Pierre Saint-Martin (Luzillé)
La Pierre Saint-Martin, également connue sous les noms de Pierre du Pas de Saint-Martin et La Pierre Saint-Martin, est un polissoir fixe situé sur la commune de Luzillé, en Indre-et-Loire.
Pierre Saint-Martin | |||||
La Pierre Saint-Martin, à Luzillé. | |||||
Présentation | |||||
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Nom local | Pierre du pas de Saint-Martin[1] - [2] La Pierre Saint-Martin[3] |
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Type | Polissoir fixe | ||||
Période | Néolithique | ||||
Protection | Classé MH (1952)[3] | ||||
Caractéristiques | |||||
Dimensions | L=2,50 m - l=2,00 m - H=0.70 m | ||||
Matériaux | poudingue | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 15′ 17″ nord, 1° 02′ 58″ est | ||||
Pays | France | ||||
Région | Centre-Val de Loire | ||||
Département | Indre-et-Loire | ||||
Commune | Luzillé | ||||
Géolocalisation sur la carte : Indre-et-Loire
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Ce mégalithe, qui a été utilisé au cours du Néolithique, a fait l'objet d'un classement au titre de monument historique en 1952. De nombreuses traditions sont liées à son appellation martiniennes qui reste difficile à expliquer de manière certaine.
Contexte géographique et archéologique
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La Pierre Saint-Martin est localisée à Luzillé, une commune située dans l'arrondissement de Loches, département d'Indre-et-Loire, en région Centre-Val de Loire[4]. Le polissoir trouve son emplacement au lieu-dit éponyme de la Pierre Saint-Martin[5], à 1,2 km au sud-ouest du centre-bourg communal[6].
Des silex néolithiques, haches polies notamment, ont été trouvés aux abords du polissoir[7]. Un deuxième mégalithe, un menhir constitué de pierre meulière, est également répertorié sur le territoire de Luzillé, au lieu-dit « Les Sables »[8]. Pour Gérard Cordier, outre celui de la Pierre Saint-Martin, au moins trois autres polissoirs de type fixe ont été inventoriés en 1951 en Indre-et-Loire : le polissoir du Petit-Pressigny, le polissoir de Saint-Cyr-sur-Loire et le polissoir de Thizay[9] ; depuis cette date, les découvertes se poursuivent et en 2011 Jean-Claude Marquet identifie 14 polissoirs fixes dans le département[10].
Dénomination
Le nom du polissoir, Pierre Saint-Martin[11] - [8], La Pierre de Saint-Martin[3], ou Pas de Saint-Martin[1] - [2], est étroitement associé à une légende, la « légende des gerbes », faisant référence à saint Martin[12] - [13] - [14]. Cette ancienne tradition orale locale rapporte que les empreintes présentent sur la surface du mégalithe sont associées au « pas » ou la marque du sabot de l'âne du saint martinien[15] - [12] - [Note 1]. Pour Jean Moreau, la légende peut-être mise en relation avec l'existence de trois églises consacrées à Saint Martin se trouvant à proximité du territoire de Luzillé[12]. En outre, Moreau estime qu'il y a eu, à Luzillé, une probable « intervention » de Martin de Tours, ou, peut-être, de l'un de ses disciples[12].
Historique
L'utilisation de la Pierre Saint-Martin est datée du Néolithique[3]. À cette époque, le mégalithe permettait d'affiner les outils en silex[16].
C'est en 1892 que l'existence de ce polissoir est signalée à la Société archéologique de Touraine (SAT)[17] par un instituteur de Luzillé[18]. Au début des années 1910, le mégalithe devait soit faire l'objet d'une vente soit être soumis à une destruction[19]. La SAT, afin que le bloc mégalithique ne soit pas détruit, prend alors la décision de racheter la Pierre Saint-Martin, ainsi que le terrain au sein duquel elle est placée, en y investissant une somme de 60 francs. Toutefois l'acte d'achat ne peut pas se réaliser immédiatement[19]. Ce n'est que quelques années après que la société savante s'en porte acquéreur[8] et elle en garde depuis lors la propriété.
En 1950, le préhistorien Gérard Cordier, membre de la SAT, initie un projet de classement du mégalithe[1]. Deux plus tard, sa démarche aboutit et la Pierre de Saint-Martin bénéficie d'un classement au titre de monument historique par arrêté du [3].
Description
L'aspect général du mégalithe de Luzillé est comparable à ceux mis en évidence à Brèches, à Saint-Eliph et à Nottonville-Civry[12].
Le polissoir mesure 2,50 × 2 m à sa base pour une hauteur hors sol de 0,70 m. La roche qui le constitue est un poudingue, gréseux dans sa partie supérieure[17]. Le grès est alors la roche la plus utilisée pour le polissage des outils[21].
La partie supérieure du mégalithe est marquée par des rainures droites ou fuselées[18] - [2] - [12]. Sa surface présente également plusieurs cupules de forme plus ou moins circulaire[2] - [11]. La pierre comporte au total cinq rainures et trois cupules, ainsi que deux plages de forme plus irrégulière[17]. La plus longue de ces rainures mesure 405 mm de long[17]. Les cupules peuvent avoir servi de réserve pour l'eau indispensable au polissage[22].
Le polissoir fixe, ancré dans le sol[13], de Saint-Martin a fait l'objet de quelques dégradations avant 1950[1].
Notes et références
Notes
- Martin, qui croisa le chemin de moissonneurs conduisant un chariot et injuriant le thaumaturge de « propre à rien » aurait frappé de six coups le véhicule avant que celui-ci ne se transforme en pierre. Le saint aurait alors déclaré : « Cette pierre [...] restera ici le témoignage de votre incrédulité et de mon passage parmi vous »[13] - [12].
- Sous cet angle de prise de vue, seules sont visibles les rainures et, plus ou moins partiellement, les cupules.
Références
- « Séance du 25 mai 1950 », bulletin de la Société archéologique de Touraine,‎ , p. 97 (lire en ligne, consulté le ).
- Abbé Peyron, « Étude sur quelques monuments mégalithiques de la Touraine », Bulletin de la Société archéologique de Touraine, Société archéologique de Touraine, t. 10,‎ , p. 80 et 81 (lire en ligne, consulté le ).
- « Polissoir fixe dit La Pierre Saint-Martin », notice no PA00097854, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Polissoir de La pierre Saint-Martin », sur la base de données géographique OpenStreetMap (consulté le ).
- Jacques-Xavier Carré de Busserolle, Dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre-et-Loire et de l'ancienne province de Touraine. : Mémoires de la Société archéologique de Touraine., t. IV, Tours, Société archéologique de Touraine, , 433 p. (lire en ligne), p. 71.
- Jean-Mary Couderc (dir.), Dictionnaire des communes de Touraine, Chambray-lès-Tours, CLD, , 967 p. (ISBN 978-2-85443-136-0), p. 509.
- Cordier 1984, p. 53.
- Louis Dubreuil-Chambardel, « Le menhir de Luzillé (Indre-et-Loire). », Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, VIe Série, t. 5, no fascicule 3,‎ , p. 23 (DOI 10.3406/bmsap.1914.8671).
- Gérard Cordier, « Polissoirs à main de l'Indre-et-Loire. », Bulletin de la Société préhistorique de France, t. 48, nos 7-8,‎ , p. 304 (DOI 10.3406/bspf.1951.2900).
- Marquet 2011, p. 288.
- Jean-Mary Couderc, « Les Toponymes Saint-Martin dans nos campagnes », Mémoires de la Société archéologique de Touraine, Tours, vol. 62,‎ , p. 14 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
- Jean Moreau, « Rabelais et Saint-Martin, à propos de légende », Bulletin de la Société archéologique de Touraine, t. 49,‎ , p. 124, 126, 127 et 128 (lire en ligne).
- Éloise Mozzani, « Centre », dans Légendes et mystères des régions de France, Groupe Robert Laffont, , 1566 p. (lire en ligne).
- Jean-Marie Rougé, « Folklore préhistorique de la Touraine », Revue de folklore français, t. 3,‎ , p. 83 (lire en ligne, consulté le ).
- Paul Sébillot (dir.), « Les empreintes merveilleuses », dans Le folk-Lore de la France., vol. 4 : Le ciel et la terre, 1904-1907 (lire en ligne).
- René Coursault, Les traditions populaires en Touraine : leur évolution au cours des siècles, G. P. Maissonneuve et Larose, , 208 p. (lire en ligne), p. 42.
- Cordier 1984, p. 49.
- « Séance du 27 juin 1892 », Bulletin archéologique de Touraine, t. IX,‎ , p. 70 (lire en ligne, consulté le ).
- Louis Dubreuil-Chambardel, « Communications », Bulletin de la Société archéologique de Touraine, t. 18,‎ 1911-1912, p. 335 (lire en ligne, consulté le ).
- Cordier 1984, p. 52.
- « Les outils de tous les jours », sur le site de l'Inrap (consulté le ).
- Louis Bousrez, Les monuments mégalithiques de la Touraine, Tours, Imprimerie L. Bousrez, , 112 p., p. 74.
Pour approfondir
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Gérard Cordier, Inventaire des mégalithes de la France, vol. 1 : Indre et Loire, 2e édition entièrement refondue, Joué-lès-Tours, l'auteur, , 201 et XXIV p. .
- Jean-Mary Couderc, « Les toponymes Saint-Martin dans nos campagnes », Mémoires de la Société archéologique de Touraine, Tours, vol. 62,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le ).
- Jean-Claude Marquet, « Les mégalithes et les sépultures néolithiques (cartes) », dans Élizabeth Zadora-Rio (directeur d'ouvrage) et al., Atlas Archéologique de Touraine, vol. 53 - Supplément à la Revue archéologique du centre de la France, Tours, FERACF, (ISSN 1760-5709, lire en ligne).
- Jean-Claude Marquet, « Les mégalithes », dans Jean-Claude Marquet, La préhistoire en Touraine, Presses universitaires François-Rabelais, , 363 p. (lire en ligne).
- Daniel Schweitz, « Un mégalithe sauvegardé et étudié par la Société : le polissoir dit la pierre de saint Martin à Luzillé », bulletin de la Société archéologique de Touraine, t. LXIV,‎ , p. 5-12 (ISSN 1153-2521).
Articles connexes
Liens externes
- « Polissoir fixe dit La Pierre Saint-Martin », notice no PA00097854, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « La Pierre Saint Martin à Luzillé (37) », sur le site petit-patrimoine.com (consulté le ).