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Paquet hygiène

En Droit européen, le paquet hygiène est un ensemble de règlements européens, fixant des exigences relatives à l’hygiène des denrées alimentaires et des denrées animales :

  • le règlement (CE) n°178/2002, appelĂ© « Food law », Ă©tablit les principes gĂ©nĂ©raux et les prescriptions gĂ©nĂ©rales de la lĂ©gislation alimentaire ;
  • le règlement (CE) n°852/2004 relative Ă  l’hygiène des denrĂ©es alimentaires et applicable Ă  tous les exploitants du secteur alimentaire ;
  • le règlement (CE) n°853/2004 relatif aux denrĂ©es d’origine animale et applicable Ă  tous les exploitants du secteur alimentaire manipulant ou transformant des denrĂ©es animales ou d’origine animale ;
  • le règlement (CE) n°183/2005 Ă©tablissant des exigences en matière d’hygiène des aliments pour animaux.
  • le règlement (UE) n°2017/625 concernant les contrĂ´les officiels et les autres activitĂ©s officielles[1].

Fondements de la réglementation relative à l’hygiène alimentaire

Le « Paquet hygiène » vise à refondre, harmoniser et simplifier les dispositions en matière d’hygiène. Son objectif est de mettre en place une politique unique et transparente en matière d’hygiène sur l’ensemble de la Communauté européenne, applicables à toutes les denrées alimentaires et à tous les exploitants du secteur alimentaire. À ce jour, les exploitants de productions végétales primaires n’étaient pas concernés par ce type d’exigences.

Cette nouvelle législation applicable de la fourche à la fourchette est entrée en vigueur pour l’ensemble de la chaîne alimentaire au .

Le socle de cette réglementation est le règlement 178/2002 en vigueur depuis le , fondateur de l’Autorité européenne de sécurité des aliments et du réseau d’alerte rapide européen. Il fixe les grands principes de précaution, de transparence, de traçabilité et il définit les obligations spécifiques applicables aux professionnels de la chaîne alimentaire (obligation de résultat), lesquels doivent désormais démontrer qu’ils ont mis en place les mesures de maîtrise adaptées pour atteindre les objectifs de la réglementation.

Objectifs poursuivis par ces nouvelles exigences

Ce nouveau dispositif vise Ă  :

  • Assurer un niveau Ă©levĂ© de protection de la santĂ© du consommateur, en prenant en compte la santĂ© et le bien-ĂŞtre des animaux, la santĂ© des plantes et de l’environnement ;
  • Garantir la sĂ©curitĂ© sanitaire des aliments en harmonisant les systèmes de surveillance et de contrĂ´le dans l’Union europĂ©enne et les pays tiers ;
  • Permettre la libre circulation des produits, des denrĂ©es alimentaires qu'elles proviennent de vĂ©gĂ©taux ou d’animaux, ainsi que des aliments pour animaux.

Nouvelles obligations pour les exploitants de productions végétales

Application des règlements 852/2004 et 183/2005

Les dispositions du « Paquet hygiène » ont pour effet de renverser la charge de la preuve de la conformité des productions végétales. Dorénavant l’exploitant devra fournir tous les éléments propres à justifier la conformité de ses productions.

Ce dispositif a pour but de responsabiliser l’exploitant en lui conférant une obligation de résultat tout en lui laissant le choix des moyens pour atteindre ce résultat. Les exploitants du secteur de l’alimentation humaine ou animale qui sont responsables d’activités de production primaire, de transformation, de distribution et d’exportation de denrées alimentaires ou d’aliments pour animaux d’origine végétale doivent veiller à gérer et mettre en œuvre ces activités de manière à prévenir, à éliminer ou à réduire les dangers susceptibles de compromettre la sécurité des denrées alimentaires et des aliments pour animaux.

Toutefois, le règlement 852/2004 et le règlement 183/2005 déterminent certains des moyens que les exploitants doivent observer afin d’atteindre leur obligation de résultat et d’apporter la preuve de la sûreté alimentaire des denrées et des aliments pour animaux d’origine végétale est atteinte en distinguant les exigences liées à la production primaire de celles liées à la transformation.

DĂ©claration des exploitants

Le règlement 852/2004 oblige les exploitants de la production primaire à se déclarer auprès des autorités compétentes, et à fournir les mises à jour nécessaires. Cette obligation d’enregistrement a pour objectif de permettre une connaissance exhaustive par les services de contrôle des exploitants du secteur alimentaire et de leurs établissements, de la production primaire jusqu’à la remise directe au consommateur final.

Les exploitants doivent mettre sur le marché des produits sûrs en réalisant les actions précisées ci-dessous.

Tenir un registre

Ce registre doit mentionner les informations suivantes :

  • l’îlot PAC ou l’identification de la parcelle ;
  • la culture produite sur la parcelle ;
  • le nom commercial du produit phytosanitaire utilisĂ© ;
  • la quantitĂ© et la dose de produit phytosanitaire utilisĂ© ;
  • la date de traitement ;
  • la (ou les) date(s) de rĂ©colte.

D’une manière générale, l’exploitant doit mentionner les informations pertinentes et les mesures prises par l’exploitant afin de maîtriser les dangers, telles que :

Respecter les bonnes pratiques d’hygiène

L’exploitant doit veiller au respect des bonnes pratiques d’hygiène liées à la production primaire des denrées alimentaires et des aliments pour animaux, d’origine végétale, y compris aux opérations connexes (transport, entreposage et manipulation) :

  • en prenant des mesures visant Ă  contrĂ´ler la contamination provenant de l’air, de l’eau, du sol, des engrais, des produits phytopharmaceutiques, des biocides, du stockage, de la manipulation et de l’élimination des dĂ©chets ;
  • en prenant des mesures relatives Ă  la prĂ©servation des vĂ©gĂ©taux qui ont une incidence sur la santĂ© humaine et sur la sĂ©curitĂ© des aliments pour animaux ;
  • en prenant des mesures adĂ©quates visant Ă  :
    • nettoyer et au besoin après nettoyage, dĂ©sinfecter de manière appropriĂ©e les installations, les Ă©quipements, les conteneurs, les caisses, les vĂ©hicules et les navires ;
    • garantir, au besoin, des conditions de production, de transport et de stockage hygiĂ©niques et la propretĂ© des produits vĂ©gĂ©taux ;
    • utiliser de l’eau potable ou de l’eau propre lĂ  oĂą cela est nĂ©cessaire de façon Ă  Ă©viter toute contamination ;
    • veiller Ă  ce que le personnel manipulant les denrĂ©es alimentaires soit en bonne santĂ© et bĂ©nĂ©ficie d’une formation relative aux risques en matière de santĂ© ;
    • empĂŞcher dans toute la mesure du possible, que les animaux et les organismes nuisibles ne causent de contamination ;
    • entreposer et manipuler les dĂ©chets et les substances dangereuses de façon Ă  Ă©viter toute contamination ;
    • veiller Ă  ce que les matĂ©riaux d’emballage ne constituent pas une source de contamination dangereuse des aliments pour animaux ;
    • tenir compte des rĂ©sultats de toute analyse pertinente d’échantillons prĂ©levĂ©s sur des plantes ou d’autres Ă©chantillons qui revĂŞtent une importance pour la santĂ© humaine et la sĂ©curitĂ© de l’alimentation animale ;
    • utiliser correctement les produits phytopharmaceutiques et les biocides, conformĂ©ment Ă  la lĂ©gislation applicable.

Respecter les bonnes pratiques d’hygiène au stade de la transformation

Dans le cadre des bonnes pratiques d’hygiène lors de la transformation par l’exploitant des productions primaires d’origine végétale destinées à l’alimentation humaine, les exploitants du secteur alimentaire opérant à n’importe quel stade de la chaîne de production, de la transformation et de la distribution de denrées alimentaires après la production primaire, se conforment aux règles fixées à l’annexe II du règlement 852/2004 qui concernent :

  • les locaux utilisĂ©s pour les denrĂ©es alimentaires ;
  • les locaux oĂą les denrĂ©es sont prĂ©parĂ©es, traitĂ©es ou transformĂ©es ;
  • les sites mobiles et/ou provisoires, aux locaux utilisĂ©s principalement comme maison d’habitation, mais oĂą des denrĂ©es alimentaires sont rĂ©gulièrement prĂ©parĂ©es en vue de leur mise sur le marchĂ© ;
  • les rĂ©ceptacles de vĂ©hicules et/ou conteneurs servant au transport des denrĂ©es alimentaires ;
  • les installations et Ă©quipements avec lesquels les denrĂ©es alimentaires entrent en contact ;
  • les dĂ©chets alimentaires, sous produits non comestibles et autres dĂ©chets ;
  • l’alimentation en eau ;
  • l’hygiène des personnes en contact avec les denrĂ©es alimentaires ;
  • le conditionnement et Ă  l’emballage des denrĂ©es alimentaires ;
  • le traitement thermique, si besoin est ;
  • la formation des personnes en contact avec les denrĂ©es alimentaires.

Dans le cadre des bonnes pratiques d’hygiène lors de la transformation par l’exploitant des productions primaires d’origine végétale destinées à l’alimentation animale, les exploitants doivent se conformer aux règles d’hygiène fixées à l’annexe II du règlement 183/2005 qui concernent :

  • les installations et Ă©quipements ;
  • la compĂ©tence et la qualification des personnes ;
  • les conditions de fabrication ;
  • le contrĂ´le de la qualitĂ© ;
  • l’entreposage, la manipulation, le pesage et le transport ;
  • la tenue des registres permettant la traçabilitĂ© ;
  • la mise en Ĺ“uvre des rĂ©clamations et du rappel des produits.

Élaborer et s’appuyer sur des guides de bonnes pratiques d’hygiène

Les guides ont pour objectif de maîtriser les dangers susceptibles d’apparaître au stade de la production primaire et des opérations connexes. Pour maîtriser les dangers, les mesures suivantes peuvent être prises :

  • vis-Ă -vis des contaminations (mycotoxines, mĂ©taux lourds, substances radioactives, nitrates) ;
  • vis-Ă -vis de l’eau, des dĂ©chets organiques et des engrais ;
  • utilisation correcte des produits phytopharmaceutiques et des biocides ainsi que de leur traçabilitĂ© ;
  • prĂ©paration, entreposage et traçabilitĂ© des matières premières pour aliments pour animaux ;
  • mise en place de procĂ©dures, de pratiques et de mĂ©thodes permettant de garantir que les denrĂ©es alimentaires et les aliments pour animaux sont produites, manipulĂ©es, emballĂ©es, entreposĂ©es et transportĂ©es dans des conditions d’hygiène appropriĂ©es, y compris le nettoyage et la lutte efficace contre les organismes nuisibles ;
  • sur la tenue des registres.

Mettre en place un système de traçabilité

Tous les exploitants doivent mettre en place un système de traçabilité pour permettre des retraits ciblés et rapides en cas de crise. Ils doivent conserver les coordonnées des fournisseurs pour chaque matière première et la date de leur livraison ainsi que les coordonnées des entreprises clientes pour chaque denrée livrée et la date de leur livraison.

Références

  1. « La réglementation sur l’hygiène des aliments », sur agriculture.gouv.fr (consulté le )

Liens externes

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