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Phtalate de bis(2-Ă©thylhexyle)

Le phtalate de bis(2-éthylhexyle), phtalate de di-2-éthylhexyle, aussi désigné sous les sigles DEHP (de l'anglais DiEthylHexyl Phthalate) ou DOP (dioctylphtalate), est un phtalate de formule brute C24H38O4.

Phtalate de bis(2-Ă©thylhexyle)
Image illustrative de l’article Phtalate de bis(2-Ă©thylhexyle)
Image illustrative de l’article Phtalate de bis(2-Ă©thylhexyle)
Identification
No CAS 117-81-7
No ECHA 100.003.829
No CE 204-211-0
No RTECS TI0350000
PubChem 8343
ChEBI 17747
SMILES
InChI
Apparence liquide incolore
Propriétés chimiques
Formule C24H38O4 [IsomĂšres]
Masse molaire[1] 390,556 1 ± 0,023 1 g/mol
C 73,81 %, H 9,81 %, O 16,39 %,
Propriétés physiques
T° fusion −55 à −50 °C[2]
T° ébullition 385 °C[2]
Solubilité pratiq. insoluble dans l'eau
Masse volumique 0,99 g cm−3[2]
0,985 g cm−3[3]
Point d’éclair 207 °C[3]
Précautions
SGH
SGH08 : Sensibilisant, mutagÚne, cancérogÚne, reprotoxique
H360FD, P201, P280 et P308+P313
NFPA 704

Symbole NFPA 704.

Directive 67/548/EEC[3]



Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Présentation

Le DEHP est considéré comme dangereux pour la santé et retiré progressivement du marché européen (entre 2014 et 2015, sauf autorisation spéciale[4]). Avant ce retrait, c'était l'un des phtalates les plus utilisés.

Selon l'INERIS (2010) en France, d'aprÚs les données des agences de l'eau, parmi tous les polluants organiques suivis, ce n'est pas le plus souvent retrouvé, mais quand il est présent, en moyenne c'est celui qui est mesuré aux plus fortes concentrations dans les sédiments[5]. Ainsi :

  • en nombre d'Ă©chantillon dont la teneur dĂ©passe mg/kg, il est environ trois fois plus frĂ©quent que les chloroalcanes C10-C13 qui arrivent en seconde position, et trente fois plus frĂ©quent que le nonylphĂ©nol qui est en 3e position[5] ;
  • il est trouvĂ© Ă  des doses de plus de mg/kg dans plus de 30 % de ces cas, alors que les chloroalcanes C10-C13 le sont dans 15 % et le nonylphĂ©nol dans 1,3 % des cas[5].
  • Ce phtalate est frĂ©quemment dĂ©tectĂ© dans la viande de cĂ©tacĂ©s, notamment en MĂ©diterranĂ©e avec une concentration moyenne de 580 Â”g/kg (voire jusqu'Ă  1 060 Â”g/kg selon les Ă©tudes[6]) chez le Rorqual commun, soit plus du double de la limite autorisĂ©e pour du poisson vendu dans le commerce[7]. Les phtalates n'Ă©tant pas bioaccumulĂ©s, ce rĂ©sultat montre que l'exposition est chronique et permanente[6].

Il a pour métabolite un autre phtalate : le phtalate de mono-éthylhexyle (MEHP).

Utilisations

Comme certains phtalates, cette substance a été ou est encore notamment massivement utilisée comme plastifiant pour matiÚre plastique (jusqu'à 60 % en poids de résine PVC) ; sans plastifiant, le plastique serait cassant et moins résistant[5].

Le DEHP, en association avec le PVC, pouvait ou peut encore se retrouver dans la composition de dispositifs mĂ©dicaux comme les cathĂ©ters ou les poches de sang afin de leur confĂ©rer leur flexibilitĂ©. L'indication « PVC sans-DEHP Â» (en anglais : DEHP-free PVC) peut ĂȘtre prĂ©sente sur de tels dispositifs en raison de la toxicitĂ© du DEHP.

Toxicité, écotoxicité

C'est l'un des polluants organiques les plus retrouvés dans les sédiments[5].

Il est considéré comme un perturbateur endocrinien, dit féminisant (qui induit une diminution de la synthÚse de la testostérone). Les plastifiants lipides semblent s'accumuler au niveau du foie et du cerveau en se retrouvant dans le sang[8].

RĂ©action enzymatique

Formation de 2-éthylhexanol à partir de DEHP, en présence de DEHP estérase.

Notes et références

  1. Masse molaire calculĂ©e d’aprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. EntrĂ©e du numĂ©ro CAS « 117-81-7 Â» dans la base de donnĂ©es de produits chimiques GESTIS de la IFA (organisme allemand responsable de la sĂ©curitĂ© et de la santĂ© au travail) (allemand, anglais) (JavaScript nĂ©cessaire).
  3. Bis(2-ethylhexyl) phthalate, Sigma-Aldrich.
  4. « Substances chimiques (REACH) : six substances dangereuses vont ĂȘtre retirĂ©es de la circulation par l'UE », sur le site de l'Union europĂ©enne, (consultĂ© le ).
  5. Hennebert P., Padox J. M. et Hazebrouck B. (2011), Substances prioritaires dangereuses et émergentes dans les sédiments : quelques données françaises, Mines & CarriÚres, 181, hors-série no 8, 16-22 (voir diapo 6 et 7/38).
  6. « La contamination des cétacés de Méditerranée nord-ouest », sur medtrix.fr.
  7. « Cap Cétacés : étudier les mammifÚres marins méditerranéens », sur wwf.fr.
  8. (en-US) C. R. Dhanya, A. R. Indu, K. V. Deepadevi et P. A. Kurup, « Inhibition of membrane Na+-K+ ATPase of the brain, liver and RBC in rats administered di(2-ethyl hexyl) phthalate (DEHP) a plasticizer used in polyvinyl chloride (PVC) blood storage bags », IJEB, vol. 41 (08),‎ (ISSN 0975-1009 et 0019-5189, lire en ligne, consultĂ© le ).

Voir aussi

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