Accueil🇫🇷Chercher

Politique en HaĂŻti

La politique à Haïti se déroule dans le cadre d'une république présidentielle et unitaire. Depuis 1804, date à laquelle Haïti accède à l'indépendance après sa révolution, le pays a connu de nombreux régimes politiques, sans jamais arriver à mettre en place un système démocratique, malgré la promulgation de 23 constitutions successives. La dernière est entrée en vigueur en , remplaçant celle de 1987 adoptée après la fin du régime du dictateur François Duvalier.

Haïti continue néanmoins de souffrir d'une instabilité politique chronique : sur les 38 présidents de la République qui se sont succédé depuis l'instauration de la fonction (dont 14 différents depuis l'approbation de la constitution de 1987), 6 seulement ont terminé leur mandat.

Institutions

Pouvoir exécutif

Le pouvoir exécutif est assuré par le Président de la République et le gouvernement dirigé par le Premier ministre.

Le président de la République

Il est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans. Il ne peut exercer deux mandats consécutifs ni en briguer un troisième.

Le Premier ministre

Il est nommé par le président de la République après approbation de cette nomination par l'Assemblée Nationale au travers d'un discours de Politique Générale. Le gouvernement qu'il dirige est responsable devant le Parlement.

Pouvoir législatif

Le pouvoir législatif est représenté par un parlement bicamérale composée de :

Les deux chambres peuvent se réunir en une seule assemblée, elles constituent alors l'Assemblée nationale.

Pouvoir judiciaire

Le droit haïtien découle en grande majorité du droit français. On y retrouve des commissaires du gouvernement nommés par l'exécutif et des juges. Pour constater une infraction, tout un chacun peut faire appel à un juge de paix. Ces dernières années, on a vu la nécessité de remettre en état de marche le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire.

Histoire politique

Le Parti communiste haïtien est fondé en 1934[1]..

Chronologie des récents évènements politiques :

2004

La crise politique et sociale

Haïti connait depuis le début février une aggravation des tensions entre opposants et partisans du président Jean-Bertrand Aristide. Les affrontements ont fait beaucoup de morts et plusieurs centaines de blessés.

  • 1er fĂ©vrier, manifestation Ă  Port-au-Prince rĂ©clamant la dĂ©mission du prĂ©sident Aristide.
  • 5 fĂ©vrier, prise de contrĂ´le des GonaĂŻves par un groupe d'insurgĂ©s.
  • 7 fĂ©vrier, dans la capitale, manifestation de soutien au prĂ©sident Aristide de plusieurs dizaines de milliers de personnes.
  • 10 fĂ©vrier, l'opposition politique et la « sociĂ©tĂ© civile » regroupĂ©es au sein de la plate forme dĂ©mocratique prennent leurs distances vis-Ă -vis de l'insurrection armĂ©e.
  • 16 fĂ©vrier, avec le soutien de paramilitaires de l'ex-dictateur Raoul CĂ©dras, les insurgĂ©s s'emparent de la ville de Hinche au centre-est du pays.
  • 17 fĂ©vrier, le ministre français des Affaires Ă©trangères, Dominique de Villepin, appelle la communautĂ© internationale Ă  envisager l'envoi d'une force de paix internationale (proposition refusĂ©e par les États-Unis).
  • 18 fĂ©vrier, les insurgĂ©s se dotent d'un commandant en chef Guy Philippe, ancien commissaire de police.
  • 20 fĂ©vrier, au cours d'une manifestation de l'opposition Ă  Port-au-Prince, des journalistes sont blessĂ©s par des partisans armĂ©s du prĂ©sident Aristide.
  • 21 fĂ©vrier, un plan international de règlement de la crise est acceptĂ© par le prĂ©sident Aristide, mais l'opposition maintient son exigence de la dĂ©mission du prĂ©sident.
  • 22 fĂ©vrier, les insurgĂ©s s'emparent de Cap-HaĂŻtien, la deuxième ville du pays.
  • 23 fĂ©vrier, le dĂ©part du prĂ©sident Aristide semble se prĂ©ciser.
  • 29 fĂ©vrier, après deux jours de tensions et de pillage dans la zone portuaire de Port-au-Prince, sous la pression internationale, en particulier de la France et des États-Unis, le prĂ©sident Aristide donne sa dĂ©mission et quitte le pays. Des marines amĂ©ricains, et des gendarmes parachutistes français sont envoyĂ©s sur place. Le prĂ©sident de la Cour de cassation Boniface Alexandre assure l'intĂ©rim. Le prĂ©sident des États-Unis demande une rĂ©solution de l'ONU pour l'envoi d'une force internationale pour garantir la paix et la sĂ©curitĂ© en HaĂŻti, ce qui se concrĂ©tisera par la Mission des Nations unies pour la stabilisation en HaĂŻti.

2005

  • 1er janvier : Le prĂ©sident de la RĂ©publique par intĂ©rim Boniface Alexandre lance un appel Ă  l’ancien prĂ©sident Jean Bertrand Aristide pour que celui-ci demande Ă  ses partisans Ă  renoncer Ă  la violence.
  • 10 fĂ©vrier : Sept morts et une centaine de blessĂ©s Ă  Port-au-Prince Ă  l’occasion des trois jours gras du carnaval, selon le bilan dressĂ© par la police nationale d’HaĂŻti.
  • 19 fĂ©vrier : Des individus armĂ©s lancent un assaut contre le pĂ©nitencier national, la principale prison du pays. Bilan : 1 mort, 3 blessĂ©s et plus de 400 Ă©vadĂ©s.
  • 25 fĂ©vrier : Nouvelle attaque de bandits armĂ©s contre le Village de Dieu, situĂ© au sud de Port-au-Prince. Bilan : au moins 7 morts.
  • 11 mars : Le transfert de l’ancien premier ministre d’Aristide, Yvon Neptune (du PĂ©nitencier national) vers le centre hospitalier du contingent argentin de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en HaĂŻti (MINUSTAH) soulève le mĂ©contentement des proches des victimes du massacre de la Scierie, Ă  Saint-Marc (96 km au nord de la capitale) et des organisations haĂŻtiennes de Droits de l'homme.
  • 21 mars : La MINUSTAH mène deux opĂ©rations Ă  Petit-Goâve (68 km au sud de Port-au-Prince) et Terre Rouge (plus de 40 km au nord-est de la capitale). Bilan : 2 militaires de la MINUSTAH tuĂ©s, 2 anciens militaires haĂŻtiens tuĂ©s et 12 personnes blessĂ©es.
  • 28 mars : Recrudescence de l’insĂ©curitĂ© Ă  Port-au-Prince. 2 policiers et un chauffeur de l’AutoritĂ© portuaire nationale (APN) sont assassinĂ©s, en plein jour, Ă  Delmas 33, banlieue nord-est de Port-au-Prince.
  • 9-10 avril : Deux redoutables chefs de bande, Ravix Remissainthe et RenĂ© Jean Anthony ainsi que plusieurs de leurs affidĂ©s sont tuĂ©s lors de deux opĂ©rations conduites Ă  Delmas par la police haĂŻtienne.
  • 5 mai : Durcissement de la lĂ©gislation pĂ©nale pour freiner le kidnapping. Suivant une dĂ©cision adoptĂ©e en Conseil des ministres, les auteurs de rapts et leurs complices Ă©coperont dĂ©sormais de travaux forcĂ©s Ă  perpĂ©tuitĂ©.
  • 10 mai : la Cour de cassation annule la condamnation aux travaux forcĂ©s Ă  perpĂ©tuitĂ© de 14 anciens militaires, dont l’ancien rebelle et paramilitaire Louis-Jodel Chamblain et l’ancien capitaine Jackson Joanis, impliquĂ©s dans le massacre de Raboteau en avril 1994.
  • 31 mai : Incendie Ă  l’un des marchĂ©s publics de la capitale dĂ©nommĂ© TĂŞte BĹ“uf par des individus armĂ©s. Bilan : 7 morts et des pertes matĂ©rielles estimĂ©es, par la Mairie de Port-au-Prince, Ă  des millions de dollars.

2006

Élection de René Préval

Dans une lettre ouverte au nouveau président René Préval, publiée à Montréal, Camille Loty Malebranche estime que « vouloir diriger Haïti doit relever d’un acte de sacerdoce ».

FĂ©vrier 2006

  • 1er fĂ©vrier : L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) annonce qu’une mission d’observation de la Francophonie assistera aux Ă©lections prĂ©sidentielle et parlementaires en HaĂŻti le prochain.
  • 2 fĂ©vrier : Selon le reprĂ©sentant spĂ©cial du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’ONU en HaĂŻti, Juan Gabriel ValdĂ©s, les forces de la MINUSTAH ont reçu des instructions pour rĂ©pondre « lĂ©gitimement » Ă  toute tentative visant Ă  perturber les Ă©lections prĂ©sidentielle et lĂ©gislatives.
  • 3 fĂ©vrier : Le prĂ©sident par intĂ©rim d’HaĂŻti, Boniface Alexandre, appelle les HaĂŻtiens Ă  « aborder avec courage et dĂ©termination » les Ă©lections prĂ©sidentielle et parlementaires prĂ©vues mardi alors qu’une menace de violences plane sur le scrutin encadrĂ© par l’ONU.
  • 4 fĂ©vrier : Le candidat favori Ă  l’élection prĂ©sidentielle en HaĂŻti, RenĂ© PrĂ©val, annule son dernier rassemblement prĂ©vu Ă  Port-au-Prince pour cause de menaces.
  • 5 fĂ©vrier : La campagne Ă©lectorale s’achève en HaĂŻti, alors que les patrouilles et points de contrĂ´le Ă  Port-au-Prince sont renforcĂ©s par les Casques bleus de la MINUSTAH et la police haĂŻtienne.
  • 6 fĂ©vrier : Le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’ONU, Kofi Annan, appelle tous les HaĂŻtiens Ă  participer pacifiquement aux Ă©lections prĂ©sidentielle et parlementaires, ainsi que « toutes les parties Ă  respecter le rĂ©sultat des Ă©lections et le futur gouvernement Ă  dĂ©montrer son engagement en faveur de la rĂ©conciliation et du rassemblement ».
  • 7 fĂ©vrier : Quelque 3,5 millions d’HaĂŻtiens vont aux urnes pour Ă©lire un nouveau prĂ©sident et un nouveau Parlement, lors des premières Ă©lections organisĂ©es dans ce pays depuis la chute en 2004 de l’ancien prĂ©sident Jean Bertrand Aristide.
  • 8 fĂ©vrier :
    • Les HaĂŻtiens ont participĂ© en grand nombre aux Ă©lections pour choisir leur nouveau prĂ©sident. Les rĂ©sultats des Ă©lections devraient ĂŞtre connus d’ici vendredi . Si aucun des candidats ne rĂ©colte 50 % des voix, un second tour est prĂ©vu Ă  la mi-mars.
    • Au lendemain des Ă©lections en HaĂŻti, le collectif « Kolektif Solidarite Idantite ak Libete » (KSL) publie un manifeste intitulĂ© « Nan inite istorik tout pèp la, an nou repran chemen liberasyon pou nou konstwi nasyon an » (l'unitĂ© historique du peuple nous permettra de reprendre le chemin de la libĂ©ration pour nous construire une nation) dans lequel il dĂ©veloppe son point de vue sur la question thĂ©orique et la solution pratique de la (re)fondation de la nation haĂŻtienne et prĂ©conise « l'unitĂ© historique du peuple » comme solution. Il en ressort que la domination coloniale et nĂ©o-coloniale serait la cause fondamentale des problèmes sociaux de l'Ă®le.
  • 9 fĂ©vrier : L’ex-prĂ©sident RenĂ© PrĂ©val arrive en tĂŞte de l’élection prĂ©sidentielle en HaĂŻti dans plusieurs centres de vote de Port-au-Prince, selon des rĂ©sultats partiels rendus publics.

Mars 2006

  • 2 mars : L'Espagne propose Ă  l’ONU d’accueillir une confĂ©rence internationale de donateurs pour la reconstruction d’HaĂŻti. Lors d’une rencontre avec le reprĂ©sentant spĂ©cial du SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'ONU et chef de la MINUSTAH, le Chilien Juan Gabriel ValdĂ©s, le ministre espagnol des Affaires Ă©trangères, Miguel Angel Moratinos, refuse toutefois de s’engager sur une prolongation de l’engagement espagnol dans la MINUSTAH.
  • 3 mars : La MINUSTAH annonce le report de plusieurs semaines du second tour des Ă©lections lĂ©gislatives prĂ©vu le 19 mars « pour des raisons matĂ©rielles » d’impression des bulletins de vote.
  • 7 mars : La prĂ©sidence haĂŻtienne souhaite renĂ©gocier un accord avec l’ONU signĂ© par le chef du gouvernement provisoire, GĂ©rard Latortue, prĂ©voyant le contrĂ´le, la restructuration et la rĂ©forme de la police haĂŻtienne (PNH) en collaboration avec la MINUSTAH.
  • 9 mars : Selon le prĂ©sident du Conseil Ă©lectoral provisoire (CEP), Max Mathurin, le second tour des Ă©lections parlementaires en HaĂŻti, reportĂ© en raison de problèmes techniques, devrait se tenir le 23 avril.
  • 10 mars : Le retrait des 200 Casques bleus espagnols de la MINUSTAH dĂ©butera vers le 20 mars et s’achèvera le 5 avril. Selon la MINUSTAH, les Casques bleus espagnols « seront remplacĂ©s par des soldats venant d’Uruguay ».
  • 11 mars : Le nouveau prĂ©sident haĂŻtien, RenĂ© PrĂ©val, se dĂ©clare en faveur d’un amendement constitutionnel visant Ă  abolir dĂ©finitivement l’armĂ©e, dissoute en 1994. Selon M. PrĂ©val, « Il faut un corps au sein de la police qui puisse intervenir dans des cas de catastrophes, qui puisse intervenir dans la surveillance des douanes et des frontières, alors que la police serait plus un agent auxiliaire de la justice ».
  • 14 mars : Le nouveau prĂ©sident haĂŻtien, RenĂ© PrĂ©val, achève une tournĂ©e en AmĂ©rique latine. Lors d’une rencontre Ă  Buenos Aires avec le prĂ©sident argentin, Nestor Kirchner, M. PrĂ©val rĂ©clame l’augmentation et le maintien de la MINUSTAH en HaĂŻti.

2007

  • 15 fĂ©vrier : Les Nations unies prolongent la mission des casques bleus de la MINUSTAH de 8 mois.
  • 15 octobre : Nouvelle prolongation de la mission des casques bleus de 12 mois[2].

2008

Le début de l'année est marqué par le hausse des prix à la consommation et particulièrement des denrées alimentaires. La situation s'envenime en avril à la suite du doublement du prix du riz, l'aliment de base dans l'île. Des émeutes éclatent faisant au moins 5 morts et plus de 200 blessés (au ).

2009

2010

2011

  • Le , le Conseil Ă©lectoral provisoire dĂ©clare Michel Martelly officiellement vainqueur du second tour de scrutin, qui s'est tenu le prĂ©cĂ©dent, avec 67,57 % des voix face Ă  Mirlande Manigat. Son investiture a eu lieu le .
  • Le , le parlement dĂ©cide de rejeter la dĂ©cision de Michel Martelly de nommer Daniel Rouzier au poste de Premier ministre, infligeant un premier revers politique au nouveau chef de l'État. Ă€ la suite de cela, Martelly prĂ©sentera trois candidats qui seront tous rejetĂ©s, par suite d'une vĂ©ritable dictature du Parlement.
  • Le , la nomination du mĂ©decin humanitaire Garry Conille comme premier ministre fut officiellement approuvĂ©e Ă  l'unanimitĂ© par les 89 dĂ©putĂ©s haĂŻtiens, puis par les sĂ©nateurs.

Élections

Le pays est composé de 11 départements électoraux, le département de l’Ouest étant découpé en deux.

Chaque département électoral dispose d’un Bureau Électoral Départemental (BED), les communes disposent elles-mêmes d’un Bureau Électoral Communal (BEC).

Références

  1. Leslie Manigat, L’Amérique latine au XXe siècle,1889-1929, Points, , p. 324
  2. France-Diplomatie
  3. Article de romandie.com du 02 février 2010

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Daniel Supplice, Dictionnaire biographique des personnalitĂ©s politiques de la RĂ©publique d'HaĂŻti : 1804-2001, D. Supplice, HaĂŻti, 2001, 754 p. (ISBN 99935-6230-0)

Lien externe

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.