Ouadi Al-Hitan
Vallée des baleines
Ouadi Al-Hitan *
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Fossile dans la vallée | |
CoordonnĂ©es | 29° 16âČ 15âł nord, 30° 02âČ 38âł est |
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Pays | Ăgypte |
Subdivision | Fayoum |
Type | Naturel |
CritĂšres | (viii) |
Superficie | 20 015 ha |
Zone tampon | 5 885 ha |
NumĂ©ro dâidentification |
1186 |
Zone gĂ©ographique | Ătats arabes ** |
AnnĂ©e dâinscription | 2005 (29e session) |
* Descriptif officiel UNESCO ** Classification UNESCO |
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Le Ouadi Al-Hitan, ou la vallĂ©e des Baleines ou (arabe : ÙŰ§ŰŻÙ Ű§ÙŰÙŰȘۧÙ), est un oued situĂ© dans le dĂ©sert occidental de lâĂgypte, Ă l'ouest du Fayoum, Ă 150 km au sud-ouest du Caire. Il est classĂ© au patrimoine mondial de l'Unesco depuis .
Cette vallée doit son nom à ses nombreux fossiles du sous ordre de baleines archaeoceti qui y ont été découverts.
Histoire
Les fossiles découverts n'y sont pas les plus anciens mais on les trouve en quantité importante et leur état de préservation est excellent, à tel point que certains contenus gastriques sont intacts. La présence de fossiles d'animaux anciens comme les requins, crocodiles, poisson-scie, tortues et raies découvert à Ouadi Al-Hitan rend possible la reconstitution environnementale et écologique des conditions de l'époque dans les environs, ce qui a justifié qu'il soit classé au patrimoine mondial de l'Unesco.
Le premier fossile de baleine a Ă©tĂ© dĂ©couvert pendant l'hiver de 1902-1903[1] par H. J. L. Beadnell de la Commission gĂ©ologique dâĂgypte. Pendant les 80 annĂ©es suivantes, le site a suscitĂ© relativement peu d'intĂ©rĂȘt, en grande partie Ă cause de la difficultĂ© Ă accĂ©der au site. Dans les annĂ©es 1980, l'intĂ©rĂȘt pour le site a repris quand les vĂ©hicules Ă quatre roues motrices sont devenus plus facilement disponibles. En 1983, des chercheurs de lâuniversitĂ© du Michigan (Ătats-Unis) sây rendent une premiĂšre fois puis conduisent cinq autres expĂ©ditions de six semaines en 1985, 1987, 1989, 1991 et 1993. L'intĂ©rĂȘt pour le site a continuĂ©, il a Ă©tĂ© visitĂ© par des collectionneurs de fossiles et beaucoup de fossiles ont Ă©tĂ© pris ce qui a suscitĂ© des appels Ă la conservation du site. Les restes prĂ©sentent la forme corporelle aĂ©rodynamique typique des baleines modernes mais gardent des aspects primitifs de la structure du crĂąne et des dents. Le plus grand squelette dĂ©couvert atteint vingt-et-un mĂštres de longueur[2], avec des nageoires Ă cinq doigts bien dĂ©veloppĂ©es sur les membres antĂ©rieurs et la prĂ©sence inattendue de pattes arriĂšres, pieds et orteils qui n'Ă©taient pas connus auparavant chez les Archaeoceti. Leurs formes Ă©taient en serpentins et ils Ă©taient carnivores. Quelques squelettes sont exposĂ©s mais la plupart sont enterrĂ©s peu profondĂ©ment dans les sĂ©diments, lentement dĂ©couverts par l'Ă©rosion. Ouad Al-Hitan apporte des preuves de millions d'annĂ©es de vie marine prĂšs des cĂŽtes.
Hydrographie et hydrologie
Cet oued est à sec sur de longues périodes. Il draine les précipitations locales.
Les fossiles de baleines
Le ouadi Al-Hitan est ainsi devenu le site le plus important du monde dĂ©montrant l'un des changements majeurs qui sâinscrit dans lâhistoire de la vie sur Terre : lâĂ©volution des baleines, mammifĂšres marins aprĂšs avoir Ă©tĂ© mammifĂšres terrestres[3].
Il y a plus de quarante millions dâannĂ©es, la mer de TĂ©thys recouvrait le sud des rives actuelles de la mer MĂ©diterranĂ©e. Elle sâest progressivement retirĂ©e vers le nord en dĂ©posant dâĂ©pais sĂ©diments de grĂšs, de calcaires et de schistes, visibles Ă Ouadi Al-Hitan.
Parmi les espÚces de cétacés découvertes, on peut noter Phiomicetus anubis, un protocetidé semi-terrestre de -43 millions d'années), la trÚs grosse Basilosaurus de -41 à -34 millions d'années, ou le plus petit Dorudon (-38 à -34 millions d'années).
D'autres fossile, comme Moeritherium, un proboscidien primitif sont aussi recensés.
Le plus vieux fossile dĂ©couvert de pĂ©lican (datant de la fin de l'ĂocĂšne) a Ă©tĂ© trouvĂ© Ă Ouadi Al-Hitan en 2021[4].
GĂ©ologie
La gĂ©ologie de la vallĂ©e est Ă l'origine du paysage, l'Ă©rosion Ă©olienne et hydrique produisant des falaises et des buttes spectaculaires. Les roches prĂ©sentes Ă Ouadi Al-Hitan sont toutes d'Ăąge Ă©ocĂšne moyen Ă tardif et comprennent trois unitĂ©s rocheuses principales. La formation de Gehannam comprend des mudstones marins ouverts, qui sont largement prĂ©sents sur le terrain plus plat Ă l'est du parc public. L'unitĂ© rocheuse qui contient la plupart des fossiles de baleines est la Formation de Birket Qarun. Il s'agit de grĂšs marins ouverts jaunĂątres qui forment la plupart des falaises et des buttes[5]. La monotonie de ces grĂšs est rompue par une couche blanche pleine de terriers d'animaux bien prĂ©servĂ©s (que l'on croyait ĂȘtre des racines de palĂ©tuviers) et une couche de mudstone noir au-dessus[6]. Lorsque l'on suit les falaises de la formation Birket Qarun vers l'est, elles sont remplacĂ©es par des mudstones de la formation Gehannam, ce qui indique un changement de la profondeur de l'eau, de moins en moins profonde dans cette direction[5]. Les sommets des falaises les plus Ă©levĂ©es se trouvent dans la formation Qasr el Sagha, qui comprend des mudstones sombres alternant avec des calcaires pleins de coquillages et reprĂ©sente un environnement lagunaire[5].
Tourisme
Seuls environ 1 000 visiteurs par an se rendent Ă Ouadi Al-Hitan en 4x4, car la piste n'est pas goudronnĂ©e et traverse des sables dĂ©sertiques non marquĂ©s. La plupart des visiteurs de Ouadi Al-Hitan sont des Ă©trangers, qui campent gĂ©nĂ©ralement dans la vallĂ©e les week-ends d'hiver. Comme Ouadi Al-Hitan se trouve dans la zone protĂ©gĂ©e de Wadi El Rayan, le mĂȘme plan de gestion de la protection restreint les visiteurs aux visites guidĂ©es prĂ©Ă©tablies le long d'un sentier prescrit. Le tourisme durable commence Ă se dĂ©velopper et Ă croĂźtre dans la rĂ©gion, et les 4x4 sont remplacĂ©s par des randonnĂ©es Ă pied ou Ă dos de chameau[2].
Depuis qu'une partie de Ouadi Al-Hitan a été transformée en lieu touristique, des passerelles entre les principaux fossiles ont été aménagées et de petits abris construits. Ce parc public est désormais réguliÚrement visité par des groupes de touristes, et un petit camping est présent.
La vallée est située derriÚre une montagne connue sous le nom de Garet Gohannam "la montagne de l'enfer". Dans la lumiÚre du soleil couchant, la montagne semble embrasée d'une étrange lumiÚre rouge[7].
Le gouvernement égyptien a déclaré qu'en juillet 2007, deux voitures conduites par des diplomates belges ont pénétré dans une zone protégée de cette région et ont détruit une partie du fossile de baleine, causant des dommages d'une valeur de 10 millions de dollars US. Le gouvernement belge affirme qu'aucun dommage n'a été causé par ses diplomates [8]. Le conflit demeure non résolu.
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Tom Mueller (photogr. Richard Barnes), « La vallĂ©e des baleines », National Geographic France, vol. 23.2, no 131,â , p. 43-65 (Un dĂ©sert Ă©gyptien oĂč s'Ă©tendait jadis un ocĂ©an, renferme le secret d'une des plus extraordinaires transformations de l'histoire de l'Ă©volution).
Voir aussi
Liens externes
- Ressource relative à la géographie :
- Ressource relative Ă l'architecture :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
Notes et références
Notes
Références
- « Wadi Al-Hitan - World Heritage Site - Pictures, Info and Travel Reports », sur www.worldheritagesite.org (consulté le )
- UNEP-WCMC Protected Areas Programme - Wadi Al-Hitan (Whale Valley) « https://web.archive.org/web/20070610202449/http://www.unep-wcmc.org/sites/wh/alhitan.html »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?),
- voir Mueller (2010) pour les espĂšces reconnues.
- Joseph J. El Adli, Jeffrey A. Wilson Mantilla, Mohammed Sameh M. Antar et Philip D. Gingerich, « The earliest recorded fossil pelican, recovered from the late Eocene of Wadi Al-Hitan, Egypt », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 41,â , e1903910 (DOI 10.1080/02724634.2021.1903910, S2CID 236269386)
- Chris King, Charlie Underwood et Etienne Steurbaut, « Eocene stratigraphy of the Wadi Al-Hitan World Heritage Site and adjacent areas (Fayum, Egypt) », Stratigraphy, vol. 11, no 3,â , p. 185â235 (lire en ligne)
- Carole T. Gee, P. Martin Sander, Shanan E. Peters, Mohamed Talaat El-Hennawy, Mohammed Sameh M. Antar, Iyad S. Zalmout, and Philip D. Gingerich, « Fossil burrow assemblage, not mangrove roots: reinterpretation of the main whale-bearing layer in the late Eocene of Wadi Al-Hitan, Egypt », Palaeobiodiversity and Palaeoenvironments, vol. 99, no 2,â , p. 143â158 (DOI 10.1007/s12549-018-0337-0, S2CID 134159535, lire en ligne, consultĂ© le )
- Egypt State Information Service - Environmental Tourism
- « Blundering diplomats destroy $US10m whale fossil », AFP (consulté le )