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Place Saint-Pierre (Nantes)

La place Saint-Pierre est une place située dans le centre-ville de Nantes, en France. Elle est bordée, à l'est, par la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul.

Place Saint-Pierre
Image illustrative de l’article Place Saint-Pierre (Nantes)
Immeubles bordant la place Saint-Pierre. Au premier plan, le parvis de la cathédrale dont on distingue les marches, à droite.
Situation
CoordonnĂ©es 47° 13′ 05″ nord, 1° 33′ 05″ ouest
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Pays de la Loire
Ville Nantes
Quartier(s) Centre-ville
Morphologie
Type Place
Forme Carré
Longueur 60 m
Largeur 60 m
Superficie 3 600 m2
Histoire
Création Antiquité ; 1867-1872
Anciens noms Place des Gracches
Monuments Cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Nantes
GĂ©olocalisation sur la carte : Nantes
(Voir situation sur carte : Nantes)
Place Saint-Pierre
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Place Saint-Pierre

Description

Six artères débouchent sur la place : la rue de l'Évêché et la rue du Roi-Albert au nord-est, la rue Portail au nord-ouest, la rue du Général-Leclerc-de-Hauteclocque à l'ouest, la rue de Verdun au sud-ouest, ainsi que la rue Mathelin-Rodier au sud-est.

DĂ©nomination

La place servant de parvis Ă  la cathĂ©drale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, elle a hĂ©ritĂ© de la première partie du nom de celle-ci. Sous la RĂ©volution, elle a Ă©tĂ© baptisĂ©e « place des Gracches Â»[1].

Historique

La place Saint-Pierre se situe au niveau de l'accès est de la cité antique, comprise à l'intérieur de l'enceinte du castrum gallo-romain construite après les années 270. La première cathédrale est construite sur le site au IVe siècle[2].

Pendant longtemps, la partie de la place comprise entre la cathédrale et la rue Saint-Laurent, au sud, est occupée par un cimetière, qui n'est doté d'un mur qu'en 1592[3]. En 1617, ce cimetière est déplacé[4].

Le , alors qu'il est en visite à Nantes pour assister aux États de Bretagne, Louis XIV, ordonne l'arrestation de Nicolas Fouquet, son surintendant des finances. Après une tentative manquée devant le château des ducs de Bretagne, Charles de Batz-Castelmore d'Artagnan, mousquetaire du roi, parvient à arrêter Fouquet sur la place devant la cathédrale.

Avant le XVIIIe siècle, la place Saint-Pierre est une des rares places de la ville, c'est même la seule place monumentale, son existence étant liée à celle de la cathédrale, contrairement à celles du Bouffay, du Change ou Saint-Nicolas qui ont une fonction économique. La place Saint-Pierre a également un rôle de carrefour, du fait de sa proximité avec la porte Saint-Pierre à partir de laquelle part la route en direction de Paris[5].

Au début du XVIIIe siècle, le pavement de la place est à la charge de la municipalité[6] (celui des rues est dévolu aux riverains), de même que l'entretien d'un puits public (la ville en compte treize en 1748)[7]. Pour l'historien d'art Pierre Lelièvre, la place n'a pas la vocation à accueillir un marché, sauf exceptionnellement, comme lorsqu'en 1740, certains marchands, chassés de celui du Bouffay, trop encombré, sont autorisés à s'installer provisoirement place Saint-Pierre[8]. En revanche pour Yves Durand la place Saint-Pierre est le rendez-vous des marchands de fruits et légumes[9]. En 1756, le maire fait supprimer des « boutiques » installées aux sorties latérales de la cathédrale[10].

Le premier architecte à proposer un agrandissement de la place est Pierre Vigné de Vigny (1690-1772). Le projet consiste à détruire certains bâtiments sur son côté nord, afin de créer une symétrie par rapport à la cathédrale. En effet, sur cette partie, les façades des immeubles se trouvaient dans l'alignement de la porte centrale du lieu de culte. Le plan de l'agrandissement envisagé donne à la place une forme de grand rectangle, auquel est accolé un hémicycle en face de la cathédrale. Vigné de Vigny a également proposé ce type de place pour la Chambre des Comptes et l'hôtel de ville. Le projet n'est pas mis à exécution[11].

En 1860, Henri-ThĂ©odore Driollet Ă©tablit Ă  son tour un plan d'Ă©largissement de la place. Mais c'est finalement l'architecte Eugène Demangeat, d'origine nantaise et installĂ© Ă  Paris, second prix de Rome, qui remporte le concours lancĂ© pour la transformation de l'esplanade. La place, nivelĂ©e en 1867[12], est amĂ©nagĂ©e entre 1868 et 1872[13]. La cathĂ©drale, après 437 ans de travaux, est achevĂ©e en 1891.

Architecture et monuments remarquable

La cathĂ©drale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, bâtie entre 1434 et 1891, domine la place. Elle bĂ©nĂ©ficie d'un classement au titre des monuments historiques depuis 1862[14]. De style gothique, haute de 63 mètres, de couleur claire en raison de l'utilisation du tuffeau, elle recèle le tombeau et les gisants du duc François II de Bretagne et de son Ă©pouse Marguerite de Foix.

À l'entrée de la cathédrale le perron de quatre marches, créé lors du nivellement de la place de 1867, contribue à la majesté de l'édifice[12].

L'alignement de 1868 a modelĂ© une place rĂ©gulière, sous forme d'un carrĂ© de 60 mètres de cĂ´tĂ©, bordĂ© par les façades identiques des immeubles Ă  cinq Ă©tages de type « haussmannien Â», accueillant des commerces au rez-de-chaussĂ©e. Les balcons des Ă©tages supĂ©rieurs sont en fonte moulĂ©e[12].

  • Immeuble d'habitation massif, de cinq Ă©tages.
    Immeuble, partie ouest de la place
  • Façade occidentale de la cathĂ©drale et son parvis
    Façade occidentale de la cathédrale et son parvis

Cinéma

La place a servi de décor pour le film L'Ironie du sort d'Édouard Molinaro (1974)[15].

Références

  1. Pied 1906, p. 290.
  2. Olivier Pétré-Grenouilleau, Nantes : Histoire et géographie contemporaine, Plomelin, Éditions Palantines, , 2e éd. (1re éd. 2003), 300 p. (ISBN 978-2-35678-000-3), p. 21-22.
  3. Pied 1906, p. 289.
  4. Nantes, la cathédrale, 1991, p. 13.
  5. Lelièvre 1988, p. 170.
  6. Lelièvre 1988, p. 185.
  7. Lelièvre 1988, p. 186.
  8. Lelièvre 1988, p. 189.
  9. Bois 1977, p. 196.
  10. Lelièvre 1988, p. 279.
  11. Lelièvre 1988, p. 171.
  12. Kahn et Landais 1992, p. 45.
  13. Flohic 1999, p. 735.
  14. Notice no PA00108654, base Mérimée, ministère français de la Culture. Consulté le 21 février 2012.
  15. Antoine Rabaste, Il Ă©tait une fois Ă  l'Ouest : Nantes et Saint-Nazaire sous les projecteurs, Nantes, Ă©ditions Coiffard, , 256 p. (ISBN 978-2-919339-29-7), p. 252.

Voir aussi

Bibliographie

  • Paul Bois (dir.), Histoire de Nantes, Toulouse, Privat, coll. « Univers de la France et des pays francophones », , 477 p. (ISBN 2-7089-4717-6).
  • Jean-Luc Flohic (dir.), Le Patrimoine des communes de la Loire-Atlantique, t. 2, Charenton-le-Pont, Flohic Ă©ditions, coll. « Le patrimoine des communes de France », , 1383 p. (ISBN 2-84234-040-X).
  • Claude Kahn et Jean Landais, Nantes et les Nantais sous le Second Empire, Nantes, Ouest Ă©ditions et UniversitĂ© inter-âges de Nantes, , 300 p. (ISBN 2-908261-92-8).
  • Pierre Lelièvre, Nantes au XVIIIe siècle : urbanisme et architecture, Paris, Éditions Picard, coll. « Architectures », , 295 p. (ISBN 2-7084-0351-6).
  • Jean-Michel Leniaud, Gilles Bienvenu, Pierre Curie, VĂ©ronique Daboust, Dominique Eraud, Catherine Gros, François-Charles James et Odette Riffet, Nantes, la cathĂ©drale : Loire-Atlantique, Nantes, Inventaire gĂ©nĂ©ral des monuments et des richesses artistiques de la France - commission rĂ©gionale Pays de la Loire, coll. « Images du patrimoine », , 64 p. (ISBN 2-906344-36-4 (Ă©ditĂ© erronĂ©), BNF 35489491).
  • Collectif, Iconographie de Nantes, Nantes, MusĂ©e DobrĂ©e, , 224 p. (BNF 34612558).
  • Collectif, Mathurin Crucy (1749-1826) : architecte nantais nĂ©o-classique, Nantes, MusĂ©e DobrĂ©e, , 154 p. (BNF 34868424).
  • StĂ©phane Pajot, Nantes histoire de rues, Les Sables d'Olonne, d'Orbestier, , 215 p. (ISBN 978-2-84238-126-4).
  • Édouard Pied, Notices sur les rues de Nantes, A. Dugas, , 331 p., p. 289-290.
  • UniversitĂ© de Nantes. Service formation continue dont universitĂ© permanente, Çà et lĂ  par les rues de Nantes, Nantes, Reflets du passĂ©, , 207 p. (ISBN 2-86507-016-6).

Articles connexes

Liens externes

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