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Siège de Tyr (332 av. J.-C.)

Le siège de Tyr s'est déroulé de janvier à août 332 av. J.-C. durant la campagne d'Alexandre le Grand contre l'empire perse achéménide. Située sur la côte de la Phénicie (Liban actuel), Tyr est une place stratégique pour Alexandre afin qu'il puisse continuer sa marche vers la Judée et l'Égypte. Après la prise de la cité, les Macédoniens ont commis un massacre afin vraisemblablement de donner une leçon aux autres cités disposées à s'opposer à Alexandre.

Siège de Tyr
Description de cette image, également commentée ci-après
Les opérations de novembre à août 332
Informations générales
Date Janvier 332-août 332 av. J.-C.
Lieu Tyr en Phénicie
Issue Victoire d'Alexandre
Commandants
Alexandre le Grand
Pertes
400 morts6 000 Ă  8 000 morts,
30 000 prisonniers

Campagnes d'Alexandre le Grand

Batailles

Campagne d'Alexandre dans les Balkans

Campagnes perses d'Alexandre

Campagne indienne d'Alexandre
CoordonnĂ©es 33° 16′ 15″ nord, 35° 11′ 46″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Moyen-Orient
(Voir situation sur carte : Moyen-Orient)
Siège de Tyr
GĂ©olocalisation sur la carte : Liban
(Voir situation sur carte : Liban)
Siège de Tyr

Contexte historique

Ă€ cette Ă©poque, Tyr compte environ 40 000 habitants, mais beaucoup de femmes et d'enfants ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©s Ă  Carthage, une ancienne colonie phĂ©nicienne. Bâtie sur une Ă®le situĂ©e entre 500 et 700 m de la cĂ´te, Tyr est la plus grande citĂ© de la PhĂ©nicie. Ses murailles ont une hauteur d'environ 22 m.

La prise de la cité est indispensable pour Alexandre car les Perses contrôlent encore, grâce à la flotte phénicienne, la Méditerranée orientale, dont Chypre, et car la cité barre le chemin vers la Judée et l'Égypte. Alexandre s'entretient avec une députation de Tyriens et prend prétexte de vouloir honorer Héraclès dans le sanctuaire insulaire consacré au dieu phénicien Melkart (assimilé à Héraclès), afin de pénétrer dans la cité[1]. Devant le refus de la cité, il décide d'en faire le siège.

La citĂ© est gardĂ©e par une flotte de 80 navires de guerre[2]. Après plusieurs assauts, la flotte d'Alexandre parvient Ă  chasser la flotte perse, rendant possible l'attaque de toutes parts de la citĂ©. Alexandre tente de convaincre la citĂ© de capituler, mais les PhĂ©niciens refusent et tuent les envoyĂ©s d´Alexandre en les jetant du haut des murailles[3].

La prise de Tyr

Les opérations du siège de Tyr.

Alexandre fait construire une digue en pierre, jusqu'à ce jour préservée, afin d'approcher l'artillerie des murs de la cité[4]. Mais du fait des attaques permanentes des Phéniciens pendant l'édification et la profondeur croissante de la mer, l’achèvement de la construction devient impossible. Ensuite Alexandre ordonne la construction de deux tours géantes en bois équipés des catapultes. Elles sont transportées au bout de la digue, mais rapidement détruites par des brulots, envoyés par les Phéniciens[1]. Alexandre les fait alors reconstruire mais en doublant la jetée pour éviter que ce désastre ne se reproduise. Cependant la construction de ces jetées n'est toujours pas achevée fin juillet[2].

Alexandre comprend qu'il a besoin de navires pour conquĂ©rir la citĂ©. Quelques citĂ©s alliĂ©es (dont Rhodes et Soles) ou conquises auparavant (dont Byblos, Sidon, Arados) envoient plus de 200 navires pour le soutenir. Il les utilise afin de trouver une faille et ouvrir une brèche en Ă©peronnant les murailles. Puis, les MacĂ©doniens, emmenĂ©s par Alexandre en personne, se focalisent sur la brèche, surmontent les murailles et tuent entre 6 000 et 8 000 soldats[5]. Du fait que les PhĂ©niciens ont notamment tuĂ© les ambassadeurs d'Alexandre sur les murailles, les MacĂ©doniens veulent se venger : 2 000 jeunes hommes sont crucifiĂ©s, 13 000 esclaves sont capturĂ©s, tandis que le reste de la population, soit 30 000 personnes, est rĂ©duit en esclavage[6]. Certains auteurs signalent mĂŞme une Ă©radication totale de la population[7]. Ce carnage a peut-ĂŞtre servi Ă  dissuader d'autres citĂ©s de s'opposer Ă  la conquĂŞte d'Alexandre. La destruction de la ville Ă  quant Ă  elle Ă©galement servi Ă  dĂ©stabiliser les marins perses puisque la flotte phĂ©nicienne reprĂ©sentait une vĂ©ritable puissance navale pour ces derniers. Ainsi, il a coupĂ© tout espoir d'aide aux rĂ©voltĂ©s du cĂ´tĂ© de l'Orient. La chute de Tyr marque la fin du combat sĂ©culaire qui opposait les PhĂ©niciens et les Hellènes pour la domination du bassin oriental de la MĂ©diterranĂ©e. Ce qui a contribuĂ© au fort retentissement du triomphe hellĂ©nique sur cet environnement sĂ©mitique. MĂŞme si Tyr fut rebâtie par la suite, elle n'a jamais pu retrouver son Ă©clat d'antan, le pĂ´le commercial qu'elle Ă©tait ayant Ă©tĂ© remplacĂ© lors de l'essor d'Alexandrie d'Égypte[8].

Notes et références

  1. Arrien, II, 24.
  2. Eric Tréguier, « Tyr, le maître siège d'Alexandre », Guerre & Histoire, no 2,‎ .
  3. (en) John Maxwell, Alexander the Great : the invisible enemy : a biography, London, Routledge, , 336 p. (ISBN 978-0-415-10617-7, OCLC 34120049), p. 82.
  4. (en) Ned Stafford, « How geology came to help Alexander the Great », Nature,‎ , news070514–2 (ISSN 0028-0836 et 1476-4687, DOI 10.1038/news070514-2, lire en ligne, consulté le )
  5. Diodore, XVII, 46, 4 ; Arrien II, 24, 4 ; Quinte-Curce, IV, 4, 16.
  6. Diodore, XVII, 7, 46 ; Arrien, II, 24, 4.
  7. Polyen, Stratagèmes, IV, 3.
  8. Carl Grimberg, Histoire Universelle : La Grèce et les origines de la puissance romaine, vol. 2, Paris, Marabout Université, coll. « Histoire Universelle », , 382 p., pp.210-211

Sources antiques

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