Patrice Trigano
Patrice Trigano, né le à Paris est un expert en tableaux[1] collectionneur[2] galeriste et écrivain français.
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Biographie
Né à Paris le , Patrice Trigano est le fils de l’industriel et homme politique André Trigano et de Gaby Sabatier. Après une scolarité à l’école Alsacienne où Alfred Simon l’initie au théâtre, il poursuit des études de droit, d’histoire de l’art à l’école du Louvre et de philosophie à l’école pratique des hautes études de la Sorbonne où il est l’élève de Jean Cassou.
En 1967, alors qu’il doit passer une année alité à la suite d'une péricardite constrictive, il découvre les penseurs tragiques, le Surréalisme [3] et se passionne pour l’art subversif et la pensée libertaire. Il décide alors de consacrer sa vie à l’art. « Je suis un artropophage », écrira-t-il plus tard[4].
Il trouve son identité dans «l’art qui engage» [5], adhère aux idées de Mai 68 et devient un lecteur assidu de Marcuse. Sa première manifestation artistique sera l’organisation d’un concert Ravel à la sortie des caisses d’un supermarché avec l'Orchestre national des Pays de la Loire sous la direction d’Yves Prin.
Une vie pour l'art
En , il devient assistant de Maurice Rheims [6] pour qui il organise les premières ventes aux enchères d’art contemporain en France, avec notamment des œuvres d’Andy Warhol, Tom Wesselmann, Jasper Johns, Frank Stella ou encore Yves Klein. En 1969 il fait la connaissance de Daniel Buren et devient l’un de ses premiers collectionneurs puis il se lie d’amitié avec le critique d’art Pierre Restany ainsi qu’avec de nombreux artistes dont Jacques Villeglé, Raymond Hains, Arman, César, Mimmo Rotella, Jean Tinguely, Niki de Saint Phalle…
En 1971 il devient expert en art près la compagnie des commissaires-priseurs, puis, huit ans plus tard, près la cour d’appel de Paris. En 1973, en association avec Pierre et Marianne Nahon, il ouvre la galerie Beaubourg [7] où il organise jusqu’en 1978 de nombreuses expositions dont, en particulier, Arman, Tetsumi Kudo, Raoul Hausmann, Georges Mathieu -le premier peintre dont, très jeune, il a acquis une toile en vendant sa collection de timbres[8]-, César, Wols et Germaine Richier.
En 1974, il devient membre du Conseil d’administration de la Biennale de Paris et cofondateur du comité d’organisation de la FIAC. dont il deviendra le Vice-Président en 1991.
Activités de galeriste
En 1983, il ouvre sa propre galerie rue des Beaux-Arts, où il organise de nombreuses expositions parmi lesquelles: André Masson, Henri Michaux, Hans Hartung, Jean-Paul Riopelle, Jean Hélion, Philippe Hiquily, Zao Wou-Ki, Chu Teh-Chun, Chen Yfei, Francis Grüber, Friedensreich Hundertwasser, Alberto Giacometti «une exposition qui accueillera jusqu’à mille visiteurs par jour, un record pour une galerie»[5], Marc Chagall, Chaïm Soutine, Francis Picabia, Henri Matisse, Antoni Clavé, Roberto Matta, Magdalena Abakanowicz, Maurice Lemaître, Joan Miró, André Derain, Richard Estes, Allen Jones, Mel Ramos. En 2005, il vend chez Chritie's une grande partie de sa collection personnelle [9].
Pour les catalogues de ces expositions, il invite régulièrement des historiens d’art, des poètes ou des philosophes comme Edouard Glissant, Jean-François Lyotard ou encore Pascal Quignard dont, par ailleurs, il se fait l'éditeur pour deux livres (Les Septante et l’Amour conjugal) illustrés par Pierre Skira [10]
L’écriture
Dans les années 2000, Patrice Trigano se tourne de plus en plus vers l’écriture tout en conservant son activité de galeriste. Après un premier livre sur l'art et son itinéraire de collectionneur, il a écrit sur Antonin Artaud - un livre salué par le prix Drouot -, Raymond Roussel et Alfred Jarry[11] - [12]. Il a publié deux livres de dialogues, le premier avec Alain Jouffroy (À l'ombre des flammes) et le second avec Fernando Arrabal (Rendez-vous à Zanzibar).
Bibliographie
- Une vie pour l’art, Éditions de la Différence, Paris, 2006.
- À l’ombre des flammes, Éditions de la Différence, Paris, 2009.
- Rendez-vous à Zanzibar ,Éditions de la Différence, Paris, 2010.
- La canne de Saint Patrick, Ă©ditions LĂ©o Scheer, Paris, 2011. Prix Drouot.
- Le miroir Ă sons, Ă©ditions LĂ©o Scheer, Paris 2012.
- Du cri d’Artaud à l’abstraction lyrique, Communication à l’Académie des beaux-arts, Paris, .
- L’Oreille de Lacan, éditions de la Différence, Paris, 2015.
- Artaud-Passion, pièce présentée au festival off d’Avignon en (Théâtre Artéphile) puis à Paris, du au au studio Hébertot.
- Ubu roi : Merdre !, Ă©ditions du Mercure de France, Paris, 2017.
- L'Amour égorgé, éditions Maurice Nadeau, Paris, 2020.
Distinctions
- Chevalier des Arts et Lettres (1987) puis Officier des Arts et Lettres (1994) et Commandeur des Arts et Lettres (2016)[13].
- Chevalier de l'Ordre national de la LĂ©gion d'honneur[14] (2007).
- Prix littéraire Drouot (2011).
Références
- Notice Who's who
- Jacqueline Benhamou-Huet, Les Echos, 10 juin 2005
- "Le fils Ubu" par Jean Clause Perrier, Livres Hebdo, 19 janvier 2018, lire en ligne sur http://www.livreshebdo.fr/article/le-fils-ubu
- "Une vie pour l’art" de Patrice Trigano, éd. de La Différence.
- "Le Horla", portrait, par Gaël Tchakaloff, le Nouvel Économiste 28 juin 2005, lire en ligne sur https://www.lenouveleconomiste.fr/portrait-patrice-trigano-11303/
- www.academiedesbeauxarts.fr
- "L'insolente réussite du couple Nahon" par Eric Tarian, Le Monde, 19 septembre 2003
- "Un galeriste contemporain", studio artnet
- Des ventes pour épater les galeries,Juliette Benhamou-Huet, Les Échos le 10 juin 2005
- http://www.officiel-galeries-musees.com/musee/musee-de-soissons-site-arsenal/exposition/pascal-quignard-pierre-skira-oeuvres-croisees
- Livres Hebdo
- Alfred Jarry, à la vie, à la folie, par David Foenkinos, L'Express, 17 février 2018, lire en ligne sur https://www.lexpress.fr/culture/livre/alfred-jarry-a-la-vie-a-la-folie_1984920.html
- Arrêté du 13 septembre 2016 portant nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres.
- Arrêté du 13 septembre 2016, www.culture_gouv.fr