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Parti national-démocrate géorgien


Le Parti national-démocrate géorgien (en géorgien : საქართველოს ეროვნულ-დემოკრატიული პარტია) est formellement fondé en 1917. Il donne la priorité à la question nationale et préconise la restauration d'un État souverain géorgien placé sous la protection de la Russie, conformément au traité de 1783, l'établissement d'un État démocratique, la garantie de droits constitutionnels aux citoyens et la garantie de la propriété privée[1].

Parti national–démocrate géorgien
საქართველოს ეროვნულ-დემოკრატიული პარტია
Présentation
Président Spiridon Kedia
Fondation 1917
Siège Tiflis
Positionnement droite
Idéologie libérale
Représentation
Députés Conseil national géorgien (1918-1919)
/ 369
Députés Assemblée constituante géorgienne (1919-1921)
8 / 130

Histoire

Naissance dans l'Empire russe

Dès 1904 des nationaux-démocrates s'engagent dans le Parti social-fédéraliste géorgien et en constitue l'aile droite, se référant à Ilia Tchavtchavadzé. Ils s'expriment dans plusieurs journaux, Eri (Nation) en 1909, Kolchida (Colchide) , Imereti (Iméréthie) et Samchoblo (Patrie) en 1911, Tavisupeli Sakartvelo (Géorgie libre) en 1913, Sakartvelo (Géorgie) en 1915 et s'éloignent d'une structure politique qui reste socialiste. Le Parti national-démocrate géorgien est formellement cofondé en congrès ( au ) par Koté Abkhazi, Ioseb Dadiani, Jason Djavakhichvili, Parten Gotoua, Guiorgui Gvazava, Spiridon Kedia, Nikoloz Nikoladzé, Ekvtimé Takhaïchvili et Vasil Tsérétéli en particulier[Note 1]: Spiridon Kedia est élu président[1]. Il est composé de plusieurs tendances et subit plusieurs scissions, vers le Parti des paysans (octobre 1917) ou vers le Parti démocrate national indépendant (septembre 1918)[2].

Participations parlementaires et gouvernementales en Géorgie

Acte de retour à l'indépendance signé le par des membres du Parti national-démocrate

Il est représenté au Conseil national géorgien qui se constitue à Tiflis le en réaction au coup d'Etat de Lénine à Petrograd. Il n’est pas représenté à l'Assemblée constituante russe, élue le à la demande du Gouvernement provisoire russe et dissoute par Lénine le . Le Parti national-démocrate géorgien observe une position prudente vis-à-vis de l'Assemblée parlementaire transcaucasienne réunie le et de son comité exécutif qui tente de gérer la situation sur les territoires arménien, azerbaïdjanais et géorgiens. Devant la divergence des intérêts nationaux arménien et azerbaïdjanais, et la difficulté d'une administration fédérale dans ce contexte, il pousse au retour à l'indépendance de la Géorgie[3].

Ses représentants signent l'acte de retour à l'indépendance perdue en 1801 au profit de l'Empire russe et d'instauration d'une République démocratique de Géorgie le . Ils siègent au Conseil national géorgien qui s'autoproclame assemblée parlementaire provisoire et participent successivement au 1er gouvernement (présidé par Noé Ramichvili) et au 2e gouvernement (présidé par Noé Jordania) par la présence d'un ministre, Guiorgui Jourouli, au poste des Finances, du commerce et de l'industrie[2]. Le , les élections de l'Assemblée constituante géorgienne donnent au Parti national-démocrate 6% des voix, et il se retire du 3e gouvernement géorgien (présidé par Noé Jordania)[3]. L'un de ses membres, Zourab Avalichvili, diplomate de carrière sous l'Empire russe, participe à la délégation géorgienne à la Conférence de paix de Paris en 1919 et laisse des notes relatives aux négociations[4].

Un grand nombre de ses membres prend le chemin de l’exil en mars 1921, après l’invasion du territoire géorgien par l’Armée rouge[1].

  • Chalva Amiredjibi(1887-1943)
    Chalva Amiredjibi
    (1887-1943)
  • Zourab Avalichvili(1876-1944)
    Zourab Avalichvili
    (1876-1944)
  • Ivané Lordkipanidzé(1890-1937)
    Ivané Lordkipanidzé
    (1890-1937)
  • David Vachnadzé(1884-1962)
    David Vachnadzé
    (1884-1962)

Exil

L'exil politique de ses chefs de file s'effectue dans un premier temps en Turquie, puis en Pologne (notamment pour les cadres militaires), en Allemagne (où une tradition germanophile géorgienne s'est établie à la fin du XIXe siècle) et en France (où des membres du Parlement et du gouvernement géorgien ont choisi de s'implanter)[3].

Héritage

Les membres du Parti national-démocrate se fractionnent en plusieurs tendances en France ; dans un premier temps les unes préconisent une alliance avec la Pologne (Mouvement Prométhée afin de contenir l'espace soviétique et d'y infiltrer des agents)[5], les autres une alliance avec l'Allemagne ou le Japon (Mouvement Caucase, s'employant également à contrer les Soviétiques, en liaison avec les Géorgiens de Berlin)[6]; dans un deuxième temps les unes encouragent à combattre avec les Alliés (Grande-Bretagne, France et États-Unis, avec de Lattre, Leclerc ou dans la Résistance)[7], les autres à combattre aux côtés de l'armée allemande, dans la Légion de l'Est, afin de libérer de l'occupation soviétique[8]. En 1944, l'arrivée des soldats géorgiens de l'Armée rouge, prisonniers de l'armée allemande, déplacés sur le territoire français et réussissant à échapper au retour obligatoire en URSS, redonne des couleurs aux valeurs nationales géorgiennes[9] : elle cristallise l'opposition de l'émigration géorgienne au régime soviétique et s'exprime avec vigueur durant les années de Guerre froide.

Á partir de 1980, de nouveaux partis apparaissent en Géorgie : ils présentent une proximité lointaine avec le Parti national-démocrate historique[10].

Membres notables du Parti national-démocrate géorgien

Notes et références

Notes

  1. La transcription en langue française des patronymes géorgiens a été stable jusqu’à la fin du XXe siècle : les règles constituées par l’intermédiation de la langue russe, confirmées par la Légation de la République démocratique de Géorgie en France (1921-1933) et proches de la prononciation en langue géorgienne, étaient utilisées sans exception ; elles le sont encore aujourd’hui par le ministère français des Affaires étrangères et par la plupart des universitaires français s’intéressant à la Géorgie. L’usage a progressivement changé avec l’intermédiation de la langue anglaise et la définition d’une translittération latine proche de la transcription anglaise (2002). Ainsi იასონ ჯავახიშვილი donne Jason Djavakhichvili en transcription française et Iason Javakhishvili en transcription anglaise (et en translittération latine).

Références

  1. « Géorgie. Les partis politiques avant 1991 », sur Colisée,
  2. (ka) « ეროვნულ-დემოკრატიული პარტია », sur National Library od Parliament of Georgia (consulté le ).
  3. Alexandre Manvelichvili, Histoire de Géorgie, Paris, Nouvelles Éditions de la Toison d’Or, .
  4. « Zourab Avalichvili (1876-1944) », sur BNF (consulté le ).
  5. Georges Mamoulia, Les combats indépendantistes des Caucasiens. Entre l'URSS et puissances occidentales. Le cas de la Géorgie / La Pologne, les Caucasiens du Mouvement prométhéen en 1924-1931, Paris, L’Harmattan, , p. 91.
  6. Georges Mamoulia, Les combats indépendantistes des Caucasiens. Entre l'URSS et puissances occidentales. Le cas de la Géorgie / Histoire du groupe Caucase (1934-1939), Paris, L’Harmattan, , p. 191.
  7. Françoise et Révaz Nicoladzé, Des Géorgiens pour la France. Itinéraires de résistance (1939-1945), Paris, L’Harmattan, .
  8. « La Légion géorgienne (1941-1945) de l'armée allemande », .
  9. Pierre Kitiaschvili, Du Caucase à l'Atlantique. De l'Armée rouge aux maquis de France, Bordeauxs, Biscaye Imprimerie & Conseil,
  10. « Géorgie : les partis politiques (de 1991 à 2009) », sur Colisée, .

Sources

  • Pierre Razoux, Histoire de la Géorgie La clé du Caucase, Éditions Perrin, 2009 (ISBN 978-2-262-02645-5)

Voir aussi

Articles connexes

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