châtelet à Paris, l'invité est Thomas Dunford. http://www.chatelet-theatre.com/2011-2012/jazz/bobby-mcferrin,619
  10. « Farangi », sur www.renaudgarciafons.com (consulté le )
  11. Liuto con forza., Phono Suecia, (OCLC 692811263, lire en ligne)
  12. Ars longa : old and new music for theorbo, Linn Records, (OCLC 1131794968, lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • Henri Quittard, Le ThĂ©orbe comme instrument d'accompagnement, Librairie La flĂ»te de Pan, (OCLC 9007051, lire en ligne)
  • HĂ©lène CharnassĂ© et France Vernillat, Les instruments Ă  cordes pincĂ©es, Paris, P.U.F., coll. « Que sais-je ? » (no 1396), , 1re Ă©d., 128 p.
  • (en) Nigel North, Continuo playing on the lute, archlute and theorbo., Faber Music, , 305 p. (ISBN 978-0-571-10046-0, OCLC 246508091, lire en ligne)
  • Diego Cantalupi, La tiorba ed il suo uso in Italia come strumento per il basso continuo, thèse de musicologie prĂ©sentĂ©e en 1996 Ă  la Scuola di Paleografia e Filologia musicale di Cremona - UniversitĂ  di Pavia. Consultable

Articles connexes

Liens externes

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