Paulette Angel Rosenberg
Paulette Angel, née Paulette Perle Rosenberg, le à Metz (France), est une survivante de la Shoah engagée dans le témoignage sur les événements de la Seconde Guerre mondiale. Elle se rend régulièrement dans les écoles et institutions suisses pour transmettre ses souvenirs aux jeunes générations.
Naissance | |
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Nom de naissance |
Paulette Perle Rosenberg |
Nationalité |
Genre artistique |
autobiographie, histoire |
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Biographie
Née à Metz en France, elle y vit avec ses parents, son frère et ses trois sœurs.
Seconde Guerre mondiale
, date Ă laquelle la famille fuit l'occupation nazie vers la Charente puis AngoulĂŞme.
Arrestation
En , en essayant de franchir la ligne de démarcation pour se rendre en zone libre avec sa sœur Sophie, Paulette est livrée par ses passeurs aux Allemands. Les deux adolescentes sont emprisonnées à Allemans près de Limoges puis au Château-prison de La Rochefoucauld du au , ensuite à la prison d'Angoulême du 1er au , et au camp d'internement français de Poitiers, dit Camp de la route de Limoges, du au [1].
Drancy
De là , les deux sœurs sont transportées et internées dans le camp de Drancy, antichambre d'Auschwitz[2]. Elles seront administrativement libérées (Paulette d'abord le , puis sa sœur Sophie le ), grâce à l'aide de leur ancien chef scout et ami, le rabbin Élie Bloch, ancien rabbin de la jeunesse de Metz, devenu aumônier des évacués et des réfugiés[3]. Mais elles restent internées, cette fois dans une maison de l'UGIF (à l'Asile Lamarck, pour enfants français de moins de 17 ans[4]. Elles y resteront jusqu'au puis attendront jusqu'au leur libération complète à l'Asile Vauquelin, autre foyer de l'UGIF.
AngoulĂŞme
Accompagnées par le rabbin Élie Bloch, elles rejoignent leur famille à Angoulême. Les Rosenberg fuient et s'installent en zone libre, à Sassenage près de Grenoble (Isère, où toute la famille, à sa manière, fait partie de la résistance jusqu'à la fin de la guerre[5].
Père fusillé
Le , son père, Moïse (Moshé Wolf) Rosenberg, est dénoncé, arrêté, torturé et fusillé par les nazis à Fontaine (Isère). Né le à Będzin en Pologne, il a 44 ans. Il ne parle pas sous la torture et sauve sa famille ainsi que de nombreux résistants. Il est « mort pour la France », trois semaines seulement avant la libération de Sassenage. Ses enfants seront pupilles de la nation[1] - [6].
Après la guerre
En 1945, la famille s’installe à Grenoble. À l’occasion de la fête de Pourim, l’Union de la jeunesse juive de France (UJJF) monte Esther de Racine, au théâtre de Grenoble. Paulette interprète le rôle d’Esther, sa sœur Sophie jouant Elise. Leur ami Alex Herzkowici est Assuérus. Face à eux, Charles Denner (résistant FTP comme Sophie et futur acteur de théâtre et de cinéma) interprète Mardochée.
Après la guerre, Paulette Rosenberg rentre à Metz avec sa mère, ses sœurs et son frère. En 1953, elle épouse Heini Angel et s'installe à Lausanne où ils ont deux enfants, Daniel et Nadine. La famille vit à Genève, depuis . Paulette Angel Rosenberg est veuve depuis 2000[1].
Ĺ’uvres
En 2004, Paulette Angel Rosenberg a écrit Le Tournesol[1], une œuvre autobiographique et historique qu'elle a dédiée à la mémoire de Ruth Fayon, rescapée de la Shoah, et à ses propres enfants et petits-enfants, à ses sœurs Régine et Sophie. Les événements décrits dans l’œuvre commencent en et se terminent en .
Activités de témoignage
Le leitmotiv de l'activité de témoignage de Paulette Angel Rosenberg est de « Parler pour ceux qui ne peuvent plus le faire ou qui n’ont pas pu », en racontant son histoire aux jeunes et aux écoliers de Genève en Suisse.
En 2014, Paulette Angel Rosenberg s'est jointe à la séance préparatoire de la CICAD au Campus des Nations à Genève[7].
En , elle a été interviewée dans une émission de la chaîne de télévision suisse romande Léman bleu[8].
Le , elle a témoigné aux Nations unies de Genève, à l'occasion de la Journée de la mémoire[9]
Toujours en 2016, la voix de Paulette Angel Rosenberg racontant son expérience est intégrée dans les représentations de l'Opéra-théâtre Brundibár dans la salle communale de Chêne-Bougeries (canton de Genève, Suisse)[10].
Notes et références
- Rosenberg, P.A. (2004). Le Tournesol. Genève
- Voir les « Archives de France », section contemporaine, « Fichier Drancy enfants » : deux fiches Paulette Rosenberg et « Fichier Drancy » : deux fiches Sophie Rosenberg.
- Lévy, P: Elie Bloch, être juif sous l’Occupation , Niort, Geste Éditions, 1999, 338 pages
- En même temps qu’elles se trouve à l’asile Lamarck Abraham Szwarcbart qui obtiendra plus tard, sous le nom d’André Schwarz-Bart, le prix Goncourt 1959 pour Le Dernier des Justes (voir document de l’UGIF conservé aux archives YIVO sous le « record group » 210).
- Ibid. Lévy P. évoque l’histoire des Rosenberg dans les pages suivantes : Paulette et Sophie : 142, 238, Ida (la mère) 142, 267 ; Sophie : 117, 152, 245 ; Régine : 117, 142. Voir aussi les Archives de Yad Vachem, microfilm J M 3593 et lettres à Elie Bloch no 132 et 145, envoyées par Ida Rosenberg concernant l’internement de ses filles (17 et 20 novembre 1942). Voir encore archives YIVO, Institute for Jewish Research, Document CDXXIV-36. Voir aussi les Archives du Centre de Documentation juive contemporaine (C.D.J.C.), Document CDXXV.30. ==
- Voir Serge Klarsfeld, Le Mémorial de la déportation des Juifs de France, éd. Fils et filles de déportés juifs de France, Paris 1978, 2012 : Liste des Juifs fusillés ou exécutés sommairement en France.
- Paulette Angel-Rosenberg s'est jointe à la séance préparatoire de la CICAD au Campus des Nations pour témoigner. cicad. 14 novembre 2014.
- Commémoration de l'Holocauste à Genève: l'émouvant témoignage d'une survivante du camp de Drancy. Radio des Nations unies. 28 janvier 2016.
- « Brundibár (2016) », sur opera-theatre.ch (consulté le ).