Picotelle Ă gorge blanche
La Picotelle Ă gorge blanche (Pygarrhichas albogularis), unique reprĂ©sentant du genre Pygarrhichas, est une espĂšce de passereaux de la famille des Furnariidae. Cet oiseau mesure une quinzaine de centimĂštres de longueur, avec une queue raide et arrondie. Les parties supĂ©rieures sont brun sombre, tirant sur le roux en bas du dos et sur la queue et contrastant fortement avec la gorge et la poitrine d'un blanc Ă©clatant. Le reste des parties infĂ©rieures est grossiĂšrement tachetĂ© de blanc. Le bec est long, lĂ©gĂšrement incurvĂ© vers le haut. L'apparence gĂ©nĂ©rale rappelle celle d'une sittelle (Sitta spp.), bien qu'ils ne soient pas directement apparentĂ©s. Comme les Sittidae, ce Furnariidae parcourt infatigablement les troncs et les branches des vieux arbres pour trouver les petits arthropodes qui constituent sa nourriture, en remontant en spirale le long des troncs, ou en se dĂ©plaçant parfois la tĂȘte en bas. La Picotelle Ă gorge blanche consomme de petits invertĂ©brĂ©s trouvĂ©s sur l'Ă©corce et niche dans des cavitĂ©s d'arbres. En dehors de la saison de reproduction, elle peut former des volĂ©es mixtes d'alimentation avec d'autres espĂšces d'oiseaux.
La Picotelle Ă gorge blanche peuple la pointe sud du continent amĂ©ricain, au Chili et en Argentine, depuis Santiago et Mendoza jusqu'en Terre de Feu. Elle recherche les forĂȘts aux grands arbres â les vieux troncs lui offrant les sites de nidification adaptĂ©s â qu'elles soient de plaine ou d'altitude, denses ou ouvertes. Elle est dĂ©crite en 1831 par Phillip Parker King, un Britannique ayant explorĂ© la Patagonie et la Terre de Feu. Son placement systĂ©matique est restĂ© imprĂ©cis au sein de sa famille, des ressemblances superficielles avec d'autres Furnariidae glanant leur nourriture sur l'Ă©corce des arbres semblant ĂȘtre le rĂ©sultat d'une convergence Ă©volutive. Des phylogĂ©nies molĂ©culaires semblent la rapprocher des genres Microxenops et Ochetorhynchus. Aucune sous-espĂšce n'est dĂ©crite. Son aire de rĂ©partition est relativement vaste et il n'y a pas de signe de dĂ©clin de ses effectifs ; l'Union internationale pour la conservation de la nature considĂšre donc cet oiseau comme de « prĂ©occupation mineure ».
Pygarrhichas albogularis
Description
Morphologie
La Picotelle à gorge blanche mesure de 15 à 16 cm de longueur en moyenne, pour un poids compris entre 20 et 27 grammes[1] - [2]. Elle possÚde une apparence caractéristique, rappelant celle d'une sittelle, à la fois par l'allure générale et par le plumage, avec des parties inférieures différentes de tout autre Furnariidae[1]. L'aile pliée mesure de 76 mm à 86 mm (81 mm en moyenne), la queue entre 52 et 65 mm (59,4 mm en moyenne) et le tarse de 20,0 à 23,7 mm (22 mm en moyenne), selon des mesures données par Ricardo Rozzi et effectuées sur 19 à 35 individus[2]. L'iris est brun foncé[1]. Le bec est long, de 16,0 à 23,8 mm environ (19,5 mm en moyenne)[2], légÚrement recourbé vers le haut[3], avec la mandibule supérieure gris foncé, et la mandibule inférieure blanchùtre ou grisùtre pùle[1]. Les pattes sont gris sombre, noirùtres ou brunes[1].
En dĂ©pit de sa petite taille, c'est une espĂšce qui se remarque facilement par sa gorge blanche qui tranche avec les parties supĂ©rieures[3]. La face est brun-noir et lĂ©gĂšrement plus sombre que la calotte, brun terne[1]. Le dos est un peu plus pĂąle, mĂȘlĂ© de chĂątain[1], et tirant sur le roux sur le croupion et la queue[3] - [4]. Les couvertures alaires sont brun foncĂ©, avec du roux ou du chĂątain sur le bord des plumes et Ă leur extrĂ©mitĂ©. Les couvertures primaires sont plus sombres, les rĂ©miges trĂšs sombres avec les bords clairs, et une courte barre alaire roux clair traverse les primaires internes[1]. La queue est arrondie, avec des rectrices trĂšs raides aux barbes raccourcies, les faisant se terminer en petites Ă©pines mesurant jusqu'Ă 9 mm de long[1]. Une grande zone blanche couvre la rĂ©gion malaire et la gorge, descendant jusqu'au milieu de la poitrine. Le reste des parties infĂ©rieures, jusqu'aux sous-caudales, est constituĂ© de plumes blanches largement bordĂ©es de brun foncĂ© donnant un aspect tachetĂ© irrĂ©gulier. Chez les adultes, les deux sexes sont semblables. Le jeune se distingue par sa calotte et son dos fortement rayĂ©s d'ocre, et avec souvent des bordures noirĂątres sur les plumes de la gorge[1].
Voix
Cette espÚce émet des cris courts et aigus, métalliques, évoquant une succession rapide de gouttes[3]. Le cri de contact est décrit comme un « kik-ik », « tsi-ik » ou « tsik » métallique, fort et agité, souvent répété rapidement. La Picotelle à gorge blanche peut aussi émettre un « peet peet » sonore, et en vol un « tick » sec[1].
Ăcologie et comportement
Alimentation
Ayant un comportement analogue aux sittelles (Sitta spp.), la Picotelle Ă gorge blanche est un oiseau agitĂ©, qui se dĂ©place de façon saccadĂ©e, changeant rapidement de direction, pouvant descendre des troncs tĂȘte la premiĂšre. Elle parcourt les troncs et les grosses branches des vieux arbres, souvent en montant en spirale autour des troncs[3], recherchant pour se nourrir les petits insectes et leurs larves dans chaque interstice, parfois en tapant lĂ©gĂšrement du bec, un peu comme un pic[5] ou dĂ©nichant les larves sous l'Ă©corce avec son bec[6]. Elle peut utiliser sa queue comme appui, mais elle prospecte aussi beaucoup avec la queue relevĂ©e[1]. Elle explore rapidement les troncs et passe plus de temps Ă prospecter dans les plus petites branches, cherchant des proies Ă la base des pĂ©tioles des feuilles[5].
Son rĂ©gime alimentaire est peu connu, constituĂ© d'arthropodes dont des adultes et des larves de colĂ©optĂšres, ainsi que des diptĂšres[1] - [2]. Une Ă©tude menĂ©e dans la province d'Osorno a montrĂ© que la Picotelle Ă gorge blanche prospecte majoritairement sur des arbres comme le CoigĂŒe (Nothofagus dombeyi), mais aussi le Roble de NeuquĂ©n (N. obliqua), l'Ulmo (Eucryphia cordifolia), et d'une maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale sur les arbres morts, mĂȘme quand d'autres essences d'arbres et arbustes sont disponibles. Ces prĂ©fĂ©rences pourraient ĂȘtre expliquĂ©es par la structure de l'Ă©corce et la plus grande abondance des insectes accessibles[7]. En certains lieux, notamment sur les Ăźles ne comptant pas de prĂ©dateurs terrestres, l'espĂšce peut Ă©galement se nourrir au sol[3]. En dehors de la saison de reproduction, elle peut former des volĂ©es mixtes d'alimentation avec le Synallaxe rayadito (Aphrastura spinicauda), ainsi qu'avec le Pic bĂ»cheron (Veniliornis lignarius), et parfois aussi avec le PĂ©poaza Ćil-de-feu (Xolmis pyrope)[8], le Phrygile de Patagonie (Phrygilus patagonicus) et le Chardonneret Ă menton noir (Spinus barbatus)[9].
Reproduction
La Picotelle Ă gorge blanche niche dans des cavitĂ©s d'arbres. Elle peut creuser son nid dans le tronc des arbres sĂ©nescents ou ayant Ă©tĂ© victimes du feu[3] - [4], mais n'est pas aussi performante Ă cette tĂąche que d'autres espĂšces comme les pics et rĂ©utilise donc Ă©galement les cavitĂ©s existantes. L'observation de comportements antagonistes de la Picotelle envers d'autres espĂšces rĂ©utilisant les cavitĂ©s des arbres laisse Ă penser qu'elle entre en compĂ©tition avec ces oiseaux dans l'utilisation des cavitĂ©s plus qu'elle ne leur procure des sites de nidification nouveaux en excavant son propre trou[10]. Une Ă©tude menĂ©e sur le Synallaxe rayadito (Aphrastura spinicauda) visant Ă Ă©valuer si la diffusion de chants de conspĂ©cifiques attirait ou non les individus dans un secteur propice Ă la nidification a montrĂ© qu'au contraire, les oiseaux nichant en cavitĂ© â dont la Picotelle Ă gorge blanche et le Troglodyte familier (Troglodytes aedon) â Ă©vitaient les zones Ă concurrence. La Picotelle Ă gorge blanche utilise cependant facilement les nichoirs[11].
La cavitĂ© recevant le nid est gĂ©nĂ©ralement situĂ©e entre trois et huit mĂštres du sol, et mesure 25 Ă 40 cm de profondeur. Aucune autre garniture que les copeaux de l'excavation n'en tapisse le fond, mais la prĂ©sence d'un tapis d'herbes et de plumes a Ă©tĂ© signalĂ©e une fois. La saison de reproduction s'Ă©tale probablement sur le printemps et l'Ă©tĂ© austral, les Ćufs Ă©tant pondus en novembre-dĂ©cembre et les jeunes sortant en dĂ©cembre. La Picotelle Ă gorge blanche est supposĂ©e monogame, et pond deux Ă trois Ćufs[1]. Des Ćufs conservĂ©s au musĂ©e d'histoire naturelle de Londres et mesurĂ©s par Eugene William Oates ont des dimensions d'environ 21,5-22 Ă 16,7-17 mm[12]. Des donnĂ©es de capture-marquage-recapture effectuĂ©es sur 35 individus dans la rĂ©serve de biosphĂšre Cabo de Hornos indiquent une longĂ©vitĂ© de 3 ans et 8 mois au moins[2].
RĂ©partition et habitat
Cette espĂšce vit dans le centre et le sud du Chili et dans l'ouest de l'Argentine, depuis Santiago et Mendoza jusqu'en Terre de Feu[1]. On la trouve au sud de sa rĂ©partition dans la forĂȘt la plus mĂ©ridionale au monde, sur l'Ăźle Horn[3]. Elle vit depuis le niveau de la mer jusqu'Ă 1 200 m d'altitude[1] - [13], peuplant les forĂȘts aux grands arbres, qu'elles soient denses ou pas, mais Ă©vite les jeunes boisements[8]. La Picotelle Ă gorge blanche recherche les forĂȘts dominĂ©es par les espĂšces de « faux-hĂȘtres » du genre Nothofagus[1]. Elle exploite les troncs Ă mi-hauteur des arbres jusque dans le haut de la canopĂ©e comme le ferait un petit pic[3]. L'espĂšce est sĂ©dentaire, mais peut se montrer erratique en dehors de la saison de reproduction[1].
Systématique
Taxinomie
La Picotelle Ă gorge blanche est scientifiquement dĂ©crite en 1831 sous le protonyme Dendrocolaptes albo-gularis par l'explorateur britannique Phillip Parker King, qui a notamment visitĂ© la Patagonie et la Terre de Feu. La dĂ©nomination spĂ©cifique, albogularis, signifie en latin « Ă gorge blanche » ; la localitĂ© type n'est pas connue mais est supposĂ©e ĂȘtre le dĂ©troit de Magellan. En 1837, le zoologiste argentin Hermann Burmeister retire l'espĂšce du genre Dendrocolaptes, ne regroupant aujourd'hui que cinq espĂšces de grimpars, et lui assigne un genre Ă part entiĂšre, Pygarrhichas en lui donnant la dĂ©nomination spĂ©cifique inĂ©dite de « ruficaudis » (issue du latin et signifiant « Ă queue rousse »)[14]. Burmeister construit ce nom Ă partir du grec ancien ÏÏ ÎłÎ· (pugÄ) signifiant « croupion » et de αÏÏÎčÏÎżÏ (arrhikhos) dĂ©signant l'osier, pour faire rĂ©fĂ©rence Ă la raideur de la queue de l'oiseau l'aidant Ă progresser le long des troncs[15].
En 1839 John Gould, ignorant vraisemblablement le travail de King[16], décrit de façon indépendante l'espÚce dans le livre Zoologie du Voyage du H.M.S. Beagle de Darwin sous le nom de Dendrodramus leucosternus (issu du grec ancien pour « à ventre blanc »). Il a observé l'espÚce sur l'ßle de Chiloé, et lui trouve des ressemblances avec le Grimpereau des bois (Certhia familiaris) dans son comportement[17]. En 1890, Philip Lutley Sclater place ce genre dans la famille aujourd'hui désuÚte des Dendrocolaptidae[18], position changée par Feduccia en 1973 qui place le genre dans sa famille actuelle, des Furnariidae[19] - [20]. Selon le CongrÚs ornithologique international et Alan P. Peterson, aucune sous-espÚce n'est distinguée[21] - [22].
Au fil des publications scientifiques, les synonymes suivants sont recensés :
Genre Pygarrhichas Burmeister, 1837 | EspĂšce Pygarrhichas albogularis (King, 1831) | |
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Placement dans la famille
Phylogénie possible des Furnariidae[26] : | |
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En 1839, Gould mentionne que George Robert Gray rapprocherait la Picotelle à gorge blanche du genre Dendroplex décrit par Swainson[17] et comptant aujourd'hui deux espÚces de grimpars. Dans le volume 8 de l'encyclopédie Handbook of the Birds of the World, paru en 2003, l'ornithologue américain James van Remsen, Jr. explique que si P. albogularis est traditionnellement rapproché des sittines du genre Xenops et d'autres Furnariidae glanant leur nourriture sur l'écorce des arbres, l'étude du plumage et de la biogéographie semble indiquer que ces différentes espÚces ne sont pas directement apparentées et que leurs ressemblances ne sont que le fruit d'une évolution convergente[1]. Il a également été suggéré que des similarités de plumage et du comportement de prospection pourraient rapprocher la Picotelle à gorge blanche des synallaxes du genre Aphrastura[1].
Deux phylogénies moléculaires de la famille publiées en 2009, puis une en 2011, infirment une telle parenté et précisent quelque peu l'histoire évolutive tout en impliquant des changements de classification significatifs. Le nommage d'une sous-famille (celle des « Pygarrhichinae ») ou d'une tribu (celle des « Pygarrhichini », dans la sous-famille des Furnariinae) est avancé pour un clade qui regrouperait la Picotelle à gorge blanche, la Sittine à queue rousse (Microxenops milleri), les espÚces du genre Ochetorhynchus, et absorberait l'Annumbi rougequeue (O. phoenicurus) ainsi que la Chilia des rochers (O. melanurus), précédemment placés respectivement dans les genres monotypiques Eremobius et Chilia[27] - [28] - [29] - [26].
La Picotelle Ă gorge blanche et l'Homme
Dans la culture
La Picotelle Ă gorge blanche figure dans certaines histoires traditionnelles yaganes sous le nom de tatajurj, oĂč elle accompagne les femmes et collecte des champignons Ă©piphytes du genre Cyttaria (katran en yagan) sur les troncs des HĂȘtres de Magellan (Nothofagus betuloides), des Lengas (N. pumilio) et des Ăires (N. antarctica)[3].
Menaces et protection
L'espÚce a besoin pour nicher d'avoir à disposition de vieux arbres sénescents, un habitat spécifique et peu abondant méritant un effort de conservation[3]. Elle est cependant assez commune, et présente dans de nombreuses zones protégées comme le parc national Vicente Pérez Rosales, le Puyehue, Nahuelbuta et La Campana au Chili, ou le parc national Tierra del Fuego en Argentine[1]. L'aire de répartition de la Picotelle à gorge blanche est estimée à 470 000 km2 et ses effectifs sont supposés stables ; ainsi, l'espÚce est considérée comme de « préoccupation mineure » par l'Union internationale pour la conservation de la nature[13].
Annexes
Bibliographie
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- (en) James van Remsen, Jr., « White-throated Treerunner (Pygarrhichas albogularis) », dans Josep del Hoyo, Andrew Elliott, Jordi Sargatal, David A. Christie, Eduardo de Juana, Handbook of the Birds of the World Alive, Lynx Edicions, (lire en ligne)
Références taxinomiques
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- (en) Référence Zoonomen Nomenclature Resource (Alan P. Peterson) : Pygarrhichas albogularis dans Furnariidae (consulté le )
- (fr+en) Référence ITIS : Pygarrhichas albogularis (King, 1831) (consulté le )
- (en) Référence Catalogue of Life : Pygarrhichas albogularis (King, 1831) (consulté le )
- (en) Référence Animal Diversity Web : Pygarrhichas albogularis (consulté le )
- (en) Référence BioLib : Pygarrhichas albogularis (King, 1831) (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Pygarrhichas albogularis (taxons inclus) (consulté le )
- (en) Référence UICN : espÚce Pygarrhichas albogularis (King, 1831) (consulté le )
Liens externes
- Ressources relatives au vivant :
- Avibase
- Global Biodiversity Information Facility
- Neotropical Birds
- (en) Animal Diversity Web
- (cs + en) BioLib
- (en) BirdLife International
- (mul + en) iNaturalist
- (en) Interim Register of Marine and Nonmarine Genera
- (en) SystÚme d'information taxonomique intégré
- (en) Union internationale pour la conservation de la nature
- (en) Xeno-canto
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- (fr) Référence Oiseaux.net : Pygarrhichas albogularis (+ répartition)
- (fr+en) Référence Avibase : Pygarrhichas albogularis (P.P. King, 1831) (+ répartition) (consulté le )
- (en) « Pygarrhichas albogularis (King, 1831) », sur xeno-canto.org (consulté le )
- (en) Référence Tree of Life Web Project : Pygarrhichas albogularis (consulté le )
- (en) Référence uBio : site déclaré ici indisponible le 7 avril 2023
Notes et références
- Handbook of the Birds of the World Alive
- Rozzi & Jiménez (2014)
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