Pierreville (Manche)
Pierreville est une commune française, située dans le département de la Manche en région Normandie, peuplée de 746 habitants[1].
Pierreville | |
Église Notre-Dame. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Manche |
Arrondissement | Cherbourg |
Intercommunalité | Communauté d'agglomération du Cotentin |
Maire Mandat |
Thierry Lemonnier 2020-2026 |
Code postal | 50340 |
Code commune | 50401 |
Démographie | |
Gentilé | Pierrevillais |
Population municipale |
746 hab. (2020 ) |
Densité | 74 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 28′ 27″ nord, 1° 46′ 49″ ouest |
Altitude | Min. 35 m Max. 117 m |
Superficie | 10,11 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Cherbourg-en-Cotentin (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton des Pieux |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Géographie
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[2]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[3].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[6] complétée par des études régionales[7] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Barneville Carteret », sur la commune de Barneville-Carteret, mise en service en 1986[8] et qui se trouve à 11 km à vol d'oiseau[9] - [Note 4], où la température moyenne annuelle est de 12 °C et la hauteur de précipitations de 603,9 mm pour la période 1981-2010[10].
Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 5], « Cherbourg – Maupertus », sur la commune de Cherbourg-en-Cotentin, mise en service en 1935 et à 21 km[11], la température moyenne annuelle évolue de 10,4 °C pour la période 1971-2000[12] à 10,7 °C pour 1981-2010[13], puis à 11,1 °C pour 1991-2020[14].
Urbanisme
Typologie
Pierreville est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 6] - [15] - [16] - [17].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cherbourg-en-Cotentin, dont elle est une commune de la couronne[Note 7]. Cette aire, qui regroupe 77 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[18] - [19].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (97,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (97,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (44,9 %), terres arables (33,1 %), zones agricoles hétérogènes (19,2 %), zones urbanisées (2,8 %)[20].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[21].
Toponymie
À l’origine, Pierreville s’appelait Maneville (« Magna villa : le grand domaine ») et aussi Damandeville.
Le nom de la localité est attesté sous les formes : Petravilla en 1179 ; Petrae Villae vers 1210 ; Petrivilla en 1222 ; Pierreville en 1743[22]. Du latin petra « pierre » et villa « ferme »[22].
Nom lié à l’exploitation de mines et de carrières.
Le gentilé est Pierrevillais
Histoire
Dans la première moitié du XIIe siècle, la paroisse relevait de l'honneur de Saint-Sauveur-le-Vicomte[23], et au début du XIIIe siècle, comme relaté dans les Scripta de feodis, elle avait basculé dans l'honneur de Bricquebec[24].
Le seigneur de Pierreville était sieur de Maneville.
Sur le cartulaire de l’abbaye de Troarn, il est fait mention du sire de Pierreville au nombre des barons aux côtés de Guillaume le Conquérant, lors de la bataille d'Hastings.
Au XIIe siècle, Guillaume de Werton alias de Mulerise donna le patronage de Pierreville au prieuré de Brewton, monastère en Angleterre situé près de Bath[25] au terme d’un échange de terre entre ce dernier et l’abbaye Saint-Martin de Troarn[26].
Une chapelle dédiée à sainte Regonette ou chapelle Saint-Ergouef est attestée en 1332 sous la forme capella Sancte Ragovefe dans le pouillé du diocèse de Coutances. Elle était située à Surtainville sous la juridiction de Pierreville, en tant qu'annexe de l'église Notre-Dame, sous le patronage de l'abbé de Troarn[27].
Exploitation des mines par les Anglais dès le Moyen Âge : mines des Godailleries et de la Laverie ; plomb argentifère, et la Ferrière (fer).
Ancien manoir communal en bas de l’église sur le pré.
Rôle au niveau départemental de Jacques Marion de la Vallée à la Révolution de 1789.
Venant de Carteret, Victor Hugo est passé à Pierreville en 1842 avant de faire étape aux Pieux en compagnie de Juliette Drouet. Il a mentionné dans son journal le très mauvais état du chemin à cette époque.
Auguste Laisney devient cultivateur à Pierreville et achète la ferme et la terre de Saint-Marcouf vers 1870.
L'église a été refaite et agrandie sous Léon XIII, pape de 1878 à 1903.
Louis Laisney et Clément Labée furent les deux premiers soldats pierrevillais mort en .
Tir de navires français sur les Allemands le lors de l’invasion pour ralentir leur avance. Impact sur la grande route près de la Cauvinerie.
Emplacement de mines antichars placées par l'armée française au "Haut de la route".
Passage de Rommel en et en 1944.
Pierreville était sous la trajectoire des milliers d'avions transportant les parachutistes américains vers leurs zones de saut, dans la nuit du au .
Eisenhower est passé à Pierreville venant de Barneville vers le .
Venue du cardinal Guyot, le , pour la confirmation.
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[30]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[31].
En 2020, la commune comptait 746 habitants[Note 8], en augmentation de 0,4 % par rapport à 2014 (Manche : −0,97 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Lieux et monuments
- Manoir de Saint-Marcouf (XVIIe siècle), propriété de la famille de l’amiral de Tourville (1639). Propriété dans les années 1600 de la famille Faucon, puis de la famille Lesauvage dans les années 1700. Ces deux familles étaient les sieurs de Saint Marcouf ; il eut même dans ces familles des sieurs et patrons de Pierreville. Propriété aussi vers 1829 de la famille Leconte, puis vers 1870-1880, de la famille Lagalle, puis en 1900 de la famille Laisney. Il appartient toujours à cette famille.
- Manoir de Montaubert (XVIe – XVIIe siècle).
- Église Notre-Dame contenant (XVe, XVIIe – XIXe siècle) deux objets classés monuments historiques : L'Entrée au paradis de quatre personnages conduits par la Vierge et un ange à Pierreville (bas-relief du XIVe) et une statue de sainte Geneviève (appelée aussi sainte Ergouëffe) du XVe. Elle est aujourd'hui rattachée à la nouvelle paroisse Notre-Dame du doyenné de Cherbourg-Hague[34].
- Croix de Maneville (XVIIIe siècle) sur le chemin des pointes de la crête.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
- Pierreville sur le site de l'Insee
Notes et références
Notes
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[4].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[5].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Altitudes, superficie : IGN[35].
- Population municipale 2020.
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le ).
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Barneville Carteret - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Pierreville et Barneville-Carteret », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Barneville Carteret - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Pierreville et Cherbourg-en-Cotentin », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Cherbourg – Maupertus - Normales pour la période 1991-2020 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le ).
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique (consulté le ).
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, vol. 1, Droz, , p. 375.
- Florence Delacampagne, « Seigneurs, fiefs et mottes du Cotentin (Xe – XIIe siècle) : Étude historique et topographique », dans Archéologie médiévale, t. 12, (lire en ligne sur Persée.), p. 181-182.
- Delacampagne 1982, p. 187.
- René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN 978-2-35458-036-0), p. 460.
- Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Derache, (lire en ligne)
- Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de la France II, Paris, 1903, p. 314C.
- « Thierry Lemonnier, nouveau maire de Pierreville », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Réélection 2020 : « Municipales à Pierreville. Thierry Lemonnier réélu maire de la commune », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Site du doyenné.
- Répertoire géographique des communes ().