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Politique au Rwanda

La politique au Rwanda repose sur un modèle étatique de république présidentielle où le président est chef d'État et détient de larges pouvoirs et où le premier ministre est chef de gouvernement. Le Rwanda compte en 2012 environ 7 millions d'électeurs inscrits[1] pour une population de 12 millions d'habitants.

Constitution de 2003

Le , l'Assemblée nationale transitoire a adopté une nouvelle constitution qui incluait des dispositions de la constitution du et des éléments issus des Accords d'Arusha ainsi que du protocole de novembre 1994 introduisant le multipartisme.

Le , un référendum a établi une nouvelle constitution du Rwanda permettant de sortir le pays de la période de transition post-génocidaire.

Un régime présidentiel

Le Rwanda est une république démocratique à régime présidentiel, où le président de la République est à la fois chef de l'État et chef du gouvernement. Le pouvoir exécutif est aux mains du gouvernement tandis que le pouvoir législatif est partagé entre les deux chambres du Parlement (système bicaméral), Sénat et Chambre des députés, et le gouvernement.

Les premières élections présidentielles et législatives après la guerre eurent lieu respectivement en août et septembre 2003.

Pouvoir exécutif

Le président de la République est élu pour un mandat de sept ans au suffrage universel direct et nomme le Premier ministre ainsi que le Conseil des ministres.

Pouvoir législatif

Le Parlement est composé de deux chambres, la Chambre des députés et le Sénat. La constitution encourage les femmes et les minorités à faire de la politique en instaurant un système de quotas qui réserve 24 sièges aux femmes et 3 aux jeunes et aux handicapés au Parlement.

  • La Chambre des dĂ©putĂ©s compte 80 membres dont 53 sont Ă©lus Ă  la proportionnelle (avec un quorum de 5 %) pour un mandat de cinq ans, 24 Ă©lus par les conseils provinciaux, 2 par le Conseil national des jeunes et 1 par la FĂ©dĂ©ration des associations de handicapĂ©s.
  • Le SĂ©nat compte 26 membres Ă©lus ou nommĂ©s pour un mandat de huit ans ; 12 sont Ă©lus par les conseils provinciaux, 8 sont nommĂ©s par le prĂ©sident de la RĂ©publique pour assurer la reprĂ©sentation de communautĂ©s historiquement marginalisĂ©es, 4 sont Ă©lus par Forum des formations politiques et 2 par les universitĂ©s. Les anciens prĂ©sidents de la RĂ©publique peuvent demander un siège supplĂ©mentaire.

Contexte politique

Après sa victoire militaire en , le Front patriotique rwandais a mis en place un gouvernement de coalition similaire à celui de Juvénal Habyarimana en 1992, basé sur une loi fondamentale inspirée de la Constitution, des accords d'Arusha et de déclarations politiques des différents partis. Le MRND fut déclaré illégal.

Parmi les principaux problèmes auquel le gouvernement doit faire face dans l'urgence figurent :

Les élections législatives du confirment le fort soutien populaire dont bénéficie le FPR du président Paul Kagame, qui a su mettre fin aux massacres, encourager les actions de la justice, développer les secteurs du café mais aussi des nouvelles technologies, ce qui a été reconnu par la Banque Mondiale[2].

Toutefois, les manœuvres du président Kagame pour se maintenir au pouvoir font craindre une volonté de dérive autocratique : il parvient ainsi, lors d'un référendum en , à faire valider sa prochaine candidature aux élections présidentielles, ce qui lui permettrait d'accomplir un troisième mandat et d'exercer le pouvoir jusqu'en 2024[3].

Principaux enjeux politiques

Les conséquences du génocide

  • L'ethnisme, il faut dĂ©passer l'hĂ©ritage colonial de la lecture ethnique de la sociĂ©tĂ©
  • Les sĂ©quelles traumatiques et sociales du gĂ©nocide : veuves et orphelins, blessĂ©s physiques et psychiques, la rĂ©intĂ©gration des rĂ©fugiĂ©s, mais aussi des gĂ©nocidaires après leur peine, les diasporas rwandaises, etc.
  • Les Gacaca et la rĂ©conciliation entre les rescapĂ©s du gĂ©nocide et la partie de la population qui a soutenu les gĂ©nocidaires.

Justice institutionnelle

  • La justice pour les crimes de gĂ©nocide, crimes contre l'humanitĂ© et crimes de guerre des Forces armĂ©es rwandaises du rĂ©gime Habyarimana et des milices Interahamwe.
  • La justice pour les crimes de guerre et contre l'humanitĂ© de l'armĂ©e patriotique rwandaise lors de la reconquĂŞte du pays par le FPR et de la poursuite des gĂ©nocidaires au Rwanda et dans l'ex-ZaĂŻre/rĂ©publique dĂ©mocratique du Congo

DĂ©veloppement du pays

  • La santĂ© et notamment le sida et la malaria
  • La distribution de l'eau potable
  • Le dĂ©veloppement de la production agricole dans un pays très fertile
  • Les sources d'Ă©nergie
  • Les freins du dĂ©veloppement qui maintiennent les pays pauvres dans leur pauvretĂ©
  • Le passage culturel Ă  la dĂ©mocratie
  • Le projet Horizon 2020 vise Ă  faire du Rwanda une plateforme de services pour la rĂ©gion des Grands lacs

Lutte contre les discriminations

La lutte contre toutes les formes de discrimination, jugées à l'origine du génocide, figure parmi les priorités du Rwanda.

L'article 54 de la Constitution de 1995 affirme:

Il est interdit aux formations politiques de s’identifier à une race, une ethnie, une tribu, un clan, une région, un sexe, une religion ou à tout autre élément pouvant servir de base de discrimination.

Les formations politiques doivent constamment refléter, dans le recrutement de leurs adhérents, la composition de leurs organes de direction et dans tout leur fonctionnement et leurs activités, l’unité nationale et la promotion du « gender »

Une classe politique très féminisée

Depuis 2003, la Constitution du Rwanda impose un quota de 30 % de femmes dans toutes les administrations et au sein du gouvernement[4]. Aux élections législatives de 2008, 56 % des députés étaient des femmes. En 2019, le Rwanda est le pays du monde qui compte la plus forte proportion de femmes au sein de sa chambre basse ou de son parlement monocaméral (une cinquantaine de sièges sur 80, soit plus de 60 %), et l'un des trois pays au monde, avec Cuba et la Bolivie, où les femmes sont majoritaires dans le parlement monocaméral ou la chambre basse[5] - [4] - [6]. Au Sénat, à la même date, elles sont 10 sur 26[4]. Agnès Mukabaranga, Marie Mukantabana, Stéphanie Mukantagara et Henriette Umulisa sont d'anciens membres féminins du Sénat[7]. En 2019, 51,9 % des membres du gouvernement rwandais sont des femmes[5].

Cette situation s'expliquerait notamment par le fait que le gĂ©nocide des Tutsi en 1994, causant la mort de plus de 800 000 personnes, a conduit Ă  ce que les femmes reprĂ©sentent près de 70 % de la population et que le pays souffre d'un manque de compĂ©tences[4].

Le journaliste Fred Muvunyi, journaliste au programme Afrique de la Deutsche Welle, souligne cependant que les mandats concernés ont peu de pouvoir et notamment que « les ministres n’ont aucun pouvoir budgétaire »[4].

Notes et références

  1. « Election présidentielle au Rwanda : Paul Kagame donné favori », sur TV5MONDE, (consulté le )
  2. Rwanda: Les femmes dominent de Parlement, par Daniel Howden, The Independent, Londres, cité par Courrier international, n°935, du 2 au 8 octobre 2008, p 36
  3. Jean-Louis Le Touzet, « Paul Kagamé, président à vie ? », sur Libération.fr.
  4. Esmeralda Labye, « Rwanda : le pays ou les femmes sont les reines de l’arène politique », sur rtbf.be, (consulté le ).
  5. « Femmes en politique : 2019 », sur unwomen.org, (consulté le ).
  6. « Égalité : le Rwanda, le pays des femmes », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  7. « rwandaparliament.gov.rw/parlia… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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