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Parti de la Grande Roumanie

Le Parti « Grande Roumanie Â» (en roumain : Partidul RomĂąnia Mare, abrĂ©gĂ© en PRM) est un parti politique nationaliste roumain, fondĂ© en 1991 par Corneliu Vadim Tudor. Il est actuellement dirigĂ© par Victor Iovici (ro).

Parti de la Grande Roumanie
(ro) Partidul RomĂąnia Mare
Image illustrative de l’article Parti de la Grande Roumanie
Logotype officiel.
Présentation
PrĂ©sident Victor Iovici (ro)[1]
Fondation
SiÚge 16 rue Vasile Lăscar, Bucarest, Roumanie
Fondateurs Corneliu Vadim Tudor
Eugen Barbu
Religion Église orthodoxe roumaine
Positionnement Droite Ă  extrĂȘme droite[2] - [3]
Idéologie Nationalisme
Irrédentisme roumain
Populisme de droite
National-conservatisme
Euroscepticisme modéré[4]
Conservatisme social

Historiquement :
National-communisme (en) (avant 2000)

Affiliation nationale Bloc d'identité nationale en Europe
AdhĂ©rents 37 000 (2014)[5]
Couleurs Jaune et bleu
Site web romaniamare.org
Représentation
Conseillers locaux
31 / 39900
Corneliu Vadim Tudor pendant la campagne présidentielle de 2014.

Histoire

Initialement, le PRM s’est placĂ© Ă  l’extrĂȘme droite de l'Ă©chiquier politique[6] - [7] - [8] en adoptant des positions ultra-nationalistes, xĂ©nophobes, homophobes et antisĂ©mites, et en promouvant l’idĂ©e d’une « Grande Roumanie » qui rĂ©unirait tous les territoires peuplĂ©s par des Roumains, y compris dans des pays voisins (Ukraine et Moldavie)[9]. UltĂ©rieurement et officiellement, le parti a abandonnĂ© ces positions (reprises par deux autres partis : celui de Noua Dreaptă, la « Nouvelle Droite », et l’« AUR ») : Ă  prĂ©sent, il dĂ©clare ĂȘtre de « centre gauche » et « chrĂ©tien-dĂ©mocrate ». Son programme est de type social-dĂ©mocrate (Ă©conomie de marchĂ© encadrĂ©e par l’État, protection des pauvres, dĂ©fense des intĂ©rĂȘts des artisans et petits commerçants) et les valeurs morales qu’il revendique sont conservatrices (travail, patrie, famille, respect des religions et des traditions populaires[10] - [11]. Par ailleurs, le PRM mobilise un discours nationaliste et ethnocentriste, dĂ©nonçant et stigmatisant principalement les minoritĂ©s roms, juives et hongroises, allant jusqu'Ă  comparer les minoritĂ©s Ă  des verrues[12].

Corneliu Vadim Tudor, parfois surnommĂ© le « Le Pen des Carpates », s’est prĂ©sentĂ© plusieurs fois aux prĂ©sidentielles, arrivant deuxiĂšme en 2000 avec 28,34 % au 1er tour et 33,17 % au 2e tour. En 2004, il Ă©choue au 1er tour avec 12,57 % ; il recueille 5,56 % en 2009. AprĂšs ĂȘtre devenue la deuxiĂšme formation politique en Roumanie, le PRM dĂ©cline progressivement jusqu’à disparaĂźtre du Parlement en 2008. Vadim Tudor dĂ©cĂšde en 2015. Issus tous deux de la nomenklatura du rĂ©gime communiste de Roumanie, Vadim Tudor et le sĂ©nateur Gheorghe Buzatu (professeur universitaire d’histoire, protochroniste et accusĂ© par certains de nĂ©gationnisme) ont jouĂ©, pour l’électorat modĂ©rĂ©, le rĂŽle d’« Ă©pouvantail extrĂ©miste », permettant Ă  Ion Iliescu du Parti social-dĂ©mocrate d’ĂȘtre Ă©lu Ă  une large majoritĂ© ; ce dernier leur a dĂ©cernĂ© en 2004, l’Ordre de l’Étoile roumaine pour leurs mĂ©rites culturels. RĂ©vulsĂ© par cet acte, Elie Wiesel retourna Ă  Iliescu cette distinction qu’il avait Ă©galement reçue[13].

Depuis, Vadim Tudor semble avoir changĂ© de convictions, adoptant la dĂ©mocratie chrĂ©tienne. AprĂšs avoir Ă©tĂ© un membre influent du parti communiste roumain jusqu’en 1989 et aprĂšs s’ĂȘtre affirmĂ© « inĂ©branlablement souverainiste » entre 1990 et 2003, il devient un fervent partisan de l’adhĂ©sion de la Roumanie Ă  l’OTAN et Ă  l’Union europĂ©enne ; aprĂšs avoir Ă©tĂ© antisĂ©mite et nĂ©gationniste, il fait son mea culpa et encourage la catharsis, le devoir de mĂ©moire sur la Shoah en Roumanie et l’amitiĂ© entre IsraĂ«l et la Roumanie (notamment par l’entremise de Nati Meir). Dans une lettre ouverte du , il Ă©crit « j’avais tort d’avoir niĂ© l’Holocauste en Roumanie, qui a Ă©tĂ© vĂ©ridiquement perpĂ©trĂ© entre 1941 et 1944 sous le rĂ©gime d’Antonescu ». Lors des Ă©lections europĂ©ennes de 2014, le PRM remporte 2,70 % des suffrages exprimĂ©s et ne peut conserver ses Ă©lus, un minimum de 5 % Ă©tant nĂ©cessaire pour cela. Le Parti populaire europĂ©en refuse d’inscrire le PRM dans ses rangs.

Idéologie et programme politique

Carte d’une « Grande Roumanie » hypothĂ©tique rĂ©sultant d’un regroupement entre la Roumanie et la Moldavie.

Voici les revendications actuelles de ce parti[14] :

L’hebdomadaire satirique CaĆŁavencu estime que Vadim Tudor et Buzatu n’ont en fait aucune conviction sincĂšre et font partie du plus grand parti de Roumanie, celui qui recueille 90 % des suffrages : le « Parti opportuniste », mais qu’en revanche, ils font partie de la « minoritĂ© de politiciens qui, pour rĂ©ussir, engraissent le dĂ©bat politique avec le fumier le plus nausĂ©abond possible »[17].

Dirigeants

Présidents

Autres membres notables

Résultats électoraux

Élections parlementaires

Résultats électoraux du Parti de la Grande Roumanie en 1996.
Résultats électoraux du Parti de la Grande Roumanie en 2000.
Année Chambre des députés Sénat Rang Gouvernement
Voix % SiĂšges Voix % SiĂšges
1992 422 136 3,90
16 / 341
421 042 3,86
6 / 143
6e Văcăroiu
1996 545 430 4,46
19 / 343
558 026 4,54
8 / 143
5e Opposition
2000 2 112 027 19,48
84 / 345
2 288 483 21,01
37 / 140
2e Opposition
2004 1 316 751 12,92
48 / 332
1 394 698 13,63
21 / 137
3e Opposition
2008 217 595 3,16
0 / 334
245 930 3,57
0 / 137
6e Extraparlementaire
2012 92 382 1,25
0 / 412
109 142 1,47
0 / 176
5e Extraparlementaire
2016 73 264 1,04
0 / 329
83 568 1,18
0 / 136
8e Extraparlementaire
2020 32 654 0,55
0 / 330
38 474 0,65
0 / 136
10e Extraparlementaire


Élections prĂ©sidentielles

Année Candidat 1er tour 2e tour
1996 Corneliu Vadim Tudor4,7 % (5e)
2000 28,3 % (2e)33,2 % (2e)
2004 12,6 % (3e)
2009 5,56 % (4e)
2014 3,68 % (7e)

Élections europĂ©ennes

AnnĂ©e Voix % Rang SiĂšges TĂȘte de liste Groupe
2007 212 596 4,2 7e
0 / 35
Eugen Mihăescu
2009 419 094 8,7 5e
3 / 33
Corneliu Vadim Tudor NI
2014 150 484 2,7 8e
0 / 32

Élections dans les județe

Année Voix % Conseillers Présidents
1996 345 815 4,04
68 / 1642
2000 540 801 6,61
133 / 1718
2004 732 935 8,10
129 / 1436
2 / 41
2008 313 666 3,75
15 / 1393
0 / 41
2012 194 137 2,00
0 / 1393
0 / 41
2016
0 / 41

Notes et références

  1. (ro) « Partidul „RomĂąnia Mare” are o nouă conducere. Ce funcție ocupă fiica lui Vadim » [« PRM has elected a new president. »], b1.ro,‎ (lire en ligne)
  2. (ro) « Strategiile PRM de maximizare a capitalului electoral (1996-2005) » (consulté le )
  3. (en) « The Ideological Institutionalization of the Romanian Party System » (consulté le )
  4. (ro) « PRM vrea să obĆŁină 13% la viitoarele alegeri, la nivel naĆŁional », Monitorulcj.ro,‎ (lire en ligne)
  5. (ro) « CĂąÈ›i membri au partidele din RomĂąnia. Ce partid a pierdut din adepți », sur stiripesurse.ro, (consultĂ© le ).
  6. « Roumanie : l’extrĂȘme droite dĂ©passĂ©e », sur liberation.fr, .
  7. (en) « Romania's far-right contender », sur bbc.co.uk, .
  8. (en) « Far-Right MPs Join Forces in EU Parliament: A Small Thorn in The EU's Side », sur spiegel.de, .
  9. Antonela Capelle-Pogacean et NadĂšge Ragaru, « La dĂ©rive contestataire en Roumanie et en Bulgarie », Le courrier des pays de l'Est, no 1054,‎ , p. 44-51 (lire en ligne).
  10. Jean-Michel de Waele, « L'émergence, l'organisation et les spécificités des partis politiques dans les pays candidats », dans Pouvoirs n° 106, pages 85 à 98, 2003/3.
  11. Benjamin Biard, « L’extrĂȘme droite en Europe centrale et orientale (2004-2019) », sur CRISP,
  12. Antonela Capelle-Pogăcean et NadÚge Ragaru, « La dérive contestataire en Roumanie et en Bulgarie » dans Le Courrier des pays de l'Est n° 1054, pages 44 à 51, 2006/2.
  13. (ro) Site officiel
  14. Michael Minkenberg, « A l’Est, l’obsession des frontiĂšres », sur Le Monde diplomatique,
  15. Observatoire des extrĂȘmes « Copie archivĂ©e » (version du 30 juillet 2014 sur Internet Archive).
  16. George Bonea, « CĂąt de normal e Marșul normalității? », Academia Cațavencu, 7 juin 2013.
  17. (ro) « Generalul Străinu conduce PRM ! », sur ziare.com, (consulté le ).

Voir aussi

Liens externes

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