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Parti du centre d'Estonie

Le Parti du centre d'Estonie (en estonien : Eesti Keskerakond, EK ou KESK) est un parti politique estonien, de centre ou de centre gauche, fondé en 1991, peu après le recouvrement de l'indépendance de cet État, ce qui en fait le plus ancien parti politique estonien.

Parti du centre
(et) Eesti Keskerakond
Image illustrative de l’article Parti du centre d'Estonie
Logotype officiel.
Présentation
Président Jüri Ratas
Fondation
Siège Tallinn
Drapeau de l'Estonie Estonie
Positionnement Centre[1] Ă  centre gauche[2] - [3]
Idéologie Social-libéralisme[1]
Affiliation européenne Parti de l'Alliance des libéraux et des démocrates pour l'Europe
Groupe au Parlement européen RE
Couleurs Vert
Site web keskerakond.ee
Représentation
Députés
16 / 101
Députés européens
1 / 7

Fondé le , sur la base du Front populaire de l'Estonie qui a dirigé le mouvement vers l'indépendance recouvrée entre 1988 et 1991, il a gagné les premières élections libres et démocratiques et dirigé alors le gouvernement. Trois mois après la restauration, le Premier ministre, Edgar Savisaar (1990-1992) et ses supporteurs décidèrent une réforme politique majeure qui a abouti au système multipartite actuel.

Il cherche à unir tous ceux qui recherchent une politique équilibrée et centriste, basée sur une économie libérale, comme une alternative aux idéologies marquées à droite ou à gauche. Le journal du parti est Seitse Päeva (Sept Jours) a été fondé en 1992.

Histoire récente

Le KESK est acceptĂ© comme membre Ă  part entière du parti ELDR (Parti europĂ©en des libĂ©raux, dĂ©mocrates et rĂ©formateurs, plus connu aujourd'hui sous le nom de ALDE) en . En , lors du IXe congrès du parti Ă  Tartu, oĂą l'accession de l'Estonie Ă  l'Union europĂ©enne a Ă©tĂ© discutĂ©e, il a Ă©tĂ© le seul parti estonien Ă  demander Ă  ses adhĂ©rents de donner leur opinion sur le rĂ©fĂ©rendum d'adhĂ©sion. 1 165 dĂ©lĂ©guĂ©s ont participĂ© Ă  ce congrès.

Ayant remportĂ© le plus grand nombre de voix (et la majoritĂ© relative) aux Ă©lections du Riigikogu le avec 28 dĂ©putĂ©s, son groupe parlementaire passe Ă  20 dĂ©putĂ©s Ă  la suite de la dĂ©fection de huit d'entre eux en avril 2004. Il fait alors partie de l'opposition au gouvernement dĂ©missionnaire de Juhan Parts. En , le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du parti depuis 1991, KĂĽllo Arjakas, donne sa dĂ©mission et est remplacĂ© par Kadri Must, secondĂ©e par Ain Seppik (chargĂ© des Finances), Olev Raju (chargĂ© du Social), Mailis Reps (Affaires internationales), Vladimir Velman (MinoritĂ©s - russophone), Evelyn Sepp (Relations publiques).

En , le parti décide de voter pour constituer la liste qu'il allait présenter aux premières élections au Parlement européen organisées en Estonie : 39,62 % des adhérents participent et désignent une liste de 12 candidats (six sièges de députés sont attribués à l'Estonie).

En avril 2004, huit députés (sur 28) quittent le groupe parlementaire du KESK et forment un groupe d'indépendants. Malgré cela, il demeure le principal groupe d'opposition au Riigikogu. Le , le KESK obtient un siège de député, avec l'élection de Siiri Oviir (ancien ministre des Affaires sociales et députée de 1992 à 2004). En octobre, la coalition entre le KESK et le Parti de la réforme au conseil municipal de Tallinn cesse.

Le parti arrive second lors des Ă©lections lĂ©gislatives estoniennes de 2007, avec 26,1 % des voix, soit 29 dĂ©putĂ©s (+ 1). Il remporte nĂ©anmoins les Ă©lections europĂ©ennes de 2009, avec deux dĂ©putĂ©s sur les six attribuĂ©s Ă  l'Estonie. En , l'ancienne ministre de l'agriculture Ester Tuiksoo quitte l'Union populaire pour rejoindre le Parti du centre[4].

Le parti du centre tombe Ă  26 sièges et 23,2 % des voix aux Ă©lections lĂ©gislatives de 2011. Il reste toujours un parti d'opposition. Il perd un dĂ©putĂ© lors des Ă©lections europĂ©ennes de 2014, au profit du Parti de la rĂ©forme.

Aux élections législatives de 2015, le parti gagne un siège et améliore légèrement son score avec 24,8 % des voix. Il fait partie du gouvernement Ratas I avec le SDE et Isamaa à partir du à la suite de l'adoption d'une motion de censure ayant fait tomber le précédent gouvernement.

Pendant la campagne pour les Ă©lections lĂ©gislatives de 2019, le parti promet de remplacer les impĂ´ts Ă  taux unique en vigueur sur le revenu et les entreprises par un système progressif et d'augmenter les retraites de 8.4%[5]. Il remporte 23,0% des voix et perd un siège et en seconde position derrière le Parti de la rĂ©forme[5]. Il est actuellement dirigĂ© par JĂĽri Ratas, qui forme le gouvernement Ratas II fin , dans une coalition avec les partis de droite Isamaa/Pro Patria et d'extrĂŞme-droite EKRE. Ă€ cette date, le Parti du centre compte un peu moins de 15 000 adhĂ©rents[6]. Le gouvernement chute en Ă  la suite de rĂ©vĂ©lations concernant une affaire de corruption impliquant le Parti du centre. Mikhail Korb, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du parti, aurait rĂ©clamĂ© Ă  un homme d’affaires de verser au parti un million d’euros en Ă©change d’un prĂŞt Ă©tatique de 39 millions. Le prĂŞt a Ă©tĂ© approuvĂ© par le gouvernement durant l'Ă©tĂ© 2020 et l'homme d'affaires mis en cause aurait ensuite commencĂ© Ă  verser de l'argent au parti du Centre[7].

Affaire K-kohuke

Pendant la campagne pour les Ă©lections municipales de 2005, une publicitĂ© verte pour la marque K de kohuke, un dessert Ă  base de caillĂ© typique aux pays baltes, apparaĂ®t sur les panneaux publicitaires dans le pays. La similitude frappante entre ces affiches publicitaires et le logo du Parti du centre, un K sur un fond vert, entraĂ®ne la saisie de la Commission Ă©lectorale nationale. Celle-ci adopte, un mois après ces Ă©lections, une rĂ©solution par laquelle elle estime que cette publicitĂ© doit en effet ĂŞtre comptabilisĂ©e comme de la publicitĂ© politique en plein air, alors que celle-ci a Ă©tĂ© interdite pendant cette campagne. Toutefois, la commission estime qu'il est impossible de savoir si cette campagne publicitaire a affectĂ© de façon significative les rĂ©sultats du vote, et ne demande donc pas l'annulation des Ă©lections. Par contre, la commission anticorruption du parlement exige dès lors que le Parti du centre s'explique sur cinq paiements d'un montant total de 2,56 million de kroons (163 000 euros) qu'il a effectuĂ©s au bĂ©nĂ©fice de la firme de marketing Idea AD qui a rĂ©alisĂ© ces publicitĂ©s, et que le montant de ces publicitĂ©s soit ajoutĂ© aux comptes de dĂ©penses Ă©lectorales du parti[8].

Relations avec la minorité russophone

Un phénomène de vote russophone en faveur du Parti du centre a été constaté lors des élections législatives estoniennes de 2007. Il l'avait déjà été notamment lors des élections législatives de 2002[9]. Par ailleurs, le système électoral estonien permet d'exprimer la préférence pour un candidat sur une liste, et celles du Parti du centre comptent plusieurs candidats russophones, par exemple Eldar Efendijev, député de 2003 à 2015, d'origine azérie, ministre de la Population et des Affaires ethniques en 2002-2003 (premier membre issu d'une minorité russophone dans un gouvernement estonien) et ancien maire de la ville de Narva, à majorité russophone[10] - [11].

Le , le KESK a signé un protocole de coopération avec le principal parti de Russie, Russie unie, ce qui lui a probablement permis de recueillir une part importante de l'électorat russophone, à tel point qu'aucun des deux partis ethniques russophones n'a obtenu de siège aux élections de 2007, pas plus qu'en 2003.

Dans la polémique sur le déplacement du « soldat de bronze » / « Monument des libérateurs de Tallinn », initiée le par le vote d'une nouvelle loi sur la protection des cimetières militaires, le KESK a adopté dès le départ une position modérée, s'opposant aux autres partis estoniens sur l'opportunité de déplacer le monument. L’ancien Premier ministre (1995-1997) Tiit Vähi, qui a affirmé avoir voté pour le Parti de la réforme lors des élections législatives de 2003, a déclaré pendant la campagne électorale qu’il donnerait sa voix au Parti du centre lors du prochain scrutin parce que « Quand on doit exhumer quelqu’un et l’enterrer de nouveau pour trouver des suffrages, on ne s’intéresse plus à l’Estonie »[12].

RĂ©sultats Ă©lectoraux

Élections législatives

Année Députés Votes Rang Gouvernement
1992 au sein du Front populaire Opposition
1995
15 / 101
76 634 14,2 % 3e Vähi II (1995), opposition (1995-1999)
1999
16 / 101
113 378 23,4 % 1er Opposition (1999-2002), Kallas (2002-2003)
2003
28 / 101
125 709 25,4 % 1er Opposition (2003-2005), Ansip I (2005-2007)
2007
29 / 101
143 518 26,1 % 2e Opposition
2011
26 / 101
134 124 23,3 % 2e Opposition
2015
27 / 101
142 442 24,8 % 2e Opposition (2015-2016), Ratas I (2016-2019)
2019
26 / 101
129 823 23,0 % 2e Ratas II (2019-2021), Kallas I (2021-2022), opposition (2020-2023)
2023
16 / 101
93 243 15,3 % 3e Opposition

Élections européennes

Année Voix % Sièges Position Groupe
2004 40 704 17,5
1 / 6
2e ADLE
2009 103 506 26,1
2 / 6
1er ADLE
2014 73 424 22,4
1 / 6
2e ADLE
2019 47 799 14,4
1 / 7
3e RE

Notes et références

  1. (en) Wolfram Nordsieck, « Parties and Elections in Europe » (consulté le ).
  2. (en) Micael Castanheira, Gaëtan Nicodème et Paola Profeta, « On the Political Economics of Taxation », Public choice e political economy, FrancoAngeli,‎ , p. 94
  3. (en) Allan Sikk, « The Case of Estonia », dans Party Politics in Central and Eastern Europe: Does EU membership matter?, Routledge, , p. 60
  4. (en) Allan Sikk, « Estonia: estonia », European Journal of Political Research, vol. 50, nos 7-8,‎ , p. 960–964 (DOI 10.1111/j.1475-6765.2011.02019.x, lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Agence France-Presse in Tallinn, « Estonia election: opposition party wins but far-right support doubles », sur the Guardian, (consulté le )
  6. (en) « Eesti Keskerakond », sur e-business register, (consulté le )
  7. Nelly Didelot, « En Estonie, la fin de la coalition entre conservateurs et extrême droite », sur Libération.fr,
  8. Curd snack advertisement deemed political, November 30, 2005
  9. selon le quotidien danois Jyllands-Posten du 24 janvier 2001, cité dans le document Idealists and pragmatists, 2002
  10. Fiche parlementaire d'Eldar Efendijev
  11. The Azerbaijan Cultural Centre of Estonia, Our compatriot Eldar Efendijev was elected as a member of the Estonian Parlament
  12. Corinne Deloy et Rodolphe Laffranque, Élections Législatives en Estonie, Fondation Robert-Schuman, 4 mars 2007

Voir aussi

Liens externes

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