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Place Tian'anmen

La place Tian'anmen (chinois simplifiĂ© : 怩柉闚ćčżćœș ; chinois traditionnel : 怩柉門滣栎 ; pinyin : Tiān'ānmĂ©n Guǎngchǎng ; litt. « place de la porte de la Paix cĂ©leste ») est une place situĂ©e au centre de PĂ©kin. Elle s’appelle ainsi car elle se trouve immĂ©diatement au sud de la porte de la Paix cĂ©leste (chinois simplifiĂ© : 怩柉闚 ; pinyin : Tiān'ānmĂ©n) qui commandait l’entrĂ©e sud de la citĂ© impĂ©riale.

Place Tian'anmen
Image illustrative de l’article Place Tian'anmen
La place vue depuis le balcon de la porte de la Paix céleste.
Situation
CoordonnĂ©es 39° 54â€Č 09″ nord, 116° 23â€Č 29″ est
Pays Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine
Ville PĂ©kin
Morphologie
Type Place
Superficie 440 000 m2
Histoire
Création 1417
Monuments Porte de la Paix céleste
Palais de l'Assemblée du Peuple
Musée national de Chine
Mausolée de Mao Zedong
Monument aux HĂ©ros du Peuple

QuatriĂšme plus grande place du monde (aprĂšs la place Xinghai de Dalian en Chine, la place Merdeka de Jakarta en IndonĂ©sie et la place des Tournesols de Palmas au BrĂ©sil), elle doit notamment sa cĂ©lĂ©britĂ© aux nombreux Ă©vĂšnements qui s'y sont dĂ©roulĂ©s dans l'histoire chinoise, dont des changements de gouvernements. En dehors de Chine, la place est surtout connue ces derniĂšres annĂ©es pour avoir Ă©tĂ© le centre des manifestations de la place Tian'anmen en 1989 demandant des rĂ©formes politiques et dĂ©mocratiques et dĂ©nonçant la corruption. Elles ont Ă©tĂ© suivies de l'instauration de la loi martiale par le gouvernement. Contrairement Ă  diverses allĂ©gations, il n'y a pas eu de mort sur la place mĂȘme[1], le nombre Ă©lĂ©vĂ© de dĂ©cĂšs (de plusieurs dizaines Ă  plusieurs milliers) Ă©tant rĂ©parti sur l'ensemble de PĂ©kin.

Description

C’est une immense place rectangulaire, d’environ 880 m du nord au sud, et 500 m de l’est Ă  l’ouest, couvrant une superficie de plus de 40 hectares dont l'essentiel est recouvert de 488 dalles de granite[2]. La circulation automobile s'effectuant sur les quatre cĂŽtĂ©s de la place avec notamment l'avenue Chang'an (é•żćź‰èĄ—) au Nord, sur laquelle a lieu le dĂ©filĂ© militaire annuel de la fĂȘte nationale, le 1er octobre, et l'avenue Qianmen Ouest au Sud.

Photo aérienne de la cité interdite et au fond la place, vers 1900

Elle est entourĂ©e de monuments reflĂ©tant l’histoire de la Chine :

  • pĂ©riode impĂ©riale avec deux immenses portes : au Nord, la « porte de La Paix cĂ©leste » commandant l'entrĂ©e de la CitĂ© impĂ©riale et au Sud, la porte Zhengyang qui donnaient accĂšs Ă  la Ville chinoise.
    Sur le fronton de la « porte de la Paix cĂ©leste » est accrochĂ© un portrait de Mao Zedong qui rappelle que c’est du balcon de cette porte, que ce dernier a proclamĂ© la rĂ©publique populaire de Chine le .
    Le portrait est entouré de deux inscriptions écrites en blanc sur fond rouge :
    • Ă  gauche : 侭捎äșșæ°‘ć…±ć’Œć›œäž‡ćȁ (pinyin : zhƍnghuĂĄ rĂ©nmĂ­n gĂČnghĂ©guĂł wĂ nsuĂŹ, « Longue vie Ă  la rĂ©publique populaire de Chine ») ;
    • Ă  droite : 侖界äșșæ°‘ć€§ć›ąç»“äž‡ćȁ (pinyin : shĂŹjiĂš rĂ©nmĂ­n dĂ tuānjiĂ© wĂ nsuĂŹ, « Longue vie Ă  l'union des peuples de la terre ») ;
  • pĂ©riode coloniale avec les quelques bĂątiments construits par les europĂ©ens au sud-ouest et sud-est. Le quartier des lĂ©gations se trouvait sur le cĂŽtĂ© est de la place ;
  • pĂ©riode communiste avec le palais de l'AssemblĂ©e du Peuple Ă  l’ouest, le musĂ©e national de Chine, musĂ©e d'histoire Ă  l’Est, et le monument aux HĂ©ros du Peuple au centre de la place. Ce dernier est un obĂ©lisque de 38 m de haut qui symbolise le triomphe du peuple communiste. TerminĂ© en 1958, ce monument est composĂ© de 17 000 piĂšces de granite et de marbre.
    Toujours au centre, mais un peu plus au Sud, se trouve le mausolée de Mao Zedong, bùtiment rectangulaire entouré de longs bas-reliefs représentant des combattants de la révolution.
Monument aux HĂ©ros du Peuple

La place actuelle est le fruit d’importants travaux d’amĂ©nagement du paysage urbain pĂ©kinois qui eurent lieu dans l'ensemble de l’ancienne ville tartare, sous le gouvernement de Mao Zedong. L'ensemble de la muraille impĂ©riale entourant la ville ayant Ă©tĂ© dĂ©mantelĂ©e afin de permettre une meilleure circulation, Ă  l'image de ce qui avait Ă©tĂ© fait Ă  Paris par Haussman. Celui-ci souhaitait Ă©galement que cette place soit un espace trĂšs vaste oĂč l’on pourrait rassembler « 1 million de personnes », pour des manifestations de masse notamment. Ces travaux nĂ©cessiteront la dĂ©molition en 1954 de l’ancienne Porte de Chine, Ă  l’emplacement de laquelle on construira une vingtaine annĂ©es plus tard le mausolĂ©e de Mao Zedong. En 1952, on avait dĂ©jĂ  Ă©rigĂ© Ă  proximitĂ© du centre de la place, le monument aux HĂ©ros du Peuple, construit Ă  la mĂ©moire des martyrs qui ont donnĂ© leur vie pour la lutte rĂ©volutionnaire du peuple chinois lors des XIXe et XXe siĂšcles.

Tous les matins, à peu prÚs à l'heure du lever du soleil, on peut assister au lever du drapeau. Cette cérémonie attire quotidiennement des milliers de touristes chinois.

Transports

La place est desservie par diffĂ©rents arrĂȘts de bus, ainsi que par trois stations du mĂ©tro de PĂ©kin : deux de la ligne 1, Tian'anmen Ouest (è„żć€©ćź‰é—š) et Tian'anmen Est (äžœć€©ćź‰é—š) qui se trouvent respectivement au nord-ouest et au nord-est de la place, tandis que la station de la ligne 2, Qianmen (ć‰é—šç«™), se trouve au sud de celle-ci. On peut Ă©galement s'y rendre Ă  pied, Ă  vĂ©lo, en voiture ou en taxi.

Histoire

Place Tian'anmen du temps de l'empereur Qing Kangxi, au milieu on peut y voir les deux totems et les deux statues de lion situés devant les ponts, à l'entrée de la Cité interdite.

Sous les dynasties Ming et Qing, la place est situĂ©e dans les fortifications de la citĂ© impĂ©riale, elle est appelĂ©e le couloir de mille pas (ćƒæ­„ć»Š, qiānbĂčlĂĄng). La fortification de la citĂ© datant de 1417, sous le rĂšgne de Yongle.

ÉvĂ©nements importants

Mouvement du 4 mai 1919 sur la place

Le , lors du mouvement du 4-Mai, une foule d’étudiants manifeste contre l’exclusion de la rĂ©publique de Chine du traitĂ© de Versailles et de son attribution d'une partie de la province du Shandong (la concession de Kiautschou, dont la capitale est Qingdao) au Japon.

Le , naĂźt le mouvement du 30-Mai (äș”ć…èżćŠš, wǔsĂ  yĂčndĂČng), un mouvement nationaliste des ouvriers et anti-impĂ©rialistes contre les seigneurs de la guerre au pouvoir (gouvernement de Beiyang) et les envahisseurs anglo-amĂ©ricains et japonais, peu de temps aprĂšs la mort de Sun Yatsen en . Il s'agit du premier mouvement de masse dĂ©butĂ© Ă  Shanghai, sous l'impulsion du Guomindang (parti nationaliste chinois).

Le , massacre du 18 Mars. Une grande manifestation part de la place pour protester contre l'Alliance des huit nations qui exigent le démantÚlement des forts de Taku qui s'étaient défendus à la suite d'un bombardement japonais. Les manifestants demandent le retrait de tous les traités inégaux.

Le a lieu la cĂ©lĂ©bration du triomphe de l’insurrection communiste qui prend le pouvoir au Guomindang, Ă  la suite de la guerre civile chinoise (1927-1950).

le , Mao Zedong proclame la république populaire de Chine du haut des murailles de la Cité impériale.

Le , la garde rouge Song Binbin attache un brassard rouge au bras de Mao Zedong devant la foule de la place Tian'anmen marquant le début de la révolution culturelle[3].

Le , alors que Mao Zedong est encore au pouvoir, survient le mouvement du 5-Avril. La place Tian'anmen est envahie de PĂ©kinois venus en mĂ©moire du Premier ministre Zhou Enlai, disparu en de la mĂȘme annĂ©e. Les manifestants rĂ©clament aussi la « fin de la dictature » de Mao Zedong. La manifestation est rĂ©primĂ©e par les « milices ouvriĂšres » diligentĂ©es par la bande des Quatre[4].

Le , pour le 70e anniversaire du mouvement du 4-Mai, lors du printemps de Pékin, événement connu en Occident sous le nom de « manifestations de la place Tian'anmen », une grande manifestation, réclamant moins de corruption et plus de démocratie, est réprimée violemment. Le , une statue de la « déesse de la Démocratie » est érigée sur la place par les étudiants de l'Académie des beaux-arts.

Lors des fĂȘtes du Nouvel An chinois, en 2001, cinq personnes ont apparemment tentĂ© de s'immoler par le feu sur la place Tian'anmen, dont une qui succombe sur-le-champ et une fillette qui meurt quelques semaines plus tard[5] - [6].

Le , trois terroristes ouĂŻgours commettent un attentat Ă  la voiture-bĂ©lier sur la place Tian'anmen qui fait cinq morts — les trois occupants de la voiture et deux touristes — et quarante blessĂ©s[7] - [8]. À cette occasion le maire de PĂ©kin, Guo Jinlong demande de renforcer les moyens de sĂ©curitĂ©[9].

Vue panoramique de la moitiĂ© nord de la place, depuis le mausolĂ©e de Mao Zedong. À gauche, le parlement, Ă  droite, le MusĂ©e national de Chine.

Notes et références

Annexes

Bibliographie

  • L’Inconnu de Tian’Anmen, roman historique d’Yves CrĂ©halet, Ă©d. L’Harmattan, 2009

Liens internes

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