Pierre SĂ©ailles
Pierre Séailles, né le et mort le fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent français du Special Operations Executive (SOE).
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(Ă 88 ans) Le Plessis-Robinson |
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Jean-Charles SĂ©ailles (d) |
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Biographie
Pierre Séailles naît le , à Antony (Seine).
Lorsque la guerre commence, Pierre Séailles prépare les Arts et Métiers. Mobilisé à l’école des EOR d’Orléans, il en suit les cours, mais échoue aux examens de sortie. Après diverses affectations, il se trouve dans un camp, en , et apprend que l’armistice va être demandé à l’ennemi. Il ne peut accepter de voir son pays envahi par l’ennemi. Après maintes péripéties, il est maintenu dans l’armée d’armistice jusqu’à l’automne 1941 où il parvient à se faire réformer.
Début , voulant gagner l’Angleterre, il tente de passer la ligne de démarcation. Il est arrêté par les gendarmes à Montrésor, et conduit en détention à Périgueux. Là , il fait la connaissance d’officiers du SOE, en particulier de Michael Trotobas.
Ils sont bientôt transférés à Mauzac (Dordogne). Onze agents du SOE, dont Michael Trotobas, réussissent à s’en évader dans la nuit du 15 au .
Le , Séailles est, enfin, libéré. Il reçoit un message de sa sœur Simone (devenue agent de liaison SOE) l’informant qu’un « Michel » l’attend d’urgence à Lille, où, bien entendu, il se rend immédiatement. C’est Michael Trotobas, chef éponyme du réseau Sylvestre-FARMER, qui veut en faire son adjoint. Sous le nom de guerre de « Pierrot », il devient alors une sorte d’alter ego de Trotobas, qui veut qu’il soit au courant de tout et le charge de la préparation des plans d’action ; si bien qu’à la mort du chef, le , il est à même de prendre la suite sans qu’apparaisse la moindre coupure. Londres le charge officiellement de prendre la tête du réseau, sous l’autorité et en liaison avec René Dumont-Guillemet, chef du réseau Armand-SPIRITUALIST, qui contrôle de loin et, surtout, assure les liaisons avec le service. Il divise alors le réseau - qui a pris une importance considérable - en régions, dont il choisit soigneusement les responsables ; et il assume pleinement le commandement de ce qui est bien l’un des plus grands réseaux de la section F. Séailles planifie des opérations de guérilla à grande échelle. Il prépare surtout le seul sabotage de ce type réalisé en France : l’arrachage des voies ferrées à l’aide d’un soc fixé à l’avant de la locomotive, dans la nuit du 26 au , sur trois sites différents.
Pierre Séailles conduit le réseau jusqu’à la Libération : sous son commandement, les groupes font 1500 prisonniers, détruisent ou prennent plusieurs centaines de véhicules et une grande quantité d’armes et de matériel.
En , Pierre Séailles part pour Toulouse, où Pierre Bertaux, commissaire de la République, qu'il a connu en prison, fait de lui son attaché militaire. Plus tard, il revient à Paris.
Philippe de Vomécourt et Pierre Séailles souhaitent regrouper les membres des réseaux franco-britanniques de la section F du SOE. En , Séailles accueille à son domicile parisien une quinzaine d’anciens responsables pour une première réunion, à l’issue de laquelle naît la Fédération Libre Résistance.
Il reprend après la guerre, auprès de son père la fabrication de pièces en Lap, en utilisant de nouvelles techniques: (Lap à décor flotté) et continuera en compagnie de son épouse Brigitte Amherdt et son fils Nicolas.
Pierre Séailles meurt le , à l’âge de 88 ans. Il est enterré au cimetière de Longvilliers (Yvelines).
Famille
Il est le fils de Jean Charles Séailles (1883-1967) et de Spéranza Calo[1] (Constantinople, - Paris, ), cantatrice mezzo-soprano, fille d’un peintre réputé de Constantinople, mariés en , et installés à Antony[2] avant le printemps 1918. Son grand-père paternel, Gabriel Séailles (1852-1923), était professeur de philosophie en Sorbonne, et sa grand-mère paternelle, Octavie Charles Paul Séailles (1855-1944), était artiste peintre.
Il est le troisième des quatre enfants :
- Jean Séailles (1915-2010). Il s'engagea dans la résistance, avec son épouse Krino : connu sous le pseudo « commandant Grégoire », il organisa le maquis de Saint-Mars-du-Désert (Mayenne), tout en étant adjoint du chef du réseau Aristide du SOE et chef départemental des FFI.
- Simone Séailles (1917-1945)[3]. Comme son frère Pierre, elle s'illustra dans le réseau Sylvestre-FARMER du SOE. Elle fut arrêtée par la Gestapo dans un café de l'avenue de Wagram à Paris, le , et mourut à Ravensbrück (matricule 47.182).
- Pierre SĂ©ailles (1919-2007).
- Violette SĂ©ailles (1926-1966).
Ĺ’uvres
Peintures
- 1964 - Fougères noires sur fond rouge , Lap avec Brigitte Amherdt, dim; 57 x 27 cm (exposition d'Antony, 2014)
Distinctions
- Royaume-Uni : Distinguished Service Order (DSO) ;
- France : chevalier de la LĂ©gion d'honneur, Croix de guerre 1939-1945, MĂ©daille de la RĂ©sistance avec rosette ;
- Belgique : Croix de guerre 1940-1945, officier de l'Ordre de LĂ©opold II.
Sources
- Fiche Pierre SĂ©ailles, avec photographie : voir le site Special Forces Roll of Honour.
- Libre Résistance, bulletin d’information et de liaison, anciens des Réseaux de la Section F du S.O.E. (Special Operations Executive), Amicale BUCK, numéro 20, 2e trimestre 2007 ; et correctif dans numéro 21, 3e trimestre 2007.
- Site consacré à Spéranza Calo-Séailles, mère de Pierre Séailles, consulté le 14 novembre 2008, source de la section Famille.
- La Lettre de la Fondation de la Résistance, numéro 52, , voir page 13.
- Danièle Lheureux, De Sylvestre-Farmer à Libre Résistance avec les Séailles, Les Éditions Nord avril, 2014, (ISBN 978-2-36790-034-6).
Notes et références
- Abréviation de Elpis Calogeropoulou.
- Adresse à Antony : 22 rue de Verrières (qui devint ensuite 54 avenue du Bois de Verrières). La propriété a été détruite en 1971.
- Une rue d'Antony porte son nom.
- Catalogue Ă©ponyme, pour la ville d'Antony, Impr. Le RĂ©veil de la Marne, juillet 2014, 20 p., p. 18.
Liens externes
- Ressource relative aux militaires :