Accueil🇫🇷Chercher

Pierre-Alexandre Monsigny

Pierre-Alexandre Monsigny est un compositeur français né le à Fauquembergues (Pas-de-Calais) et mort le à Paris. Il fut membre de l'Académie des beaux-arts (1813).Son nom figure avec son buste sur la façade est de l'Opéra Garnier à Paris.

Pierre-Alexandre Monsigny
Description de cette image, également commentée ci-après
Pierre-Alexandre Monsigny par Robert Lefèvre en 1813
Naissance
Fauquembergues (Pas-de-Calais) , Drapeau du royaume de France Royaume de France
DĂ©cès (Ă  87 ans)
Paris, Drapeau du Royaume de France Royaume de France
Activité principale Compositeur
Style
Opéra
Distinctions honorifiques Chevalier de la LĂ©gion d'honneur
Académie des beaux-arts

Par sa musique pleine d'esprit, de fraîcheur et de charme parfois naïf, il parvient à structurer ce qui n'était qu'un compromis entre la comédie et l'opéra. Il se révèle alors comme le principal précurseur, avec André Grétry et François-André Philidor, d'un genre nouveau : l'opéra-comique.

Il ouvre ainsi la voie à Boïeldieu, Auber, Gounod, Bizet, Massenet… à tous ceux qui, par leur talent de compositeur, sont parvenus à illustrer avec succès ce genre bien français.

Paul Dukas déclarera même : « De tous les compositeurs de notre pays, il est peut-être le premier qui ait eu le don de l'émotion vraie, humaine, de l'expression communicative et du sentiment juste… ».

Biographie

C'est dans l'arrière pays boulonnais, en direction d'Aire-sur-la-Lys, précisément à Fauquembergues, que naît, le , Pierre-Alexandre Monsigny, quatre mois avant l'union légitimée de ses parents, Marie-Antoinette Dufresne et Nicolas Monsigny.

S'ils sont tous deux originaires de Desvres, les lointaines racines paternelles sont parfaitement latines. En effet, selon certaines sources, Marc di Mancini, craignant la vendetta à la suite d'un duel où il tue l'un de ses compagnons, quitte la Sardaigne pour fuir vers les Pays-Bas espagnols. C'est aux premières années du XVIe siècle que la famille s'installe en Artois. Sous le règne de Louis XIV, les Monsigny, dont le nom s'est francisé, connaissent un certain apogée, tant par leur notoriété que par leur fortune. Celui-ci décline hélas peu à peu. Ils abandonnent ainsi, bien avant la Révolution, leur blason et leur particule.

Bien moins soucieux du passĂ© tourmentĂ© de ses aĂŻeux que de l'Ă©ducation sa progĂ©niture, Nicolas Monsigny envoie son fils au Collège des JĂ©suites wallons de Saint-Omer. Outre l'enseignement rigoureux habituel, Pierre-Alexandre dĂ©couvre sans peine les rudiments du solfège, aidĂ© en cela par un don Ă©vident remarquĂ© par le patron de son père, un riche bourgeois cultivĂ© qui lui fait partager les leçons de musique donnĂ©es Ă  ses enfants par le carillonneur de l'abbaye Saint-Bertin. Il se perfectionne dans ce qui deviendra son Art : la musique devient une idĂ©e fixe qui n'est peut-ĂŞtre pas du goĂ»t de son père qui ne mourra qu'en 1758. « Si j'allais Ă  Paris, j'y ferais fortune Â» rĂ©pĂ©tait sans cesse Pierre Alexandre. En 1749, il dĂ©cide de partir pour la capitale avec pour tout bagage quelques Ă©cus en poche, un violon, et une lettre de recommandation. Il entre ainsi chez M. de Saint-Julien, dans les bureaux de la comptabilitĂ© du ClergĂ© de France. S'il gagne alors suffisamment d'argent pour subvenir aux besoins de ses proches, la capitale lui offre surtout la possibilitĂ© de stimuler davantage sa passion pour la musique. Au cours de l'annĂ©e 1752, Ă  l'issue d'une reprĂ©sentation de La serva padrona de Pergolèse Ă  l'OpĂ©ra, il ne contient pas son enthousiasme. Cet ouvrage dĂ©cide sa vocation. Audacieux, il veut tenter un changement profond dans l'art musical de son Ă©poque. Il devient l'Ă©lève de Gianotti, contrebassiste Ă  l'OpĂ©ra, auteur d'un Guide de Composition. Cinq mois de leçons suffisent pour que ses Ă©tonnantes dispositions lui permettent de mettre cet enseignement en application.

C'est en secret, sur un livret de La Ribardière, qu'il Ă©crit Les Aveux indiscrets, son premier opĂ©ra-comique, prĂ©sentĂ© au théâtre de la Foire Saint-Germain le . Cet ouvrage remporte un accueil chaleureux, ce qui l'encourage Ă  en composer un second, en deux actes, sur un texte de Pierre-RenĂ© Lemmonier. Le MaĂ®tre en droit connaĂ®t, l'annĂ©e suivante, les mĂŞmes ovations. Michel-Jean Sedaine, le librettiste Ă  la mode, propose Ă  Monsigny de collaborer avec lui, Ă  la suite du succès de Le Cadi dupĂ©. Leur production commune se rĂ©vèle des plus heureuses : On ne s'avise jamais de tout, Le Roi et le fermier, Rose et Colas remportent tous trois un grand succès. Le , Ă  l'AcadĂ©mie royale de Musique son ballet hĂ©roĂŻque en trois actes Aline, reine de Golconde ne suscite toutefois qu'un accueil rĂ©servĂ©. La critique se montre plus froide encore deux annĂ©es plus tard, lors de sa crĂ©ation de L'ĂŽle sonnante. La musique, il est vrai, conserve sa grâce habituelle de la « patte Â» Ă©lĂ©gante et lĂ©gère de Monsigny. En revanche, le livret de Charles CollĂ© se rĂ©vèle inadaptĂ© et justifie du passage Ă©phĂ©mère de l'Ĺ“uvre Ă  l'affiche de la ComĂ©die-Italienne.

C'est au cours de cette même année 1768 que le compositeur achète la charge de Maître d'hôtel au service du duc d'Orléans. Sedaine lui soumet alors le livret du Le Déserteur sur lequel il compose la partition qui a fait sa gloire. Mais Le Faucon créé en 1771 ne parvient pas à prendre son envol. Le , La Belle Arsène suscite des critiques mitigées.

En 1777, après le succès de Félix ou l'Enfant trouvé, Monsigny cesse toute composition, sans doute en raison de problèmes de vue. Il est nommé inspecteur général des canaux à Orléans. Au début de l'année 1784, il épouse Amélie de Villemagne, avec qui il vivra paisiblement jusqu'aux troubles de 1789.

La Révolution et la Terreur réduisent le musicien et sa famille à une misère profonde et le plongent dans l'oubli pendant quelques années. Apprenant l'état de pauvreté du compositeur, les sociétaires de l'Opéra-Comique parviennent à lui verser une rente de 2 400 Livres, prouvant leur reconnaissance à l'égard d'un des fondateurs de leur théâtre.

Les années d'adversité s'estompent peu à peu et, avec le temps, Monsigny retrouve sa juste renommée. Il devient inspecteur de l'enseignement au Conservatoire de Musique de Paris, puis en 1804, est fait Chevalier de la Légion d'honneur. Il succède en 1813 à Grétry à l'Académie des beaux-arts. Une cécité totale afflige ses dernières années.

Monsigny s'Ă©teint dans sa maison de campagne situĂ©e au 162 rue du Faubourg-Saint-Martin Ă  Paris le en laissant le souvenir d'un homme modeste, courtois « aux manières simples et Ă©lĂ©gantes Â» plein d'une sensibilitĂ© qui transparaĂ®t tout au long de ses douze Ĺ“uvres principales. InhumĂ© au cimetière du Père-Lachaise, ses ossements ont Ă©tĂ© exhumĂ©s en 1827[1].

Ĺ’uvres

Bibliographie

Biographies

  • Tout ou partie de l'article est tirĂ© de l'ouvrage de Dominique Ghesquiere, Monsigny, un des pères de l'opĂ©ra comique français Ă©ditĂ© en 2006 par la ville de Boulogne-sur-Mer, avec l'aimable autorisation de l'auteur.
  • Alain GĂ©rard, 100 figures d'Antan du Nord de la France, Éditions La Voix du Nord, 2002.
  • Theodore Baker et Nicolas Slonimsky (trad. Marie-Stella Pâris, prĂ©f. Nicolas Slonimsky), Dictionnaire biographique des musiciens [« Baker's Biographical Dictionary of Musicians »], t. 2 : H-O, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (rĂ©impr. 1905, 1919, 1940, 1958, 1978), 8e Ă©d. (1re Ă©d. 1900), 4 728 p. (ISBN 2-221-06787-8), p. 2 826
  • Joann Élart, FrĂ©dĂ©ric GuĂ©rin et Patrick TaĂŻeb, « Fortune et prospĂ©ritĂ© de l’œuvre de Sedaine et Monsigny (1764-1862) : l’exemple de Rose et Colas », in Judith le Blanc, RaphaĂ«lle Legrand et Marie-CĂ©cile Schang-Norbelly (dir.), Une Ĺ“uvre en dialogue : le théâtre de Michel-Jean Sedaine, Paris, Sorbonne UniversitĂ© Presses, collection « e-Theatrum Mundi », 2021, p. 273-310 [en ligne].

Autres

  • Joann Élart, « Monsigny des Romantiques », Dezède,‎ (ISSN 2269-9473, lire en ligne)
    Ce dossier propose de suivre entre 1853 et 1872 la production tardive de deux œuvres de Monsigny inscrites au patrimoine de l’Opéra-Comique, Rose et Colas et Le Déserteur.

Notes et références

  1. « Les tombes effacées », L'Homme libre,‎ , p. 3 (lire en ligne).

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.