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Provence (ferry)

Le Provence est un ferry ayant appartenu Ă  la SociĂ©tĂ© nationale maritime Corse-MĂ©diterranĂ©e (SNCM). CommandĂ© en 1970 aux chantiers de Pietra Ligure par la Compagnie gĂ©nĂ©rale transmĂ©diterranĂ©enne (CGTM), sa mise en service, initialement prĂ©vue pour 1972, sera retardĂ©e de deux ans en raison des difficultĂ©s financiĂšres du constructeur italien. Finalement achevĂ© au Havre, il est mis en service en sur les lignes de la continuitĂ© territoriale entre le continent français et la Corse, mais Ă©galement sur les lignes de l'AlgĂ©rie. TransfĂ©rĂ© Ă  la SNCM en 1976, il devient dans les annĂ©es 1980 un navire saisonnier et ne navigue plus que durant les pĂ©riodes estivales jusqu'Ă  son retrait en 1988. Vendu Ă  la sociĂ©tĂ© grecque Laurel Sea Transport en 1989, il est renommĂ© Poseidon Express (en grec, Î ÎżÏƒÎ”ÎčÎŽÏŽÎœ ΕΟπρές, PoseidĂłn ExprĂ©s) et affectĂ© aux lignes de la compagnie Arkadia Lines en mer ÉgĂ©e. Sa carriĂšre s'achĂšve prĂ©maturĂ©ment le lorsqu'il fait naufrage dans le port de ParikiĂĄ aprĂšs avoir heurtĂ© un rĂ©cif. RenflouĂ©, il sera finalement dĂ©moli trois ans plus tard.

Provence
illustration de Provence (ferry)
Le Provence Ă  Toulon en 1983.

Autres noms Poseidon Express (1989-1997)
Bel Air (1997-1999)
Type Ferry
Histoire
Chantier naval Coque : Chantier naval de Pietra Ligure, Drapeau de l'Italie Italie (#13)
Finition : Coger, Le Havre, France
Commandé
Quille posée
Lancement
Mise en service [1]
Statut Naufrage le
RenflouĂ©, puis dĂ©moli Ă  Aliağa en 1999
Équipage
Équipage 11 officiers et 115 membres
Caractéristiques techniques
Longueur 135,31 m
MaĂźtre-bau 20,70 m
Tirant d'eau 5,70 m
Port en lourd 1 866 tpl
Tonnage 7 824 UMS
Propulsion 2 moteurs Pielstick 16PC3V
Puissance 24 000 ch
Vitesse 22 nƓuds
Caractéristiques commerciales
Pont 9
Capacité 1 288 passagers
225 véhicules
CarriĂšre
Armateur CGTM (1974-1976)
SNCM (1976-1989)
Laurel Sea Transports (1989-1994)
Nomicos Lines (1994-1997)
Beacon Marine Enterprises (1997-1999)
Affréteur Arkadia Lines (1989-1996)
Pavillon France (1974-1989)
GrĂšce (1989-1999)
Panama (1999)
Port d'attache Marseille (1974-1989)
Le Pirée (1989-1999)
Panama (1999)
Indicatif (FNFS) (1974-1989)
(SVJJ[2]) (1989-1999)
IMO 7227073

Histoire

Origines

En 1969, les services mĂ©diterranĂ©ens de la Compagnie gĂ©nĂ©rale transatlantique et la Compagnie de navigation mixte fusionnent, aboutissant Ă  la crĂ©ation de la Compagnie gĂ©nĂ©rale transmĂ©diterranĂ©enne (CGTM). Tout juste fondĂ©e, la nouvelle entitĂ© envisage la construction de deux car-ferries destinĂ©s Ă  renforcer les lignes vers l'AlgĂ©rie et la Corse et rĂ©nover ainsi la flotte[3]. Le premier, baptisĂ© Provence, est prĂ©vu pour effectuer deux rotations par semaine entre Marseille et Alger hors saison, et trois pendant l’étĂ©, en remplacement du paquebot Kairouan. Son exploitation est guidĂ©e par la concurrence aĂ©rienne qui ne cesse de se renforcer. Pour ĂȘtre compĂ©titif, le navire doit ĂȘtre Ă©quipĂ© d'amĂ©nagements proposant un confort amĂ©liorĂ©, notamment en classe Ă©conomique. Son principal atout sera la possibilitĂ© pour les passagers de voyager avec leur vĂ©hicule, sans pratiquement de limitation de bagages[3]. Le second navire, nommĂ© Languedoc, remplacera le paquebot Ville de Marseille sur les lignes de la Corse. En raison toutefois de la saisonnalitĂ© du trafic et la nĂ©cessitĂ© de service public, il apparaĂźt qu’une exploitation Ă  l’annĂ©e pĂšserait sur les rĂ©sultats de la compagnie, il est donc prĂ©vu que ce navire soit exploitĂ© sur la Corse en saison estivale et pour des croisiĂšres outre-Atlantique le reste de l’annĂ©e[3]. D'une longueur de 135 mĂštres, leur capacitĂ© est arrĂȘtĂ©e Ă  1 200 passagers et 225 vĂ©hicules rĂ©partis sur un garage de deux niveaux accessible par une porte-rampe Ă  la poupe et quatre portes latĂ©rales. La majoritĂ© des cabines comporteront des sanitaires, et il est Ă©galement prĂ©vu un bar Lido avec piscine et une brasserie pour la classe Ă©conomique.

Les appels d’offres sont remportĂ©s par les chantiers navals italiens de Pietra Ligure, mieux disant que la concurrence française. Les commandes sont passĂ©es respectivement le et pour des livraisons prĂ©vues les et 1973[3] - [4]. Le , un avenant au contrat de construction du Languedoc est signĂ©. Il porte sur des modifications du navire telles que la construction d’un bloc supplĂ©mentaire, le rĂ©amĂ©nagement de l’équipement de restauration et l'installation d’une porte d’étrave. Le port en lourd est modifiĂ© et la date de livraison est reportĂ©e au [3].

Construction

La construction du Provence dĂ©bute Ă  Pietra Ligure le . Alors que le chantier se poursuit, le constructeur italien, en proie Ă  des difficultĂ©s financiĂšres, n’honore pas le paiement de factures Ă  un certain nombre de sous-traitants[3]. Le Provence parvient cependant Ă  ĂȘtre mis Ă  l'eau le avant d'ĂȘtre remorquĂ© Ă  GĂȘnes et immobilisĂ© dans coin du port sans aucun moyen de manutention pour l'installation des moteurs. Ceux-ci, construits par les Chantiers de l'Atlantique, ne sont toujours pas livrĂ©s en octobre, faute de garanties suffisantes de paiement, compromettant la mise en service du Provence pour la saison 1973[3]. À la fin de l'annĂ©e 1972, les Chantiers navals de Pietra Ligure sont dĂ©clarĂ©s en faillite[3] - [4]. Compte tenu de leur impossibilitĂ© d’achever le Provence, ils concluent le une transaction avec la CGTM qui consent des sacrifices financiers non nĂ©gligeables. Le navire n’est construit qu’à hauteur de 32,1% du prix contractuel, alors qu’un montant trĂšs supĂ©rieur a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© rĂ©glĂ©[3].

RemorquĂ© par le Laurent Chambon, le Provence quitte le port de GĂȘnes Ă  16h00 le , pour rejoindre Marseille. L’arrivĂ©e a lieu le lendemain vers 21h00, le remorqueur mouille Ă  L'Estaque mais le vent de sud-est fraĂźchissant ainsi qu’une forte houle rendent impossibles toutes opĂ©rations. Le Provence, trĂšs lĂ©ger, faute de moteurs et de ses annexes, embarde jusqu’à mettre le remorqueur en plein travers au vent et Ă  la mer. La tenue au mouillage dans ces conditions s’avĂšre impossible et il est dĂ©cidĂ© d’appareiller pour faire route vers la passe Sainte-Marie oĂč le Laurent Chambon mouille. À 5h30, les remorqueurs Marseillais 15, Marseillais 11 et Marseillais 14 arrivent et le Provence peut enfin entrer dans le port de Marseille par la passe Sud. Avec l’aide supplĂ©mentaire du Provençal 7, le navire accoste au quai Gouret Ă  10h15[3].

Une fois le Provence au port de Marseille le 8 DĂ©cembre 1972, un appel d’offres est lancĂ© en vue de l’achever en France. Le contrat d’achĂšvement est signĂ© le avec la Compagnie gĂ©nĂ©rale d'entretien et de rĂ©paration (Coger), dans lequel figure l’ajout d’une porte d’étrave[3] - [4]. Quant au Languedoc, au dĂ©but de l'annĂ©e 1973, 1 000 tonnes de coque sont montĂ©es sur cale et la commande des moteurs principaux n’a toujours pas Ă©tĂ© confirmĂ©e. La date de livraison ne pourra pas ĂȘtre respectĂ©e et les pĂ©nalitĂ©s de retard atteindront le plafond des 10% du prix contractuel, permettant de faire jouer la clause du rebut. La CGTM souhaite ainsi se libĂ©rer du contrat en obtenant sa rĂ©siliation par voie arbitrale. Elle obtiendra gain de cause et le contrat de construction sera cĂ©dĂ© Ă  la sociĂ©tĂ© italienne Maritima Commercial Gasolera[3].

Le , tĂŽt le matin, alors que le Provence est Ă  quai en prĂ©paration pour son remorquage au Havre, le vent devient trĂšs violent. Le navire commence alors Ă  jouer sur ses amarres et Ă  s’écarter du quai. Le vent redoublant de violence, l’amarrage au complet cĂšde progressivement. La coque commence alors Ă  dĂ©river, et heurter par l’arriĂšre le couronnement du paquebot Ville de Bordeaux puis se met en travers du vent. Deux remorqueurs, les Provençal 8 et Provençal 1, parviennent Ă  le crocheter Ă  l’avant et Ă  l’arriĂšre, mais dĂ©rivent Ă©galement jusqu’au moment oĂč le bulbe d'Ă©trave et la partie avant du Provence touchent les enrochements de la jetĂ©e. L’appui sur les enrochements durera une vingtaine de minutes jusqu’à ce que le navire soit repris par les remorqueurs et conduit au poste 124. Les dĂ©gĂąts se rĂ©sument Ă  une dĂ©chirure de 10 centimĂštres sur le cĂŽtĂ© bĂąbord avant du bulbe ainsi que quelques dĂ©formations et un morceau de la quille anti-roulis arrachĂ©[3]. Le navire pourra cependant quitter Marseille le suivant, pris en remorque de l’Abeille 30 et arriver le dans son nouveau chantier de construction pour l'achĂšvement, au Havre. Les avaries occasionnĂ©es Ă  la fois par l’immobilisation forcĂ©e de la coque dans les ports de GĂȘnes et de Marseille puis par son long remorquage jusqu’au Havre nĂ©cessitent deux passages en cale sĂšche du au puis du au pour rĂ©parations et contrĂŽles de la coque, ce qui entraĂźnera un retard de la livraison par rapport Ă  la date prĂ©vue[3].

CGTM/SNCM (1974-1989)

Le Ă  14h30, le Provence prĂȘt au service, quitte Le Havre sous les ordres du Commandant Mudry. Il accoste quelques jours plus tard Ă  11h15 le Ă  Marseille, au poste 88. Le navire est mis en service le avec une semaine d’avance, il appareille le soir Ă  19h00, Ă  destination de Porto Torres en Sardaigne, qu’il quittera le lendemain matin pour rejoindre Ajaccio. Le , le Provence appareille de Marseille pour Bastia, en prĂ©sence de M. De Joanis, prĂ©sident de la CGTM, pour ce qui devait ĂȘtre sa traversĂ©e inaugurale. Le lendemain, le dernier nĂ© de la flotte CGTM est prĂ©sentĂ© Ă  la population bastiaise. Il en sera de mĂȘme le Ă  Ajaccio oĂč des officiels, des professionnels du tourisme et des journalistes ont embarquĂ© la veille pour assister Ă  la prĂ©sentation officielle du navire. Le Provence remplace au sein de la flotte le NapolĂ©on devenu obsolĂšte[3] - [4]. Capable d'atteindre des vitesses de l'ordre des 22 nƓuds, il est le navire le plus puissant de la compagnie, ce qui permet de diminuer la durĂ©e des traversĂ©es d'une heure et demi par rapport aux autres navires et ainsi effectuer deux voyages par semaine de plus que son prĂ©dĂ©cesseur[3].

Le , alors que le navire rĂ©alise une traversĂ©e entre Ajaccio et Marseille par mauvais temps de Nord-Ouest, les systĂšmes de verrouillage de l'Ă©trave mobile sont arrachĂ©s. Par mesure de sĂ©curitĂ©, le casque est provisoirement soudĂ© Ă  Marseille. En attendant la rĂ©paration, les vĂ©hicules seront embarquĂ©s par les portes latĂ©rales avant[3]. Le casque d’étrave est finalement remplacĂ© durant l’arrĂȘt technique du au , Ă  Marseille. Il mesure 3,80 mĂštres de moins que le prĂ©cĂ©dent, sa structure est renforcĂ©e avec un volume diminuĂ©. Par la mĂȘme occasion, les tuyaux d’échappement sont allongĂ©s au dessus du pavois de la cheminĂ©e afin d’éviter les rabattements des fumĂ©es et gaz sur la plage arriĂšre[3].

Le Provence sous les couleurs de la CGTM en 1975.

En prĂ©vision de l'arrivĂ©e du nouveau car-ferry NapolĂ©on, un accord entre la Compagnie tunisienne de navigation et la CGTM est signĂ© le , afin d’affrĂ©ter le Provence durant la saison estivale pour 17 voyages entre Marseille et Tunis. Cet accord stipule que le navire doit porter l'Ă©cusson sur la cheminĂ©e et le pavillon de la CTN. Le service technique prend donc les dispositions nĂ©cessaires pour que cette marque figure alternativement avec celle de la compagnie. Le , au dĂ©part de Marseille, le Provence arbore sur sa cheminĂ©e les couleurs de la SNCM, nouvelle entitĂ© succĂ©dant Ă  la CGTM. À la suite du retrait de l‘Île de BeautĂ© Ă  la fin de l'annĂ©e, le Provence est transfĂ©rĂ© Ă  temps plein sur les lignes de la Corse.

Le , entre Bastia et Marseille, une passagĂšre est gravement malade. Le navire fait route le plus rapidement possible vers Nice, d'oĂč dĂ©colle un hĂ©licoptĂšre de la protection civile, dĂ©pĂȘchĂ© par le CrossMed. Le commandant fait peindre un grand H sur la plage arriĂšre afin de faciliter l’hĂ©litreuillage de la passagĂšre, qui se dĂ©roule sans incident[3].

Le , Ă  6h40, par vent d'ouest force 6, peu aprĂšs avoir doublĂ© la Giraglia, une fusĂ©e rouge est aperçue. Le car-ferry met immĂ©diatement le cap dessus ; la liaison est Ă©tablie avec la station de Grasse, le sĂ©maphore du cap Sagro et les navires dans les parages. A 7h31, le Provence manƓuvre Ă  proximitĂ© d’un voilier de type Gin fizz, le Dalila, afin de l’abriter du vent. Le canot de sauvetage SNSM de Bastia Ă©tant occupĂ© Ă  un autre sauvetage, le voilier est pris en remorque de 8h30 Ă  11h06, Ă  allure trĂšs rĂ©duite car le vent a forci, passant Ouest Sud Ouest 10 Ă  11 (65 nƓuds – rafales 80 nƓuds). À 11h40, le canot de sauvetage de Bastia prend la relĂšve et le Provence attend l’accalmie devant le port, pour accoster finalement Ă  14h12, au quai du Fango.

Le , par gros temps d’Ouest, entre Propriano et Toulon, 3 personnes en dĂ©tresse Ă  bord du navire de plaisance GĂ©dĂ©on sont sauvĂ©es au large de l'Île du Levant.

Le , entre Marseille et Propriano, une fusĂ©e rouge est aperçue. Une demi-heure plus tard, les cinq membres d’équipage du yacht anglais Reny sont recueillis Ă  bord.

À partir de 1981, en raison de l’entrĂ©e en flotte de l’EstĂ©rel, la SNCM dĂ©cide de dĂ©sarmer le navire pour la saison d'hiver le 14 octobre. Mis en hivernage au quai de la Corse Ă  Toulon, le Provence devient alors un navire saisonnier ne naviguant plus qu'en Ă©tĂ©. Il est prĂ©vu qu'il conserve ce schĂ©ma d'exploitation jusqu'Ă  son retrait du service que la compagnie avait initialement fixĂ© pour 1985, cependant, une baisse du trafic intervenue en 1983 donnera au navire un sursis de quelques annĂ©es au sein de la flotte[3]. Il est envisagĂ© un temps, pour l'hiver 1981-1982, une exploitation sur des mini-croisiĂšres au dĂ©part de Marseille vers l'Espagne ou l'Italie, mais le projet ne se rĂ©alisera cependant pas[3].

À compter du , le Provence est affrĂ©tĂ© par l’État Français pour le transport de SĂšte Ă  Beyrouth d'un bataillon de militaires devant s'intĂ©grer Ă  la FINUL (Forces IntĂ©rimaires des Nations unies au Liban), le 8e RPI.Ma de Castres. Le navire arrive Ă  Beyrouth le Ă  6h00. AprĂšs avoir dĂ©barquĂ© les 592 hommes et leur matĂ©riel, le Provence appareille Ă  11h00 en direction du port de KalĂ­ LimĂ©nes, sur la cĂŽte Sud de la CrĂšte, afin de s'avitailler en carburant et eau douce. Il rejoint par la suite Marseille.

Le , Ă  3h00, un message Mayday est envoyĂ© par le voilier Fugue, avec 3 personnes Ă  son bord. Le voiler de 9 mĂštres se situe Ă  40 nautiques des Ăźles Sanguinaires, il signale une importante voie d’eau. ImmĂ©diatement, cinq navires dans les parages, dont le NapolĂ©on, l’Aude et le Provence informent le CrossMed qu’ils se dĂ©routent vers le point indiquĂ© par le voilier en dĂ©tresse. À 4h10, un Ă©change par VHF s’établit entre le voilier et le Provence ; celui-ci demande Ă  l’embarcation en difficultĂ© de tirer une fusĂ©e rouge pour ĂȘtre repĂ©rĂ©. Ce qui est fait immĂ©diatement ; les trois navires de la SNCM convergent vers le lieu du tir et aperçoivent Ă  4h30 un fumigĂšne. C’est finalement le Provence, le plus proche, qui rĂ©cupĂšre les trois occupants bien que l’opĂ©ration se soit avĂ©rĂ©e dĂ©licate en raison de la mer agitĂ©e. Le Provence peut alors faire de nouveau route vers Calvi.

En 1988, lors de sa derniÚre saison d'exploitation, le Provence arbore sur sa cheminée les nouvelles couleurs SNCM Ferryterranée. Le dans la soirée, le navire quitte pour la derniÚre fois la Corse en appareillant de Propriano pour Marseille. Arrivé à destination le lendemain, il achÚve sa toute derniÚre traversée commerciale pour le compte de la SNCM puis est désarmé pour la saison d'hiver[3]. Remplacé au sein de la flotte par l'imposant Danielle Casanova en 1989, le Provence est vendu le à l'armateur grec Laurel Sea Transports.

Arkadia Lines (1989-1996)

RebaptisĂ© Poseidon Express, le navire rejoint la GrĂšce aprĂšs avoir Ă©tĂ© rĂ©ceptionnĂ© par son nouveau propriĂ©taire. AprĂšs quelques transformations, comprenant notamment la mise aux standards de son nouvel exploitant, le navire est mis en service au cours de l'Ă©tĂ© 1989 sur les liaisons de la compagnie Arkadia Lines en mer ÉgĂ©e entre Le PirĂ©e et l'archipel des Cyclades[5].

En 1990, des travaux de transformations sont rĂ©alisĂ©s sur le navire aux chantiers de Perama. D'importantes modifications sont effectuĂ©es au niveau de la poupe, les superstructures au dessus de la plage arriĂšre sont agrandies, les deux portes latĂ©rales arriĂšres sont supprimĂ©es et la porte axiale est remplacĂ©e par une piĂšce plus large, abritant notamment deux accĂšs latĂ©raux pour les passagers piĂ©tons rajoutĂ©s Ă  l'occasion[5]. À cette Ă©poque, le Poseidon Express est considĂ©rĂ© comme le meilleur navire en service sur ces lignes. Il est d'ailleurs l'un des car-ferries les plus rapides classĂ©s par le registre grec grĂące Ă  sa vitesse de 22 nƓuds rĂ©duisant considĂ©rablement le temps des traversĂ©es[5].

La carriĂšre du navire prendra cependant fin le . Alors que le Poseidon Express est sur le point d'accoster au port de ParikiĂĄ, sur l'Ăźle de Paros, le car-ferry NaĂŻas Express, stationnĂ© Ă  proximitĂ©, rompt ses amarres et se met Ă  dĂ©river en direction du navire. La collision est Ă©vitĂ©e de justesse, cependant, le Poseidon Express heurte un rĂ©cif, ouvrant une voie d'eau. Le navire accoste au port, puis dĂ©charge la totalitĂ© des passagers et leurs vĂ©hicules ainsi que les membres de l'Ă©quipage. MalgrĂ© les dispositifs mis en place, le car-ferry continue Ă  se remplir d'eau et chavire lentement sur bĂąbord. Le lendemain, le navire est complĂštement couchĂ© et seul son flanc tribord dĂ©passe de la surface. Les travaux de renflouement dĂ©butent en juin et le navire est remis Ă  flot le . RemorquĂ© Ă  Éleusis, il est finalement dĂ©clarĂ© en perte totale Ă  la fin de l'annĂ©e 1996[5]. Vendu Ă  la sociĂ©tĂ© Beacon Marine Enterprises et rebaptisĂ© Bel Air en , il est envoyĂ© Ă  la casse deux ans plus tard. AprĂšs avoir quittĂ© Éleusis en remorque, l'Ă©pave est Ă©chouĂ©e Ă  Aliağa le 1999 puis dĂ©mantelĂ©e[5].

Aménagements

Le Provence possĂ©dait 9 ponts numĂ©rotĂ©s de G Ă  O. Le pont O Ă©tait le plus bas, tandis que le G Ă©tait le plus Ă©levĂ©. À l'exception du pont O, les autres ponts du navire suivent l'ordre alphabĂ©tique. Cependant, contrairement Ă  beaucoup de navires contemporains, le pont A correspond au pont situĂ© dans les basses structures du car-ferry et le pont B se trouve au dessus et ainsi de suite. Deux ponts (D et E) Ă©taient entiĂšrement consacrĂ©s aux passagers. L'Ă©quipage Ă©tait, pour sa part, logĂ© aux ponts F et B.

Locaux communs

À sa mise en service, le Provence Ă©tait Ă©quipĂ© d'un restaurant de 186 couverts, le Grand Large sur le pont D, d'une brasserie de 126 places, Les Calanques situĂ©e au pont O, de deux bars situĂ©s aux ponts D et E, d'une boutique au pont D et d'une piscine au pont E.

La disposition des installations du navire au cours de sa carriĂšre sous pavillon grec est restĂ©e sensiblement identique, bien que la dĂ©coration et le mobilier aient probablement Ă©tĂ© modifiĂ©s. De nouveaux locaux ont Ă©galement pu ĂȘtre ajoutĂ©s lors de la refonte de 1990.

Cabines

À l'Ă©poque, les prestations du Provence Ă©taient divisĂ©es entre la 1re classe et la 2e classe. Cette sĂ©paration ne s'appliquait qu'aux installations, la totalitĂ© des passagers pouvait avoir accĂšs Ă  l'ensemble des locaux publics. Le navire proposait deux configurations selon que la traversĂ©e se dĂ©roulait de nuit ou de jour.

Pour les traversées de nuit, la 1re classe proposait sur le pont E 20 cabines extérieures à quatre places, huit à deux et 35 cabines internes à deux. Sur le pont D se trouvaient 14 cabines extérieures à deux, 34 cabines intérieures à deux et quatre à quatre places. Enfin sur le pont C étaient situées quatre cabines externes à quatre et huit à trois. Les cabines situées sur les ponts E et D étaient toutes équipées de sanitaires privés comprenant douche, WC et lavabo tandis que celles du pont C n'étaient équipées que d'un lavabo[6]. Durant les traversées de jour, les cabines de 1re classe étaient converties en compartiments proposant un total de 202 places assises[6].

En 2e classe, les passagers avaient à leur disposition 63 cabines internes avec lavabo situées sur le pont A, en dessous des garages, pour un total de 246 places en couchette. Parmi ces cabines, dix étaient à deux places, 46 à quatre et 7 à six[6]. Le reste des passagers voyageait en fauteuil Pullman répartis au sein de six salons situés sur les ponts D, C et B[6].

Caractéristiques

Le Provence mesurait 135,31 mĂštres de longueur pour 20,70 mĂštres de largeur, son tonnage Ă©tait de 7 824 UMS. Le navire avait une capacitĂ© de 1 288 passagers rĂ©partis en deux classes et Ă©tait pourvu d'un garage pouvant contenir 225 vĂ©hicules rĂ©partis sur deux ponts, le garage Ă©tait accessible par six portes rampes, une Ă  l'avant 4,50 mĂštres de hauteur et 3,30 mĂštres de largeur sous le casque, une Ă  l'arriĂšre 4,50 mĂštres de hauteur et 5 mĂštres de largeur et deux sur chaque flancs du navire Ă  la proue et Ă  la poupe 4,50 mĂštres de hauteur et 4 mĂštres de largeur. En 1990, les portes latĂ©rales arriĂšre sont condamnĂ©es. La propulsion du Provence Ă©tait assurĂ©e par deux moteurs Pielstick 16PC3V dĂ©veloppant une capacitĂ© de 24 000 ch faisant filer le navire Ă  une vitesse de 22 nƓuds. Le car-ferry Ă©tait, en outre, dotĂ© d'un propulseur d'Ă©trave de 800 chevaux et d'un systĂšme de stabilisateurs anti-roulis Ă  ailerons AEG. Le navire disposait, Ă  sa mise en service, de dix embarcations de sauvetage de taille moyenne, en 1990, quatre embarcations sont retirĂ©es et remplacĂ©es par des radeaux de sauvetage.

Lignes desservies

Au dĂ©but de sa carriĂšre pour la CGTM et Ă©galement pour la SNCM, le Provence Ă©tait principalement placĂ© sur la Corse et desservait les ports de Bastia et d'Ajaccio au dĂ©part de Marseille et de Toulon. Il effectuait Ă©galement des traversĂ©es Ă  destination de l'AlgĂ©rie vers Alger, Oran ou Annaba. À partir de 1979, le navire est placĂ© sur la desserte de Propriano, Calvi et Bastia au dĂ©part de Nice et Toulon ainsi que la ligne entre Toulon et Porto Torres en Sardaigne. À partir de 1981, le Provence n'est employĂ© qu'en saison au dĂ©part de Toulon et Nice vers Propriano et Calvi et Porto Torres.

À partir de 1989, le navire, rebaptisĂ© Poseidon Express est exploitĂ© par la compagnie grecque Arkadia Lines entre Le PirĂ©e et les Ăźles de Paros, Naxos, Ios et Santorin. La carriĂšre du navire sera interrompue en 1996 Ă  cause de son naufrage dans le port de Parikias dans l'Ăźle de Paros.

Notes et références

  1. « Provence », sur Ferries Online.
  2. (de) « Schiffsdaten », sur ship-db.de (consulté le ).
  3. SNCM, De la Corse au Maghreb, A. Lepigeon (2016)
  4. « PROVENCE », sur online.fr (consulté le ).
  5. « F/B Poseidon Express - Piraeus », sur adriaticandaegeanferries.com (consulté le ).
  6. http://hhvferry.com/provence_1979dpx.jpg

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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