Méandre (fleuve)
Le Méandre (du grec ancien Μαίανδρος / Maíandros) est un fleuve d'Asie Mineure se déversant dans la mer Égée. Son nom turc Büyük Menderes, « grand Méandre », le distingue du Caÿstre, appelé Küçük Menderes, « petit Méandre », et du Scamandre, appelé Karamenderes, « Méandre noir ».
Méandre | |
Vue sur la plaine du Méandre (2004) | |
L'embouchure du Méandre et l'évolution de son ensablement durant l'Antiquité. | |
Caractéristiques | |
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Longueur | 548 km |
Bassin | 25 000 km2 [1] |
Bassin collecteur | Méandre |
Cours | |
· Localisation | Dinar |
· Altitude | 880 m |
· Coordonnées | 38° 04′ 15″ N, 30° 10′ 37″ E |
Embouchure | Mer Égée |
· Localisation | entre Héraclée et Priène |
· Altitude | 0 m |
· Coordonnées | 37° 32′ 54″ N, 27° 11′ 34″ E |
Géographie | |
Pays traversés | Turquie |
Géographie
Le Méandre est un fleuve de l’antique Carie (Asie Mineure) cité pour la première fois (comme le port de Milet et le Mont Mycale) dans un célèbre passage de l’Iliade d’Homère, le Catalogue des Troyens.
Sources
Le Méandre prend sa source non loin de Kelainai (aujourd'hui Dinar dans la province d’Afyonkarahisar) en Phrygie[2] et irriguait, par un canal, les jardins de Cyrus[3], séparant la Lydie de la Carie. Selon plusieurs géographes de l'Antiquité[4], ses sources auraient été les mêmes que celles du Marsyas ; mais ce point est contredit par Xénophon, qui affirme qu'un palais avait été édifié autour de la source du Marsyas[5] ; pour d'autres[6], le Méandre était l'exutoire d'un lac du Mont Aulocrène. L'historien anglais William Martin Leake[7] résume ces apparentes contradictions en alléguant que le Méandre et le Marsyas étaient les deux épanchements d'un lac du Mont Aulocrène surplombant la ville de Kelainai.
Cours
Les poètes de la Grèce et de la Rome antiques ont célébré les sinuosités du Méandre ainsi que la beauté de ses cygnes[8], d'où le nom passé dans le langage commun, de méandre, donné aux détours des cours d'eau. Son cours a une orientation sud-ouest et longe les monts Messogis ; au sud de Tripolis, il reçoit les eaux du Lycos, de l’Harpase et du Marsyas. Près de Carura il passe de Phrygie en Carie, où il amorce son cours tortueux à travers la plaine de Méandrie[9] et enfin se jette dans le golfe d'Icare (un bras de la mer Égée), entre les antiques colonies grecques d’Héraclée et de Priène, vis-à-vis de l'île de Samos, et des oprts d'Antioche du Méandre, de Magnésie du Méandre et de Milet[10].
Affluents
Parmi les affluents du Méandre, les Anciens citaient l'Orgyas, le Marsyas, le Cludrus, le Léthé et le Géson, au nord ; l'Obrimas, le Lycos, l’Harpase et un autre Marsyas au sud.
Relief
Le Méandre est un fleuve profond[11] et encaissé. En bien des sections, sa profondeur est égale à sa largeur, ce qui le rendait navigable par de petites embarcations[12]. Le Méandre est une rivière profonde mais étroite. Il n'est navigable qu'avec de petites embarcations. Il déborde fréquemment et dépose des sédiments à plus de 20 ou 30 stades de son embouchure : plusieurs petites îles au large de la côte se sont donc retrouvées liées au continent depuis l’Antiquité[13].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Büyük Menderes River » (voir la liste des auteurs).
- « Büyük Menderes River basin hydrologic modeling »
- Hérodote, L'Enquête, livre 7, section 26.
- Xénophon, Anabase, livre 1, chapitre 2.
- Strabon, Géographiques, livre XII, p. 578; Maxime de Tyr viii. 38.
- Xenophon, op. cit., livre 1, chap. 2.8.
- Pline l'Ancien (livre 31), Solin (40. § 7) et Martianus Capella (Noces de Philologie et de Mercure, vol. 6. p. 221).
- Asia Minor, p. 158 et suiv.
- Hésiode, Théogonie, vers 339; Strabon, op. cit., livre 12, chapitre 8, Section 15; Pausanias, Description de la Grèce, livre VIII. chap. 41, § 3; Ovide Métamorphoses livre VIII, vers 162 et suiv. Tite-Live, Histoire romaine, 38e décade, 13; Sénèque, Herc. Fur. 683, &c., Les Phéniciennes 605.
- Cf. Strabon Géographiques, livre XIV p. 648 et livre XV p. 691
- Pline l'Ancien, op. cit. ; Pausanias, livre II, 5. § 2.
- Nicétas Choniatès, Histoire, p. 125; Tite-Live, op. cit.
- Strabon xii. p. 579, xiv. p. 636.
- Pausanias, livre VIII, p. 24. § 5; Thucydide, Histoire de la guerre du Péloponnèse, livre VIII, 17.)
- Hésiode, Théogonie, 334
- Pausanias, II, 5, 2.