Accueil🇫🇷Chercher

Pourouma cecropiifolia

Pourouma cecropiifolia est un arbre fruitier natif du bassin amazonien occidental en Amérique du Sud tropicale, dans le nord de la Bolivie, l'ouest du Brésil, le sud-est de la Colombie, l'est de l'Équateur, l'est du Pérou et le sud du Venezuela[3]. C'est le plus connu de la vingtaine d'espèces du genre Pourouma.

DĂ©nominations

Étymologie

Le nom générique Pourouma vient d'un des noms vernaculaires de l'arbre en Amérique du Sud puruma. Le nom spécifique cecropiifolia est composé de cecrop venant de Cecropia, genre type de l'ancienne famille des Cecropiaceae, nommé d'après Cécrops I, premier roi mythique d'Athènes, signifiant « enfant spontané de la terre », et du grec φύλλων / fyllon, feuille, en référence aux feuilles de l'arbre ressemblant à celles du Cecropia.

Noms vernaculaires

Cet arbre possède de nombreux noms différents. En français il peut être appelé « raisin d'Amazonie » ou « uvilla ».

En Amérique du Sud, on trouve notamment pihican, piican, cucura, mapati, puruma, uva ou caimaron[4].

P. cecropiifolia est connu au Brésil comme purumã, cucura, imbauba mansa, imbauba-de-vinho, imbauba de cheiro; à Bahia que tararanga preta et à Manaus que mapati. En Colombie, il est appelé puruma, caime, caimaron, caimaron silvestre, uva caimarona, camuirro, cucura, uva, sirpe, hiye ou joyahiye. Au Pérou, tout simplement uvilla[5].

Synonymes botaniques

Cités par The Plant List[6] :

Description

C'est un arbre sempervirent dioĂŻque qui grandit jusqu'Ă  20 mètres de haut. Les feuilles alternes sont composĂ©es palmĂ©es, avec 9 ou 11 folioles de 10 Ă  20 cm de long et de 2,5 Ă  cm de large, sur un pĂ©tiole de 20 cm. Elles sont vertes sur la face supĂ©rieure, blanchâtres ou gris bleuâtre et veloutĂ©es dessous et dĂ©gagent un agrĂ©able parfum quand on les Ă©crase. Les fleurs sont blanches, groupĂ©es par 20 ou plus dans une inflorescence de 10 cm de long. Le fruit est ovoĂŻde, de 1 Ă  cm de long, violet quand il est mĂ»r, ressemblant Ă  du raisin Ă  l'exception de son odeur. La peau est rugueuse, non-comestible, mais elle se pèle facilement[7] - [8]. Dans chaque fruit il y a une graine conique avec une couverture fibreuse rainurĂ©e[5].

Utilisations

Les fruits sont doux, juteux, avec une pulpe blanche, ferme et mucilagineuse et se mangent frais ou en confiture. On peut aussi faire du vin avec ou une liqueur aux prétendues vertus aphrodisiaques appelée uvachado et au Pérou on prépare une boisson semblable à du café avec les graines torréfiées et broyéese-Jardim. Les fruits peuvent être attaqués par des champignons et ne se gardent pas bien, ce qui limite la viabilité commerciale[8].

Le bois est léger, à gros grain et n'est pas durable. Il est utilisé uniquement pour la fabrication de charbon de bois[5].

En Colombie du Sud-Ouest, les Indiens réduisent les feuilles en cendre pour les mélanger à des feuilles grillées et pulvérisées de coca afin de les mâcher sous la forme d'une fine poudre appelée mambe[9].

Culture

P. cecropiifolia est cultivé depuis l'époque pré-hispanique par les Indiens du Sud-Ouest de la Colombie[5].

Comme l'espèce est dioĂŻque et que les fleurs mâles et femelles sur des individus diffĂ©rents, on plante au moins quatre Ă  cinq arbres. L'arbre pousse Ă  des altitudes infĂ©rieures Ă  500 m, il grandit vite et pousse bien sur les sols pauvres mais prĂ©fère les sols riches et bien drainĂ©s et est vulnĂ©rable aux inondations. Il ne supporte pas la sĂ©cheresse prolongĂ©e. La production dĂ©bute après deux ou trois ans. Par exemple, au BrĂ©sil, il est bien adaptĂ© Ă  la rĂ©gion du Sudeste et fructifie d'aoĂ»t Ă  janvier en produisant environ 50 kg de fruits par saison. Sous des climats Ă©quatoriaux il peut y avoir deux rĂ©coltes par ane-Jardim - [8] - [5].

Mythologie amérindienne

Ermanno Stradelli publie Ă  la fin du XIXe siècle la Leggenda del Jurupary qui parle d'un point de vue mythique des questions du langage et de la naissance dans les anciennes sociĂ©tĂ©s indigènes du RĂ­o Negro et du Moyen-Amazone. Au cours de cette histoire, Seucy, une très jolie jeune fille, va dans la forĂŞt et ramasse des fruits de pihican tombĂ©s au sol Ă  cause de singes. Elle mange de ces fruits et du jus coule entre ses seins jusqu'Ă  ses parties intimes sans qu'elle s'en rende compte. Plus tard elle dĂ©couvre qu'elle a perdu sa virginitĂ© et qu'elle se retrouve enceinte. Elle finira par enfanter un superbe garçon qui ressemble au soleil et qui est appelĂ© Jurupary, c'est-Ă -dire « conçu par le fruit Â». Jurupary devient par la suite chef et lĂ©gislateur du village[10].

Références

Annexes

Bibliographie

  • (en) Julia F. Morton, « Amazon Tree-Grape », dans dir., Fruits of warm climates, , 505 p. (prĂ©sentation en ligne, lire en ligne).
  • Patrice Bidou, « Du mythe Ă  la lĂ©gende », Journal de la SociĂ©tĂ© des amĂ©ricanistes, vol. 75, no 1,‎ , p. 63-90 (lire en ligne).
  • Laurent Fontaine, « Les monnaies chez les yucuna d’Amazonie colombienne : de la coca Ă  mâcher au peso », dans Eveline Baumann (dir.), L'argent des anthropologues, la monnaie des Ă©conomistes, L'Harmattan, coll. « Questions contemporaines: Globalisation et sciences », , 318 p. (ISBN 9782296056879, prĂ©sentation en ligne), p. 135-166.
  • (en) Anthony J. Huxley, Mark Griffiths et Margot Levy, The New Royal Horticultural Society Dictionary of Gardening, vol. 1, Macmillan Reference, , 3000 p. (ISBN 0333770188, EAN 9780333770184, prĂ©sentation en ligne).

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.