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Parménion

ParmĂ©nion (en grec ancien Î Î±ÏÎŒÎ”ÎœÎŻÏ‰Îœ / ParmeniĂŽn), nĂ© vers , mort en , est l'un des principaux gĂ©nĂ©raux de Philippe II et d'Alexandre le Grand qui le fait exĂ©cuter Ă  la suite de la conjuration de son fils Philotas.

Parménion
Parménion
Alexandre buvant tandis que son médecin Philippe lit la lettre de Parménion[2],
André-Joseph Allar, 1869.

Naissance v. 400 av. J.-C.
DĂ©cĂšs
MĂ©die
Origine Macédoine
Allégeance Philippe II
Alexandre le Grand
Grade Général de l'aile gauche
Conflits ConquĂȘte de l'empire perse
Faits d'armes Bataille du Granique
Bataille d'Issos
Bataille de GaugamĂšles
Autres fonctions Satrape de MĂ©die
Famille PĂšre de Philotas

CarriĂšre sous Philippe II

PĂšre de Philotas, ParmĂ©nion fait partie de la noblesse macĂ©donienne et des officiers de confiance de Philippe II, qui le considĂšre comme son meilleur gĂ©nĂ©ral. ParmĂ©nion a trois fils et une fille. Cette derniĂšre Ă©pouse CoĂ©nos qui est promu commandant d’un bataillon de la phalange. Son fils ainĂ©, Philotas, reçoit le titre prestigieux d'hipparque de la cavalerie des Compagnons. Nicanor commande un temps les hypaspistes, tandis que son fils cadet, Hector, meurt Ă  la bataille de GaugamĂšles. ParmĂ©nion a pour frĂšre Asandros, satrape de Lydie pendant un temps.

En 356 av. J.-C., date à laquelle il est fait mention de lui pour la premiÚre fois, il dirige victorieusement la répression contre la révolte des Illyriens, menée par leur roi Grabos, alliés à certains Grecs (Phocidiens, Thraces, Péoniens, Athéniens, etc.). Durant cette campagne, il occupe Pydna, Potidée et soumet la Thessalie. Au cours de l'hiver 347-346, il dirige le siÚge contre Halos en Thessalie, la cité s'étant révoltée contre Pharsale, alliée des Macédoniens. En 342, il soumet plusieurs cités d'Eubée en établissant des régimes tyranniques dévoués à la Macédoine. Il se heurte toutefois au tyran de Chalcis qui organise la résistance avec le soutien d'AthÚnes. En plus de ses fonctions militaires, il participe aux pourparlers de paix avec AthÚnes en compagnie d'Antipater, menant à la Paix de Philocrate en 346.

AprĂšs la victoire de ChĂ©ronĂ©e en 338, Philippe prend le titre d’hĂ©gĂ©mon de la ligue de Corinthe et met en place son projet de guerre contre l'Empire perse. Il fait appel au dĂ©but de l’annĂ©e 336 Ă  ses deux gĂ©nĂ©raux de confiance, ParmĂ©nion et Attale, pour diriger le corps expĂ©ditionnaire en Asie Mineure, en profitant de l'affaiblissement de l'empire perse Ă  la suite de la mort d'ArtaxerxĂšs III. À la tĂȘte de 10 000 hommes et aidĂ© par les citĂ©s alliĂ©es d'ÉphĂšse et Cyzique, ParmĂ©nion remporte plusieurs victoires, comme Ă  MagnĂ©sie du MĂ©andre. Il s’empare de GrynĂ©ion prĂšs de Pergame pour ensuite se diriger vers PitanĂ© oĂč Memnon de Rhodes, alors Ă  Cyzique pour rĂ©primer la citĂ©, revient pour en assurer la dĂ©fense. Mais le siĂšge de PitanĂ© Ă©choue, malgrĂ© l’arrivĂ©e de renforts. Il doit se replier en Troade, au cap Rhoiteion et Ă  Abydos. Cette premiĂšre campagne en Asie n'est pas couronnĂ©e de succĂšs, et rares sont les citĂ©s grecques qui se dĂ©clarent en faveur des MacĂ©doniens. L'assassinat de Philippe ne change rien aux plans d'invasion. ParmĂ©nion fait allĂ©geance Ă  Alexandre aprĂšs que celui-ci eut fait exĂ©cuter son cousin, et possible hĂ©ritier du trĂŽne Amyntas. Alexandre rejoint le corps d'armĂ©e de ParmĂ©nion Ă  Abydos en mai 334.

ParmĂ©nion et la conquĂȘte de l'Orient

À la bataille de Granique

Parménion joue un rÎle majeur dans les trois grandes batailles menées contre les Perses : il commande l'aile gauche tandis qu'Alexandre commande l'aile droite.

Durant la bataille du Granique, en mai 334 av. J.-C., ParmĂ©nion commande l'aile gauche formĂ©e de 12 000 phalangites macĂ©doniens, de 7 000 alliĂ©s et de 5 000 mercenaires. Depuis l'aile droite, Alexandre lance une attaque sur la cavalerie perse bordant la berge du Granique avec l'escadron des Compagnons. L'attaque est repoussĂ©e, mais quand les Perses poursuivent dans le lit du fleuve, Alexandre conduit ses cavaliers Ă  l'assaut de leurs rangs dĂ©sordonnĂ©s. AprĂšs un court combat, la cavalerie Perse se dĂ©bande, laissant anĂ©antir les mercenaires grecs stationnĂ©s dans la plaine au-delĂ  de la riviĂšre. À partir de l'automne 334, Alexandre dĂ©cide de diviser son armĂ©e : une partie rentre hiverner en MacĂ©doine tandis que l’autre se dirige vers Sardes puis la Phrygie. Ces troupes sont menĂ©es par ParmĂ©nion qui prend Daskyleion, capitale de la Phrygie hellespontique, puis marche vers la vallĂ©e du MĂ©andre. Il fait sa jonction Ă  Gordion avec Alexandre qui vient de soumettre la Lycie et la Pamphylie.

À la bataille d’Issos

À la bataille d'Issos, livrĂ©e en novembre 333 av. J.-C., ParmĂ©nion commande les phalanges, les lanciers thraces et la cavalerie thessalienne sur le flanc gauche du dispositif macĂ©donien. Au dĂ©but du combat, la cavalerie perse oblige les phalanges de ParmĂ©nion Ă  reculer de l’autre cĂŽtĂ© du fleuve. Mais Alexandre met en Ɠuvre la manƓuvre planifiĂ©e : avec ses cavaliers, il ouvre une brĂšche dans les rangs adverses et se rabat vers le centre du champ de bataille. L’assaut dĂ©borde Darius III et son escorte. PaniquĂ©, le Grand roi prend la fuite. AprĂšs cette victoire, Alexandre dĂ©cide de se diriger le long du littoral phĂ©nicien. Il demande nĂ©anmoins Ă  ParmĂ©nion d’aller Ă  Damas, oĂč Darius a entreposĂ© son trĂ©sor.

Au siĂšge de Tyr 

La citĂ© de Tyr refuse de se soumettre aux MacĂ©doniens car elle s'estime assez puissante pour lui rĂ©sister. Mais aprĂšs un siĂšge acharnĂ©, les Tyriens sont vaincus. À la suite de ce siĂšge, Darius III envoie des messagers pour une nĂ©gociation de paix. Le Grand roi propose d'abord une partie importante de l'Asie Mineure, puis il se rĂ©sout Ă  offrir la main de sa fille et tous les territoires situĂ©s Ă  l’ouest de l'Euphrate. Mais Alexandre refuse ces propositions malgrĂ© l'avis contraire de ParmĂ©nion. En effet, selon Diodore de Sicile, il aurait objectĂ© au souverain : « J'accepterais, si j’étais Alexandre ». Alexandre lui aurait rĂ©pondu : « Moi aussi, j’accepterais si j'Ă©tais ParmĂ©nion ».

À la bataille de Gaugamùles

La bataille de GaugamĂšles (octobre 331 av. J.-C.) commence par une attaque des Perses sur les deux flancs des MacĂ©doniens. Sur le flanc droit, les bataillons perses mettent en difficultĂ© les troupes de ParmĂ©nion qui rĂ©sistent Ă  grand peine. Sur le cĂŽtĂ© opposĂ©, la puissante cavalerie de Bactriane commandĂ©e par Bessos tente une manƓuvre d’encerclement du flanc droit des MacĂ©doniens. L'assaut provoque une brĂšche au centre du dispositif perse. Alexandre, Ă  la tĂȘte de sa cavalerie, charge l'escorte de Darius III qui s'enfuit sur son char. Alexandre veut s'Ă©lancer Ă  sa poursuite, mais il en est empĂȘchĂ© car il doit prĂȘter main-forte aux troupes de ParmĂ©nion toujours en grande difficultĂ©. L'intervention opportune d’Alexandre renverse la situation. L’annonce de la fuite de Darius provoque la dĂ©route de l’armĂ©e perse. Les rivaux de ParmĂ©nion au sein de l'armĂ©e, dont CratĂšre, insinuent que c'est Ă  cause de ParmĂ©nion, qui n'a pas su repousser l'ennemi, qu'Alexandre n'a pas pu capturer le Grand roi. Pourtant, le rĂ©cit livrĂ© par Arrien montre une autre rĂ©alitĂ© : ParmĂ©nion a manƓuvrĂ© et galvanisĂ© ses troupes du mieux possible alors mĂȘme que deux de ses fils ont trouvĂ© la mort au combat.

Durant l'Ă©tĂ© 330, Alexandre apprend que Darius a quittĂ© Ecbatane avec les troupes qui lui sont restĂ©es fidĂšles. Mais Ă  partir de ce moment-lĂ , deux versions coexistent : la premiĂšre dit qu’Alexandre aurait demandĂ© Ă  ParmĂ©nion de rejoindre Ecbatane pour y entreposer les trĂ©sors en provenance de PersĂ©polis. Il aurait rejoint par la suite Alexandre Ă  la poursuite de Darius jusqu’en MĂ©die. L'autre dit qu’Alexandre, Ă  la tĂȘte de l'ensemble de son armĂ©e, s'est rendu Ă  Ecbatane et qu'il aurait ensuite divisĂ© ses troupes en plusieurs groupes. Celles sous les ordres de ParmĂ©nion auraient repris leur marche vers l'Hyrcanie tandis qu'Alexandre se lançait vers l’est Ă  la poursuite de Darius[3]. Par la suite, ParmĂ©nion reçoit le commandement de la satrapie de MĂ©die ; mais cette dĂ©signation s'apparente Ă  une forme de disgrĂące.

Relations avec Alexandre

Évincement d'Attale

En 336 av. J.-C., ParmĂ©nion a permis Ă  Alexandre de se dĂ©barrasser d'Attale, l'oncle de la septiĂšme et derniĂšre Ă©pouse de Philippe II, qui appuie les prĂ©tentions royales d'Amyntas IV. Alexandre fait en sorte de rĂ©compenser ParmĂ©nion et une partie de son entourage familial. De nombreux parents de ParmĂ©nion sont en effet dĂ©signĂ©s Ă  des postes clĂ©s dans l'armĂ©e macĂ©donienne. Nicanor, son plus jeune fils, commande une troupe d'infanterie ; son gendre CoĂ©nos est placĂ© Ă  la tĂȘte d'un bataillon (taxis) de la phalange, et un autre parent, nommĂ© lui aussi Nicanor, prend la tĂȘte de la flotte des alliĂ©s grecs ; son frĂšre Asandros reçoit en 334 la satrapie de Lydie. La nomination la plus significative est celle confĂ©rĂ©e Ă  son fils aĂźnĂ©, Philotas, Ă  savoir hipparque de la cavalerie des Compagnons.

Assassinat de Parménion

ParmĂ©nion apparaĂźt ĂȘtre un gĂ©nĂ©ral de la « vieille Ă©cole ». Plusieurs fois ses conseils de prudence ne sont pas Ă©coutĂ©s par le jeune roi. C'est par exemple le cas avant le passage de l'Hellespont, lorsque ParmĂ©nion et Antipater lui conseillent de se marier et d'engendrer un hĂ©ritier avant de se lancer dans la conquĂȘte de l'Asie. Ces divergences de vue ne sont pas au dĂ©part source de litige entre les deux hommes. Leurs relations deviennent au fil du temps houleuses du fait de leurs divergences de vue Ă  propos de la poursuite de la conquĂȘte de l'Asie et de l'adoption des coutumes perses[4].

En 330, alors qu'Alexandre se trouve en Drangiane, Philotas, le fils de ParmĂ©nion et commandant de la cavalerie des Compagnons, est exĂ©cutĂ© par lapidation, prĂ©tendument pour ne pas avoir dĂ©noncĂ© un complot intentĂ© contre la vie du roi[5]. Il semblerait que cette exĂ©cution soit une manƓuvre politique destinĂ©e Ă  se dĂ©barrasser de Philotas, personnalitĂ© puissante et ambitieuse. Par ailleurs, il s'agit pour Alexandre d'atteindre ParmĂ©nion, car celui-ci exprime des reproches de plus en plus vifs. Il condamne en effet le refus par Alexandre du traitĂ© de paix avec Darius III aprĂšs le siĂšge de Tyr. Il s'oppose aussi au fait qu'Alexandre abandonne des rĂ©gions sans les avoir totalement soumises.

GrĂące Ă  son poste, son expĂ©rience et sa parentĂ© haut placĂ©e dans l'armĂ©e, ParmĂ©nion est un gĂ©nĂ©ral respectĂ©. Alexandre commence Ă  en prendre ombrage et, lorsque Philotas est exĂ©cutĂ©, il saisit l'occasion pour Ă©liminer le dernier rempart l'empĂȘchant d'accĂ©der Ă  la pleine puissance, lĂ©gitimĂ© par la coutume macĂ©donienne qui veut que la rĂ©pression soit Ă©tendue Ă  la famille en cas de complot contre le roi. AprĂšs l'exĂ©cution de Philotas Ă  l'automne 330, Alexandre envoie aussitĂŽt des Ă©missaires (dont Polydamas) pour la capitale de la MĂ©die, dont ParmĂ©nion est le gouverneur, avant qu'il n'apprenne la mort de son fils. ClĂ©andre, le commandant en second d'Ecbatane, est missionnĂ© pour assassiner le « vieux » gĂ©nĂ©ral. L'historien Albert Brian Bosworth Ă©crit : « PrĂ©cis et sans pitiĂ©, le coup fut efficace, et ParmĂ©nion fut ainsi rĂ©compensĂ© de toute une vie au service du trĂŽne de MacĂ©doine. Ses dĂ©saccords d’ordre politique Ă©taient devenus trop forts pour ĂȘtre tolĂ©rĂ©s par un Alexandre de plus en plus autocratique, qui l’élimina Ă  la premiĂšre occasion ».

Notes et références

  1. En 333 Parménion écrit à Alexandre qu'il doit se méfier du médecin qui tente de le soigner aprÚs qu'il a été victime d'une hydrocution en nageant dans le Cydnos : Arrien, II, 3.
  2. En 333 Parménion écrit à Alexandre qu'il doit se méfier du médecin qui tente de le soigner aprÚs qu'il a été victime d'une hydrocution en nageant dans le Cydnos : Arrien, II, 3.
  3. Le dernier groupe restĂ© Ă  Ecbatane passe sous les ordres du trĂ©sorier d’Alexandre, Harpale, avec pour mission de garder le butin d'Alexandre.
  4. La proskynÚse, soit la prosternation devant le roi, n'est officiellement adoptée qu'en 328.
  5. Quinte-Curce livre la version la plus complĂšte de cette affaire : Quinte-Curce, Histoire d'Alexandre le Grand, VI, 7.

Annexes

Sources antiques

Bibliographie

  • Pierre Briant, Alexandre le Grand, PUF, coll. « Que sais-je ? », (1re Ă©d. 1974).
  • Johann Gustav Droysen, Alexandre le Grand, Éditions Complexe, coll. « Le Temps & Les Hommes », (1re Ă©d. 1833), 490 p. (ISBN 978-2-87027-413-2).
  • Paul Faure, Alexandre, Fayard, , 578 p. (ISBN 2-213-01627-5).
  • Paul Goukowsky, Claude MossĂ© et Édouard Will, Le monde grec et l'Orient : Le IVe siĂšcle et l'Ă©poque hellĂ©nistique, PUF, coll. « Peuples et Civilisations », (1re Ă©d. 1975), 702 p. (ISBN 2-13-045482-8).
  • (en) Albert B. Bosworth, Conquest and Empire: The Reign of Alexander the Great, Cambridge University Press, .
  • (en) Waldemar Heckel, The Marshals of Alexander’s Empire, Routledge, , 448 p. (ISBN 978-0-415-64273-6)
  • (en) Waldemar Heckel, Who's who in the age of Alexander the Great : A prosopography of Alexander's empire, Oxford, Blackwell Publishing, , 336 p. (ISBN 978-1-4051-1210-9).

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