Place du Bouffay
La place du Bouffay est située dans le quartier Bouffay, le plus ancien du centre-ville de Nantes, en France.
Place du Bouffay | ||||
La place du Bouffay | ||||
Situation | ||||
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Coordonnées | 47° 12′ 53″ nord, 1° 33′ 12″ ouest | |||
Pays | France | |||
RĂ©gion | Pays de la Loire | |||
Ville | Nantes | |||
Quartier(s) | Bouffay (centre-ville) | |||
Morphologie | ||||
Type | Place | |||
GĂ©olocalisation sur la carte : Nantes
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
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Description
La place du Bouffay dessert la rue du Bouffay, la rue de la Bâclerie, la rue des Échevins et la rue de l'Ancienne-Monnaie. Elle est pavée et fait partie de la zone piétonnière du Bouffay.
Historique
Elle était bordée naguère sur son côté sud par le rempart de l'ancienne cité médiévale bordant la Loire (espace occupé aujourd'hui par le cours Franklin-Roosevelt) et qui fut démoli entre 1766 et 1780, à laquelle on accédait par un quai (de nos jours, allée de la Tremperie).
Elle fut la place principale de la ville au Moyen Âge, après avoir été ancienne cour du château comtal dit « château du Bouffay » dont les premières fortifications remontent au IIIe siècle qui se trouvait alors sur son côté ouest.
Après la construction du château des ducs de Bretagne dès le XIVe siècle, celui du Bouffay devint le centre des institutions, tant municipales[note 1] que judiciaires. Dès lors, son ancienne cour se transforma en place publique. C'est là où se tenaient les exécutions publiques jusqu'à la Révolution. Ainsi, on peut citer notamment la décapitation de Henri de Talleyrand-Périgord en 1626 (protagoniste de la conspiration de Chalais)[1], et celles des principaux acteurs de la Conspiration de Pontcallec en 1720[2] - [note 2].
Le château du Bouffay subsista jusqu'aux XVIIIe et XIXe siècles, période durant laquelle les travaux d'urbanisme modifient totalement la physionomie de la place : des immeubles de style classique datant de la fin XVIIIe (aujourd'hui classés aux monuments historiques) se dressent désormais sur les côtés ouest, nord et est. C'est à cette époque, que l’ancien hôtel des Monnaies de Nantes situé à l'angle sud-est est détruit[3] (l'argent y fut frappé jusqu'en 1820[4]).
En 1761, l'architecte de la ville, Jean-Baptiste Ceineray, établit le premier plan de réorganisation de la place. Ce projet impose la destruction de tous les bâtiments ne répondant pas à l'alignement souhaité. En 1772, un nouveau plan dressé à l'occasion de la construction des immeubles du quai Flesselles : l'Hôtel des Monnaies de Nantes doit être rasé et reconstruit, avec une façade principale donnant sur la place. À l'ouest de la place, à l'emplacement de l'ancien château, un Présidial doit être bâti, lui aussi avec une façade principale tournée vers les quais. Le bâtiment principal de la place aurait alors été installé sur la partie nord, sous la forme d'un immeuble d'habitation. Si ce bâtiment est bien construit selon les préconisations de Ceineray, l'Hôtel des Monnaies de Nantes et la prison avec sa tour sont encore debout en 1818[5]. En 1817, l'ensemble continu de quais le long de la Loire, projeté par Ceineray, est achevé lorsque le quai devant la place est enfin terminé[6].
Les immeubles sur les côtés est et ouest de la place sont construits après la mort de Ceineray (qui quitte son poste d'architecte de la ville en 1780 et meurt en 1811). Cependant, ils respectent les caractéristiques souhaitées par l'architecte, qui se voit attribuer la conception de la place[5]. Après la destruction de l'ancien château commencée en 1843, et celle du beffroi exécutée en 1848, Joseph-Fleury Chenantais dirige la construction de l'immeuble côté ouest (no 6) entre 1849 et 1853[7].
Aujourd'hui, cet espace est une zone piétonne et commerciale. Jusqu'en 2010, elle fut aussi le lieu d'un marché couvert, mais les travaux d'aménagement du cours Franklin-Roosevelt (concernant également le « Carré Feydeau ») qui entraina son repavage intégral et le démontage des auvents métalliques qui faisaient office de halles accueillant les commerçants depuis 1878 (refaites à l'identique 100 ans plus tard[8]), remettent en cause le maintien de cette activité dans son ancienne configuration qui limite les possibilités d'installation[9]. Cependant la municipalité se donne jusqu'en 2018 pour décider ou non de leur réinstallation sur la place[8].
Cinéma
La place du Bouffay apparaît dans une scène du film Une chambre en ville de Jacques Demy, réalisé en 1982.
Panorama
Notes et références
Notes
- Jusqu'au début du XXe siècle, la maison des Échevins, dite aussi « maison des Engins », se dressait à l'angle nord-est de la place. Construite en 1453, elle fut la première mairie de la ville. Elle fut rachetée par la municipalité qui la fit raser pour élargir la rue en 1906. Le seul vestige de cette bâtisse à colombage est une cheminée monumentale adossée au mur de l'immeuble mitoyen, au niveau du no 2 de la rue des Échevins.
- Une plaque commémorative sculptée en 1979 par Raffig Tullou existait encore en 2010 au pied de l'immeuble bordant le côté nord. Elle fut malencontreusement brisée lors des travaux d'aménagement de la place. Elle a été remplacée depuis par un fac-similé.
Références
- Joëlle Chevé, « La mort du comte de Chalais », Historia, no 808,‎ (lire en ligne).
- « Nantes », sur infobretagne.com (consulté le ).
- « ouvrier de la Monnaie, recherches d'O. Halbert », sur histoire du Haut-Anjou avant 1789 (consulté le )
- Gildas Salaün, « La Monnaie royale de Nantes », Monnaie magazine,‎ , p. 52-57 (ISSN 1626-6145)
- Lelièvre 1988, p. 95
- Lelièvre 1988, p. 96
- de Berranger 1975, p. 152.
- Les Halles du Bouffay sur le site de Nantes Renaissance
- « Place du Bouffay : les halles ne seront pas réinstallées », sur 20 Minutes (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Henri de Berranger, Évocation du vieux Nantes, Paris, Les Éditions de Minuit, (réimpr. 1994), 2e éd. (1re éd. 1960), 300 p. (ISBN 2-7073-0061-6, OCLC 312748431).
- Pierre Lelièvre, Nantes au XVIIIe siècle : urbanisme et architecture, Paris, Éditions Picard, coll. « Architectures », , 295 p. (ISBN 2-7084-0351-6).
- Stéphane Pajot, Nantes histoire de rues, Les Sables d'Olonne, d'Orbestier, , 215 p. (ISBN 978-2-84238-126-4).
- Édouard Pied, Notices sur les rues de Nantes, A. Dugas, , 331 p., p. 35.
- Gildas Salaün, L’atelier monétaire de Nantes sous l’Ancien Régime, Nantes, Association Numismatique Armoricaine, , 94 p.